Chapitre 13 : intrus et intrusion


Mais il ne voyait rien : car, derrière lui, un autre garçon baissait vers Eva des yeux dissimulés derrière une paire de lunettes noires.

- Trouvée.

Allan n'était pas en état de se battre maintenant (de toute façon, pourquoi Eva aurait-elle besoin de lui ?) et la salle d'arme était entièrement vide. Où était passé tout le monde ? Et surtout QUAND étaient-ils partis ? L'intrus les avait-il fait fuir ? Les avait-il...tués ?! Qu'est-ce qui avait bien pu se passer pendant qu'elle s'acharnait sur Allan ?

Pas le temps d'y penser. La colère de la jeune fille ne s'était pas encore évaporée et elle ferait mieux de l'utiliser pour se débarrasser de ce type. Mais, en parlant de lui, il s'était emparé de ce même objet qui avait tant effrayé la Voyageuse lors de leur dernière rencontre et le brandissait au dessus de sa tête : une petite chose à demi caché dans le poing du garçon, semblable à un cylindre terminé d'une longue et fine aiguille. Une seringue. Une peur viscérale de ces créations sataniques fit voler l'épée qu'Eva avait encore en main : un léger filet carmin apparu sur le tibia de l'assassin qui, visiblement surpris, esquiva au dernier moment l'attaque qu'elle lui lança après s'être relevée. Un autre coup fusa droit vers son poing fermé et déchira sa manche, entaillant au passage le dos de sa main et le bracelet qu'il portait autour du poignet. La demoiselle reconnu le bijoux à l'instant où il tomba au sol ; alors son regard se ficha dans celui de son adversaire, plus brûlant que les flammes de l'enfer qu'elle lui réservait.

- Où as-tu trouvé cette gourmette ?

Il ne répondit pas et se jeta sur elle, sa main libre en avant et l'autre prête à enfoncer sa seringue dans la chair de la Voyageuse : elle sauta vivement sur le côté et manqua un magnifique coup dans le dos de son adversaire en grognant. Maintenant qu'elle pouvait voir la sortie, elle songea rapidement à hurler à l'aide : mais, au dehors, le chaos était des plus total. Les Voyageurs passaient devant la porte en courant et hurlant sans se pencher une seule seconde sur ce qui pouvait se passer dans la pièce. Ils fuyaient. Eva était sur le point de se demander quoi lorsqu'une lumière rouge, lointaine, se refléta sur le dallage du couloir. Il y eu un cris. Puis plus rien.

Le Spectre.

Le regard de la demoiselle glissa en direction de son agresseur. Trop tard. L'aiguille fusa dans sa direction, insensible au danger qui se rapprochait des deux combattants. La jeune fille para le coup une demi seconde avant la catastrophe et l'aiguille, coupée en deux sous la force de l'impact, se détacha de l'appareil médical : le poison qu'il renfermait gicla sur l'avant bras exposé de la jeune fille et commença à chauffer.

Eva cru s'entendre hurler, le bras dévoré par une sorte d'acide, puis se sentit chuter par terre. Puis il y eu un grand silence, ponctué de quelques bruits étouffés et d'un enchaînement de sensations indéfinissables. Le monde n'était plus qu'un immense nuage de coton. Du coton noir comme la mort qui avait frappé le Sanctuaire. 


Mais tout ça, Eva n'y pensait plus. Elle profitait du rayon de soleil qui caressais sa joue les yeux fermés, jusqu'à ce que le doux chant d'un oiseau la tire de son demi-sommeil pour de bon. Elle s'éveilla lentement et profita de cette agréable matinée avant de se décider à se lever, Pandapouf serré contre sa poitrine : elle rejeta sa couette d'un mouvement du pied et se redressa sur le bord de son lit. Elle avait la tête dans un étaux mais, mis à part ça...elle se sentait bien. Un peu comme si elle venait de passer une nuit de sommeil sans aucun rêve. Bizarre, non ?

Elle avait beau se concentrer, les souvenirs qui lui restaient de la soirée étaient extrêmement flous.... Ils y avait... Il y avait eut une histoire avec Chris, peut-être... et Allan... Et une histoire avec l'intrus qui avait éventré deux personnes la nuit précédente. Y'avait pas un truc avec un monstre, aussi...? Bof. Elle avait toute la journée pour s'en souvenir. En attendant, elle avait sacrément faim et comptait bien profiter de son samedi matin pour dévorer tous les fonds de placard ! Elle sourit et s'étira amplement jusqu'à ce qu'une étrange douleur la fasse grimacer.

Son regard se posa sur son avant bras : il était rouge et cloqué, comme brûlé par une projection incandescente. La brume qui enveloppait la mémoire d'Eva laissa échapper un sentiment de danger qui transforma brusquement sa sérénité en angoisse. Mais qu'est-ce qui avait bien pu se passer la nuit dernière...?

Son téléphone, laissé à charger dans un coin de la pièce, sonna brièvement. Un message. La demoiselle se redressa et chancela jusqu'au petit appareil, tout en slalomant au milieux du bazar sans nom qu'était devenue sa chambre. Oh...ça aussi, elle avait oublié. Elle ne souvenait même pas avoir laissé un bordel aussi apocalyptique sur son tapis...

Le parquet craqua dans le couloir. Quel jour on était, déjà ? Samedi ? Ses parents n'étaient pas censé travailler tous les deux le week-end ? Ou peut-être que son père avait encore oublié quelque chose à la maison et était venu le récupérer... Mais sa cervelle était bien trop molle pour qu'elle puisse songer à d'autres hypothèses. En fait, elle ne pouvait rien faire d'autre que de fixer la porte de sa chambre, l'air absente, en essayant de réfléchir, mais surtout en espérant qu'il s'agissait bel et bien de son père...


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- Aller voir ?

- Se cacher dans un coin de la chambre et attendre ?

- Une autre réaction ?

Le choix est votre... Exprimez-le en commentaires !

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Helloooooooo !

Ce chapitre est bien plus court que d'habitude, et je m'en excuse, mais le temps et l'inspiration me manquent cruellement en ce moment...(comme je l'ai dit dans le dernier chapitre, toujours d'actualité si vous voulez donner votre avis ou votre aide !) Il se peut que les prochaines parties ne dépassent pas cette longueur, tout du moins tant que je n'aurait pas plus de temps, et mettre un peu de temps à sortir... Mais j'espère que ce petit changement ne vous dérangera pas ! N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez en commentaires !

Bonnes lectures et à bientôt !

Alkalys

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