Chapitre 1 : c'est ici que tout commence

C’est ici que tout commence.


Allongée sur mon lit depuis maintenant trois heures, je fixe le plafond, réfléchissant au sens de ma vie, à ce que l’avenir pourrait m’offrir, à tout un tas de choses qui me questionnent concernant ma relation avec Chris. Cela fait maintenant quatre ans et demi qu’il partage ma vie. Lui est dans la marine nationale, et qui dit Marine dit déplacement fréquent. Nous nous voyons dès qu’il revient de ses missions pour profiter du temps perdu. Chris est un jeune homme sûr de lui, qui n’a pas froid aux yeux, sous ses airs de biker, se cache un homme très sensible et attentionné. Lorsque je l’ai rencontré je n’aurai jamais pensé qu’il aurait pu s'intéresser à une fille comme moi.

Mais, il y a tout un tas de questions que je me pose depuis maintenant presque un an. Depuis mon entrée en formation de Kinésithérapeute, ma vie a pris un autre tournant.

Vous avez une notification.

Mon téléphone se met à vibrer avec insistance. Ce qui me chasse de mes pensées. Je l’attrape et consulte celui-ci. Tiens donc, un nouveau groupe créé pour fêter l’anniversaire de Jessy le week-end prochain au bord de la mer.

Ni une, ni deux, je ne réfléchis pas et sans même prévenir Chris, je dis que nous serons présents. Elle indique qu’il y aura des amis à elle que nous ne connaissons pas. Ce sera l’occasion de faire de nouvelles rencontres me dis-je.

Je repose mon téléphone et me remets dans mes pensées. Chris me rejoint dans mon lit.

Lorsqu’il rentre de mission il squatte mon appartement. Avant sa décision de partir pour la marine, nous avions le projet de nous installer ensemble, c’est au moment de signer le baille de l’appartement que Chris m’annonce qu’en fin de compte il ne se lancera pas dans cette aventure avec moi car il a décidé de partir pour la marine nationale.

Et c’est ça qui m’est resté en travers de la gorge et même à l’heure d’aujourd’hui j’ai du mal à accepter cette décision mais je me raisonne en me disant que cette opportunité est pour son avenir et que dans notre vie on ne doit rien attendre en retour.

Même si ce projet était discuté depuis un an auparavant.

– Ça va Ava ? Me lance Chris. T’as l’air perdu dans tes pensées, je me trompe ? A quoi tu penses ?

Sans vraiment réfléchir je rétorque :

– A rien de spécial, je pense à ma formation, à mon avenir, de comment les choses vont-elles se goupiller. Rien d’important.

L’air perplexe il renchérit :

– Il y a quelque chose d'autre ? Tu peux m’en parler tu le sais. Tout en se touchant les cheveux, il attrape son portable et scroll sur les réseaux sociaux.

– Toujours la même chose, tu sais déjà tout ce que je pense, on a la même conversation chaque mois.

Il pose son portable et regarde dans le vide.

– Qu’est-ce que tu ressens mais surtout qu’est-ce que tu veux qu’on fasse ? Tu n’as qu’à me le dire que tu veux me quitter ce sera plus vite fait !

Je soupire.

– Laisse tomber, j’ai pas envie de me prendre la tête. Cette réponse, c’est tout à fait moi.

Le style d’évitement, mon mécanisme de défense pour éviter de me rendre à l’affrontement. Pourtant, il va bien falloir un jour.

– Écoute Ava, j’y ai également pensé à te quitter car je n’aime pas ce que tu deviens. Tu es changeante depuis que tu as entamé ta formation, tu ne m’adresses plus d’affection, tu te fais distante, tu l’avais dit toi-même.

– Je suis navrée de ne plus t’apporter ce que tu veux, ma formation m’épuise et me stresse et je suis distante mais je ne sais pas pourquoi. Je trouve que nous ne sommes plus forcément sur la même longueur d'onde. J’aime sortir et tu aimes être chez toi, j’aime tant de choses que toi tu ne partages pas. Je prends toujours l’initiative pour réserver des week-ends ou des vacances et toi non. J’ai le sentiment d’être dans une routine. D’en venir à m’ennuyer, je n’ai pas envie d’une vie monotone. Comprends moi, j’ai vingt deux ans, je n’ai pas envie de me retrouver à jouer à une vie qui ne me correspond pas.

Bouche bée, les larmes aux yeux, Chris me dévisage. Le silence se met à prendre tout l’espace que cela devient oppressant.

– Alors, toi tu veux foutre en l’air quatre ans et demi de relation sous prétexte que t’en as marre de tout. Mais, je suis là, je te soutiens dans tes épreuves, je fais mon maximum mais tu dis toujours que ça n’est pas assez.

Il s’arrête et fond en larmes.
Je ne sais plus où me mettre. Et ça, c’est une réaction typique de sa part. Me faire culpabiliser pour que je reste. Naïve comme je suis, je ne dis plus rien et fais comme si de rien était. Il me tarde le week-end prochain pour m’aérer l’esprit.

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