☆ 32 ☆
La jeune femme suspendue au bras de Gajeel fit reculer Levy en arrière et elle tourna le dos.
Allant prendre place à une table vide et le regard rivé sur cette dernière, ses amies vinrent prendre place avec elle.
— Ça va ? s'enquit Lucy.
— O-oui, souffla-t-elle, péniblement.
La bleutée ne désirait pas lever le regard en direction du brun, elle... Elle ne voulait pas savoir ce qui se passait.
— C'est qui cette fille ? demanda immédiatement Mirajane à Juvia.
— Aucune idée, répondit celle-ci, haussant les épaules.
Levy serra le tissu de sa robe entre ses mains et la gorge nouée, un sentiment désagréable commença à monter en elle.
*
Le café était vraiment plein aujourd'hui, lui donnant beaucoup de travail. Heureusement que les clients commençaient à moins affluer.
Gajeel s'approcha d'une table pour prendre une commande et demandant à peine au client ce qu'il désirait, on le prit subitement dans ses bras.
— Gajeel ! Je suis contente de te voir.
Énervé, il repoussa la demoiselle pour continuer ses tâches. Par la suite, il partit signaler à sa mère la commande tandis que la blonde le talonnait.
Debout près du comptoir, Elle s'assit finalement à un tabouret.
— Qu'est-ce que tu fais là ? demanda-t-il, brusque.
— Je me disais que je devais passer un de ces quatre.
— Comment t'as eu mon adresse ?
— J'ai demandé.
— A qui ? demanda-t-il aussitôt.
S'il trouvait cette personne qui avait osé donner son adresse à Emira, elle ne s'en sortira pas vivante.
— C'est pas l'important, répondit-elle.
Le regard de Gajeel défila dans la pièce pleine, exténué. La présence de cette fille n'arrangeait en rien son état d'harassement avec la quantité de travail qui l'attendait.
Dans son inspection du café, il fut assez surpris de voir les amies de sa sœur, il ne savait pas qu'elles étaient descendues. Son regard s'attarda particulièrement sur Levy bien qu'elle lui était de dos.
Le cœur de la bleutée se reserra dans sa poitrine en le voyant en compagnie de cette fille lorsqu'elle regarda finalement dans sa direction lui et quand leur regard se croisa, elle détourna le sien.
— Ne prend pas cet air triste, ils ne sont pas ensemble, lui rassura Juvia.
— Sans doute, souffla-t-elle.
Elle posa sa tête sur la table.
— Je ne devrais pas ressentir ça.
— Quoi ? s'enquit Lucy.
— Je suis jalouse.
— Mais s'il t'intéresse c'est normal que tu ressentes ça, raisonna Mirajane.
— C'est pas ça, je trouve ça égoïste de ma part, il a le droit de s'intéresser à une autre fille.
— Ne dit pas ce que tu ne penses pas réellement, lui dit Lucy.
— Je dis juste ce qui est vrai, marmonna-t-elle.
Gajeel se massa les tempes, irrité. Cette fille collait bien trop souvent sur lui à l'école et comme si ce n'était pas assez, elle débarquait chez lui, à l'improviste en plus !
— J'ai du travail.
Emira lui arrêta la main lorsqu'il voulut se diriger en cuisine.
— Tu ne veux pas savoir pourquoi je suis là ?
— T'as qu'à le dire si tu veux que je sache, dit-il, se dégageant le bras.
— Je veux la voir.
— Tu parles de qui ?
— La fille que tu aimes. J'ai bien envie de voir à quoi ressemble ma rivale.
— Rivale ? s'étonna-t-il. Levy n'est la rivale de personne.
— Elle s'appelle Levy ? reprit Emira.
Gajeel jura et son regard se tourna immédiatement vers la bleutée en pleine conversation avec ses amies. Piquée, Emira suivit son regard.
— Pourquoi tu regardes ce groupe de fille ? Est-ce qu'elle est parmis ces filles là ? demanda-t-elle aussitôt.
— J'ai pas du temps à perdre.
Définitivement, il alla prendre le plateau que sa mère avait déjà préparé pour aller servir un client.
Emira l'attendit patiemment, jetant toutefois de nombreux coups d'œils vers les adolescentes. Qui parmis les quatre pouvait bien être la fameuse Levy ? se demanda-t-elle.
Pourquoi cogiter alors qu'elle pouvait tout simplement aller demander ?
La blonde se leva donc pour se diriger vers elles mais Gajeel lui stoppa dans sa lancée en l'arrêtant le bras.
— T'approche pas d'eux.
— Pourquoi tu ne veux pas que je sache qui c'est ?
— Je veux pas c'est tout.
Contrainte, Emira se rassit toutefois décidée et pas plus tard qu'aujourd'hui à rencontrer cette fille qui avait su prendre le cœur de Gajeel.
— Tu sais, je finirais par savoir, j'obtiens toujours ce que je veux.
— Comme ce que t'as fais avec moi je suppose. C'est normal pour toi de faire ce genre de chose ? J'étais ivre et j'allais mal mais t'en a profité.
Le regard furieux de Gajeel lui fit mal.
Ce qu'elle avait fait était immoral, il n'était pas réellement consentant. Elle avait profité de son moment de faiblesse et peut-être que c'était pour cette raison qu'il était aussi peu amical avec elle.
Sans se démonter, elle chassa ce sentiment désagréable d'avoir commis un acte irréparable.
— Peut-être mais moi je le voulais. Je t'ai toujours désiré et même si c'était l'alcool qui dictait tes gestes tu étais vraiment passionné ce jour.
Gajeel lui jeta un regard froid.
— Garde ça pour toi.
— Ah !
Elle posa une main sur son bras qu'il s'empressa de retirer ce qui la fit rire.
Le rire joyeux d'Emira attira l'attention de Levy et son cœur se gonfla à cela.
— Je crois que je vais rentrer, affirma-t-elle, se levant de sa chaise.
C'était trop pour son cœur, ce sentiment horrible qu'était la jalousie.
— Mais reste avec nous, lui dit Juvia.
Levy monta pour récupérer son sac et redescendit à nouveau en se dirigeant vers la sortie.
Sur son chemin, elle ne put s'empêcher de regarder Gajeel qui la fixait en retour, mais elle détourna vite fait les yeux, ressentant une douleur atroce en le voyant près de cette fille.
Le regard de Gajeel se faisait toujours insistant sur elle, lui occasionnant des battements de cœur affolés.
Emira vit l'une des filles du petit groupe se diriger vers la sortie et le regard de Gajeel braqué sur celle-là.
Pourquoi il la regardait comme ça ? Est-ce que c'était elle ?
— C'est Levy ? demanda-t-elle aussitôt.
Elle n'obtenu de lui aucune réponse et alors qu'elle voulut reposer la question, les autres filles se levèrent, accourant vers la plus petite.
— Levy ! appelèrent ses amies. Tu n'es pas obligée de partir.
Le visage d'Emira s'illumina et un sourire prit forme sur son visage. C'était bien elle !
Bien qu'elle ne l'avait vu que de profil, si elle sortait immédiatement elle pouvait avoir une chance de la rattraper.
— J'ai eu ce que je voulais je peux m'en aller, dit-elle.
Gajeel fut satisfait avant de malheureusement comprendre tardivement la raison de son départ brusque. Elle sortait directement après Levy pour pouvoir lui parler. Bordel de merde !
Il se leva à son tour pour aller l'en empêcher mais sa sœur lui bloqua le passage.
— Levy est partie.
— Oui j'ai vu.
— C'est ta faute.
— J'ai fais quoi ?
— C'était qui cette fille ?
— J'ai pas le temps pour tes questions. Laisse moi passer.
— Ah non, tu ne vas pas aller retrouver cette fille. Je pensais que tu aimais Levy.
— C'est quoi ton délire ? commença-t-il à s'énerver.
— A cause d'elle Levy est partie.
— Qu'est-ce que tu racontes ?
Lucy arrêta Juvia avant sur celle-ci ne dise un mot de plus et lui murmura à l'oreille :
— Ne dit rien, je doute fort que Levy veuilles que Gajeel le sache.
— Levy quoi ? voulut savoir Gajeel.
— Non rien, ça va, dit-elle, s'en allant avec ses amies.
Pendant enfin pouvoir s'en aller, sa mère fit appel à lui depuis la cuisine et que – bon sang ! – elle avait besoin de lui tout de suite.
Fait chier ! Qu'est-ce-que Emira allait raconter à Levy ?
*
Le ciel avait légèrement reprit de sa belle couleur bleue, cependant, Levy n'avait pas la tête pour admirer le magnifique paysage.
La gorge nouée et un pincement au cœur, elle avançait lentement.
C'était égoïste de sa part d'être jalouse en ce moment, Gajeel avait le droit de passer à autre chose.
Était-ce pour cette raison qu'il avait été distant avec elle quand elle était arrivée plus tôt ? Ou bien faisait-elle une mauvaise interprétation ? Cette fille pouvait être simplement une amie pour lui.
C'était vraiment ça que Gajeel avait ressenti tout ce temps quand elle était avec Kenji ?
C'était si désagréable et insoutenable à vivre.
Certe elle avait déjà été jalouse quand elle aimait encore Kenji mais ça remontait à loin tout ça et revivre ce sentiment tout d'un coup lui était insupportable et difficile à accepter.
Le vent qui soufflait faisait voler les cheveux cheveux mi-longs de l'adolescente et celle-ci s'arrêta directement dans son avancée lorsqu'on appela son nom.
Quand elle se retourna à l'attente de cette voix inconnue, elle fut surprise de voir qui c'était.
Pourquoi cette fille venait l'accoster ?
— Levy c'est ça ?
— Euh... Oui c'est moi, répondit-elle, réticence.
— Hum. Je m'imaginais à voir plus.
Levy fronça les sourcils, qu'est-ce qu'elle voulait dire par là ?
La jeune fille – dont elle ignorait le nom – la détailla de la tête au pied et Levy en fit de même.
Assez grande, de long cheveux blonds, des yeux verts avec un visage plein et ce rouge qui colerait ses lèvres rehaussait son teint.
Oui elle était belle, très belle
— Je vois pas ce qu'il te trouve, dit Emira en inclinant la tête.
— De qui tu parles ?
— Gajeel bien sûr. Si c'est ça ma rivale je suis déçue, une lycéenne.
Pourquoi disait-elle rivale ? Parce qu'elle aimait Gajeel et qu'elle connaissait les sentiments de celui-ci à son égard ?
Gajeel ne s'intéressait pas à elle si non elle ne serait jamais venue lui parler d'une voix si... Grincheuse.
Elle se sentait tout d'un coup stupide.
Emira reprit la parole.
— Franchement on aurait dit une gamine. Je ne vois vraiment pas comment tu as pu l'intéresser. Il n'a pas besoin d'une petite fille comme toi mais d'une femme comme moi.
Levy fut prise de court, elle lui jugeait sur son apparence mais elle était tout aussi susceptible de plaire à quelqu'un.
— Alors pourquoi ce n'est pas toi qu'il aime ?
Emira perdit son sourire et ouvrit grand les yeux, son coeur battant à tout rompre. Elle avait réussi à toucher là où ça faisait mal.
Toutefois elle reprit son assurance, balançant une mèche de ses cheveux blonds.
— T'en fais pas, ça ne va pas être difficile de le faire t'oublier. Comme cette fois où il avait adoré être avec moi, fit-elle exprès de dire.
— Tu parles de quoi ? demanda Levy, piquée.
— Tu ne sais pas ? fit-elle naïvement, sachant qu'elle venait d'attirer son attention.
Emiera se rapprocha de Levy pour lui murmurer :
— Je parle de la très belle nuit qu'on avait passé tous les deux. Si passionnément.
Son cœur rata un battement.
— N-Non, lâcha Levy.
— Oh si c'est la vérité. Tu peux lui demander si tu veux. Il ne pourra pas le nier vu comment ça l'a marquer.
Emira s'éloigna de Levy pour la regarder et elle fut satisfaite du trouble visible sur le visage de sa rivale.
— Ne fait pas cette tête. Tu n'as pas à être jalouse tu sais.
— Je... Je suis pas jalouse. Gajeel est libre, il peut faire ce qu'il veut, souffla-t-elle, sentant son cœur se resserrer malgré cela.
Levy se retourna et s'en alla le cœur lourd, se sentant encore plus mal que plus tôt.
Arrivée chez elle, elle se jeta sur son lit en serrant fortement son oreiller contre elle et d'une main, elle caressa le bracelet qu'elle portait, le merveilleux cadeau de Gajeel qu'elle affectionnait.
En fermant les yeux, elle sentait son cœur peser lourd et la douleur devenir de plus en plus difficile à supporter.
— Gajeel...
C'était exactement ce qu'elle ne désirait pas ressentir, elle avait peur.
Kenji avait brisé son cœur, elle ne voulait pas le briser à nouveau.
Elle avait peur d'être brisé en aimant Gajeel alors elle préférait rester ainsi, dans le flou de ses sentiments.
..........
En media Emira
Vos avis ?
26 janvier
Marie
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top