Chapitre 16
🐧 Noah 🐧
Je suis actuellement en train de regarder mes manchots. J'ai presque fini ma journée de travail. J'ai hâte de rentrer en plus, je vais voir mon copain. Ça fait deux semaines qu'on est ensemble et ça se passe super bien même si je trouve que je suis un boulet pour lui. C'est vrai que j'ai moins peur de lui, que je me laisse embrasser facilement mais j'ai encore beaucoup de mal à vaincre mes peurs. Un jour, j'y arriverai, enfin je l'espère. Et ce jour sera libérateur. J'ai énormément de travail à faire puisque je veux ne plus avoir peur de tous les mecs que je croise. Mais me laisser approcher par mon copain sera déjà une très grande victoire.
Je regarde Oscar qui est en train de poursuivre Niño. Ce dernier était trop proche de mon protégé alors, il se fait courser dans le but qu'Oscar lui donne un coup de bec. Il n'est pas agressif avec Niño. Il ne va pas l'attaquer pour lui faire mal et le blesser. Non, il donne des coups de bec « gentils » pour montrer au petit nouveau qu'il ne veut pas de lui. Je ne comprends vraiment pas pourquoi il est comme ça avec lui. Il a un comportement assez étrange. J'essaie de comprendre mais c'est difficile.
– Salut.
Je sursaute en entendant cette voix qui m'est inconnue. Je me retourne et vois qu'il s'agit du nouveau soigneur. Il est là depuis une semaine mais je n'ai jamais eu l'occasion de lui parler. Je ne sais même plus comment il s'appelle. Pour moi, il est comme les autres, il me voit comme le mec bizarre qui s'occupe des manchots. Je me sens mal à l'aise et paniqué. Il est trop proche mais si je lui dis, il va encore plus me prendre pour un fou. J'ai besoin d'Hugo. Il faut qu'il me rassure avec sa présence. Car même si je ne suis pas tactile avec lui, sa présence m'apaise.
– Salut ?
– Raphaël. Je m'occupe des suricates.
– Ah oui, c'est vrai que tu t'appelles comme ça. Et moi c'est...
– Noah. Je sais. Tu t'occupes des manchots.
– Je vois que les autres t'ont bien renseigné. Dis-je froidement.
– Pourquoi autant de froideur ?
– Parce qu'ils ont dû te dire que je suis bizarre. Que je ne me laisse pas approcher facilement et que je fuis les gens sauf Léa car elle est ma meilleure amie. Ils n'ont pas tort mais ne savent pas pourquoi je suis comme ça. Pourquoi je n'aime pas qu'un mec m'approche de trop près. Étrange pour un gay. Oui, j'ai bien crié sur un de nos collègues car il était trop proche. Alors tu dois surement penser comme eux. Penser que je suis bon pour l'asile et tu n'aurais pas forcément tort. Tu vas participer aux soirées qu'ils organisent et vous allez vous moquer de moi comme bien souvent. Tu es venu me voir dans le but de voir comment était le fou du zoo. Et s'il te plaît, éloigne-toi un peu de moi. Tu es trop proche.
Raphaël semble abasourdi et ne s'attendait pas à ce que je dise tout cela. Mais il respecte ma volonté et s'éloigne de façon à ne pas être trop proche.
– Excuse-moi pour avoir été trop près. Et tu te trompes. Je ne suis pas là pour me moquer. Je suis ici pour me présenter et dire que les autres sont des cons. Je n'aime pas quand les gens critiques sans connaitre. La première chose qu'ils m'ont dite c'est « méfie-toi du soigneur des manchots. Il est étrange et hurle quand un mec s'approche de lui. Un pédé qui ne se laisse pas approcher par des mecs, c'est encore plus étrange. Ne t'approche pas de trop sinon tu vas finir bizarre ». Je ne suis pas du genre à écouter les gens dans leur genre. Je me fais ma propre opinion et celle que j'ai à leur propos n'est pas très bonne. Alors je me suis dit que les personnes intelligentes et intéressantes ne peuvent qu'être Léa et toi. Alors me voilà.
– Je... Désolé... Mais j'ai tellement l'habitude qu'on me traite comme une merde que je me braque à la moindre approche.
– Ouais enfin quand Hugo t'a approché, tu ne t'es pas braqué.
– Putain Léa arrête de me faire peur comme ça ! M'écrié-je.
– Désolée. C'est toi Raphaël ?
– C'est exact et toi tu es donc Léa.
– C'est cela. Je n'ai pas pu m'empêcher d'entendre ce que tu as dit à No' et je dois bien avouer que je ne m'attendais pas à ce que tu viennes vers nous. Pour moi, tu allais écouter les autres.
– Comme je l'ai dit, je me fais ma propre opinion et je dois dire que je vous apprécie même si on ne se connaît pas.
– Je l'aime bien lui. Dit Léa en me regardant.
Je laisse échapper un petit rire et vois un beau brun arriver. Mon sourire s'agrandit et je sens le regard de Léa sur moi.
– C'est bon, on l'a perdu. Voilà son copain.
J'entends Raphaël rire mais je ne prête pas attention à leur conversation. Je suis absorbé par la beauté de l'homme qui arrive. Il m'a déposé ce matin puisqu'il est resté dormir chez moi et il vient donc me chercher. Nos regards ne se lâchent pas et il arrive près de moi. Mon sourire s'agrandit encore plus si ce n'est possible. Il ne fait même pas attention à Léa et Raphaël et vient directement m'embrasser tendrement. J'entends ma meilleure amie lâcher un petit cri et j'approfondis le baiser en passant ma langue. Ouais, je n'ai aucune gêne mais il m'a trop manqué alors on me pardonne. À chaque baiser, mon corps est en extase. Une vague de bien-être me traverse. C'est toujours des moments parfaits. On se sépare au bout de plusieurs minutes et mon brun dit enfin bonjour à ma meilleure amie et au nouveau venu. Je vois très bien qu'il regarde d'un mauvais œil Raphaël. C'est de la jalousie ou il a peur que je panique de trop ? Ou bien les deux ?
– Vous êtes vraiment trop mignons.
– Merci Léa.
– Je ne comprends pas. Tu as dit que tu ne pouvais pas être proche d'un mec mais tu viens d'embrasser...
– Hugo.
– Hugo. Ajoute Raphaël.
– Oui, je sais ce que j'ai dit mais j'ai beaucoup travaillé sur mes problèmes ces derniers temps et j'arrive, petit à petit, à me laisser faire par Hugo. C'est le seul d'ailleurs. Par miracle, je n'ai jamais eu trop peur en sa présence c'est surement pour ça que c'est plus facile avec lui. Enfin, il y a une autre raison que je ne dirai pas.
– Je comprends mieux. En tout cas, Léa a raison, vous faites un très joli couple. Bon, ce n'est pas le tout mais je dois retourner au travail. À demain.
– À demain.
Je salue de la main Raphaël et ma meilleure amie nous laisse. Je tourne le regard vers mon copain qui a l'air de réfléchir à je ne sais quoi.
– Ça va ?
– Je... Oui. C'est juste que...
– Que tu es jaloux.
– Non ! Enfin, si. Ça m'a fait bizarre de te voir parler avec lui et que tu ne paniques pas.
– J'étais paniqué mais j'essayais de ne pas le montrer. Puis tu es arrivé et je me suis directement détendu. J'ai l'impression qu'il peut devenir mon ami. La preuve, il est venu me parler alors qu'il savait que j'étais bizarre.
– Tu n'es pas bizarre Noah. Tu es sûr que tu le veux en ami ?
– Hugo, je suis avec toi non ?
– Oui.
– Alors pourquoi je me chercherai un autre mec ? Je suis bien avec toi et tu es le meilleur copain du monde puisque tu es patient avec moi et que tu ne me brusques pas.
– Désolé, je suis un peu jaloux. Je n'y étais pas avec mes ex mais là, je ne sais pas, j'y suis et ça me fait un peu peur.
– Pourquoi ça te fait peur ?
– J'ai peur que tu me trouves trop jaloux ou que je le devienne.
– Tu n'as pas à être jaloux. Tu me fais confiance ?
– Évidemment.
– Alors tu peux mettre ta jalousie au placard car je ne compte pas me chercher un autre mec. Tu peux y être un peu car je trouve ça trop mignon mais si tu le deviens trop, je te le ferai savoir.
– D'accord. Ça me va.
Hugo me fait son sourire ravageur et je grogne. Il sait qu'il fait son petit effet et ça l'amuse. Je ne peux pas m'empêcher d'aller vers lui et de l'embrasser tendrement. Le baiser est court puisqu'on entend Oscar crier. Je lâche mon copain et vois mon petit protégé qui nous regarde. On dirait même qu'il applaudit avec ses petites ailes.
– Salut Oscar ! Tu veux bien que je sois le copain de Noah ?
Oscar crie et on rit. J'adore ce manchot. On s'approche de l'enclos et je vois Niño se mettre à côté de mon protégé.
– C'est lui Niño ? Demande mon copain.
– Oui mais comment tu as deviné ?
– Tu m'as dit qu'il n'arrêtait pas de suivre Oscar alors ce n'était pas compliqué à comprendre.
– Effectivement.
– Il le frappe toujours avec son aile comme il le fait là ?
– Très souvent. Mais Niño reste et persiste.
– Tu ne crois pas que Niño pourrait être amoureux ?
– Pourquoi tu dis ça ?
– Il revient toujours vers lui alors qu'Oscar l'envoie chier. Quelqu'un qui persiste autant est forcément amoureux. Si quelqu'un ne veut pas de moi en tant qu'ami, je n'insiste pas de la sorte alors que si je suis amoureux là, je n'arrête pas.
– Je vois ce que tu veux dire. Tu as peut-être raison. Ce serait tellement drôle d'avoir un couple de mâles. Mais je crois qu'Oscar ne se laissera pas faire aussi facilement. Il le rejette à chaque fois.
– C'est vrai.
– Quand j'y pense, les anciens soigneurs de Niño ne l'ont jamais vu s'accoupler. Il ne cherchait même pas à aller vers les femelles. Je crois qu'il attendait de tomber amoureux et je pense que tu as raison. Dis-je.
– Après, je me trompe peut-être. Il est né quand Niño ?
– Le dix-huit avril deux mille dix-neuf soit deux jours après Oscar. Donc il a déjà atteint sa maturité sexuelle depuis quelque temps. Au zoo où il était, ils ont toujours trouvé bizarre qu'il ne cherche pas à s'accoupler. Ils pensaient qu'il avait un problème mais tout allait bien. Niño est comme Oscar, un incompris.
– Entre incompris, on peut se comprendre. Il faut laisser du temps à Oscar pour qu'il se fasse à ce nouveau venu même si ça fait déjà quelque temps qu'il est là. Si ça se trouve, il le rejette car il ne veut pas assumer son homosexualité. Je suis sûr que ça arrive chez les animaux, comme chez les humains.
– Tu peux avoir raison. Enfin bon, je vais laisser faire le temps. On rentre ?
– Allons-y.
Je souris à mon copain avant de dire au revoir à mes manchots et de partir avec mon brun. Il a peut-être raison pour Oscar et Niño mais on ne peut pas savoir si cela est vrai ou non. Il faut attendre. Mais Oscar non plus n'a jamais cherché à s'accoupler avec une jeune demoiselle manchot. Vraiment trop étranges ces deux-là.
Mon stress monte en moi. Je veux tester quelque chose mais je n'ose pas. Je veux affronter mes peurs et entrer en contact avec mon copain d'une autre manière que par nos lèvres. J'avale difficilement ma salive. On est encore dans le zoo car on marche assez doucement. Hugo regarde les animaux c'est pour cela. Je me lance ou pas ? Mais si je n'y arrive pas ça va être un peu la honte. Je vais lui prouver que je ne suis pas bien pour lui et ça, je ne veux pas qu'il le comprenne tout de suite. Je suis tellement bien avec lui que je veux retarder le moment où il s'apercevra que je ne suis pas le petit-ami idéal à cause de mes peurs.
Puis, sans réfléchir, je cherche sa main droite à l'aide de ma main gauche. Je la frôle mais Hugo ne fait pas attention. Je finis par la saisir et lie nos doigts ensemble. Mon petit-ami s'arrête de marcher et me regarde les yeux grands ouverts. Je lui fais un énorme sourire et ses yeux fixent nos mains liées. Nos regards se croisent et je le vois ému et heureux. Sans prévenir, il vient plaquer ses lèvres contre les miennes et notre baiser devient langoureux. Nos mains sont toujours liées et une multitude de sensations exquises me traversent. Mon cœur bat fort, le long frisson apparaît et j'en redemande encore et encore tellement c'est agréable et exquis. Comment j'ai pu me passer de toutes ces choses ? Je suis si fier de moi et si heureux qu'Hugo me laisse aller à mon rythme. La lueur dans ses yeux était tellement incroyable. Ça se voyait qu'il attendait que je fasse un pas vers lui, même s'il était minime. Je suis plus que ravi de l'avoir fait. Si je peux revoir cette lueur dans ses yeux à chaque fois que je fais un geste vers lui, alors, je vais faire en sorte de me battre pour aller mieux.
C'est réellement le seizième chapitre ? Vous en pensez quoi ? Noah va-t-il avoir un nouvel ami ? Vous en pensez quoi de Noah qui avance petit à petit ? Ce n'est pas trop rapide ? Il va peut-être arriver à se libérer ^^
N'hésitez pas à laisser un commentaire et à voter ^^
Romane 🐧
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top