Chapitre 18
🐧 Noah 🐧
On sort tranquillement du cimetière. Je sens que mon copain est ailleurs. Il faut que je lui remonte le moral et j'espère que la journée qu'on va passer ensemble va lui changer les idées même si pour le coup, on ne va pas faire grand-chose. On arrive à la voiture, toujours dans le silence.
– Tu crois qu'il faudrait que je leur parle ? Enfin, j'en ai envie mais j'ai peur.
– Peur de quoi ?
– Peur qu'ils rejettent toute la faute sur moi. Bon, ils auraient raison car tout est de ma faute mais l'entendre d'une autre bouche que la mienne va m'achever.
– Je suis sûr qu'ils ne pensent pas comme toi, la preuve, ils te l'ont dit. Et leur parler te fera du bien. Ne le fais pas forcément aujourd'hui mais quand tu seras prêt.
– Je crois que je suis prêt.
– Comme tu veux. Mais sache que je suis là.
– Merci mon cœur.
Je lui souris tendrement avant de l'embrasser chastement. Au même moment, les parents de Tom arrivent. Je sens mon copain stresser alors je décide de lui prendre la main pour le rassurer et lui montrer que je suis là.
– Hugo ? Tu es encore là ? Interroge Cécile.
– Oui. Je... Je voulais vous parler.
– On t'écoute.
– Je suis vraiment désolé pour ce que j'ai fait. Je n'aurais jamais dû l'emmener en mer avec moi. Ça aurait dû être moi dans cette tombe et non lui. J'aurais dû aller voir la police quand il m'en a parlé. Je n'ai pas été l'ami que j'aurais dû être. Je pensais sincèrement que ça pouvait lui changer les idées de sortir en mer. Je m'en veux énormément et je vis avec sa mort sur la conscience. J'ai tué Tom même si ce n'était pas volontaire. Il était comme un frère pour moi et retrouver son corps inanimé m'a complètement détruit. Je... C'était horrible de constater que c'était de ma faute.
Mon petit-ami tremble et pleures. J'ai le cœur qui se brise en le voyant dans cet état. À défaut de ne pas pouvoir le prendre dans mes bras, je lui serre la main et la caresse délicatement à l'aide de mon pouce. Il est complètement dévasté. J'aime tellement voir son sourire mais je me rends compte qu'il était de façade. Du moins, ceux qu'ils n'étaient pas destinés à moi. Je suis sûr que ceux qu'il m'offre sont bien réels et sont sincères.
– Encore une fois, ce n'est pas de ta faute Hugo.
– Cécile a raison. Tom était dépressif, au fond du trou. Tu ne pouvais pas le sauver, du moins, pas tout seul. Il refusait d'aller voir sa psy suite à sa tentative de suicide. Les seules personnes responsables de sa mort sont son oncle et les amis de ce dernier.
– Il... Il a fait une tentative de suicide ?
– Oui... Tu n'étais pas là mais en vacances. Je pense que c'est pour cela qu'il avait choisi un moment où il était sûr de ne pas te voir débarquer. On l'a retrouvé inconscient dans le salon. Il s'était procuré des somnifères et avait avalé toute la boite. Hugo, Tom était déjà mort à l'intérieur même si c'est dur à encaisser. On a fait tout notre possible pour l'aider mais il ne voulait pas d'aide.
– Je ne savais pas tout ça...
– Il ne voulait pas t'en parler car il savait que tu allais encore plus être sur son dos. Ajoute André.
– Mais ça n'empêche pas que si je n'aurais pas eu la merveilleuse idée de l'emmener en mer, il serait probablement encore en vie.
Le père de Tom souffle et s'approche de mon amoureux ce qui me fait reculer et lâcher la main d'Hugo. Cet homme est bien trop proche de moi. Je commence à stresser mais essaie de ne pas le montrer. Pour me calmer un peu, je m'éloigne encore plus sous le regard interrogateur de Cécile. André pose ses mains sur les épaules de mon amoureux et le regarde dans les yeux.
– Hugo, arrête de t'en vouloir. Tu n'y es pour rien. Nous, on ne t'en veut pas.
– Pourtant, vous devriez.
Le père de famille souffle avant de prendre mon copain dans ses bras. Je l'envie tellement car j'aimerais faire pareil. Prendre mon copain dans mes bras. Je suis toujours stressé même si je suis assez loin. Je suis le seul mec qui s'éloigne de quatre mètres pour ne pas être approché. André, tu ne peux pas lâcher mon copain ? J'ai besoin de sentir sa main dans la mienne et que tu t'éloignes de moi. Il lâche mon copain et me regarde avant de s'approcher. Mon stress monte en flèche. Je tremble et mes larmes menacent de couler. Mon cœur bat fort, trop fort. Il bat de panique et non d'amour comme pour Hugo. S'il te plait mon amour, fais quelque chose. Je ferme les yeux et mes larmes coulent pour de vrai.
– André, ne t'approche plus s'il te plait. Éloigne-toi. Dit calmement mon copain.
– Oh... Pourquoi ?
– C'est personnel. S'il te plait.
– Pardon Noah.
J'ouvre les yeux et vois André qui s'éloigne. Il me regarde et me sourit timidement. Je lui fais comprendre que ça va mais je me sens véritablement mieux quand je sens la main de mon amoureux dans la mienne. Tout à l'heure, il m'a embrassé la joue et même si je ne lui ai pas autorisé, j'ai adoré. Et je ne vous parle pas de quand il m'appelle « mon cœur ». Là, c'est l'explosion en moi. Mon cœur s'affole et une chaleur inexpliquée s'empare de mon bas-ventre. Ces sensations sont plus qu'agréables.
– Ça va ? Me demande Hugo, tendrement.
– Maintenant que tu es là, oui.
Je lui souris et l'embrasse chastement. Suite à cet épisode, Hugo informe les parents de son ami qu'on doit y aller. Ils vont me prendre pour un taré. Ils n'auraient pas tort. On se dirige vers la voiture et on monte à l'intérieur. Je lui demande si on peut aller boire un verre en terrasse pour se changer les idées. Il accepte avec plaisir alors je souris.
On arrive rapidement où l'on voulait. Hugo se gare et on sort de la voiture. Je cherche sa main à l'aide de la mienne et la trouve rapidement. J'aime tellement sentir sa main que je crois que je vais toujours l'avoir dans la mienne quand on devra marcher. On se dirige vers un café et on s'installe à une table ce qui fait qu'on est obligé de séparer nos mains. On passe commande auprès de la serveuse.
– J'espère que celle-ci ne va pas vouloir que tu lui enfonces ton concombre dans son puits.
Hugo éclate de rire suite à ma phrase. Je vous l'accorde, j'aurais pu trouver une autre formulation mais c'est venu tout seul. Je le rejoins dans son rire puisqu'au final, je trouve ça aussi marrant. La serveuse vient nous apporter nos boissons et repart.
– Je ne pense pas qu'elle cherche cela. Elle est professionnelle et n'a pas eu de regards ou gestes déplacés. Mais ne serais-tu pas jaloux ?
– J'y suis un peu comme toi. Mais avoue que l'autre greluche voulait juste se faire démonter par tous les trous. Elle doit avoir l'entrecuisse en feu à force de se faire ramonée la cheminée.
– S'il te plait mon cœur, arrête, je n'en peux plus. J'ai mal au ventre à force de rire.
Effectivement, mon copain est mort de rire. Il a même les larmes aux yeux. Je ne me savais pas aussi drôle. Mais pour moi, parler de la sorte est presque normal. Mon copain se calme et boit une gorgée de son Ice-Tea.
– Comment ces phrases t'arrivent en tête ? Me demande-t-il.
– C'est à cause de ma mère. Elle parle comme ça car selon elle, ça ne sert à rien de parler comme les gens de la haute société quand il s'agit de cul. Quand tu la connaitras mieux, tu te rendras compte du phénomène.
– J'ai hâte. Elle a l'air tellement drôle.
– Elle l'est. C'est la meilleure mère du monde. La preuve, elle m'a sorti de cette maison le jour même où c'est arrivé. Certaines mères auraient dit que je mentais, que mon père n'aurait jamais fait ça. Elles auraient été aveuglées par l'amour. Même si ma mère aimait plus que tout mon père, elle m'a tout de suite cru. Je ne sais pas ce que je serais devenu si elle avait fait le choix de rester.
– Ta mère vous aime, ta sœur et toi, plus que n'importe qui d'autre. Elle ferait tout pour vous. C'est grâce à elle si tu n'as pas sombré.
– Je sais. Mais Tom, il avait ses parents alors pourquoi il a sombré ?
– Surement parce qu'il est resté trop longtemps sans rien dire. Il n'a pas, tout de suite, tout avoué à ses parents ce qui lui est arrivé alors que toi, le jour même, ta sœur et ta mère l'ont su. Ça a été ça la différence selon moi.
– Peut-être. Je peux te poser une question ?
– Bien sûr. Répond-il avec le sourire.
– Je sais que je suis mal placé pour dire cela mais tu ne penses pas que tu devrais voir un psy pour qu'il t'aide à te sentir mieux ?
– J'y ai pensé mais me livrer à un inconnu n'est pas aussi simple.
– Je le sais. Je suis allé voir quatre psys mais je ne leur disais rien. Je n'y arrivais pas. C'est pour ça que cette solution ne marchait pas. Et pourtant, je me suis livré à toi alors qu'on ne se connaissait pas énormément. Et ça m'a aidé.
– Sincèrement, je ne sais pas si j'irai voir un psy. C'est à réfléchir mais je crois que tu serais le meilleur choix pour moi.
– Comment ça ?
– Je pense que tu es mon remède comme je suis le tien. Déclare-t-il.
– Je commence à croire que tu as raison. Tout à l'heure, quand André s'est approché, j'ai tout de suite voulu que tu viennes me prendre la main. Je me suis rendu compte, qu'en dehors de ma famille et Léa, tu es le seul à pouvoir me calmer lors de mes crises de panique. Car soyons honnête, je fais des crises de panique quand un mec s'approche de trop près. Je ne le montre pas forcément mais mes proches le détectent facilement. Expliqué-je.
– J'ai senti que tu te détendais directement après mon contact et j'avoue que ça me fait plaisir car ça prouve que tu as confiance en moi, même si tu ne te laisses pas entièrement aller. Mais comme j'ai dit, je suis prêt à attendre le temps qu'il faudra.
– Merci d'être là Hugo.
– C'est normal, je suis ton copain. Et je voulais m'excuser pour t'avoir embrassé la joue. Je sais que c'était déplacé et que...
– J'ai beaucoup aimé. Le coupé-je. Même si tu ne m'as pas demandé avant, j'ai aimé que tu prennes les devants. Après, je ne sais pas si j'accepterai que tu fasses souvent le choix à ma place mais ça m'a plu.
– Je ne recommencerai plus ou du moins, je te demanderai avant. Et puis, j'avais dit que je te laissais venir à moi alors, je respecterai cela à l'avenir.
– Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter un copain comme toi ?
– Rien, tu restes seulement toi.
Mon brun me sourit et je mets ma main sur la sienne pour la caresser. Je le regarde avec des yeux qui brillent. Je tombe encore plus amoureux de lui à cet instant. Il est tellement incroyable. J'ai hâte de pouvoir le prendre dans mes bras et d'officialiser ma relation avec lui auprès de ma famille.
On continue de discuter tout en buvant. J'arrive à lui changer les idées et je suis plutôt fier de moi. Il appelle la serveuse pour commander une deuxième boisson et pendant ce temps, je regarde aux alentours. Mon regard accroche celui de quelqu'un. Ce regard, je le reconnaitrai entre mille. Je commence à paniquer. Je tremble comme une feuille et mes larmes commencent à faire surface. Je n'arrive pas à détourner mon regard du sien. Pourquoi il est là ? Pourquoi mon pire cauchemar est à dix mètres de moi ?
– Mon cœur ça va ?
– On... On peut rentrer ? Demandé-je paniqué.
– O-oui. Désolée mademoiselle mais on ne prendra pas une deuxième commande.
La serveuse nous dit que ce n'est pas grave et mon amoureux paie. Je n'arrive plus à bouger. Je suis comme paralysé. Mon regard est toujours plongé dans le sien. Je tremble encore plus et mes larmes ont redoublé. Hugo regarde dans ma direction mais ne fait pas attention à la personne. Il se lève et me tend la main. J'arrive enfin à détourner le regard et prends la main de mon copain tout en me levant. Voyant que je ne vais pas bien, Hugo fait en sorte de partir de cet endroit rapidement. Une fois dans la voiture, je fonds en larmes. Mon copain me caresse la main pour me rassurer et ça fait du bien. Son regard est inquiet et ça me fait mal de le voir ainsi.
– C'était mon père.
Dix-huitième chapitre les amis ! Vous en pensez quoi ? Grosse révélation à la fin ! Qu'est-ce que ça va déclencher chez Noah de voir son père ?
N'hésitez pas à commenter et à voter ^^
Romane 🐧
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