Cette nouvelle a été plus difficile à écrire pour moi qu'en temps normal, c'est peut-être pour cela que j'ai ce besoin d'en faire le bilan dans cette partie, en quelque sorte.

Déjà, si l'on oublie des parodies de contes inventées avec mes sœurs il y a quatre ans, je n'avais jamais essayé d'écrire de théâtre et je dois dire que je ne savais pas comment m'y prendre. Je n'ai jamais ressenti avec autant d'intensité le « ouais c'est stylé dans ma tête, mais à quoi ça va ressembler en vrai ? ». J'espère ne pas trop avoir merdé là-dessus ; on verra bien, je suppose.

Ensuite, parce que dans ma tête, Myriam s'appelait Hannah. Tout du long. Sauf que je voulais un prénom qui corresponde à un personnage biblique avec une certaine signification, et que celle de Hannah me convenait pas (aussi étonnant que ça puisse paraître, les femmes dans la Bible qui sont autre chose que des épouses ou des ventres, ça court pas les rues).

Et enfin (et surtout)... j'étais pas du tout censée écrire là-dessus, au départ. J'étais partie sur une idée qui m'était venue à la lecture du thème, sans doute moins tordue, et qui m'aurait permis de traiter une question de réflexion [le concours propose deux « questions de réflexion » qu'on peut traiter dans notre texte pour avoir des points en plus ; pour cette édition, c'était « Interprète-t-on à défaut de connaître » et « L'esprit est-il plus libre que le corps ? »].

Et puis un beau jour de décembre, le mardi 12 pour être précise, dans le bus pour aller foirer mon partiel d'informatique, alors que je lisais un bout du témoignage de Robert McLiam Wilson sur le procès des attentats de Nice, je me suis dit dans une immense et glorieuse révélation : « Mais en fait j'ai changé d'avis, je vais faire ma nouvelle là-dessus plutôt ! »

L'idée s'est précisée dans ma tête, avec notamment le mythe qui interviendrait : le miracle des fioles d'huile, que j'avais entendu plusieurs fois enfant (non pas y'a deux jours, y'a une dizaine d'années quoi) et qui m'avait laissé l'impression d'être un truc plutôt cool, dans le genre capacité de résistance de l'être humain, commémoration et tout.

SAUF QUE quand j'ai commencé à faire des recherches dessus (entre-temps, c'était les vacances de Noël... mais non c'était pas la flemme c'était les partiels, si si), il s'est produit trois trucs :

1. j'ai réalisé que ça allait être difficile de parler de plénitude avec mon thème ;

2. suffit de lire la page Wikipédia (où c'est écrit noir sur blanc) pour réaliser qu'en fait de grande symbolique, le « miracle » sert surtout à transformer sans complexe une victoire militaire en fête religieuse ;

3. plus je lisais dessus, plus ça résonnait avec notre comportement actuel face au bordel climatique. Il se peut que mon esprit soit légèrement biaisé (y'en a à qui la sortie de prépa libère les hormones, moi ça m'a libéré l'impression qu'on était tous dans la merde), mais l'idée de « la fiole prévue pour durer un seul jour qui en dure en fait huit » m'évoquait ce qu'on fait de nos ressources non renouvelables.

... et c'est comme ça que la troisième idée est née.

J'ai un peu galéré à formaliser ça dans ma tête, à trouver des personnages pour correspondre à l'idée... puis Myriam/Hannah est née, l'histoire s'est déroulée, et j'ai bloqué comme une idiote avant de réussir à démarrer.

BREF.

Je pense qu'on a tous un Homme [c'est maintenant que je me rends compte à quel point ce nom était pas pratique, oups] en chacun de nous. En tout cas, personnellement, je sens bien la partie de moi qui ne veut pas y croire, qui se persuade que rien n'aura changé dans vingt, trente ans.

Le but de cette nouvelle n'est pas d'inciter quiconque à « brûler » cette part de nous comme l'a fait Myriam (la faisabilité réelle de la chose me semble d'ailleurs discutable). Simplement d'en... prendre conscience, je suppose ? Honnêtement, je ne sais pas trop ; c'était juste un point de vue que je voulais partager.

Re-bref, j'espère que cette nouvelle vous a plu, n'hésitez pas à donner votre avis !

Ce blabla superflu clôturant une nouvelle qui ne l'était pas moins ne vous a-t-il donc pas arrêtés ? Dans ce cas, si vous voulez voir – dans un tout autre genre – des humains aveugles aux conséquences de leurs actes, je vous conseille De cendres et de glace ; et si vous voulez découvrir d'autres personnages qui n'en sont pas vraiment, Le Soleil ne brille plus vous conviendra peut-être. Dans tous les cas, amis, je vous reverrai bientôt...