Souvenir d'un jeu
La nuit s'est approchée.
Elle se laisse aller à de douces paresses,
Elle dort.
Endormie, elle se vide.
Plus rien n'existe, seul le néant,
Indestructible, reste.
Elle goûte aux délices de l'obscurité, où,
Elle oublie.
Mais ces instants étourdissants seront bien trop courts.
Brusquement, elle quitte cette féerie.
Son corps se réveille,
Se redresse
Et, elle voit danser sous ses paupières,
Les spectres infernaux d'hier,
Deux ombres qui se cherchent.
L'une fuit. L'autre guette.
De ce jeu destructeur, elle se souvient.
Elle est prise au piège
Dans des mots,
Des menaces.
Elle le sent, il se glisse
Là, bien trop près...
Ses paroles empoisonnées, écrites et que rien ne pourra effacer,
À jamais vivront dans son esprit.
Il est là tout près d'elle, dans son lit,
Et chacun de ses mots,
Assourdissants,
Résonnent encore
Dans les tréfonds de sa mémoire.
Son souffle s'accélère,
Elle attend,
Le dernier coup,
Celui qui sonnera le glas, qui enterrera
Cet horrible corps, pressé tout contre elle,
Qui chaque nuit, la soumet,
L'oppresse
Et lui ordonne
De répondre.
Les ombres s'évanouissent,
Une chaude lumière l'éblouit.
Ce devrait être un soulagement,
Elle quitte pour une journée seulement,
Le pays des tristes souvenirs,
Des obscures idées.
Pourtant, elle sait,
Qu'en elle-même, elle porte
L'écho de ces mots
Stridents. Exténuants.
Ces mots tant de fois répétés,
Qui tant de fois, l'ont écorchée.
Ces mots qui pendant de longs mois,
Froids,
L'ont tiraillée
Et qui maintenant encore, retentissent :
« Tu préfères ? »
@UneColombe
Recueil : Petites Plumes
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