Chapitre 4 | 2
"We'll pick our battles 'cause we know we're gonna win the war.
We're not rattled 'cause we shattered all of this before.
Steadier than steel 'cause we're ready with a shield and sword."
We Are Warriors – Avril Lavigne. (En média).
Un peu à l'étroit dans le débardeur de Maxxie, je ne peux pas m'empêcher de tirer dessus toutes les deux minutes. Comme si ça allait changer quoi que ce soit.
— Si t'arrêtais de gigoter, on aurait pas l'impression que je t'ai transformé en saucisson sur pattes, me taquine ce dernier. Il est deux tailles au-dessus de la mienne, c'est un peu plus serré que ce que tu portes d'habitude, mais ça te va, fais pas ta chochotte.
Sceptique, je fronce les sourcils et finis par fermer ma veste noire, ce qui arrache un rire à la moitié de mes collègues de travail.
— Bon allez, le top model, au boulot ! me lance Lucy en attachant ses longs cheveux roux.
— Bien madame, dis-je en exagérant une révérence.
Le beau Rouge-Gorge lève les yeux au ciel alors que je m'installe derrière le comptoir pour parfaire les derniers détails avant l'ouverture du bar. Maxxie enfile son tablier de commis, Lucy le serre contre elle pour lui dire bonjour et Savannah, elle, prend place à mes côtés sans un mot pour personne. Je ne sais pas si cette fille nous hait tous ou si son passé désastreux lui a appris à se méfier de tout et de tout le monde, mais son mystère permanent m'intrigue.
— Salut belle Hirondelle. Heureusement que tes ailes noires font un peu de bruit parce que sinon, on aurait pu croire que tu manquais à l'appel.
Orné d'une bague en forme de tête-de-mort, son majeur me rend mon salut mais son visage pâle maquillé çà et là de couleurs sombres s'illumine d'un petit sourire.
— Tu devrais aller te saper autrement, j'ai vu la voiture de la patronne tout à l'heure, rétorque-t-elle.
Merde. Je jette un coup d'œil à la robe obscure de Savannah et prends conscience que je suis le seul affublé d'un pauvre truc à capuche tout pourri. Avec ses chaînes, ses piques et ses collants déchirés, l'Hirondelle ne va pas plaire à madame-la-chieuse, mais moi, je vais carrément me faire atomiser. Angoissé à l'idée que Jack et Kristen soient mis au courant de mon manque de professionnalisme, je regarde autour de moi pour voir si quelqu'un n'a pas laissé traîner une chemise que je pourrais emprunter avant que madame Langlois ne se pointe.
— Tiens petit, mets ça, m'ordonne une voix rocailleuse que je n'identifie pas tout de suite.
N'apercevant pas mon interlocuteur, je fais le tour du bar et manque d'entrer en collision avec le fauteuil roulant de monsieur Langlois, qui me propose un bout de tissu bleu marine.
— C'est à mon fils, m'informe-t-il le temps que je sorte de ma torpeur. Jason est un peu plus grand que toi, mais ça devrait t'aller.
— Le roi des piafs, toujours à l'heure pour sauver les fesses du Corbeau ! s'écrie Maxxie.
Soudain tout heureux, notre patron tend les bras à mon meilleur ami, qui s'y précipite.
— Content de te voir, Dave, ajoute-t-il. Ça va mieux ?
— Ça ira mieux quand vous arrêterez de laisser traîner vos affaires dans mon pub, lâche le vieux grincheux en prenant un air sévère qui ne trompe personne.
Il fouille dans sa poche puis nous montre un téléphone portable qui ne nous appartient pas. Une fois la chemise de Jason sur le dos, j'attrape l'appareil pour l'analyser. C'est un smartphone dernière génération, protégé par une coque sur laquelle un brun aux cheveux bouclés brandit un drapeau multicolore.
— Oh, mais c'est Harry Styles ! s'enthousiasme Lucy derrière moi.
— Et y'a quelqu'un qui est fan de Harry Styles, ici ? demandé-je en haussant un peu la voix pour que tout le monde m'entende.
Pas de réponse. Je vais prendre ça pour un non. Étonné, je continue mon inspection en appuyant sur un bouton. L'écran s'allume et je me fige. C'est elle, c'est la fille de l'autre soir. Sur la glace, elle regarde un mec châtain droit dans les yeux alors qu'ils semblent être en symbiose.
— C'est pas la française d'hier ? m'interroge Maxxie.
— Si, c'est elle... murmuré-je sans pouvoir lâcher la photo des yeux.
Une légère pression se dépose sur mon épaule, et l'écran redevient noir. Chamboulé, je passe une main sur mon visage et prends une profonde inspiration. Putain ce qu'elle lui ressemble...
— Vous la connaissez ?
— Non on...
— Ouais, ouais, vous en faites pas Monsieur Langlois, je vais rendre ce téléphone à sa propriétaire, m'interposé-je pour ne pas laisser Maxxie finir sa phrase.
Inquiet, mon meilleur ami me lance un regard lourd de sens que je fais mine de ne pas avoir remarqué. Notre patron, ignorant tout de ce qui se déroule sous son nez, hoche la tête mais son air satisfait s'évapore très vite puisque la porte du bar claque violemment.
— On m'a dit qu'y'avait du pédé à fracasser, ici. C'est vrai ? crache un ton plein de menaces.
Un type assez costaud nous dévisage tous un par un, une batte de baseball à la main. En alerte, j'avance de quelques pas pour lui faire comprendre qu'ici, son adversaire, ce sera moi. Personne ne bouge, personne ne parle. Seuls les souffles saccadés de Lucy et Maxxie brisent le silence qui s'installe dans l'établissement. Le stress suinte de chacun d'entre nous, une sueur froide me parcourt l'échine mais je me reprends très vite. Ne pas paniquer. Désormais attentif à tout ce qui m'entoure, je jette un coup d'œil vers Savannah et constate qu'aucune inquiétude ne traverse ses traits. Cette fille a l'habitude du danger, c'est une certitude.
— Qu'est-ce que vous voulez ? grogne monsieur Langlois plus qu'il ne le demande.
Le type au crâne rasé se décale de quelques centimètres pour apercevoir le locuteur que je tente de protéger. Je suis le seul rempart entre cette batte de baseball et lui, qu'est-ce qu'il fout ?
— Rectification : du pédé, et du nègre, se corrige l'enfoiré que je ne reconnais pas.
Un rictus répugnant sur les lèvres, il retire son blouson kaki et remonte la manche courte de son tee-shirt pour mettre en évidence son tatouage. Fier, il caresse la croix gammée de son index avant de se focaliser sur moi.
— Je suppose que le Corbeau, c'est toi, affirme le nazi en faisant rebondir la batte dans sa paume.
— Et qu'est-ce que tu lui veux, au Corbeau ? sifflé-je, les dents serrées.
— Cette sale tafiole s'en est prise à mon frère, hier. Je viens lui montrer qu'on touche pas à la famille.
Provocateur, je me mets à rire.
— Il a fallu qu'une pichenette pour que ton frangin s'écroule, tu devrais rentrer chez toi avant que je te ridiculise, toi aussi.
— Tu vas voir...
On dirait que ton égo fragile vient de voler en éclats, mon pote.
Toute arme en l'air, l'enflure fonce dans ma direction en poussant un cri de rage théâtrale qui manque de me déconcentrer, mais je ne perds pas mon objectif de vue. Une adrénaline puissante se diffuse dans mes veines alors que je mets en pratique ce que je sais faire de mieux : Un, j'esquive les attaques et l'ennemi perd de l'énergie. Deux, je chope le bois qu'il m'envoie à la figure d'une main, son poignet de l'autre et fracasse son articulation contre mon genou. Un gémissement fuse tandis que la batte atterrit sur le sol dans un vacarme tonitruant. Trois, je tords son bras pour le passer dans son dos et l'immobiliser complètement. S'il bouge, je n'ai qu'une pression à appliquer pour le calmer. Simple, efficace.
— Qu'est-ce que c'est que ce raffut ? s'enquiert un timbre suraigu. Mais enfin, Raven, ça va pas ?! Tu veux que j'en parle à ton oncle ?
Quand il est question de Jack, ma poigne se desserre et je me tourne vers les sourcils froncés de madame Langlois dans un sursaut. Profitant de ma distraction, le nazi ramasse ce que je lui avais fait lâcher et m'envoie un coup puissant dans les côtes. La douleur est si intense que j'en ai le souffle coupé. Sans pouvoir me retenir à quoi que ce soit, je m'écroule sur le sol alors qu'un nouveau heurt me pulvérise l'estomac. Incapable de me défendre, je contiens des hurlements que Maxxie semble pousser à ma place. Est-ce que ce sont des supplications qui sortent de sa bouche ? Ou bien c'est mon prénom ? Je ne sais pas, je ne comprends rien. Tout le monde s'agite d'un seul coup, les voix se mélangent, je suis perdu. Le nazi, Maxxie, Lucy, madame Langlois... ils s'affolent tous en même temps jusqu'à ce qu'un ton sec ramène le silence.
— Dégage !
Le type stoppe son geste juste avant de m'atteindre une troisième fois puis se redresse pour fixer le bar. Savannah.
— Dégage ou je te fais exploser la cervelle, le somme-t-elle.
Un bruit métallique se fait entendre et le nazi lève les mains en l'air, effrayé.
— Okay, okay, tout doux, Lara Croft, articule-t-il.
Lentement, il indique à Savannah qu'il abdique, puis me menace de son index.
— On en a pas fini toi et moi.
Il ramasse son manteau, sa batte de baseball et se tire aussi vite qu'il n'était arrivé.
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Coucou tout le monde,
Comment ça va ?
Bon, je suis un peu irrécupérable en ce moment au niveau de mon ryhme de publication, mais bon, quand je vous dis que je poste "mardi ou samedi" comptez aussi mercredi et dimanche, hein, juste au cas où...
En ce moment je suis en pleine bêta. Une bêta très très très importante pour moi, mais je prends aussi le temps d'écrire, ce qui fait que je suis à quelques chapitres de la fin de ce roman. Je dirais un truc comme 3 ou 4 chapitres de la fin. Plus l'épilogue. J'essaie d'avancer, comme ça j'aurais un peu de temps pour bosser sur R ou sur d'autres de mes projets.
Du coup, apparemment, Willow ressemble à quelqu'un pour Raven, est-ce que vous avez des hypothèses ? Est-ce que vous pensez que c'est positif ? Négatif ? Est-ce que vous pensez que Raven se trompe ou qu'il a raison ? Même si vous ne pouvez faire que des suppositions, je suis curieux de savoir ce que vous en pensez.
Jack et Kristen, ce sont des noms que vous avez déjà vus passer. Ils vous inspire quoi ces deux-là ?
Et puis finalement, heureusement que Savannah était là, hein ? (Qui aurait cru qu'on pourrait dire ça un jour ?)
D'ailleurs concernant Savannah, on m'a posé la question de savoir où ce situait ce roman, chronologiquement, par rapport à la fear series, est-ce que vous avez compris, vous ?
La musique, on aime ? Je suis trop fan d'Avril Lavigne, c'est une artiste que j'ai beaucoup assimilé à Savannah.
Voilà, voilà, c'est tout pour moi. On se retrouve la semaine prochaine pour la suite, en espérant que cette histoire vous plaise.
Je vous souhaite une belle soirée. Prenez bien soin de vous.
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