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Trois semaines s'étaient écoulées. Levy n'allait pas mieux, loin de là. Kenji était toujours aussi blessant avec elle dans tous les sens du terme. Elle était de plus en plus déconcentrée, que ce soit à l'école ou ailleurs, elle se perdait beaucoup dans ses pensées, troublée par la situation qu'elle vivait.

Ils avaient eu des contrôles cette semaine et ses notes étaient déplorables par rapport à se qu'elle avait d'habitude. Ses parents s'étaient inquiétés, ainsi que ses professeurs qu'elle ait un niveau aussi bas en debut d'année étant donné son genie intellectuelle. Elle avait dû mentir, mentir comme toujours.

Levy espérait juste que Kenji soit plus occupé par son université d'art cette année pour qu'il la voit moins. Elle ne voulait pas râter cette dernière année juste à cause de lui mais elle avait comme l'impression qu'il libérait toujours du temps pour la voir. Non, pour la blesser plus. Ils s'étaient le week-end comme d'habitude et elle avait de très mauvais souvenir.

L'adolescente secoua sa tête pour penser à autre chose, à quelque chose de joyeux. Juvia l'avait invité aujourd'hui pour qu'il passe du temps ensemble constatant qu'elle était triste ces derniers temps. Dommage que Lucy ne se joindra pas à eux ayant eu un imprévu.

* * * * *

La famille Redfox était au grand complet dans le café. Metalicana et sa femme se trouvait derrière le comptoir et leurs enfants assis sur les tabourets devant.


Gajeel avait son coude sur la table et soutenait sa tête en pianotant sur son portable, Juvia quant à elle causait avec leur mère.

— Maman tu sais quoi ? commença Juvia.

— Non, qu'est-ce qu'il y'a ?

— J'ai eu de très bonne note au contrôle.

— Ça c'est normal, Levy t'aide avec les révisions. Cette fille est tellement intelligente.

— Oui exactement, c'est bien ce qui est étrange. Elle n'a pas eu de très bonnes notes comme d'habitude, juste la moyenne. Tu imagines que mes notes étaient supérieures aux siennes ? s'étonna Juvia elle-même.

— Vraiment ? s'étonna Gajeel, s'étant de suite intéressé à la conversation en suivant le nom de Levy.

Juvia haussa les épaules.

— Je la trouve très déconcentrée en cours tous ces jours-ci.

— Elle doit avoir un problème, dit la mère de Juvia.

— Peut-être, les profs se sont inquiétés de son manque de concentration et de son travail en baisse, elle a juste répondu qu'elle avait des problèmes de sommeil.

— Si ce n'est que ça, ça devrait s'arranger.

— Je l'espère, je la trouve triste ces derniers temps. En y pensant, elle est comme ça depuis que Kenji est rentré.

— Ils ont dû se disputer, ça explique pourquoi elle est déconcentrée en classe. Oh la la les jeunes et l'amour, souffla la mère de Juvia.

Kenji.

Juste le fait d'entendre son nom rendait Gajeel terriblement jaloux. Il aurait tellement aimé être à sa place même pour une seule minute.

— Je lui ai demandé de venir aujourd'hui, on va passer la journée ensemble.

— Tu l'as invité ? demanda Gajeel.

— Oui.

Son cœur s'était mis à battre frénétiquement dans sa poitrine.

Elle allait venir, il allait la voir.

Il était comme un petit enfant à qui on promettait d'acheter un jouet.

Il était impatient.

Gajeel reçut un message de Grey qui le prévenait qu'il était déjà tout près.

Depuis que Grey et Juvia s'étaient mis ensemble, son ami avait l'air plus dégagé et Juvia très heureuse.

— Hey Juvia, Grey arrive, prévint Gajeel.

Sa sœur quitta immédiatement sa chaise.

— Vraiment ? Il ne me l'a pas dit, il veut sûrement me faire une surprise. Est-ce que je suis bien comme ça ? Je devrais peut-être me changer, s'agita t'elle.

— Tu veux bien rester tranquille ? s'exaspera son frère.

— En parlant de ce cher Grey, je dois avoir une petite discussion avec lui, prévient Metalicana à sa fille.

— Mais papa, tu vas le faire fuir.

— Alors ça voudrait dire qu'il n'était pas digne de toi.

Juvia souffla tandis que madame Redfox s'était mise à sourire, compatissante.

La porte du café s'ouvrit sur Grey quelques minutes plus tard et il avança vers son ami mais Juvia sauta sur lui, interrompant son avancée.

— Grey !

— Juvia du calme, tu me sers fort là.

— Désolée. Mon père veut te parler.

— Ton... Ton père ?

Juvia acquiesça et le visage de Grey pâlit. Il hocha simplement la tête et suivit Juvia qui l'amena à son père.


Gajeel quant à lui fixait la porte des yeux lorsqu'elle s'ouvrit à nouveau quelques minutes plus tard. Les battements de son cœur devint plus rapide en voyant ses magnifiques cheveux bleus toujours maintenus par un bandeau et ses yeux noisettes qui donnaient envie d'y noyer son regard.


Elle portait une jupe, des collants et des petites bottines, un chemisier col bateau à manche longue avec une écharpe autour du cou par se temps frais.


Levy laissa balader son regard dans la pièce et fit un faible sourire en le voyant.

Qu'il aimait son sourire.

Elle cherchait Juvia des yeux et celle-ci lui demanda de l'attendre le temps qu'elle termine de causer avec Grey et son père.

Levy alla donc s'asseoir à la place qu'elle avait l'habitude d'occuper et se mit à regarder la rue.

Fixement, il la regardait sans lui lâcher des yeux. Elle était belle, sans extravagance ni rien. Juste belle.


— Arrête de baver, murmura sa mère.

— Hein ? Non... Qu'est... Qu'est-ce que tu racontes ? bafouilla t'il, détournant le regard.

— Vu comment tu la regardes, si elle te voyait elle te prendrait pour un pas bien.

— Justement, elle ne peut pas me voir vu qu'elle ne me regarde pas et elle ne me regardera jamais.

— Tu sais bien...

— C'est bon je sais qu'elle aime un autre pas besoin de me le rappeler, coupa-t-il.

Sa mère resta silencieuse un instant et observa son fils.

— Va lui parler.

— Pardon ? Pour quoi faire ?

— Tu en meurs d'envie.

— Je peux pas.

— Je sais que tu veux lui parler et son petit ami ne l'interdit pas non plus de parler à ses amis.

— Ses amis ? rit-il. C'est vrai que pour elle je suis que le grand frère de son amie.

Sa mère soupira.

— Si tu veux lui parler va s'y. Arrête de la regarder comme ça.

— Hum... Elle ne va pas bien.

— Comment tu peux en être sûr ?

— Je le vois dans ses yeux.

Il l'avait tellement observer qu'il avait pu remarquer ça ?

— Tu peux essayer d'aller lui demander ce qui ne va pas, dit-elle.

C'est vrai qu'il voulait savoir ce qui n'allait pas, de plus les marques de la dernière fois l'inquiétait.

Il se leva donc sous le regard ravi de sa mère qui fit un petit sourire avant d'aller servir les rares clients qu'il y'avait aujourd'hui.

— Je peux m'assoir ? demanda-t-il à Levy.

Elle hocha la tête le regard toujours rivé sur la vitre de la fenêtre.

Ce dernier prit donc place et se mit à contempler son visage. Il crut voir des larmes séchées sur son visage.

— Tu pleurais ? demanda-t-il, inquiet.

Lorsqu'elle tourna enfin son visage vers lui, Gajeel eut le cœur serré. Son regard était si triste.

— Qu'est-ce que t'as ?

— Je n'ai rien, ça va. Et toi ?

— Ça peut aller mais toi t'as pas l'air bien et j'insiste.

— Je n'ai rien de grave, dit-elle en tirant sur ses manches.

Gajeel fronça les sourcils, la dernière fois qu'elle avait fait ce geste nerveux, elle cachait des marques.

— Fait voir tes mains.

— Pourquoi ?

— Montre moi.

Levy secoua la tête pour marquer son refus mais il s'entêta et lui prit les mains pour retrousser ses manches. Cependant, Gajeel fut surpris de ne trouver aucune trace suspecte.

Suspicieux, il récupéra une serviette de table blanche soigneusement pliée pour la glisser sur le bras de Levy.

— Non, arrête, paniqua-t-elle.

Les couches de maquillages se mirent à tâcher le tissu lumineux et des marques bleues violacées commencèrent à se dessiner sur la peau de la jeune fille.

— Qui te fais ça ?

Pour seule réponse, la bleutée baissa la tête sur la table. Elle n'avait pas l'air de vouloir dire quoi que ce soit mais il voulait savoir, il s'inquiétait sérieusement pour elle.

— C'est quelqu'un que tu connais ? demanda-t-il calmement pour la mettre en confiance.

Levy hocha légèrement la tête pour acquiescer.

— Ta famille ?

— Non ! Jamais ils ne feront ça ! s'empressa-t-elle de répondre.

— Alors c'est qui ?

L'adolescente se refroidit et secoua sa tête de ne pas vouloir en dire plus.

— Pourquoi tu n'en parles pas ?

— Je ne peux pas.

— Pourquoi tu le protèges ?! C'est quelqu'un que tu aimes ?

Ses mains s'étaient misent à trembler à cette simple question, remarqua-t-il. Avait-il vu juste ?

— C'est... Kenji ? demanda-t-il hésitant.

Elle resta silencieuse toutefois sans démentir.

— C'est lui ? insista-t-il plus lentement.

Le silence de la jeune fille lui fit comprendre qu'il avait vu juste, si non elle l'aurait déjà ardemment défendu lorsqu'il avait demandé la première fois.

— Alors c'est lui.

Il tapa son poing sur la table faisant sursauter Levy.

— Pourquoi est-ce que tu te tais ? Il te fait du mal.

— Je ne peux pas en parler.

— Pourquoi ça ? C'est parce que tu l'aimes ? Ne soit pas...

— Ça n'a rien avoir, coupa-t-elle.

— Alors c'est quoi ? Il te menace ?

— Je ne peux rien dire. Comprends-le.

Comprendre quoi ? Putain !

Elle se leva pour partir ne voulant plus être interrogée sur cette histoire mais il lui arrêta le bras l'empêchant de s'en aller.

— Il te menace ? redemanda-t-il.

— S'il te plaît lâche ma main.

Ce dernier jeta un regard sévère et elle baissa la face.

Gajeel lui lâcha finalement le bras et elle s'en alla dire au revoir à Juvia qui causait encore avec Grey.

— Je dois y aller.

— Mais pourquoi si vite ? C'était prévu qu'on passe la journée ensemble.

— Je ne me sens pas bien. En plus passe plutôt ta journée avec Grey, je ne veux pas vous déranger plus longtemps.

— Tu ne nous dérange pas, tu peux rester et je suis venu chercher Gajeel, dit ce dernier.

— Oui attend un instant ensuite on y va, lui demanda Juvia.

Levy évitait soigneusement le regard de Gajeel qui fut braqué sur elle jusqu'à ce qu'elle sorte du café en compagnie de Juvia.

Celui-ci regardait Levy s'en aller, le cœur lourd. Il l'aimait et ne pouvait donc pas supporter de savoir qu'elle vivait une situation aussi horrible.

— Gajeel on y va, les autres nous attendent, prévint Grey.

Il regardait toujours fixement la porte du café par laquelle la jeune fille venait de sortir.

— Gajeel, elle est partit.

Il se leva de son siege et regarda Grey avant de soupirer.

— Je sais, on y va.

Passer du temps avec ses amis allait sûrement lui faire du bien mais il ne pouvait pas ignorer le problème de Levy.

Il voulait l'aider.

..........

Avis ?

20 octobre

Marie

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