Cette histoire parle de l'attentat qui a eu lieu à Nice le 14 juillet 2016. Si quelqu'un.e passe par ici, je serais curieuse de savoir à quel moment iel a compris.

Il n'y a pas, à ma connaissance, de garçon nommé Eliote dans la liste des victimes. J'ai lu des témoignages sur le sujet mais je ne m'en suis pas inspirée pour créer Eliote et sa sœur.

En revanche, je n'ai rien inventé sur l'attentat en lui-même. Les heures indiquées dans la nouvelle correspondent à ma connaissance à la réalité. Le fait que les plages aient rouvert dès le lendemain aussi. Il y a bien eu des pilleurs de cadavres dans les heures qui ont suivi l'attentat.

Ce qu'explique la psychiatre au sujet de la sidération est une version, simplifiée pour le bien de la nouvelle, d'un mécanisme psychique bien réel. (Et qui explique au passage que nombre de victimes de viol ne crient pas et ne se débattent pas.)

Après vérification, les boules à neige sont bien composées d'eau et de paillettes.

Je voulais écrire sur l'attentat de Nice depuis décembre 2022, quand je participais à l'édition précédente du concours. J'y avais renoncé parce que ça ne collait vraiment pas au thème « Plénitudes ». Ça correspondait en effet bien mieux à « Des étoiles dans son cœur » (et pour être honnête c'est la première fois que j'ai l'impression de coller au thème et à la contrainte sans avoir à bidouiller l'histoire). Le contexte familial assez particulier de l'héroïne est venu un peu en même temps, quand je cherchais à construire une ébauche de nouvelle dans mon esprit.

Je me suis pas mal aidée de La vilaine veuve – Nice, le procès oublié de Robert McLiam Wilson. L'auteur a assisté au procès de l'attentat pour le journal Charlie Hebdo ; le livre rassemble les comptes-rendus qu'il y publiait chaque semaine. L'auteur a écouté les témoignages des victimes et des accusés au procès, a discuté avec des victimes et plus généralement avec des Niçois. Je recommande vraiment la lecture de ce livre. L'auteur n'a pas vécu directement l'attentat mais il retranscrit fidèlement les témoignages de ceux qu'il a écoutés/interrogés, sans voyeurisme ni sensationnalisme.

Le passage, dans le chapitre 3 de la nouvelle, où l'héroïne découvre que le pire dans ce dont elle se souvient n'est pas l'avancée du camion en elle-même, mais les virages qui démontrent une intention humaine de tuer, est inspiré de ce livre.

J'aurais aimé (mais cela n'aurait pas collé avec la réaction de repli de l'héroïne) transcrire aussi la colère de certaines victimes face au manque de considération de l'attentat de Nice, beaucoup moins couvert médiatiquement que ceux de janvier et novembre 2015. Personnellement, sans justement les articles de Robert McLiam Wilson, je n'aurais même pas su que le procès de l'attentat était en cours.

Bref... Tout ça pour dire que je recommande vivement ce livre !

D'un point de vue plus personnel, une fois n'est pas coutume, je suis assez fière de ma nouvelle. Comme expliqué plus tôt, ce sujet me tenait à cœur et je suis heureuse d'avoir pu en parler. Je ne sais pas ce que ma nouvelle vaut au niveau du style, de l'intrigue, des personnages et de je ne sais quoi, mais j'ai l'impression d'avoir raconté quelque chose, de m'être vraiment exprimée. C'est satisfaisant.

Je n'avais pas envie d'en faire une histoire violente, mais de retranscrire le plus fidèlement possible ce qui émanait des témoignages que j'ai lus. C'est ambitieux et inatteignable, une fiction n'aura jamais la puissance de la vérité, mais j'espère avoir évité à la fois le sentimentalisme et la fadeur.

Je ne voulais pas non plus produire un écrit totalement sombre. J'espère que la note d'espoir à la fin est perceptible sans être irréaliste.

Si quelqu'un.e a survécu à mon blabla interminable, je prends avec reconnaissance tout type d'avis (bon, pas vraiment tout type : ma tolérance sera très limitée face à un truc du genre « bien fé pour leur gueule il lon cherché », au cas où il faille vraiment le préciser). N'hésitez pas à briser ma relative assurance sur cette nouvelle si vous avez trouvé que c'était de la merde !

Quelques infos comme ça :

- le prénom Eliote existe vraiment, et c'est vraiment un prénom de mec

- Eliote était une fille avant que je ne découvre cette info

- je n'ai rien contre l'automne et je m'excuse auprès d'elle (oui, c'est une fille dans ma tête – faites pas attention) pour cette mauvaise image

- c'était franchement pas volontaire que l'héroïne soit pas nommée mais maintenant j'arrive pas à lui trouver un nom, donc sauf si c'est dérangeant elle restera anonyme

- cette nouvelle a été lue et commentée par ma maman , merci à elle si elle met les pieds ici – et allez lire Au bout du monde, peut-être qu'elle a écrite pour le concours, dans le thème 2 !

Sur ce, pour conclure cette note trop longue : passez une bonne journée, ne foncez pas sur une foule avec votre camion, et lisez La vilaine veuve.