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Lorsque je vois la photo de cette femme, je reste déconcertée et confuse. Mon cerveau se met en pause et je ne comprend pas... Cette femme, ce visage, ça n'a aucun sens... 

C'est moi.

Ce visage... c'est le mien.

Terrifiée, j'appuie sur la touche du clavier pour voir l'image suivante.

Puis la suivante.

Et la suivante...

Son visage est identique au mien, zéro différence. Elle a les mêmes yeux verts en amande, les mêmes lèvres fines et le meme nez droit. Ses sourcils sont les miens, le même grain de beauté sous l'œil gauche.

Exactement. Au. Même. Endroit.

Cette femme est mon sosie.

Comment est-ce possible ?

Une goutte de sueur coule sur mon front, pendant que je continue à défiler les photos, appuyant sur les touches avec mes mains pâles et tremblotantes. Je fixe ces images comme si je trouverais une raison qui explique cette coïncidence surnaturelle.

Envahie par un choc d'émotions aussi violentes que soudaines, je ferme immédiatement mon ordinateur portable et m'en éloigne, comme pour échapper à cette révélation. Je mets ma tête entre mes mains et prends ma respiration.

Inspire.

Expire.

Malheureusement, je ne peux pas fuir face à cette vérité. Après avoir repris un semblant de mes esprits, je me redirige vers mon bureau pour lire la biographie de cette mystérieuse femme.

Le premier site de recherche affiche:

CLAIRE DEVILLIERS (1937-1968) est cantatrice et compositrice d'opéra français. Elle est fille du ténor Paul Devillier un des créateurs de la pièce Les yeux de Prométhée et la sœur de Eric DeVilliers, violoniste. Formée par son père, à un très jeune âge, elle donne son premier récital en 1838, à l'âge de 16 ans, et débute sur une scène d'opéra l'année suivante, à Londres, dans le rôle de...

Je commence à faire défiler le texte et survoler les paragraphes pour voir si je trouve quelque chose qui m'aiderait à comprendre ma situation.

De Villiers commence à composer vers l'age de 24 ans. Quelques années lui suffisent pour s'imposer : François Richard lui offre en 1849 son rôle le plus écrasant, Médusa dans sa pièce « Cheveux du diable »...

Je continue à survoler des yeux le texte jusqu'à tomber sur l'extrait qui m'intéresse :

Le 15 mai 1968, Claire DeVilliers tombe sur scène lors de l'interprétation de la pièce qu'elle a composé pour 3e acte de La Divine Tragédie. Elle ne se relève pas et est déclarée morte. Les enquêtes de l'inspecteur Durand révèlent qu'elle aurait été tuée par du cyanure de potassium. L'enquête n'ayant pas pu aboutir à un résultat concluant, les autorités expliquent sa mort par un suicide, en prenant en compte les difficultés auxquelles faisait face la prima donna dans sa vie personnelle.

C'est donc cela le drame dont m'a parlé Mme Dubois. Le suicide de Claire DeVilliers.

La pensée que cette dernière habitait dans mon appartement avant son suicide me donne des frissons. Mis à part cette maison qu'on partage, le fait que notre ressemblance soit indéniable me laisse sous le choc. C'est sûrement pour cela que le vieillard qui habite en bas a perdu la tête en me voyant, c'est pour cela qu'il répétait sans cesse « Est-ce que je suis mort?! ». Il a du voir en moi Clair DeVilliers, sa voisine dans les années 60...

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