Chapitre 27

🐧 Noah 🐧

Ma plainte contre mon géniteur a servi à quelque chose. La police l'a arrêté hier et il est en garde à vue. Son jugement est ce matin. On m'a demandé de venir raconter ce qu'il s'est passé dans mon appartement et au zoo. Évidemment, Hugo sera là pour confirmer mes dires. Raphaël a fait un témoignage écrit car il ne peut pas prendre un jour de congé. Ma mère et ma sœur viendront elles aussi pour me soutenir. Je sais qu'il risque d'aller en prison seulement pour cinq ans mais au moins, c'est déjà ça. Je pense qu'il y aura les parents de mon géniteur. Je ne les ai pas vus depuis dix ans. Je ne sais même pas de quel côté ils sont. Je crois qu'ils étaient là lors de son procès il y a dix ans mais je ne me souviens pas. Faut dire que je n'étais pas très bien ce jour-là. J'ai passé mon temps à pleurer à cause de la douleur et à fixer ma mère et ma sœur pour ne pas croiser le regard de celui qui m'a bousillé la vie.


– Ça va aller ? Me demande mon copain.

– Oui. Ça va mieux qu'il y a dix ans. Je suis plus fort mentalement. Je n'ai pas vécu de gros traumatisme quand il est revenu. C'est sûr que si tu n'étais pas arrivé chez moi à temps, j'aurais vécu la même chose. Et c'est pareil au zoo. Si Raphaël n'était pas venu, j'aurais... Je...


Ma gorge se serre en pensant à ce qui pouvait m'arriver. Mon amoureux vient me prendre dans ses bras et me serrer fort contre lui. Je me sens tout de suite mieux et en sécurité. On reste longtemps dans cette position et je remarque que ça va être l'heure d'aller au tribunal. Cela ne va pas durer longtemps et heureusement. On sort de l'appartement de mon amoureux et on monte dans sa voiture. Le trajet se fait dans le calme. Je me prépare mentalement et essaie de me rappeler des moindres détails de mes deux agressions. On arrive rapidement au tribunal. Mon copain se gare et il me regarde avant de me sourire pour m'encourager. Je ne peux pas résister à l'appel de ses lèvres et l'embrasse comme si ma vie en dépendait. Il y répond et pose ses mains dans ma nuque. Le baiser langoureux prend fin et je colle mon front contre le sien.


– Je suis là. Ça va aller. Murmure mon brun.

– Merci.


Hugo m'embrasse chastement et on sort de la voiture. Ma main gauche cherche instinctivement sa main droite. Elles se lient et je me détends grâce à ce contact. J'aperçois ma mère et ma sœur. On s'approche d'elles et je lâche la main de mon brun pour les prendre dans mes bras. Je me sens fort pour affronter mon père. Dommage que Léa ne puisse pas venir. Je souffle un bon coup avant d'entrer dans le tribunal. Ma main retrouve celle de mon brun. Hugo dégage une chaleur apaisante. Je regarde bien en face de moi en marchant dans ces couloirs qui me sont familiers. Je suis venu il y a dix ans mais j'ai l'impression que rien n'a changé. Les murs sont toujours aussi blancs. Je n'aime pas cet endroit. Peut-être parce qu'il me rappelle trop de mauvais souvenirs. Sylvain et Alex nous rejoignent. Ils ont fait en sorte de se libérer et ça fait du bien de les voir.

On arrive devant la salle d'audience. Je commence à trembler et mon copain me prend dans ses bras en me disant des paroles douces pour me calmer. J'aimerais rester dans ses bras pour le restant de mes jours mais cela ne sera pas possible. Je me sépare un peu de lui avant de l'embrasser fougueusement pour me donner du courage. On entre tous dans la salle et je remarque qu'on est les derniers à arriver hormis le juge et l'accusé. Je suis obligé de m'installer près de mon avocate alors je laisse la main de mon amoureux. Il me sourit tendrement pour me montrer qu'il est là. Je l'aime tellement.

Je m'assois près de mon avocate et elle me demande si je vais bien. À quoi je réponds que ça peut aller. Le juge arrive et tout le monde se lève. Il nous dit qu'on peut s'assoir et l'accusé entre. Ma gorge se serre rien qu'en le voyant. Mes souvenirs d'il y a dix ans refont surfaces. Mes larmes coulent le long de mes joues et je me retourne pour voir mon amoureux. Étant juste derrière moi, je tends ma main vers lui pour qu'il la saisisse. Cela me réconforte tout de suite et je me sens un peu mieux. Il a un pourvoir extraordinaire sur moi. Je suis obligé de le lâcher puisque le jugement va démarrer.


– Nous sommes ici pour juger les actes de monsieur Martin. Le jugement peut commencer.


Mon avocate me demande d'aller à la barre. Ça va aller Noah. Tu es plus fort qu'il y a dix ans. Fais en sorte que ce salopard retourne en taule pour les cinq prochaines années. Il ne doit pas s'en tirer. Pas après tout ce que tu as vécu par sa faute. Je souffle un bon coup et me lève sans oublier de jeter un petit coup d'œil à mon amoureux qui me fait un petit sourire. Mon cœur bat d'amour pour cet homme merveilleux. Je jure de dire la vérité et m'assois. Sois fort Noah !


– Monsieur Huchet, pouvez-vous nous rappeler ce que monsieur Martin vous a fait, il y a dix ans, pour que tout le monde soit au courant des faits ?

– Euh... O-oui. C'était quand j'avais quinze ans. Peu de temps avant, j'ai annoncé mon homosexualité à ma famille. Ma mère et ma sœur m'ont soutenu. Je pensais que mon père allait faire pareil. Mais je me suis bien trompé. Il... Un jour, j'étais seul à la maison. Il ne devait pas rentrer. Du moins, il devait être le dernier à rentrer à la maison. Mais... Il... Il est arrivé plus tôt que prévu. Il m'a demandé de le suivre pour que nous discutions. Alors, on est allé dans la chambre de mes parents. C'est là que j'ai compris que ce n'était pas normal. Il... Il m'a agrippé et m'a balancé sur le lit. Il m'a enlevé mes vêtements, m'a tourné et m'a... M'a pénétré d'un coup... Ce... Ce jour-là, il m'a violé. Il m'a violé cinq fois sans scrupule. Ce qu'il m'a fait a déclenché des choses en moi. J'ai peur des hommes. Peur quand ils m'approchent de trop près. Je panique direct et je fonds en larmes.

– Merci monsieur Huchet. Pouvez-vous nous dire ce que vous avez ressenti quand vous l'avez revu il y a quelques temps ?

– J'ai eu peur. Très peur. Je ne voulais pas que ça recommence. Quand je l'ai vu la première fois, j'ai paniqué.

– Vous l'avez vu combien de fois ?

– Trois fois.

– Pouvez-vous nous décrire ces trois rencontres ?

– La première, j'étais sur la terrasse d'un café avec mon compagnon. On discutait et au moment de commander une seconde boisson, je l'ai vu. J'ai eu peur et j'ai paniqué. J'ai demandé à Hugo si on pouvait partir. Il a vu que j'étais vraiment mal et on est parti en vitesse. Mon compagnon est le seul à pouvoir m'approcher même si ses mouvements envers moi sont limités. La deuxième fois, c'était dans mon appartement. Il m'a suivi sans que je ne m'en aperçoive. J'étais dans ma cuisine, dos à l'entrée, quand j'ai senti qu'on me posait une main sur mon épaule. Je me suis retourné et j'ai vu que c'était lui. Il m'a plaqué contre le réfrigérateur, d'abord de dos puis de face. Il m'a baissé le pantalon. J'ai senti son sexe contre mes fesses et Hugo est arrivé. Il l'a foutu dehors mais je l'ai revu une troisième fois sur mon lieu de travail. Soit, le zoo du Bassin d'Arcachon. Il m'a pris le poignet mais n'a rien pu faire car l'un de mes collègues, Raphaël est arrivé à temps. La sécurité l'a sorti du zoo.

– Merci monsieur Huchet. J'aimerais rappeler que monsieur Martin ne doit pas approcher son fils à moins de cinq cent mètres.


Ensuite, je peux aller à ma place. Je n'avais même pas fait attention que mes larmes coulaient. J'ai tellement envie de sortir et de rentrer chez moi pour enfin être dans les bras de mon amoureux. En parlant de lui, c'est à son tour d'aller à la barre. Mon avocate lui demande de raconter ce que mon géniteur a fait. Il a une telle rage quand il raconte cela. Il n'oublie pas de mentionner qu'il a des preuves comme quoi mon géniteur m'a approché. Mon avocate montre les photos et la vidéo. Je n'ose même pas regarder. Je n'ai pas le courage. Quand je relève la tête, mon regard croise celui d'Hugo. Je me sens mieux d'un seul coup. Une fois le récit de mon amoureux terminé, il retourne à sa place.


– Je n'ai pas la peine de suspendre l'audience afin de prendre ma décision. Informe le juge.

À ce moment, mon cœur bat la chamade. J'ai peur qu'il soit libéré mais au vu du visage grave du juge, je pense qu'il va retourner en taule.

– Suite aux témoignages de monsieur Huchet et de monsieur Leroy ainsi qu'à celui écrit de monsieur Norin. Et grâce aux preuves fournies par le compagnon de la victime. Je condamne monsieur Martin à cinq ans de prison et quinze mille euros d'amende. Il ira purger sa peine à la prison que souhaite maître Perez. L'audience et levée.

– Quand je sortirai, je te tuerai sale pédé !! Crie mon géniteur.

– Ça suffit monsieur Martin ! Emmenez-le.


Les policiers emmènent mon géniteur. Je suis soulagé de la peine mais j'ai peur. Je ne veux pas le revoir quand il sortira mais je n'ai pas le temps de penser que ma mère et ma sœur me sautent dans les bras. Je verse quelques larmes de soulagement et les femmes de ma famille me laissent pour que mon copain me prenne dans ses bras. Je le serre fort contre moi. J'ai besoin de le sentir aussi près que possible.


– Je t'aime. Murmure-t-il à mon oreille.

– Je t'aime aussi.


S'en suit un baiser tendre et amoureux. Je me sens tellement bien à cet instant. Je me détache de mon amoureux après de longues minutes pour remercier mon avocate. On sort du tribunal et je tiens la main de mon copain. Je ne veux plus le lâcher.


– Tu devrais avoir honte ! Par ta faute mon fils retourne en prison !! C'est un ange mon garçon !

– Ça suffit Paulette ! C'est toi qui devrais avoir honte ! C'est notre fils qui a violé ton petit-fils ! Depuis dix ans je ferme ma gueule mais j'en peux plus de toi ! J'en peux plus que tu dises que Noah est un monstre alors que le monstre est l'homme que tu as mis au monde !

– Tu as qu'à te barrer si tu veux ! Tu ne vaux pas mieux que ce pédé, Hervé !

– Tu me casses les couilles ! Je vais enfin être libéré d'une sorcière ! Je vais demander le divorce dès aujourd'hui !

– Très bien ! Je ne verrai plus ta gueule comme ça !


La mère de mon géniteur part tandis que son père arrive vers nous. Je recule d'un pas mais Hugo me montre que je n'ai rien à craindre car il est à mes côtés.


– Je suis désolé Noah. Ma femme, enfin future ex-femme, est une vraie conne. On n'a jamais pu avoir d'autre enfants alors Carl est son dieu. Elle lui a toujours tout pardonné mais pas moi. À cause de lui et d'elle, j'ai passé dix ans loin de toi et j'aimerais tout t'expliquer un jour. Enfin, si tu le veux bien.

– D-d'accord mais pas aujourd'hui et à condition qu'Hugo soit avec moi.

– Il n'y a pas de problème. Je demanderai ton numéro de téléphone à ta mère. Au revoir Noah.


Je le regarde partir et ne bouge pas. Comment un mec comme lui a pu faire un gosse comme mon géniteur ? Après, je ne vais pas lui faire directement confiance et c'est normal. Ma mère me sourit et me prend dans ses bras avant de partir. Je me dirige vers la voiture de mon amoureux. J'ai toujours sa main dans la mienne. Avant qu'on ne se sépare pour prendre place sur nos sièges, je me tourne vers Hugo et prends ses deux mains dans les miennes.


– Je sais que ça fait que deux mois qu'on est en couple mais je me sens tellement en sécurité quand tu es près de moi. C'est pourquoi, j'aimerais que tu viennes chez moi. Enfin, que tu viennes vivre chez moi. Alors, acceptes-tu ?


Chapitre vingt-sept les amis !! Noah fait un grand pas !!! Comme quoi, Hugo a eu raison de vouloir l'aider ^^ Vous en pensez quoi du chapitre ? Et d'Hervé (le grand-père de Noah) ?

N'hésitez pas à laisser un commentaire et à voter ^^

Romane 🐧

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