Chapitre 5 : Uriel

« Tu ferais un super mannequin !

- Merci beaucoup très chère photographe ! »

J'explose de rire. Cette fille, enfin je veux dire Océane, est vraiment géniale.

« Qu'est-ce qui te fais rire comme ça ?

Mince, ma mère m'a entendu... Je saisis rapidement un livre et dit :

- C'est un passage de mon livre qui est vraiment drôle !

- Mais oui c'est ça fiches-toi de moi ! Tu crois que je ne t'ai pas vu draguer la fille d'en face ?

- Maman...

- C'est vrai qu'elle est mignonne ! Elle a l'air gentille en tout cas, tu as bon goût mon fils. »

Elle m'adresse un clin d'œil furtif et se reconcentre sur la route. Je croise mon reflet dans le rétroviseur : je suis rouge tomate. Océane me demande :

« Tout va bien Uriel ?

- Oui t'en fait pas, c'est juste ma mère...

- Elle a dit quoi ?

Je fais mine de ne pas avoir vu et lui demande :

- J'ai vu tout à l'heure que tu écrivais, tu écris quoi ?

- Un peu de tout... Tu écris toi aussi ?

- Non, je suis un lecteur. J'ai pas assez d'inspiration. J'ai déjà essayé de m'y mettre mais j'arrivais jamais à finir mes projets, donc j'ai abandonné.

- C'est dommage, je suis sûre que tu te débrouillerai bien.

- C'est gentil. Je vais voir alors, peut être que je m'y remettrais plus tard ! »

On passe sous un tunnel, les lumières orangées éclairent faiblement son visage. Ça me rappelle les soirées devant la cheminée ou éclairée à la bougie quand il y a une panne d'électricité. Ça fait un peu romantique. Alors quitte à être maladroit, je me lance :

« Tu as un petit copain ?

Je vois qu'elle est étonnée et elle rougit.

- Non, pourquoi tu me demandes ça ?

- Comme ça... Je me disais qu'une fille comme toi devait forcément en avoir un.

Elle semble hésiter sur sa réponse. Quel idiot, elle va me prendre pour un dragueur relou voir un psychopathe maintenant...

- Pourtant ce n'est pas le cas. Je te retourne donc la question.

- Moi non plus, je n'ai pas de petite copine.

Je sens mes joues s'empourprer et rejoindre le ton de celle d'Océane. On se regarde alors, sans un geste, figés... Je ne sais pas combien de temps ce malaise s'est installé entre nous. Je sais juste que je l'ai un peu regretté, surtout quand son père a appuyé sur la pédale, mettant toujours plus de distance entre nous. Les bouchons étaient finis. L'instant magique entre Océane et moi aussi. Je ne pouvais pas me résigner à la voir partir aussi rapidement qu'elle était entrée dans ma vie. Si seulement j'avais pu entendre sa voix... j'aurais dû lui proposer de baisser la fenêtre, malgré son père et mon manque de confiance en moi. 

À ce moment là, j'aurais aimé que notre petite voiture verte déploie des ailes cachées de chaque côtés de la carrosserie et la rattrape. Mais on était pas dans un film et encore moins dans un livre...

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