Chapitre 3 | 1
"Searching for a way
To escape the madness,
A dire need for change
As we fight for better days."
Sunrise – Our Last Night (Acoustic). (En média).
Assommée par la fatigue, j'ai un mal fou à ouvrir les yeux. Toujours bercée par la voix de Harry Styles, je reste quelques instants immobile, à fixer le home cinéma qui trône devant la petite table blanche ultra-moderne que je n'avais pas vue en arrivant avec ma grand-mère. Sa forme peu commune aux angles arrondis ne me plaît qu'à moitié, mais je suppose qu'elle sera parfaite pour contenir mes mugs de chocolat chaud quand je me déciderai à regarder un de mes films à l'eau de rose adoré ou une série d'horreur que je dévore loin de l'aura parfois surprotectrice de ma mère. Fine Line terminée, je finis par me redresser et laisser un peu de répit à ce chanteur talentueux qui me sauve de mes pensées les plus sombres.
Je m'étire, me frotte les yeux, puis retourne sur le balcon qui surplombe Central Park. Ces étendues de vert et de liquide brillant m'arrachent un sourire. Je suis à New York. À New York ! Une excitation revigorante s'empare de mon corps épuisé et je ne résiste plus : il faut que je me balade dans les rues de cette métropole mythique. Un peu pressée de commencer mon exploration, j'attrape ma veste, mon téléphone et sors en trombe de l'appartement dont je prends la devanture en photo au cas où mon sens de l'orientation catastrophique ferait des siennes. Dans le noir de la nuit, j'ai d'abord une seconde d'hésitation quand je vois qu'il est une heure du matin, mais la chasse bien vite pour rester concentrée sur la seule chose positive qui m'arrive depuis de longs mois. Allez Willow, il est temps de vivre...
Déterminée, j'arpente la 86ème rue Ouest en me débrouillant pour longer le muret de délimitation du parc immense, les yeux ne restant jamais bien longtemps bloqués sur le même point. J'observe le moindre détail que je peux apercevoir entre les arbres, je me nourris du moindre bruit qui m'entoure, je me délecte de la moindre odeur qui pourrait différer de celles de ma ville natale. Le vent sur ma peau me fait du bien, les bâtiments plus grandioses les uns que les autres m'émerveillent tous un peu plus et je me transforme en véritable cliché de la jeune touriste en vacances. Le portable en main, je prends des photos de tout et de rien, je m'étonne devant un paquet de banalités et je crois que je fais même sourire certains rares passants avec mes réactions disproportionnées. Cet endroit est incroyable. Il me paraît si... vivant. Comme s'il s'infiltrait dans mes veines et qu'il me montrait que j'étais là où je devais être, au bon moment. Ici et maintenant.
Après peut-être une demi-heure d'extase et une pause toutes les deux minutes pour admirer chacune des choses que je n'avais pas encore vues, je me rends compte que j'arrive bientôt à la limite de Central Park. Je devrais probablement rebrousser chemin pour être sûre de retrouver mon duplex, mais l'euphorie m'emporte et je me laisse tenter par l'idée d'aller jusqu'à la Cathédrale St John dont m'a parlé Granny. Ce n'est pas très loin de Manhattan Valley, et ça me laisse l'opportunité de me rendre chez grand-mère si jamais je ne parviens pas à rejoindre le muret qui longe le parc et dont je me sers de guide.
Enjouée par cette petite aventure, je tourne sur la 103ème rue Ouest et m'ébahis devant les dizaines de boutiques, de bars et de restaurants qui bordent les trottoirs. Perdue dans ma contemplation, je passe devant un groupe de jeunes adultes, mais le regrette aussitôt lorsque j'en entends un siffler. Soudain méfiante, je fixe le dallage en béton gris et accélère la cadence.
— Eh, mademoiselle ! T'es carrément pas mal ! s'écrie une voix grave derrière moi alors que j'ai l'impression d'entendre des pas suivre les miens.
Je jette un regard furtif par-dessus mon épaule et remarque qu'un type d'un peu plus de vingt ans s'est détaché de son groupe d'amis pour se mettre à mes trousses. Hilares, les autres l'encouragent et lui promettent de lui payer une bière s'il arrive à me mettre dans son lit.
— Eh, attends, ma jolie... Je veux juste qu'on discute, c'est tout ! continue mon ombre.
Mon cœur bat la chamade, j'ai du mal à respirer et je me sens tout à coup prise au piège de ce quartier que je ne connais pas. Ici, je ne peux pas me cacher, je ne peux pas me protéger. Ma rêverie magique se transforme en cauchemar infernal et je me mets à scruter les rues pour tenter de trouver quelqu'un qui pourrait me venir en aide. Calme-toi, Willow. Tu connais ce genre de situations, ça t'arrive souvent en plein Paris. On trouve toujours quelque chose. J'inspire. J'expire. S'il n'y a pas de fille que je pourrais prétendre retrouver pour un rendez-vous, de personne plus âgée que je pourrais faire passer pour un parent ou même de garçon auquel je pourrais demander de faire semblant d'être mon petit ami... j'ai toujours la possibilité de m'enfuir. De courir. De le semer. Après tout, il était avec ses copains, il ne va pas perdre son temps à me pourchasser dans tout Manhattan juste pour une bière, c'est absurde.
— Oh, je te parle !
Je marche le plus vite que je peux, mais je ne suis pas certaine de ce que je suis censée faire. La peur paralyse mes réflexions et toutes les solutions que je trouve m'apparaissent comme des erreurs à ne surtout pas commettre. Si je lui réponds, il va prendre ça comme une invitation à continuer, mais si je garde le silence, il risque de se mettre en colère. Si je lui dis non, j'ai de grandes chances de me faire insulter ou de subir une insistance effrayante, pourtant je refuse de céder, je ne dois rien à cette espèce de porc répugnant. Désespérée et à bout de souffle, je sors mon smartphone par automatisme lorsque celui-ci vibre. En allumant l'écran, une idée m'illumine. Miles. Toute tremblante, j'attrape sa carte de visite dans ma poche alors que mon harceleur me crie encore quelque chose que je ne prends pas la peine d'écouter, puis compose le numéro du chauffeur avec difficulté. Comme promis, même à cette heure plus que tardive, monsieur Jefferson décroche sans paraître le moins du monde ennuyé par mon appel.
— Allô ? Mademoiselle Willow, est-ce que c'est vous ?
— Mons... Miles, s'il vous plaît, est-ce que vous pouvez venir me chercher ? articulé-je à toute vitesse, à deux doigts de fondre en larmes.
— Bien sûr, affirme-t-il d'une voix plus soucieuse. Où êtes-vous ?
— Je suis...
Où est-ce que je suis ?
— Je... je... je... putain ! juré-je en français.
— Écoutez-moi, Willow. Je suis avec vous, maintenant regardez bien autour de vous et dites-moi ce que vous voyez.
Je balaye les alentours avec frénésie et tombe sur une pancarte verte qui m'indique que je suis dans la 104ème rue.
— 104ème rue Ouest, dans un quartier marchand, je vois...
Je respire à peine et, tandis que je regarde de tous les côtés pour décrire les lieux à Miles, je me rends compte que le type est bien plus proche de moi que tout à l'heure.
— Si tu t'arrêtes pas, c'est moi qui t'arrête, salope ! s'énerve-t-il.
— Je vois un Joes Gourmet Deli, un truc Adel Wines and Liquors... Je passe devant un Pie Pie Pizza et il y a un bar qui s'appelle...
Une poigne puissante m'attrape par l'épaule et me plaque contre un mur sans que je n'arrive à émettre le moindre son, me faisant lâcher mon téléphone qui s'éclate sur le sol. Les prunelles sombres du grand brun qui place ses deux mains de part et d'autre de ma tête plongent dans les miennes, et il me sourit. D'un mouvement calme, lent, calculé, il écarte une mèche blonde de mon visage alors que je fixe machinalement son pull gris. Tendue à l'extrême au contact de sa peau contre la mienne, je ne suis plus en mesure de bouger. Je suis tétanisée. Qu'est-ce qu'il va me faire si je tente de m'en aller ? Et qu'a-t-il prévu si jamais je ne bouge pas ?
— Bah putain, t'es pas facile à choper, toi. Pourquoi tu fuyais, ma belle ? Tu vois bien que je te veux pas de mal, susurre-t-il en effleurant ma joue de ses lèvres charnues.
Par réflexe, je me détourne de lui pour m'éloigner de son haleine quelque peu alcoolisée et aperçois un garçon qui fume sa cigarette devant le bar. Sans trop savoir pourquoi, je me focalise sur lui et l'appelle d'un regard suppliant, mais ne parviens toujours pas à retrouver ma voix. Le jeune blond écrase son mégot sur une brique avant de le mettre dans une poubelle et de faire volte-face pour retourner à l'intérieur du bâtiment.
— Qu'est-ce que tu fous ? Regarde-moi quand je te parle, s'agace de nouveau le type au sweat à capuche en attrapant violemment mon menton.
Un cri de surprise m'échappe et je me maudis de ne pas avoir hurlé à l'aide pour attirer l'attention du fumeur qui n'a pas dû remarquer quoi que ce soit.
— Voilà, comme ça. Maintenant viens prendre un verre avec moi, une jolie fille ça peut pas finir la nuit seule, ce serait trop triste... s'apitoie-t-il.
— Non, mon petit ami m'attend, tenté-je sans trop de conviction. Laissez-moi m'en aller...
— Tu vas pas déjà partir, quand même... Allez, viens avec moi, je vais te faire jouir comme jamais ton connard n'a pu le faire. Une traînée comme toi ne peut qu'apprécier, non ?
— Non, je vous en prie...
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Coucou tout le monde.
Désolé, j'aurais dû poster hier, mais j'ai tout bêtement oublié. C'est pas la grande forme ces derniers temps, j'ai un peu de mal à gérer les baisses conséquentes de statistiques un peu partout. Ici, j'ai très peu de commentaires, sur Instagram je perds en visibilité et en abonné.e.s... c'est compliqué à gérer dans ma tête. J'ai toujours l'impression de pas faire les choses bien, de plus intéresser personne. Ça ne me motive pas pour continuer de poster, de bosser dur...
Mais bon, ça veut pas dire que je vais arrêter, hein ! C'est juste une baisse de moral, rien d'autre. J'essaie de me dire que l'histoire vous plaira plus maintenant qu'il y a un peu d'action, maintenant que d'autres personnages vont faire leur entrée. Je me dis que de toute façon c'est les vacances et que les gens ont autre chose à faire et qu'ils reviendront sûrement plus tard. Je me dis aussi que c'est pas parce que Wattpad ne fonctionne plus si bien qu'avant que personne n'achètera mes livres quand ils sortiront en papier. Alors j'abandonne pas. Je continue d'écrire et j'essaie de me convaincre qu'un jour j'aurais mes bébés dans mes mains et que vous aussi.
Rassurez-vous, je n'abandonne pas. J'écris quoi qu'il arrive. Je poste aussi quoi qu'il arrive, même si l'idée d'un patreon à la place d'un Wattpad me trotte dans la tête. Pour l'instant je reste ici. Alors j'espère que j'ai raison de m'accrocher et que cette histoire saura accrocher votre attention.
Bref, j'arrête de me plaindre, là et on passe aux questions.
Vous avez déjà fait du tourisme, comme ça, vous ? Juste vous balader dans un pays que vous ne connaissez pas sans but précis ?
Vous pensez que Willow va se sortir de ce pétrin ? Que Miles va arriver à temps ?
Ou alors quelqu'un d'autre ?
Et la musique, alors, on aime bien ? J'avoue que je préfère la version non-acoustique, mais je trouvais que celle-ci allait mieux au texte.
Voilà, voilà, c'est tout pour moi. On se retrouve samedi (sans faute cette fois) du coup !
Prenez bien soin de vous les potes. Hydratez-vous, restez à l'ombre.
Et lâchez rien vous non plus.
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