Chapitre 24
Susan poussa lentement la porte de la chambre 452 dans laquelle résidait, depuis maintenant plus d'un mois, son père. Elle le découvrit en position assise, branché de partout à des machines qu'elle ne connaissait pas, les yeux bien ouverts et un sourire heureux sur le visage. Plus tôt dans la matinée, elle avait su de sa mère, qui restait H24 avec son mari, qu'il montrait des signes de réveil.
Elle avait alors délaissé le beau jeune homme, qui la draguait en boîte et qu'elle voyait tous les soirs, pour se diriger vers l'hôpital en talons et mini-jupe. Le bel apollon l'avait alors poursuivie en criant qu'il l'aimait du plus profond de son cœur, qu'elle l'avait fait changer et qu'elle était son âme-sœur ! Elle avait alors abandonné son père et s'était enfuie avec l'autre moitié d'elle-même au fin fond d'une île paradisiaque où ils vivaient maintenant le bonheur absolu entre deux cocotiers, sur une plage de sable fin, nus sous le coucher de soleil qui illuminait les cieux.
Non.
En fait, elle avait juste arrêté de jouer à Just Dance seule dans sa chambre, en balançant sa manette Wii avec une force telle, qu'elle avait failli s'écraser sur sa télévision. Heureusement, la manette s'était juste fracassée en mille morceaux sur le mur juste à côté l'écran plat. Décidemment, elle avait plus de force qu'elle ne le pensait ! Entre le portable et maintenant la manette ! Peut-être pourrait-elle essayer de se faire embaucher chez les Avengers, pour leur prochain film ? Avec pour pseudonyme « Susan la briseuse d'os » ! C'était pas mal du tout, elle y penserait plus tard...
Bref. Revenons à nos moutons qui en ont un peu marre de brouter de l'herbe verte dans les pâturages resplendissants de la pensée de l'auteur.
Susan s'approcha du lit, un peu hésitante. Son père lui ouvrit grand les bras, et elle s'y jeta tout en faisant un minimum attention à tous les fils qui dépassaient du corps de l'homme. Ce serait bête de lui arracher ce qui le retenait à la vie, non ?
- Tu vas bien ? lui demanda-t-elle au bout d'un moment.
Il s'écarta légèrement d'elle avec un petit sourire.
- Bien sûr ! Je pourrais sauter en parachute là, tout de suite, sans que cela ne me fasse mal ! J'ai l'impression d'avoir retrouvé mes vingt ans ! blagua-t-il.
Malheureusement, son sourire se transforma bientôt en une grimace et il se tint douloureusement la côte.
Bon... on va éviter, hein papa ? T'as quand même eu un accident de voiture qui t'as valu plusieurs côtes cassés, un poumon perforé et un séjour d'un mois dans un coma profond ! Alors, on allait peut-être se calmer question activité sportive à risque, non ? Jouer aux échecs c'était bien aussi ! Et puis, tu risquais pas grand-chose... à part si tu étais hyper sensible et que tu décidais de faire un infarctus parce que le premier pion que tu avais avancé, s'était fait mangé par la tour de l'adversaire alors que ton pauvre petit pion se devait de protéger son Roi !
Ok... les échecs c'était dangereux aussi !
Et le jeu de l'oie ? C'est chouette aussi ! Ou oie... comme vous voulez... Pardon, cette blague était de très mauvais goût... Mais tout compte fait, on pouvait facilement mourir d'ennuis dans ce jeu, à force de se casser la gueule sans arrêt dans le puits et ne jamais réussir à en sortir parce que le dé avait la poisse et ne vous aimait pas assez pour tomber sur ce fichu six !
Bref. Après un accident, on arrête de jouer. On arrête de mettre le chauffage parce qu'il pourrait y avoir une fuite de gaz et dans ces cas-là on meure. On arrête de se laver parce que l'eau et bah ça mouille. On arrête de fumer parce que fumer, et bah ça tue et c'est même inscrit sur les paquets avec une image dégueulasse de vos organes complètements bousillés après. On arrête de partir en vacances parce que le soleil et les UV c'est mauvais pour la peau, ça provoque des cancers et on meure. La vie est quand même une sacrée pute !
Ah oui, et on n'oublie pas de se protéger surtout ! Parce que... quand on sort sans écharpe dehors, on risque d'attraper un rhume, puis de plus respirer parce qu'on a le nez bouché, et ne pas réussir à s'endormir, et donc ne pas être assez réveillé pour éviter une seconde voiture, qui vous renverse une seconde fois, ce qui fait que vous êtes une seconde fois dans le coma et que là... bah votre corps il en a un peu assez et il met la clé sous la porte !
Susan ferma brusquement les paupières et secoua sa tête dans tous les sens. Elle devait vraiment arrêter de lire les fanfictions sur des psychopathes et des scénarios plus tordus les uns que les autres ! Ça lui montait à la tête à la fin !
- Et toi, ma puce ? Pourquoi es-tu là ? Cela fait longtemps que tu es rentrée ? Tu es en vacances ? Ton PDG est bien aimable de t'avoir laissé un peu de repos pour aller voir ton vieux papa !
Le sourire de Georges Delanay s'effaça peu à peu devant l'air triste de sa fille.
- Je me suis enfuie, Papa...
Un silence suivit sa déclaration. Elle baissa la tête, se rendant compte de sa bêtise. Elle était honteuse maintenant en évoquant cette fuite à l'aéroport, alors qu'elle avait du soutien là-bas. Elle avait juste été faible, ne voulant pas accepter l'aide de sa meilleure amie ou de qui que ce soit d'autre d'ailleurs.
- C'est vrai ce que tu me dis, là ?
Elle hocha juste la tête de haut en bas. Oui. Ce n'était rien que la vérité. Cette fichue vérité qui lui empoisonnait le cœur à cet instant-même. Peu de temps avant, elle s'était juré de ne plus jamais revenir en Corée du Sud, oubliant ses amis, son rêve, sa passion, sa vie. Et maintenant, pathétique comme elle était, elle ne souhaitait plus qu'une chose : prendre le premier avion pour Séoul et partir.
Elle aimait ses parents plus que tout au monde, mais elle ne pourrait se résigner à vivre en France jusqu'à la fin de sa vie. Quand l'enfance se termine, l'oiseau veut toujours quitter le nid familial et voler de ses propres ailes, peut-être avait-elle déployé les siennes trop tôt... Il est dit que les petites filles aiment leur père à la folie et souhaite trouver un époux qui « ressemble à papa ». Elle ne savait pas si elle l'avait trouvé mais, au fond d'elle-même, elle savait qu'elle était sur la bonne voie.
Susan sentit la main de son père venir lui caresser tendrement les cheveux.
- Ne te morfonds pas sur ton sort. Tout le monde fait des erreurs dans la vie, en plus tu es encore jeune ! Tu as bientôt 18 ans et seulement 18 ans !
Sa main descendit sur le visage de son enfant.
- Ne t'inquiète pas pour ça...
- Mais... ils vont me détester... je suis partie sans rien dire... je...
- Tututut, en es-tu certaine ? la coupa son père, j'ai un peu parlé avec ta mère ce matin, elle m'a dit que tu avais gardé contact avec Lucie et que vous vous parlez tous les soirs. Un certain... Jonkoc... Jongkoc... Jungkook ? T'aurais même dédié une chanson, non ?
Susan rougit. Comment avait-il deviné une chose pareille ? Sa mère lui aurait-elle dit quelque chose ? Avait-il simplement compris le message caché derrière une telle chanson ? Il fallait qu'elle lui demande ! Tout de suite !
- Papa, je dois te laisser, je dois parler avec Maman !
Son père hocha la tête et la lâcha.
- Tu lui diras que les médecins m'autoriseront à sortir dans les jours qui viennent, si mes examens se déroulent bien et qu'elle n'aura pas besoin de veiller la nuit. Dis-lui aussi que je l'aime !
Susan se retourna et déposa un baiser sur la joue de l'homme avant de partir en souriant :
- Nous aussi on t'aime, Papa !
Et elle sortit de la chambre, pressée de retrouver sa mère pour lui demander des explications.
Peu de temps après, la mère et la fille étaient attablées sur la terrasse d'un café de la capitale, savourant un thé vert pour la première et un thé noir pour la deuxième.
- Comment j'ai su alors que la description était marquée en coréen ? lui demanda sa mère, un peu surprise, ma chérie, des fois je me demande si tu vas sur les réseaux sociaux de temps en temps !
- Pourquoi tu me dis ça ? l'interrogea Susan, perdue.
- A ton avis ? Crois-tu qu'il est le seul à qui tu manques ? Tu es bien naïve !
Sur ses mots, sa mère finit sa tasse de thé et commença à se lever.
- Je dois retourner travailler, rentre à la maison et regarde sur ton Twitter, tu seras plus éclairée. Ah oui, j'ai sorti ta valise et commandé ton billet pour Séoul, tu pars ce week-end.
Susan s'apprêtait à répliquer avec violence quand sa mère la coupa dans son élan :
- J'en ai parlé avec ton père, il est d'accord. Nous t'aimons beaucoup Susan, mais nous ne tenons pas à avoir une fille qui se morfond à longueur de journée parce qu'elle a abandonné son rêve par notre faute ! C'est pourquoi, nous avons pris l'initiative de te renvoyer là-bas ! Lucie est prévenue et puis, le billet ne peut pas être remboursé ! Chut, on en parlera ce soir, si tu veux ! Aller, je t'aime ma puce !
La femme s'empressa de quitter le café pour ne pas laisser le temps à sa fille de répondre.
Mais... mais... depuis quand les mères sont plus à la page que leurs enfants ? Dans quel monde vivait-on, mes amis ?
Bon, en attendant, une curiosité dévorante manquait de la... dévorer – c'était le cas de le dire – toute crue. Elle se dépêcha de payer leur consommation avant de prendre la poudre d'escampette, direction la maison de ses parents.
Après être restée une heure dans le métro en charmante compagnie d'un vieil SNF qui devait avoir bu plus d'une bouteille, et d'une mère de famille incapable de tenir ses foutus mômes en place et tout ça, sous une aisselle assez odorante, elle put enfin respirer à l'air libre.
Ah. Que l'air de Paris emplis de relents d'alcool fort accompagné de leur douce odeur de vomi caractéristique, et de gaz d'échappements de voitures douteuses encore en état de marche mais on ne savait pas comment, était agréable !
Bref. Voilà qu'elle déraillait complètement maintenant ! Sûrement l'alcool qu'elle avait inhalé rien qu'en déambulant dans les rues de la capitale. D'ailleurs, était-ce possible une telle chose ? Non mais, ça pouvait devenir un problème mondial ! Vous imaginez, vous ? Déjà qu'on avait appris que la cigarette c'était mortel, alors qu'on en consommait à tour de bras dans les années 90 ! Alors en plus si boire pouvait rendre ivre votre gosse parce que vous lui aurez fait un bisou sur la joue mais là, ce serait un vrai carnage ! Déjà que les gosses sont chiants au naturel, mais alors allez imaginer des gosses chiants et devenus complètements débiles à cause de l'haleine pleine de vodka de leur cher papa ?
Susan soupira en arrivant devant chez elle. Bon, elle allait pouvoir se calmer un peu à l'intérieur et espérer que toutes les idées farfelues qui emplissaient son cerveau, cesseraient.
La jeune fille entra et balança son sac sur la table du salon avant de s'affaler comme une grosse loque dans le canapé et de prendre son ordinateur portable sur les genoux.
- Twitter... Twitter... Twitter... chuchotta-t-elle.
Elle pianota quelques instants et entra son mot de passe. Le temps que la page s'affiche, elle se leva et alla chercher son portable, sans aucun doute laissé à l'abandon dans le sac lancé un peu plutôt sur la table. Revenue, elle se réinstalla confortablement et regarda avec nonchalance son fil d'actualité.
- ... bah ça alors...
Comme hypnotisée, elle fit défiler tous les tweets d'encouragements postés avec son identifiant :
« Les BTS m'ont fait te découvrir ! Tu as une super voix mais j'ai entendu que tu n'étais plus en Corée du Sud #MissYouSusan »
« Où es-tu, Eonni ? #MissYouSusan »
« J'espère que tu vas bien et que rien de grave ne t'est arrivé ! #MissYouSusan »
« Le hashtag #MissYouSusan est actuellement en 1er en tendance mondiale sur Twitter ! Continuons de la soutenir, Dreamy'z ! #MissYouSusan »
« Hey... Ce sont les BTS ! Comme vous le savez, Susan Delanay, la nouvelle chanteuse de notre agence n'est plus là. On espère qu'elle va vite revenir parmi nous et que vous la soutiendrez de tout votre cœur ! C'est une super amie et on tient beaucoup à elle ! Elle nous manque à nous aussi #MissYouSusan »
Avec toute la dignité qu'il lui restait, la jeune fille ferma son ordinateur et renifla peu élégamment. Tss, bande de fragiles. Ils allaient la faire encore une fois pleurer !
Susan essuya ses larmes du dos de la main et se souvint des paroles de sa mère. Alors comme ça, elle allait repartir ce weekend ?
- Aish ! Fais chier ! souffla-t-elle en sautant hors du canapé.
Elle courut jusqu'à sa chambre, pieds nus et entreprit de faire sa valise en empilant toutes ses affaires dans un bazar indéfinissable. Des t-shirts et des chemises volèrent dans tous les sens alors qu'elle chantait et dansait, toute joyeuse.
Elle y retournait ! Elle retournait en Corée du Sud ! Elle allait les revoir ! Cela faisait un mois maintenant. Un mois qu'elle vivait au ralenti, qu'elle ne s'amusait plus, qu'elle avait arrêté de blaguer comme avant et qu'elle passait son temps à se morfondre et à pleurer sur son sort ! Mais ce temps était révolu et elle repartait !
- Je savais que ça allait te faire plaisir, souffla une voix dans son dos.
Susan fit volte-face et découvrit sa mère accoudée au mur dans l'embrasure de sa porte. Certes, elle souriait mais ses yeux disaient le contraire et Susan le sentit.
- Maman...
La femme croisa les bras sur sa poitrine et inspira profondément.
- C'est ton rêve, tu dois y aller. Ton père et moi ne voulons pas être un obstacle.
Susan s'approcha et la prit dans ses bras, lui frottant le dos. Elle n'aimait pas voir sa mère comme ça, elle lui faisait mal au cœur.
- Hé... Ne t'inquiète pas, vous serez toujours dans mon cœur. Je vous aime et vous êtes les meilleurs parents du monde ! Promis, quand je serais célèbre, je vous paierai un billet d'avion et vous viendrez me voir !
Sa mère émit un petit rire étouffé.
- Alors je pourrai venir te voir dès que tu rentreras à Séoul ! Tu n'as pas encore compris que tu as quelque chose de spécial, ma fille ! Tu n'es pas comme les autres, je ne saurais pas te dire pourquoi, parce que je suis celle qui t'as élevée et mise au monde, et que je serais incapable d'être neutre en parlant de toi mais... tous ces gens qui te soutiennent l'ont compris aussi ! Pourquoi crois-tu que ton PDG a accepté de prendre une jeune française comme toi, alors qu'il risquait des scandales avec les journalistes ? Pourquoi crois-tu que ton agence ne cesse de te défendre malgré le fait que tu te sois enfuie ? Tu es spéciale, ma puce ! Comprends-le et tu n'auras plus à baisser la tête devant l'adversité ! Sois forte et ais confiance en toi ! Tu es la meilleure et tes parents croient en toi !
Susan se détacha de l'étreinte maternelle et, ne sachant que répondre, hocha la tête. Dire que sa mère avait raison aurait été narcissique mais elle accepta tout de même tout ce qu'elle avait dit.
C'était un complot ? Entre les gens qu'elle ne connaissait ni d'Eve, ni d'Adam mais qui eux semblaient la connaître plus qu'elle-même et ses propres parents, elle ne survivrait pas à la vague d'émotions qui menaçait de la submerger à tout instant !
- Dis... je peux juste savoir pourquoi tu tiens tant à ce que je parte ? lui demanda soudainement Susan, j'ai bien compris tout ce que tu as dit mais... une mère ne voudrait-elle pas que sa fille reste à ses côtés ? Ou du moins, dans le même pays qu'elle ?
Sa mère soupira et lui prit la main avant de l'amener dans le salon. Elle la fit asseoir et lui intima de ne pas bouger. Elle revint quelques minutes après, des albums photos dans les mains. Elle s'assit aux côtés de sa fille et ouvrit la première page.
Susan écarquilla les yeux en découvrant un bébé, les cheveux bruns et de grands yeux bleus, regardant avec émerveillement une bougie sur un gâteau d'anniversaire. Sa mère tourna les pages et la jeune fille se mordit l'intérieur des joues : elle riant aux éclats, faisant du vélo, puis en danseuse, avec ses amies devant le collège le diplôme du brevet dans les mains, au lycée le bac en poche. A la toute dernière page, du tout dernier album, elle se découvrit de dos, des sacs pleins les bras et une valise derrière elle, partant vers son quai d'embarquement pour Séoul.
Elle jeta un regard à sa mère qui souriait de façon un peu nostalgique devant toutes ces photos.
- Tu comprends maintenant ? Tous ces souvenirs, je les garde dans ces albums mais surtout dans mon cœur. Si tu es heureuse, alors je le suis aussi, lui affirma la femme, pour moi, une bonne mère et celle qui a confiance en son enfant. J'ai confiance en toi, Susan. Je sais que tu es une jeune fille responsable qui ne fera pas n'importe quoi et qui ne se mettra pas en danger. Alors je te laisse partir, parce que je ne veux pas te briser les ailes. Tu en as de si jolies... acheva-t-elle en lui caressant les cheveux.
Cette dernière phrase acheva Susan qui se blottit contre sa mère en sanglotant. Elle en avait un peu assez de ruiner son maquillage parce que ses yeux avaient décidé de concurrencer les chutes du Niagara !
- Maman, dit-elle enfin après avoir séché ses larmes, ça te dérangerai de m'aider à faire ma valise ? La dernière fois, je pense que j'ai oublié des choses parce qu'on ne l'a pas faite ensemble...
- Oh, s'étonna sa mère, bien sûr... bien sûr, ma chérie.
Elles se levèrent toutes les deux, enlacées et se dirigèrent vers la chambre de la plus jeune. Elles passèrent la fin d'après-midi entre filles, à rire comme deux amies de longue date, se moquant l'une de l'autre devant leur choix vestimentaire quelque fois douteux des deux côtés. Elles bouclèrent la valise au bout de trois heures de remplissage et de vidage. Que c'était compliqué d'être des femmes !
Il était enfin temps. Le weekend était arrivé beaucoup plus vite que ce qu'espérait Susan et elle était, une nouvelle fois, à l'aéroport en compagnie de ses deux parents. Son père était sorti de l'hôpital la veille avec pour ordres de se ménager, d'éviter les trajets trop longs ainsi que les endroits de foule. Et bah, on pouvait dire qu'il respectait bien les prescriptions du médecin, en tout cas ! De toute façon, dans la famille, on n'avait jamais trop aimé ces bonhommes en blouse blanche...
Mais quand même, quoi de mieux qu'un bon séjour de trois heures à patienter debout parce que tous les sièges étaient occupés par des gamins surexcités, dans un aéroport bondé, un jour de weekend ! Décidemment, quelle magnifique idée !
- Papa, Maman... Je... je reviendrai vous voir... leur promit Susan avant de les serrer dans ses bras.
- Tu sais, quand ton père pourra se déplacer correctement et pas en boitant comme une torture atrophiée...
- Sophie ! Ça te dérangerait d'éviter de me dénigrer alors que notre fille va encore partir ? blagua son mari.
- Bref, ma chérie, c'est nous qui viendrons ! Après tout, un petit séjour culturel ne nous ferait pas de mal ! N'est-ce pas, Georges ?
- J'en suis sûre ! En attendant mon petit chaton, défonce-tout là-bas ! Je pense que je vais me mettre au goût du jour comme ta mère, pour pouvoir suivre ce que tu fais en Corée !
Susan hocha la tête, l'émotion lui bloquant la gorge et serrant son cœur plus que nécessaire. Mais comment avait-elle réussi à partir la première fois ? C'était beaucoup trop dur ! Elle se retourna et regarda dans le lointain où des personnes commençaient à se diriger vers le quai d'embarquement.
Sa mère s'approcha d'elle et la poussa gentiment dans le bas du dos.
- Aller ma chérie, c'est ton rêve. Ils t'attendent tous...
La jeune fille lui sourit et fit un premier mouvement vers l'avant. Elle inspira profondément et, après un dernier regard à ses parents entrelacés, se décida enfin à avancer.
« Papa, Maman, je deviendrais le plus bel oiseau qui existe sur Terre et mes ailes me porteront jusqu'aux étoiles ! Je vous le promets ! »
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Heya 8D
Halala ! Je suis heureuse ! D'abord parce que je pense que j'ai refait un chapitre "drôle" après un certain temps de pause XD
Ensuite parce qu'elle retourne en Corée, mes chers tigrous en sucre ! Évidemment, ce n'est pas encore fini pour elle mais c'est déjà ça !
J'espère sincèrement que vous accrochez toujours autant à l'histoire et que vous continuerez à l'aimer !
Kiss à vous <3
Sweety ~
P.S : Ah oui, j'allais oublier ! La semaine prochaine, 24 Janvier, je prendrai un an de plus !
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