Chapitre 22

Susan était à peine arrivée sur le sol français qu'elle héla un taxi. Une voiture ne tarda pas à stationner en face d'elle et la jeune fille balança ses valises à l'arrière avant de refermer le coffre brutalement.

- Direction l'hôpital de l'Hôtel-Dieu, s'il vous plaît ! Dépêchez-vous ! cria-t-elle au chauffeur.

Celui-ci, comprenant que sa cliente était pressée, ne se formalisa pas de son ton et démarra en vitesse. Il effectua plusieurs virages serrés et brûla un ou deux feux sur sa route.

Non, il n'avait pas peur de la jeune fille à l'arrière de son taxi. Non non non, juste qu'elle était en train d'empoigner son siège et que ses ongles rentraient dans son repose-tête. C'était juste un peu flippant comme comportement ! Il espérait de tout son pauvre cœur de chauffeur qu'elle n'allait pas le zigouiller avant la fin de sa course, il tenait à la vie lui ! Mais là, elle avait l'air d'une dangereuse psychopathe avec ses yeux rouges et son teint de je-n-ai-pas-dormi-depuis-maintenant-72-heures-et-je-ressemble-à-un-vampire-assoiffé-de-sang ! En plus elle avait les cheveux bleus quoi !

- Là ! Déposez-moi, là ! lui hurla-t-elle dans les oreilles alors qu'il se garait devant l'hôpital façon James Bond poursuivit par toutes les triades du Japon.

Il respira un bon coup quand il la sentit ouvrir la portière. Elle réouvrit le coffre, sortit précipitamment ses sacs et partit en courant vers l'entrée du bâtiment. Le pauvre homme soupira un grand coup.

Merde, elle n'avait pas payé ! Bon, ce n'était pas trop trop grave, ce n'était pas comme s'il avait complètement risqué sa vie pour elle, en mettant en danger, non seulement son corps, mais aussi son véhicule et son permis de conduire !

Soudain, il faillit faire une crise cardiaque quand il revit les yeux bleus de Susan le scruter intensément. Il abaissa lentement sa vitre comme le demandait la jeune fille et déglutit bruyamment. Ca y était, il allait y passer. Adieu Maman et Papa, prenez soin de vous !

- J'ai oublié de vous payer. Tenez, gardez la monnaie ! lui dit-elle en lui donnant une liasse de billets.

L'homme ne chercha pas à réfléchir et prit le pactole que lui tendait la jeune folle mal réveillée avant qu'elle ne reparte à vive allure vers l'hôpital. Traumatisé, il commença à compter. 300€ pour une course de même pas dix minutes ! Mais elle était blindée de tunes celle-là !

Il secoua la tête dans tous les sens pour voir si personne ne l'avait vu et cacha l'argent comme un voleur. Bon, il allait pouvoir montrer ça à ses parents et ne pas bosser pendant une semaine ! Ça tombait bien, il avait besoin de prendre du repos...

Après avoir payé ce pauvre homme, Susan débarqua dans l'hôpital comme une furie et se jeta sur le bureau de l'accueil.

- Georges Delanay ? Où est-il ?

La secrétaire mit un peu de temps à répondre, choquée par le comportement de la jeune fille. D'où sortait-elle celle-là ? Non mais ! Les jeunes de maintenant, ce n'était plus ce que c'était !

- Bon, c'est pour aujourd'hui ou pour demain ? demanda Susan, sarcastique.

La vieille femme sembla se réveiller et lui lança un regard méprisant.

- Qui êtes-vous ?

La jeune fille leva les yeux au ciel, exaspérée. Mais merde alors ! Ils croyaient qu'il y avait combien de personnes qui voulaient voir son père ? Un millier peut-être ? Comme si une parfaite inconnue allait se dire dans la rue « tiens ! Si j'allais voir quelqu'un à l'hôpital ! Juste comme ça, pour le fun ! » Tous des barjots là-dedans ! C'est pas comme si leur grand bâtiment blanc aseptisé faisait plaisir à tout le monde ! Ca puait le désinfectant et la mort dans les couloirs !

- Sa fille, répondit-elle, acerbe.

- Hum... Chambre 452, mais il y a déjà quelqu'un avec lui et...

Susan ne la laissa pas continuer et courut vers l'ascenseur. Elle appuya frénétiquement sur le bouton du quatrième étage et la boîte métallique s'éleva. La jeune fille crut que son séjour dans l'ascenseur allait durer des heures et quand enfin les portes s'ouvrir, elle poussa un grand soupir.

Que faire maintenant qu'elle était arrivée jusqu'ici ? Aurait-elle le courage d'aller jusqu'à la chambre de son père ? De le voir si faible ? Mais que faisait-elle, bordel ? Pourquoi était-elle partie comme ça sans réfléchir ? Pourquoi !

Elle se retint tant bien que mal de ne pas hurler dans l'hôpital et se dirigea, presque absente en direction de la chambre 452. Elle faillit trébucher à plusieurs reprises, comme une personne sans attaches et sans espoir.

Mais que foutait-elle ici, merde ! Avec ses toutes ses affaires qu'elle trainait derrière elle et sa tristesse qui la menaçait comme une épée de Damoclès au-dessus de sa tête ! Mais merde ! Elle ne savait même plus où elle en était !

Arrivée devant la porte, elle se prit la tête entre les mains. Mon dieu ! Que devait-elle faire maintenant ? Devait-elle vraiment pousser cette porte en face d'elle ? Ou juste s'enfuir et se cacher pour le restant de ces foutus jours ? Elle ne savait pas, elle ne savait plus.

Soudain, un visage apparut juste en face d'elle. Susan recula sous la surprise, les yeux écarquillés. Sa mère la regardait comme pour savoir si c'était réellement elle. Si sa fille était vraiment revenue en France, qu'elle était vraiment juste devant elle et qu'elle attendait.

- Susan ?

- Maman...

La femme ouvrit ses bras à Susan et la jeune fille s'y blottit en pleurant.

- Maman... Maman... tu m'as manquée, tu m'as tellement manquée... souffla-t-elle sur l'épaule de sa mère.

- Toi aussi, ma puce... toi aussi... ton père serait tellement heureux de te revoir ici.

Susan déglutit et ravala ses larmes tant bien que mal. Il fallait qu'elle le voie de ses propres yeux, qu'elle se fasse une idée de ce qui lui était arrivé. C'était son père après tout.

- Je... je peux le voir ? demanda-t-elle, encore un peu hésitante.

Sa mère acquiesça avec un sourire triste et s'effaça pour la laisser entrer. Susan passa la porte et aperçut le lit immaculé dans lequel reposait le corps de son père, comme endormi. Lentement, elle alla s'asseoir sur une chaise à ses côtés et lui prit tendrement sa main. Elle sentait la perfusion de son poignet sous ses doigts tremblants. Elle se mordit les joues et prit une grande inspiration. Elle devait être forte et ne pas se lâcher comme ça. Elle devait résister, pour ses parents, pour sa famille.

- Papa... c'est moi... c'est ton petit chaton... commença-t-elle avant de s'étouffer dans ses sanglots.

Elle essuya ses larmes d'une main gourde, sans pour autant lâcher celle de son père. Il avait l'air si paisible et si heureux comme ça. Son visage était détendu, comme s'il rêvait d'une chose agréable. Alors c'était comme ça qu'étaient les gens dans le coma ?

- Papa... tu m'as beaucoup manqué en Corée... j'ai pas arrêté de penser à toi et à Maman. je... Je crois que j'étais pas faite pour ce pays, finalement. Le fait que tu sois... dans cet état-là, et que je n'ai même pas pu être là quand ça t'es arrivé, ça m'a brisé le cœur. J'aurais jamais dû partir, j'aurais dû rester ici depuis le début. Je suis désolé, Papa, Maman. Je suis désolée...

Susan se recroquevilla sur elle-même, son corps secoué de soubresauts incontrôlables. Elle sentit la main réconfortante de sa main lui caresser le dos doucement, cherchant à la consoler.

- Ce n'est pas ta faute ma chérie, tu n'y es absolument pour rien, la rassura-t-elle, cela devait arriver et c'est arrivé, c'est comme ça. Tu n'as rien à te reprocher.

La jeune fille se retourna vers sa mère et rencontra ses yeux bleus et humides. Elle avait même réussi à blesser sa mère. Susan s'en voulait tellement. Elle aurait dû être là, pour aider sa mère, pour la consoler, pour lui dire d'être forte. Mais comment aurait-elle pu faire alors qu'elle n'arrivait même pas à se contrôler elle-même ? C'en était risible ! Comment ? Hein ! Mais dites-lui comment !

Susan reprit contenance et, après un dernier regard à son père, se leva de la chaise.

- Dis, je peux revenir chez nous le temps que je me trouve un petit boulot et de quoi payer un appartement ?

La mère de Susan ne trouva rien à redire à cela, elle hocha juste la tête de haut en bas. Bien sûr qu'elle allait héberger sa fille ! Pour ce qui était de tout abandonner, elle n'était pas d'accord. Mais pour l'instant, elle ne pouvait rien dire à Susan. Il fallait d'abord qu'elle s'en remette et qu'elle se reconstruise un peu avant d'aborder le sujet.

- Tu as toujours ta chambre, je te signale. Tu veux que je te raccompagne ?

Susan secoua la tête de gauche à droite. Elle préférait être seule, et puis, sa mère devait rester au chevet de son mari.

- Comme tu voudras ma puce, tu as tes clés ?

- Non, tu peux me les passer, s'il te plaît.

Sa mère les lui tendit et Susan les prit avant de les mettre dans la poche avant de sa veste. Les deux femmes restèrent un moment face à face, ne sachant que dire, avant que l'une ne prenne ses affaires et ne s'en aille en silence.

La plus âgée regarda la plus jeune partir de la chambre sans bruit. Elle se laissa tomber sur la chaise à côté du lit et se prit la tête entre les mains. Susan avait mal, elle était blessée à l'intérieur et ça, elle l'avait bien senti. Comment allait-elle pouvoir guérir le cœur meurtri de sa fille ? Elle n'était qu'une mère comme les autres, qui voulait le bien de son enfant, qui ne voulait que son bonheur. Mais là, Susan venait de la perdre, cette petite once de joie qui avait toujours brillé dans son regard, elle venait de la quitter.

En passant la porte de son ancienne maison, Susan se prit une bouffée de nostalgie en pleine face. Alors cela faisait autant d'effets que ça de revenir dans le lieu de son enfance ?

Elle traîna ses valises en grognant contre le petit rebord entre dehors et la porte d'entrée. Mon dieu que ses sacs étaient lourds et pourtant, elle n'avait presque rien apporté. Cela devait être la fatigue...

Susan laissa ses affaires dans le vestibule et décida de faire le tour de l'habitation. Rien n'avait changé depuis qu'elle était partie, si ce n'était quelques bricoles comme une nouvelle lampe dans la cuisine ou le sapin trônant encore dans le salon. Elle passa ses doigts sur les meubles, un sentiment de mélancolie lui remplit le cœur.

Soudain, comme pris par une pulsion désespérée, elle se précipita à l'étage pour voir sa chambre. Elle entra à la volée dans la pièce et elle découvrit son lit parfaitement fait, son bureau un peu en désordre, son armoire où ne restait que quelques affaires dans lesquelles elle ne rentrait plus, son fauteuil club et de couleur crème, sa commode, Mickey pendu au plafond.

Elle se jeta sur son lit, se fichant de froisser les draps ou même de se faire mal. Tout ça lui avait tellement manqué. Elle serra son oreiller dans ses bras et s'endormit peu de temps après. Elle était si exténuée par tout ce qui lui était tombé sur la tête ces derniers jours et le voyage, qu'elle dormit pendant une journée entière.

Cela faisait maintenant une semaine que Susan était retournée en France. Elle avait décidé de couper toutes communications avec la République de Corée du Sud et avec le monde par la même occasion. Sur un coup de tête, elle avait bloqué les BTS sur toutes les plateformes où ils avaient l'habitude de communiquer et avait effacé tous ses comptes sur les réseaux sociaux qu'elle possédait. Elle était injoignable vu qu'elle ne possédait plus de portables, même Lucie n'avait pas pu prendre de ses nouvelles.

Ses journées se résumaient à rendre visite à son père le matin ainsi que dans la soirée, et occuper le reste de son temps en tant que serveuse dans un petit restaurant pas loin de chez elle. Cela lui permettait de penser à autre chose qu'à ce qu'elle avait abandonné en revenant dans son pays natal.

Même si elle voulait dire qu'elle s'en fichait, même si elle voulait oublier, elle n'y arrivait pas. C'était une chose impossible pour elle. C'était au-dessus de ses forces. Dans ses rêves et dès qu'elle fermait les paupières, elle revoyait les visages de ceux qu'elle avait quitté à l'aéroport. Elle entendait les cris de Lucie qui l'interdisait de partir, les sanglots de Jungkook et son corps qui s'effondre. Tous ces souvenirs la frappaient de plein fouet. Elle était à deux doigts de craquer.

Un petit matin, alors qu'elle prenait son petit-déjeuner en compagnie de sa mère avant de partir à l'hôpital, celle-ci posa une boîte enrobée dans un papier cadeau sur la table. Susan s'arrêta de manger et interrogea sa mère du regard.

- Maman, c'est quoi ça ?

- Ouvre, lui répondit-elle simplement, c'est pour toi.

La jeune fille était quelque dubitative mais prit quand même le cadeau entre ses doigts, elle tourna et retourna la boîte dans ses mains, cherchant ce que cela pouvait bien être. Elle s'apprêtait à déchirer le papier quand la voix de la femme à ses côtés la stoppa :

- Attends, je préfère que tu l'ouvres quand je serais partie. De toute façon, j'ai un rendez-vous important avec mes collègues. L'argent pour le métro et dans le fourre-tout sur le meuble de l'entrée. Fais-bien attention à toi, ma puce et à ce soir, dit-elle en l'embrassant sur la joue.

Susan attendit donc que sa mère est disparue de son champ de vision avant d'ouvrir le paquet cadeau. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle découvrit l'emballage du tout dernier iPhone ainsi qu'une petite lettre pliée. Elle décolla délicatement le bout de papier rose, le déplia et le lut.

« Ma chérie,

Voici un nouveau portable puisque tu as cassé le tien. J'ai réussi à récupérer ta carte SIM, ne me demande pas comment, je ne sais pas vraiment moi-même. Tu as donc le même numéro qu'avant.

Je ne veux pas que tu abandonnes tes rêves à cause de ton père et moi, il ne souhaiterait pas que tu te sacrifies pour lui. Tu le connais bien, n'est-ce-pas ? Sache que je serai à tes côtés, quoi que tu fasses.

Tu peux rester autant de temps que tu veux dans cette maison, pour te ressourcer et te reposer. Mais, saches que ta mère n'est pas complètement bête et inculte. Je sais très bien que tu as commencé à tracer ta voie en Corée du Sud, j'ai lu et regardé tout ce qui te concernait. On parle beaucoup de toi là-bas, je n'ai pas pu tout comprendre, c'est évident : je ne parle pas le coréen. Malgré cela, quelques personnes ont commencé à traduire des articles et j'ai donc pu les lire. Tu es douée ma puce et des gens comptent sur toi.

Je ne t'obligerai pas à y retourner ; mais je ne veux pas que tu laisses tes rêves et ta destinée au placard à cause de nous.

Nous t'aimons de tout notre cœur.

Ta Maman qui t'adore.

P.S : Contacte Lucie. »

Susan lut et relut le mot, les larmes dévalant ses joues. Alors sa mère avait tout compris ? Pouvait-on lire en elle comme un livre ouvert ? Ses émotions s'affichaient-elles réellement sur son visage, sans qu'elle ne puisse rien y faire ?

Encore un peu tremblante, elle alla chercher son ordinateur et sortit le câble USB de son nouveau téléphone. Après plusieurs manipulations, son portable contenait tous ces contacts ainsi que tout ce qui se trouvait dans son ancien.

Susan hésita avant de déverrouiller sa carte SIM. Qu'allait-il se passer ensuite ? Recevrait-elle une tonne de messages ? Ou l'avait-on oublié dès que son avion avait décollé ? Elle entra son code et attendit.

Rien.

Déçue, elle posa son portable sur la table et se prit la tête dans les mains. Comment avait-elle pensé une chose pareille ? Des messages ? Et puis quoi encore ? Une vidéo d'encouragement ? Un bouquet de fleurs ? Des supplications ? Mon dieu mais elle les avait abandonnés bordel ! Abandonnés quoi ! C'était de sa faute à elle, ils n'avaient absolument rien fait si ce n'était d'essayer de la retenir !

Elle secoua la tête, cela ne servait à rien de toute façon. Elle devrait plutôt rendre visite à son père comme elle le faisait depuis le début de son séjour ici. Elle ramassa son portable, mit son manteau et sortit rapidement de la maison vers l'hôpital.

« P.S : Contacte Lucie. »

Le mot de sa mère lui revint en mémoire. Elle hésita un instant. Que devait-elle faire maintenant ? Son père n'allait pas attendre éternellement. Une petite voix dans sa tête lui disait qu'il n'allait pas se réveiller de sitôt mais elle se refusait à la croire. Ce n'était pas possible. Il était son père ! Il allait vivre, d'accord !

Indécise et perdue, Susan préféra se réfugier dans sa chambre et ne pas sortir de la journée dans cet état. Elle était trop fragile aujourd'hui et risquerait de se mettre en danger. Sa mère ne rentrait qu'à midi et il était huit heures du matin, elle l'attendrait.

Après avoir fait le ménage, la vaisselle, la cuisine et ranger sa chambre, elle s'effondra dans le canapé. Toutes ses tâches ménagères l'avaient épuisées mais, en même temps, elle se sentait de nouveau maîtresse d'elle-même et en pleine position de ses moyens. Malgré cela, elle n'avait pas encore la force d'appeler Lucie. Elle attendrait encore un peu pour ça.

Susan entendit la porte de l'entrée claquer vers onze heures, tiens sa mère était plus tôt que prévu.

- Susan ? Susan ? Tu es là ?

L'interpellée réagit au quart de tour, sentant la fatigue dans la voix enrouée de sa mère.

- Maman ! Je suis là ! s'écria la jeune fille.

Quand elle découvrit le visage de sa mère, Susan se précipita vers elle et la prit dans ses bras. Elle lui caressa doucement la tête et lui chuchota à l'oreille que tout allait bien aller.

- Dis-moi ce qu'il se passe, dis-moi Maman.

- C'est ton père... les médecins m'ont annoncé ce matin qu'il avait fait une rechute... je ne sais plus quoi faire, Susan... je ne sais plus quoi faire... sanglota sa mère en s'accrochant à sa fille comme à une bouée de sauvetage.

La jeune fille écarquilla les yeux. Alors ses foutus prémonitions de merde avaient bien raison : son père ne serait pas éternel.

- Chut Maman, chut. Je ne pense pas que Papa voudrait que tu sois comme ça. Il faut que tu te reprennes. J'irai le voir ce soir à ta place, si tu veux.

La femme acquiesça à la proposition de sa fille. Comme éteinte, elle se dégagea de son étreinte et partit dans sa chambre.

- Je vais me coucher, l'informa-t-elle, fais ce que tu veux en attendant.

- Vas donc te reposer un peu, je t'apporterai ton repas dans ta chambre si tu veux.

Susan laissa sa mère partir et se précipita dans le salon. Elle saisit son portable et composa frénétiquement le numéro qu'elle connaissait maintenant sur le bout des doigts. Les tonalités d'appel retentirent à ses oreilles et elle se posa sur le canapé en attendant. Faites que Lucie soit seule, s'il vous plaît !

- Allô ? entendit-elle à l'autre bout du fil.

- Lucie ? Lucie ! C'est moi !

- Susan ? Oh mon dieu, Susan c'est bien toi ! J'ai cru que je n'allais plus jamais t'entendre de ma vie ! s'exclama Lucie, toute joyeuse, pourquoi es-tu partie comme ça ? Tu veux bien me le dire maintenant, non ? Tu vas revenir, hein ?

- Lucie... mon papa est... il est dans le coma... il a fait une rechute et je sais pas s'il va survivre à tout ça ! Je sais plus, Lucie ! Je sais plus quoi faire ! Aide-moi s'il te plaît !

Un silence suivit les révélations choquantes de Susan. En Corée, Lucie réfléchissait à mille à l'heure pour trouver un moyen d'apporter du réconfort à sa meilleure amie. Les deux jeunes filles discutèrent plus de deux heures ensemble et raccrochèrent en s'étant promis de s'appeler tous les jours pour prendre des nouvelles l'une de l'autre.

- Lucie ?

Dans son atelier, la blonde fit volte-face, une main sur le cœur en découvrant le visage fatiguée du maknae des BTS.

- Jungkook ! Tu m'as fait peur ! Ne fais plus jamais ça !

- Tu as encore pleuré, hein ? lui demanda-t-il sans préambule.

La jeune française ne chercha pas à se défiler. Il avait raison, elle avait encore pleuré.

- A cause de Susan ? Tu as de ses nouvelles ?

Son amie lui avait dit de ne rien révéler à personne et surtout pas à Jungkook. Mais maintenant, en voyant le visage bouleversé du plus jeune des BTS, Lucie ne résista pas à lui avouer la vérité.

- Je... oui... elle vient de m'appeler.

- C'est vrai ? s'exclama-t-il, plus qu'heureux, dis-moi tout ce qu'elle t'a dit ! Elle va bien au moins ? Hein ? Tout va bien ?

La lueur de joie pure qui était apparue dans les yeux du chanteur disparut rapidement devant le sourire triste de la styliste.

- Hum... viens, on va en parler aux autres. Ils ont aussi le droit de savoir ça, dit-elle avant de sortir de son atelier en direction des salles d'entraînement, Jungkook sur les talons.

Oui, Susan ne voulait pas qu'ils sachent mais elle, elle allait les mettre au courant parce que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire. Pour son équilibre à elle, mais aussi pour celui du groupe tout entier.

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Et hop ! Voici donc ce dernier chapitre des vacances ! Bweuh. Je déteste la rentrée T.T

J'espère en tout cas que vous continuerez à apprécier mon histoire ! D'ailleurs, je me rends compte que vous êtes de plus en plus nombreux à lire et ça me fait hyper plaisir *^*

Merci beaucoup mes tigrous en sucre <3

Je vous souhaite une très bonne rentrée ainsi qu'une magnifique année 2016 !

Sweety ~



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