Chapitre 29

🐧 Noah 🐧

J'ai décidé de voir mon grand-père. Je veux entendre ce qu'il a à me dire. Cela fait dix ans que je pense qu'il ne veut plus de moi alors que depuis tout ce temps, c'est totalement faux. Je l'ai invité à venir chez moi. Évidemment, Hugo sera là. Je ne me sens pas capable de l'affronter seul. Je sais qu'il ne me fera pas de mal et qu'il n'est pas comme son soi-disant fils. Mais après tout, il reste un homme.


– Ça va ? Demande mon copain.

– Oui, ne t'en fais pas. Tu seras à mes côtés alors je ne risque rien. Et il a pris ma défense devant sa femme alors cela prouve qu'il n'est pas si méchant.

– Et je serai toujours là pour toi. Il arrive à quelle heure ?

– Merci. Dans dix minutes normalement.


Dans dix minutes je vais avoir des explications. Savoir pourquoi durant dix ans, il n'est pas venu vers moi. Je sais que c'est en partie à cause de sa femme mais pour moi, il aurait pu venir plus tôt. Je soupire avant de sortir des petits gâteaux. Hugo prépare du café. Je sais, aucun de nous ne boit de café mais il m'a convaincu d'en acheter pour nos amis et nos familles. Et comme je ne peux rien lui refuser, j'ai accepté.

Je trouve les minutes très longues. Je commence même à me demander s'il va venir. Mais mes doutes s'évaporent quand j'entends sonner à ma porte. Je regarde mon amoureux et commence à trembler. J'ai peur. Très peur. Hugo vient m'embrasser tendrement et je trouve le courage de me diriger vers ma porte et de l'ouvrir. Je tombe nez à nez avec mon grand-père. On se salue et je le fais entrer tout en restant à une longueur raisonnable de lui. On va vers ma cuisine et Hervé dit bonjour à mon copain. On s'assoit autour de l'ilot central. Mon brun sert un café à mon grand-père et deux thés pour nous.


– Je suppose que tu as beaucoup de questions.

– Effectivement.

– Je t'écoute.

– Pourquoi tu n'es jamais venu vers moi ? Qu'est-ce qui t'en empêchait ?

– Paulette, ma femme, enfin presque mon ex-femme. Elle savait que je ne tolérais pas ce que Carl t'avait fait et que je voulais entrer en contact avec toi alors, elle s'est mise à épier le moindre fait et geste de ma part. J'étais bloqué. J'ai même tenté de t'envoyer une lettre mais elle est allée à la poste pour la reprendre et la brûler. Cette femme est folle. Elle est comme son fils. Explique-t-il.

– Pourquoi être resté aussi longtemps avec elle ?

– Pour tout te dire, notre mariage est arrangé. Nos parents se connaissaient. Ils avaient chacun une entreprise. Ils voyaient en nous la possibilité d'unir les deux. Ce qu'on a fait après notre mariage. Je n'ai jamais été amoureux de ta grand-mère. J'ai essayé de toutes mes forces mais je n'y suis jamais arrivé. J'aurais voulu divorcer mais temps que nos parents étaient encore en vie, c'était impossible. C'est son père qui est décédé en dernier mais c'était trop tard. On avait une cinquantaine d'années et ça allait être le bordel avec l'entreprise. Mais je compte vendre mes parts avant le divorce.

– D'accord. Pourquoi vous n'avez pas eu d'autres enfants ?

– Paulette ne voulait pas. Elle a donné tout son amour à Carl alors avoir un autre enfant détesté de sa propre mère, ça ne servait à rien.

– Je vois. Carl vous a dit quoi quand il... Il m'a violé ?


J'ai peur de la réponse. Je ne veux pas encore plus souffrir car je sais que ça ne sera pas quelque chose de très sympa. Je sens la main de mon amoureux serrer la mienne. Je tourne le visage vers lui et il me sourit tendrement. Je me concentre, de nouveau, sur mon grand-père qui s'apprête à parler.


– Il est venu chez nous, en colère. Ce n'était pas la première fois. Je suis désolé de te dire cela mais il ne vous aimait pas. Que ce soit ta mère, ta sœur ou toi. Ta grand-mère, c'était la même chose alors que moi, je vous aimais beaucoup. Alors, il est venu et a commencé à crier et à t'insulter de pédé. Paulette est homophobe alors elle était de son avis mais ça ne m'a pas plu d'entendre tout cela. Il était fier de t'avoir violé et ta grand-mère le félicitait et lui disait que tu avais eu tout ce que tu méritais. Ça m'a mis hors de moi alors j'ai piqué un coup de gueule. Ce qui m'a valu un coup de poing de la part de Carl et une claque de Paulette. C'est à partir de ce jour qu'elle faisait attention à ce que je faisais.

– C'est horrible ! Je déteste déjà votre fils mais votre femme n'est pas mieux. Désolé mais c'est une vraie connasse ! Elle mérite la prison elle aussi ! S'énerve mon amoureux.

– Je suis d'accord avec toi mais maintenant il est trop tard. Et puis un juge ne mettra pas une vieille femme en prison.

– Justice de merde !

– Calme-toi chéri. Le plus important c'est que Carl soit en prison.

– Pour cinq ans seulement.

– Je sais mais en cinq ans, j'ai le temps de guérir. Tu es là pour m'aider. J'ai trouvé la personne pour qui je dois me battre alors je ne vais rien lâcher.

– Et tu y arriveras.


Je souris à Hugo et il m'embrasse chastement. J'ai le meilleur copain du monde. Il m'a montré que je pouvais guérir même si cela peut prendre du temps. Je l'aime tellement et toute une vie ne suffira pas pour le remercier.


– Ça fait combien de temps que vous êtes ensemble ?

– Un peu plus de deux mois. Réponds-je.

– Je suis heureux pour toi, pour vous.

– Merci.

– Être en présence d'hommes te terrifie à ce que j'ai pu comprendre.

– C'est cela. Je ne me sens pas à l'aise et je panique. Je ne peux vraiment pas me faire approcher de trop près mais étrangement, Hugo peut venir vers moi. J'ai senti, dès notre première rencontre, que je pouvais lui faire confiance. Il est tellement patient avec moi. C'est le meilleur.

– Je suis heureux que tu aies trouvé une personne comme lui. Merci Hugo pour ce que tu fais.

– C'est normal. Je ferai n'importe quoi pour lui.


Je ne peux pas m'empêcher de lui embrasser la joue. Il est trop mignon. Personne ne peut me correspondre mieux que lui. Mon grand-père reste encore quelques minutes. Il a des choses à faire. Je me retrouve avec mon amoureux. Je soupire et Hugo me prend dans ses bras. Je me sens apaisé et en sécurité. Il est l'homme idéal.


– Tu crois que tu pourras le faire entrer dans ta vie ?

– Je ne sais pas. Je sais que sa femme est une vraie garce mais il aurait pu essayer de trouver une solution pour me contacter surtout qu'avant, on était proche. Ce n'était pas le cas avec Paulette. Je crois qu'elle avait compris que j'étais gay avant que je ne le sache.

– Pour être franc, je n'ai rien contre ton grand-père mais j'ai peur pour toi. Je ne veux pas que tu sois déçu.

– Ne t'en fais pas. Ça va bien se passer et puis, ce n'est pas comme si j'allais faire une bouffe avec lui toutes les semaines.

– D'accord.


Je me détache de mon amoureux de façon à pouvoir l'embrasser. Je décide de débarrasser la table sous le regard d'Hugo. Il se mord la lèvre inférieure avant de se lever précipitamment et d'aller s'enfermer dans la salle de bains. Il prétexte qu'il doit se passer de l'eau sur le visage car il a chaud mais je sais très bien ce qu'il fait. Et je peux vous dire que de l'imaginer avec son sexe en main m'excite. Je ne sais pas quand je serai prêt à faire plus de choses avec lui mais j'aimerais, parfois, tester mes limites. Mais j'ai peur que si je n'y arrive pas, il me rejette. Je sais qu'il ne pourra pas indéfiniment se retenir. Et c'est pareil de mon côté mais contrairement à lui, j'ai cette peur en moi. Hugo revient, plus détendu mais toujours aussi rouge.


– Je...

Je sais ce que tu fais dans la salle de bains. Pas la peine d'inventer des excuses. Le coupé-je.

– Je me sens honteux. Je passe pour un pervers.

– Mais non. Tu as des envies et c'est normal. Tu sais quoi ? Je te promets que bientôt, on essayera de faire d'autres choses. Je ne te promets pas que ça va aller nickel et que je n'aurais pas peur. Mais je ne veux pas que tu fuis si j'arrête tout.

– Jamais je ne fuirai. Je sais que c'est compliqué pour toi. Je ne te forcerai jamais à rien. Et puis, si la seule chose que je peux faire, c'est me frotter à toi et t'embrasser le torse alors ça me va. On ira à ton rythme Noah. Rien ne presse.

– Tu es un amour. Merci de comprendre.

– Et toi, merci d'être avec moi.


Mon amoureux me regarde avant de s'approcher de moi. Il pose délicatement ses mains sur mes joues et approche son visage. Mes mains trouvent le chemin de sa nuque et nos lèvres se touchent. Nos langues se rejoignent et dansent ensemble. J'aimerais tellement qu'il me prenne sur cet ilot central mais je sais que j'en suis incapable. Et on ne fera rien aujourd'hui car je n'y arriverai pas. Notre baiser prend fin et il colle nos fronts.


– Je t'aime tellement Noah.

– Moi aussi je t'aime Hugo.


Mon cœur bat fort dès qu'il me dit des mots doux ou qu'il prononce ces quelques mots. Ce garçon, je l'attendais depuis tellement longtemps. Il était proche de moi mais il a fallu attendre le mariage de ma sœur pour que je le rencontre enfin. Je pense que Megan et Corentin voulaient nous présenter avant mais qu'ils n'osaient pas car on n'allait pas bien tous les deux. C'est sûr qu'à notre rencontre, je n'allais vraiment pas bien mais Hugo était un peu guéri. On sépare nos fronts et on part s'assoir sur le canapé. Je me blottis dans les bras protecteurs de mon copain.


– J'aimerais que tu rencontres Gwen ainsi que Ninon bientôt. Ma meilleure amie entend tellement parler de toi qu'elle me supplie d'organiser votre rencontre. Tu serais prêt à le faire ?

– Bien sûr. Et puis, ce sont des filles alors ça ira. Même si j'ai peur que Gwen ne m'aime pas.

– Ne t'en fais pas. Elle va t'adorer.

– Je l'espère. Dis, tu en penses quoi du couple Léa-Justin ?

– Franchement ? Ça ne va pas durer. Déclare Hugo.

– Je pense la même chose. Tu sais, je vois bien ma meilleure amie avec Raphaël.

– Ton ami-collègue ?

– Oui. Ils iraient super bien ensemble en plus, il est complètement dans les critères de Léa. Et je vois bien comment elle le regarde. Remarque, il a le même regard. Ce n'est pas pareil avec Justin.

– Pourquoi elle est avec lui alors ?

– Je n'en ai aucune idée.

– J'aime beaucoup Léa mais je n'aime pas le fait qu'elle joue avec Justin même si je trouve qu'il est différent depuis quelques temps.

– Je t'avoue que je n'aime pas trop ça non plus. Ah bon ?

– Ouais, avant, il riait avec nous. On se faisait des soirées mais depuis qu'on est ensemble, il n'est plus pareil. Enfin, c'est depuis que j'ai mentionné ton prénom.

– Il est amoureux de toi. Je ne vois que ça comme explication.

– Justin s'est toujours revendiqué hétéro.

– Il est peut-être bi mais ne l'a jamais avoué. Ou alors, c'est un gay refoulé. Déclaré-je.

– C'est possible. Il faudra éclaircir cette histoire mais pour le moment, je me concentre sur mon merveilleux petit-ami.

– Je ne vais pas t'en empêcher.


Hugo lâche un petit rire et me serre fort contre lui. Je ferme les yeux pour savourer ce moment. Je me sens tellement bien. Mais c'est vrai que l'histoire de Léa et Justin me préoccupe beaucoup. Je suis certain que ce mec est amoureux de mon brun. Mais pourquoi Léa est avec lui alors que je suis sûr qu'elle est amoureuse de Raphaël ? Il faut vraiment que j'éclaircisse tout cela. Mais pour le moment, je profite de mon amoureux. Les autres problèmes n'ont pas à être dans ce moment fantastique que je partage avec l'homme que j'aime.


Voici le chapitre vingt-neuf ^^ Vous en pensez quoi ? Il vous inspire quoi Hervé ? Paulette est une vraie garce 😡 Pourquoi Léa est avec Justin ? Et lui, est-il amoureux d'Hugo comme le pense Noah ?

N'hésitez pas à laisser un commentaire et à voter ^^

Romane 🐧

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