Les garçons étaient en pleine conversation mais Gajeel ne les écoutait qu'une oreille, toutes ses pensées convergeaient vers une et même personne.

<<

Trois semaines déjà que l'amie de Juvia venait chaque week-end pour qu'elles révisent ensemble et comme à chaque fois qu'elles finissaient de travailler, elles s'asseyaient toujours à cette table près de la fenêtre et il avait remarqué que Levy aimait observer la rue.

Il voyait que Juvia s'attendait bien avec elle. Elles étaient en train de causer sourire aux lèvres. Sourire qu'elle appréciait particulièrement admirer.

— C'est quoi mon problème avec cette fille ? s'énerva-t-il contre lui-même.

— Alors Gajeel qu'est-ce qui te prends ?

— Grey ?

— Ce n'est que maintenant que tu me remarques ? Je suis là depuis un bon bout de temps.

— J'étais ailleurs.

— J'ai vu ça. Tu étais occupé à regarder cette fille là bas, dit-il, désignant Levy.

— Dit pas n'importe quoi.

— Je t'ai vu. Alors c'est qui ?

— Personne.

— C'est ça, personne et tu la regardais de cette façon.

— C'est une amie de Juvia.

— On dirait qu'elle te perturbe. Un moment tu la regardes intensément et l'autre tu t'énerves tout seul. C'est quoi le problème ?

— Bah moi aussi j'aimerais comprendre pourquoi elle m'attire comme ça. Dès qu'elle est là mon regard se tourne automatiquement vers elle.

— Ah c'est ça ? T'as juste flashé sur elle.

— Et pourquoi j'aurais flashé sur elle ? Même si faut avouer qu'elle a un magnifique sourire, que ses yeux sont attirants et que je la trouve jolie je ne vois pas pourquoi...

Il vit le sourire élargit de Grey.

— Ok c'est bon je vois.

—  C'est pas ton genre.

Il devait reconnaître que ce n'était pas forcément son genre de fille. Elle semblait trop innocente et un peu naïve.

— C'est sans doute passagé.

Et c'était bien ce qu'il aurait voulu mais à chaque fois qu'il la voyait, il avait cette réaction saugrenue venant de lui.

Parfois, ils causaient, rien de bien intéressant, juste un bonjour et un bonsoir, de bref formalité mais pourtant, il trouvait ces moments intéressants.

Aujourd'hui Juvia était à une consultation et elle avait oublié de prévenir Levy alors cette dernière était venue.  Elle avait voulu rentrer tout de suite mais Gajeel l'avait demandé de rester un peu.

Il ne comprenait même pas pourquoi il avait fait ça - En fait si, il voulait rester encore en sa présence qu'il trouvait chaleureuse. Alors pour la faire attendre, il lui prépara quelque chose uniquement pour elle.

— Offert par la maison, dit-il.

— Merci, remercia-t-elle sourire aux lèvres.

C'est sur, un jour ses sourires allaient arracher son cœur vu comment sa poitrine s'affolait.

Elle se mit à manger et il attendait sa réaction. Oui tout le monde trouvait sa cuisine merveilleuse mais il avait l'impression que son avis à elle était beaucoup plus important.

Il vit ses yeux s'illuminer et sa bouche former un o parfait.

— C'est super bon et le mot est faible.

— Bien sûr, je sais.

— On répond merci mais je passe pour cette fois parce que le plat est vraiment très délicieux, rit-elle.

Sa joie lui fit sourire. Elle avait adoré, mais pourquoi est-ce qu'il avait douté ?

— J'ai jamais vu ce plat dans le menu du café, pourquoi ?

— C'est fait pour toi.

Il la vit sourire, gênée, là c'est sur qu'il l'avait mis mal à l'aise.

— Tu devrais cuisiner plus souvent pour le café. Euh... En fait on dirait le même style.

— Normal c'est moi qui fait la cuisine ici, le week-end.

— C'est toi ? Je ne savais pas. Je comprends pourquoi la cuisine de la semaine est différente de celle du week-end. Waouh tu as un véritable talent. Je suis jalouse.

Ce n'était pas la première fois qu'on le complimentait sur sa cuisine mais là il se sentit flatter. Parce que ça venait d'elle ? Peut-être.

— Je peux avoir la recette ? Je veux dire je vais l'essayer à la maison même si je suis pas aussi douée que toi.

— Si tu veux, dit-il en haussant les épaules.

Il nota vite fait après avoir pris du papier et un stylo.

— Tu l'avais en tête ?

— Oui bien sûr, tout cuisiner doit mémoriser ses plats.

— Tu es tellement doué pourquoi tu ne fais pas une école ?

Il se mit à rire. Elle ne savait pas.

— Pourquoi tu ris ?

— Je fais déjà une école.

— Tu aurais pu tout simplement le dire au lieu de te moquer.

— Ta tête était très drôle à voir, tu étais tellement sérieuse quand tu me suggérais.

Levy gonfla les joues avant de rire à son tour. La bleutée reçut un message par la suite et elle rougit juste en voyant le nom s'afficher puis sourit en le lisant

— Je vais y aller.

Gajeel eut un pincement au cœur face aux réactions de l'adolescente. Son sourire et ses joies qui s'étaient colorés en lisant son message. Un amoureux ?

Sa langue le démangeait à force de se retenir à lui demander qui était la personne caché derrière ce message. Question qui sera de toute façon mal vu.

Elle prit ses affaires et sortit après lui avoir souhaité une bonne journée.

Maintenant il ressentait un vide, ça avait été tellement naturel pour lui de causer avec elle.

*

Le week-end prochain, elle était venue l'annoncer en souriant :

— Gajeel, tu vois la recette de la dernière fois ? Je l'ai essayé et je l'ai raté, dit-elle en riant.

— C'était une recette simple tu sais.

— Oui c'est ça le pire.

Ils rièrent tous les deux sous les yeux surpris des parents de Gajeel. C'était rare de voir Gajeel s'entendre avec quelqu'un d'autre en dehors de sa bande d'amis.

— Je vais aider Juvia, dit-elle.

Il la regarda attentivement sans la quitter des yeux jusqu'à ce qu'elle disparaisse de son champ de vision.

— C'était quoi ça ? demanda madame Redfox.

— Quoi ?

— Comment tu la regardais tout à l'heure.

—  Je vois pas de quoi tu parles.

— Ne ment pas, c'est pas la première fois que je surprends ton regard sur elle.

Il ne répondit rien.

— Elle te plaît ?

Gajeel faillit faire tomber le verre qu'il avait à main. Le pire c'est qu'il n'arrivait pas à dire non.

— Donc c'est ça elle te plaît, conclut sa mère.

Il soupira.

— Je sais pas, peut-être, elle m'attire bizarrement. J'ai toujours envie de la regarder et je sens le besoin d'être en sa présence.

— Et comment tu la trouves ?

— J'ai pas envie de parler de ça avec toi.

— Je peux peut-être t'éclairer.

Gajeel hésita un moment avant de se livrer à sa mère.

— Elle est gentille et chaleureuse, son regard m'attire et quand elle me sourit je me sens étrange, je veux dire bien et mon coeur s'emballe.

— Ho la elle te plaît franchement.

— Pourquoi elle ?

L'amie de sa sœur, de trois ans plus jeune que lui. Une Lycéenne.

— Ça ne se contrôle pas ce genre de chose.

— Oui mais elle, c'est pas la première fois qu'une fille me plaît et ça finit par passer mais avec elle ça a l'air différent et intense. Bref oublie et ne dit rien à Juvia.

— Pourquoi ? Elle pourrait t'aider avec elle.

— J'ai pas besoin d'aide, ça doit être des émotions passagère, c'est pas mon genre de fille.

Tout juste en finissant ses révisions, elle descendit dans le café et deux jeunes garçons l'acostèrent beaucoup trop tactiles avec cette dernière qu'elle tenta de les repousser.

— Laissez-moi, je ne suis pas intéressée.

— Allez ma belle, un simple rendez-vous.

— Elle vous a dit non.

Les deux concernés se retournèrent et pâlirent en voyant Gajeel.

— Si vous n'avez rien à prendre vous dégagez.

Les deux jeunes garçons sortirent à l'immédiat, effrayés par le regard dur de Gajeel.

— Merci, lui remercia-t-elle.

C'était quoi qu'il avait ressenti ? Comme s'il ne voulait pas qu'un garçon s'approche d'elle.

— C'est normal que je t'aide.

— Parce que je suis l'amie de ta sœur ?

— Aussi.

Elle fit son sourire, un de ceux qui faisait tant battre son cœur.

— Alors je dois te considérer comme un grand frère ?

Grand frère ? Non, ça sonnait si faux dans ses oreilles.

— Non, comme un ami je préfère.

Ou plus, souffla sa conscience.

— Pourquoi tu es descendue toute seule ?

— Juvia s'est endormie fatiguée, soupira-t-elle.

— Tu t'en vas déjà ?

— Oui.

— Non attend !

Oh et puis merde, il avait réagit excessivement.

— Pourquoi ?

— J'ai fais un autre plat t'en veux ?

— Bien sûr tant que c'est offert.

— Je t'offre, vient t'assoir.

Le jeune homme la conduisit vers la table qu'elle avait l'habitude d'occuper avant de repartir.

Quelques minutes plus tard, ce fut la mère de Gajeel qui vint s'adresser à elle.

— Comment ça va ?

— Je vais bien.

— Tu t'entends bien avec Gajeel ?

— Euh... Oui oui il est gentil.

Gentil ? C'est sur que personne ne qualifiera jamais son fils de gentil.

— Super, j'espère que tu passes de bon moment avec lui.

— Oui, ça va, surtout s'il passe son temps à m'offrir de ses plats, rit-elle.

Sa mère rit à son tour.

— Il cuisine vraiment très bien c'est vrai. Et bien je te laisse.

Madame Redfox partit et gajeel arriva avec un plateau à l'instant.

— Voilà.

— Merci. Oh tu as aussi fais de la mousse au chocolat. C'est mon dessert préféré.

Il sourit, là au moins il connaissait une chose qu'elle préfèrait.

Levy se mit à manger et la façon dont ses yeux brillaient le captivait faisant faisant battre son cœur frénétiquement dans sa poitrine mais Il devait se calmer, elle était juste en train de sourire.

Gajeel s'assit en face d'elle la regardant toujours autant. Il pouvait la regarder comme ça longtemps sans se fatiguer.

— Je sais que je cuisine bien mais tu en mets partout.

— Oh désolée je vais nettoyer, dit-elle, regardant ses dégâts.

— Non laisse je vais le faire.

Levy attaqua son dessert. Savait-elle que sa façon de manger était tentatrice ?

Elle fit tourner sa langue sur ses lèvres pour enlever le chocolat et il déglutit, il avait eu envie de le faire à sa place, de poser ses lèvres sur les siennes, ça l'attirait.

Gajeel passa une main dans ses cheveux. Voilà qu'il voulait déjà l'embrasser.

Dès qu'elle eût finit de manger, elle soupira d'aise et s'essuya la bouche. C'est sur, là ses lèvres l'attiraient vraiment.

— C'était trop bon mais aussi beaucoup si je continue comme ça je vais grossir.

— T'inquiète, tu resteras toujours aussi belle.

— M-Merci.

Il la vit rougir puis replacer une mèche derrière son oreille. Il devait penser à éviter de la mettre mal à l'aise même si elle était vraiment mignonne comme ça, les joues ainsi rouge.

Bon là c'était trop ! Gajeel se leva et débarrassa la table avant de s'en aller.

Levy se demanda bien ce qu'il avait pour qu'il change aussi brusquement.

— Qu'est-ce qu'il y'a ? Pourquoi tu fais cette tête ? demanda sa mère.

— Si ça continue comme ça mon cœur va exploser, si ça continue comme ça je vais craquer. Putain !

— Qu'est-ce que tu as ? s'inquiéta sa mère.

— Elle me rend fou. Je comprends pas ce qui m'arrive.

— Tu parles de Levy ? demanda-t-elle, sachant qu'il était avec elle à l'instant.

— Oui je parle d'elle.

Sa mère le regarda longuement. Si elle le tourmentait de cette façon, il y'avait qu'une seule explication.

— Moi je sais ce qui t'arrive.

— Et c'est quoi ?

— Tu devrais découvrir par toi même.

— Tu m'aides pas là.

*

Était-ce possible de penser autant à quelqu'un ? Heureusement qu'avec ses cours il était plus occupé mais le week-end non, la voir lui donnait des envies bizarres comme la prendre dans ses bras, l'embrasser.

Justement la voilà qui arrivait en se dirigeant vers... Lui ? Pourquoi ?

— Salut Gajeel, regarde ce que j'ai pour toi.

— Pour moi ? Qu'est-ce que c'est ?

Levy ouvrit sa paune de main et il vit des sucreries à l'intérieur.

— J'aime pas vraiment ça.

— Je sais Juvia me l'a dit mais je voulais juste que tu goûtes voir.

Si c'était une autre personne qui le lui avait proposé il aurait refuser du coup mais avec elle il n'arrivait pas à dire non.

Il prit quelques unes et mit dans sa bouche. C'était fondant et sucrée, très sucrée mais assez doux que ça chatouillait la langue.

— C'est pas mal. C'est toi qui les a fais ?

— Mais non, je les ai acheté.

— Pourquoi ça ne m'étonne pas ?

— Parce que je suis nulle ?

— Ouais peut-être.

Ils rièrent.

— Levy tu viens ? appela Juvia.

— J'arrive. J'en laisse quelques unes encore si tu en veux, dit-elle, déposant les sucreries sur le comptoir.

— C'est pour des gamins tu sais ça ?

— Mais non, moi j'aime bien mais je ne suis pas une gamine.

— Tu es sur de ça ? Tu t'es vu ? On dirait une crevette.

— J'aime moins quand tu te moques de ma taille. Je vais aider ta sœur, dit-elle en s'en allant.

Elle était fâchée, c'est cool ça, ironisa-t-il.

Au loin, il vit sa sœur causer avec Levy.

— Je vois que tu t'entends bien avec mon frère.

— Oui il est gentil.

— Avec toi peut-être, d'habitude il fait peur à tout le monde.

— Mais non mais j'aime pas quand il m'appelle crevette.

Juvia jeta un regard à son frère, il était vraiment différent avec Levy, un peu trop même. En plus elle avait déjà vu la façon dont il la regardait. Levy ne remarquait rien, pour elle y'avait que son amour d'enfance.

Peut-être qu'elle se trompait et que ce n'était pas ce qu'elle s'imaginait mais elle devait poser la question à Gajeel pour en être sûr.

Le soir venu, dès que Levy rentra chez elle, Juvia alla directement voir son frère affairé à la cuisine.

— Gajeel je peux te poser une question ?

— Qu'est-ce que tu veux savoir ?

— Je vois bien la façon dont tu te comportes avec Levy, est-ce qu'elle te plaît ?

— Non.

— T'es pas obligé de mentir.

— Peut-être qu'elle me plaît, mais de toute façon c'est pas mon genre de fille pour qu'elle m'attire bien longtemps.

Combien de fois avait-il répété cette phrase pour se convaincre à lui-même ? Ce n'était plus quelque chose de passagé maintenant il le savait. Elle le plaisait vraiment, peut-être plus.

— Ça va bientôt faire deux mois que tu te répètes cette phrase, fit leur mère en entrant.

— Tu étais au courant ?

— Oui et je lui ai déjà fais comprendre que c'était plus.

— Way c'est ça, tu m'as juste dis que je devais le découvrir tout seul.

— Il l'aime ? demanda Juvia à sa mère.

— Oui, il est en train de tomber amoureux.

Lui amoureux ? Non c'était pas ça, pensa t'il.

— Vous racontez n'importe quoi.

Gajeel se dirigea vers sa chambre pour écourter cette conversation qui le troublait mais Juvia l'arrêta.

— Attend.

— Quoi ?

— Il faut que tu saches, Levy elle... Elle aime déjà quelqu'un, elle me l'a dit récemment.

Sa visage se crispa, c'était quoi ce sentiment qu'il ressentait ? C'était comme s'il avait reçu un coup à pleine poitrine.

Était-ce cette personne qui l'avait fait rougir juste par un seul message ?

Il entra rangement dans sa chambre. Pourquoi ça lui faisait aussi mal ?

Est-ce qu'il était vraiment amoureux de Levy ?

Elle en aimait un autre et ça... Que ça lui faisait mal.

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - >>

Gajeel rouvrit les yeux, cette même personne qu'elle aimait lui faisait du mal et elle ne méritait pas une chose pareille, il devait lui parler au plus vite.

Il se reconcentra sur ses amis et oublia un instant tous ses sentiments qui lui faisaient si mal.

..........

Avis ?

04 novembre

Marie