Chapitre 22

🐧 Noah 🐧

Ai-je bien entendu ? Je ne suis pas dans un rêve ? Hugo vient-il de me dire qu'il m'aimait ? Mes yeux sont écarquillés, ma bouche est grande ouverte et mon corps tremble. Je suis tellement surpris. Comment peut-il aimer un homme comme moi ? Je comprends pourquoi je suis amoureux de lui mais je ne comprends pas pourquoi lui, il l'est de moi. Mon cœur bat la chamade tellement j'aime avoir entendu ces mots. Je me sens tellement bien mais j'ai peur. Peur qu'il se rende compte que je ne suis pas la meilleure personne à aimer.


– Tu... Tu quoi ? Bégayé-je.

– Je t'aime. Je t'aime comme un fou Noah.


Pris par je ne sais quel courage, je me jette dans ses bras. Je le sens se raidir mais je le serre fort contre moi. Je me sens bien. J'ai l'impression d'être à l'abri. Que personne ne peut me faire du mal. Ma tête est enfouie dans son cou et j'hume son odeur enivrante. Purée comment j'ai fait pour passer à côté de ces sensations ? Le frisson est toujours là. Mon cœur bat fort dans ma poitrine. Cette chaleur inexpliquée dans mon bas-ventre est présente et j'aime ça. J'aimerais qu'il pose ses mains sur moi mais il n'ose pas. Je le sens. Il est encore très tendu. Alors, je prends ses mains et les pose dans le bas de mon dos. Je pense que je ne peux pas le laisser aller plus bas. Je sors ma tête de son cou et le regarde. Il est surpris de mes gestes mais ne dit rien.

Je pose délicatement mes lèvres sur les siennes et le serre contre moi. Il fait de-même et j'oublie tout autour de moi. J'oublie ce qu'il s'est passé. Je ne veux qu'une chose : être avec Hugo. Le fait qu'il m'ait protégé de mon père me conforte dans l'idée que je suis en sécurité avec lui. Pourquoi il a fallu cinq ans avant que je ne rencontre cet homme ? Aucun de nous ne dit quelque chose. On profite du moment mais mon ventre nous sort de notre bulle. Hugo laisse échapper un petit rire.


– Je crois qu'il y en a un qui a faim.

– Je crois aussi.

– Allez, viens manger.


Je souris au brun et l'embrasse chastement avant de m'assoir sur le canapé et de manger. Je n'ai pas peur de m'assoir tout près du sauveteur en mer. Je vois bien qu'il est un peu mal à l'aise mais je vais essayer de le rassurer. Je commence à ouvrir la bouche mais il prend la parole avant moi.


– Noah, si tu as fait tout ça pour me dire que ce n'est pas réciproque et que tu ne veux plus de moi, ça ne sert à rien de parler. Dis-le et je partirai. Je resterai loin de toi. Mais sache que je n'ai pas peur de tes problèmes. Je...

– Hugo. Tu crois vraiment que je t'aurais pris dans mes bras et t'aurais embrassé deux fois si je voulais plus te voir ? Je... Moi aussi je t'aime Hugo. Depuis pas mal de temps maintenant et je ne disais rien car pour moi, tu ne m'aimais pas. Enfin, pas de la même façon. Je ne sais pas pourquoi je t'ai pris dans mes bras mais je le referai sans hésiter. Je me suis tellement senti bien et à ma place.

– Je suis soulagé de t'entendre dire que tu m'aimes aussi. J'aime bien le Noah spontané. Moi aussi je me suis senti à ma place dans tes bras et je suis heureux d'entendre que tu recommenceras.

– Maintenant, toi aussi tu peux me prendre dans tes bras. Je crois que ton « je t'aime » a déclenché un truc en moi. Mon géniteur ne m'a jamais dit qu'il m'aimait et je crois que c'est ça qui fait la différence. C'est grâce à ton amour que je n'ai pas peur de toi ou du moins, très peu. J'ai encore beaucoup de chemin à faire mais si tu es à mes côtés, ça devrait aller. Alors, Hugo, veux-tu redevenir mon petit-ami ?

– Tu me poses vraiment cette question ? Évidemment que je veux être ton petit-ami.


On sourit tous les deux comme des débiles et je me jette sur ses lèvres. On n'a pas été séparés très longtemps mais ça m'avait manqué. Nos langues passent la barrière de nos lèvres pour danser ensemble. Je me rapproche de lui jusqu'à grimper à califourchon sur ses cuisses. Ok, là, je dépasse bien mes peurs. Ses mains se trouvent dans le bas de mon dos. Pour voir si je me laisserai toucher plus bas, je prends ses mains et les pose sur mes fesses. Mais une vague de panique s'empare de moi et je me détache de ses lèvres. Je me lève rapidement et mon cœur bat de panique. Hugo se lève et s'approche doucement de moi.


– Mon cœur, c'est moi. N'es pas peur. Ce n'est rien.


Je regarde mon amoureux et souffle un bon coup quand mon cœur se calme. Je m'excuse auprès de mon copain et il me répond que ce n'est rien. Je l'embrasse tendrement et il sourit dans le baiser. On se sépare et on mange tranquillement.


– Tu veux que je reste dormir cette nuit ? Propose mon copain.

– Je... J'aimerais aller chez toi. Si ça ne te dérange pas.

– Bien sûr que non. Tu prendras un sac de vêtements comme ça tu viendras chez moi directement après le travail.

– Merci.

– C'est normal. Je ne vais pas te laisser seul alors que ton père est dans la nature. Tu devrais en parler à ta mère.

– Je sais... Megan ne lui dira rien car elle estime que c'est à moi de le faire.

– Et elle a raison.

– Je le ferai demain mais aujourd'hui, je n'ai pas le courage.

– Comme tu veux. Mais si tu veux, je serai là pour te soutenir.

– Merci Hugo.


Mon beau brun me sourit avant de venir capturer mes lèvres. On continue de manger et l'heure de retourner au travail arrive. Je prépare un petit sac d'affaires que je prends. Je ferme bien ma porte à clé et on sort de l'immeuble. J'embrasse une dernière fois mon amoureux et monte dans ma voiture pour aller en direction du zoo.

Une fois sur place, je me gare et sors de mon véhicule. J'ai hâte de revoir mes manchots. En ce moment, Niño ignore complètement Oscar qui cherche à attirer son attention. Ils ont inversé les rôles. Ils ne sont vraiment pas possibles. Je vais chercher leur nourriture, pour la deuxième fois de la journée, et me dirige vers leur enclos. Évidemment, ils sont tous en train de crier en me voyant. Bande de morfales. Je ris et entre. Je ne peux même pas faire un pas qu'ils sont déjà tous à mes pieds. C'est difficile d'avancer quand vous avez une douzaine de manchots qui vous encerclent. Je leur donne à manger et Oscar vient près de moi. Niño n'est pas loin non plus.


– Ça va vous deux ? C'est toujours la guerre ?


Sérieux, pourquoi je parle à des manchots ? Ils ne vont pas me répondre. Ils comprennent ça j'en suis certain mais ils ne vont pas me dire ce qu'ils pensent. Comme bien souvent, Oscar vient piquer un poisson dans mon seau et se barre en courant. Pour une fois, Niño ne le suit pas.


– Qu'est-ce qu'il t'arrive Niño ? Oscar a été trop méchant avec toi donc tu le fuis ? Tu sais, il n'est pas méchant. La preuve, maintenant, il cherche à attirer ton attention. Il n'a jamais fait ça avec un autre manchot. Il est temps d'arrêter votre guerre. Tu ne crois pas ?


Niño me regarde comme si j'étais un extraterrestre et vient, lui aussi, me piquer un poisson. Non mais ils vont se calmer eux ! S'ils s'y mettent tous les deux, ça ne va pas le faire. Je soupire et termine de nourrir mes petites bêtes. Une fois que c'est fait, je sors de l'enclos et laisse tomber mon seau quand je vois mon géniteur devant moi. Putain, il fait quoi ici ?! Il m'a suivi ?! Il est malade ce type !! Mes larmes menacent de couler. C'est fou comment il me met dans tous mes états. J'aimerais me réfugier dans les bras de mon amoureux mais il n'est pas là. Il me prend le poignet et me regarde méchamment.


– Là, tu ne vas pas avoir ton sale pédé avec toi pour te sauver. Il m'a empêché de m'occuper de toi.


Ça y est, je pleure. J'entends deux cris de manchots s'approcher. Oscar et Niño se dirigent vers mon géniteur et l'attaquent en lui donnant des coups de becs.


– Tu vas rappeler tes sales bêtes immédiatement !!

– Non... Murmuré-je.

– Tu oses ne pas m'obéir ?! Tu vas avoir tellement mal que tu me supplieras de t'achever !

– Lâchez-le !

Je sursaute en entendant cette voix. C'est Raphaël. Je suis sauvé !

– Tu es qui toi ?

– Un ami de Noah.


Mon collègue s'approche de nous et s'empare du col de mon géniteur. Il a pas mal de force ! Je regarde la scène tandis que j'essaie de reprendre mon souffle. Que puis-je faire pour qu'il me laisse tranquille ? Faut-il que j'aille voir la police ? Je n'ai pas de preuves comme quoi il m'a approché.


– Maintenant, vous allez partir de ce zoo. Dit méchamment mon ami.

– Je n'ai pas peur de vous.

– Très bien, j'appelle la sécurité ainsi que le directeur.


Raphaël s'exécute sans pour autant lâcher mon géniteur. Quelques minutes plus tard, deux agents de sécurité ainsi que le directeur arrivent. Les agents s'emparent de mon géniteur et l'emmènent en dehors du zoo. Je suis toujours en train de pleurer et de trembler quand ma meilleure amie arrive en courant. Elle me prend dans ses bras.


– Noah.

– Tu... Tu peux appeler Hugo s'il te plait. Supplié-je.

– Bien sûr.


Léa me garde dans ses bras et appelle d'urgence mon amoureux. Le directeur reste avec nous et ma meilleure amie explique, en gros, qui était cet homme. Évidemment, elle ne dit pas qu'il m'a violé cinq fois. Elle a juste mentionné de la violence. Mon Hugo arrive à toute vitesse et quand je le vois, je cours vers lui et lui saute dans les bras. Il me serre fort contre lui tout en me disant, à l'oreille, que je suis en sécurité maintenant. Il s'éloigne légèrement de moi et me prend le visage entre ses mains avant de m'embrasser tendrement.


– Je suis désolé que tu aies quitté ton travail comme ça.

– Ce n'est rien. Mon patron comprend et puis ce n'est pas comme si je n'allais jamais au travail.


Je lui souris timidement avant de poser chastement mes lèvres contre les siennes. J'enfouis ma tête dans son cou et hume son odeur pendant quelques minutes avant d'être interrompu par ma meilleure amie.


– Depuis quand tu le prends dans tes bras ?

– Je t'expliquerai ça un autre jour. Je suis épuisé. Ça fait deux fois aujourd'hui qu'il m'attrape comme ça...

– Quoi ?! C'était quand la première fois ?

– Quand je suis rentré chez moi à midi. Il a dû me suivre. Il a attendu un peu avant de débarquer dans mon appartement. Mais Hugo est arrivé à temps. Sinon, il... Il allait recommencer comme il y a dix ans...


Quelques larmes coulent le long de mes joues et Hugo me les essuie tendrement. Il m'embrasse le front et mon patron le regarde.


– Je ne savais pas que tu connaissais Noah.

– Il est le jumeau de la femme de Corentin, mon meilleur ami.

– Je comprends mieux. Vous allez bien ensemble.

– Merci.

– Noah, je suis content que tu te sois fait un ami.

– Raphaël est le seul à ne pas penser que je suis fou. Soupiré-je.

– Tes collègues sont assez spéciaux et je les garde car ils sont très compétents. C'est pour ça que je ne peux pas faire grand-chose pour te venir en aide.

– Ce n'est pas grave. Je comprends.

– Les manchots ont eu à manger ?

– Oui.

– Alors, tu peux rentrer chez toi.

– Je... Je ne veux pas rentrer. Je ne veux pas rester seul. Il... Il peut revenir.

– Mon cœur, j'ai pris mon après-midi alors tu ne seras pas seul et puis, on va chez moi.

– Merci. On peut aller à la police ? Même si je n'ai pas de preuves, je veux porter plainte.

– J'ai des preuves. Je suis désolé mais avant de venir détacher ton père de toi, j'ai pris des photos. Désolé d'avoir...


Je le coupe en l'embrassant. Il est définitivement le meilleur des petits-amis. Je remercie mon directeur, rentre Oscar et Niño dans leur enclos et dis au revoir à ma meilleure amie avant de partir avec mon amoureux. Léa remmènera ma voiture chez moi puisqu'elle n'a pas la sienne aujourd'hui. J'apprends que mon directeur est un ami du père de mon brun. Il ne m'avait rien dit pour ne pas que je stresse. Il est vraiment un amour. Je l'aime à en devenir fou.

Voici le chapitre vingt-deux ! Alors, vous en pensez quoi ? Le père de Noah va-t-il retourner en taule ? Noah prend enfin Hugo dans ses bras !!!

N'hésite pas à laisser un commentaire et à voter ^^

Romane 🐧

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