Chapitre 8# : Acceptation (chapitre écrit à deux)
Le froid. Voilà ce que ressenti le petit Lou avant qu'une douce chaleur ne vienne réchauffer son corps frêle. Il se demandait ce que c'était, d'où elle venait, et pourquoi elle le couvrait ainsi. Puis cette même chaleur l'électrisa entièrement. Ce n'était pas désagréable, c'était plutôt étrange. Une toute nouvelle sensation qu'il découvrait. Et il craignait le manque qui arriverait tout aussi vite que cette addiction grisante. Lentement, ses yeux s'ouvrirent sous les caresses des légers rayons de l'aurore. Un petit souffle se fraya un chemin entre ses lèvres et il vit une petite fumée se former au-dessus de son visage, le froid ayant glacé son corps depuis déjà bien trop d'années. Un corps gelé malgré le soleil ardent d'une âme chaleureuse et qui attendait d'être réchauffé. Lou regarda attentivement le plafond pour se concentrer sur ses souvenirs flous. Il se souvenait de la brusque agitation, puis de la course, une forêt et le sang. Et après... Et après..
-Doucement... Tu es encore faible..
Cette voix ! Ce fût comme un électrochoc. Lou se redressa d'un coup en ouvrant en grand ses magnifiques yeux pétillants, ici inquiet. Il fixa le prince assit à côté de lui et qui semblait le veiller.
-Ma-jesté ?
Le prince le regarda d'un air inquiet. Lou était encore faible, il ne devait surtout pas s'agiter. C'est pourquoi le prince vint délicatement le rallonger, sans pouvoir quitter le regard si hypnotique de l'enfant.
- Repose toi. Tu es encore faible. On parlera plus tard.
Lou cligna plusieurs fois des yeux avant qu'une larme ne coule le long de sa joue.
-Vous ? Avez-vous vu ? Ce.. Ce que je .. ?
Le prince ne pouvait qu'hocher en silence la tête. Oui. Il avait vue et senti. Ses yeux reflétaient encore son hésitation. Devait-il le protéger ? Le dénoncer ? Dans un soupire il le regarda, parlant d'une voix faible mais franche.
- Je te dois la vie. C'est un fait. Tu pratique la science interdite. C'est aussi un fait. Je me retrouve dans une position bien délicate... Temps que mon père le roi est encore sur le trône...
- Pitié ! Ils ont tous besoin de moi !
Le jeune garçon avait presque crié ces mots sans s'en rendre compte. C'était un cri désespéré, plein de peur de douleur et d'angoisse. Les larmes coulèrent hors de ses yeux respirant la pureté et l'innocence de son cœur tendre. Son visage était tiraillé par cette peur indescriptible et si forte qu'il ressentait depuis ce fameux jour qui plongea sa vie dans une frayeur constante.
-Pitié.. Mon prince... Je ne veux pas mourir..
Une délicate brise encercla soudainement le petit corps sanglotant. Elle se mit à danser autour de son corps et prit une couleur presque invisible orangée, puis une forme, renarde. Lou et cette brise semblaient collés l'un à l'autre, inséparables. La vue était aussi magnifique, que dramatique.
Devant ce spectacle aussi splendide, le prince avait fait son choix. Oui. Il n'hésitera plus. Aussi délicatement que la brise qui entourait l'enfant, le prince prit la main de ce dernier et la serra dans un geste apaisant.
- Tu vivras. Je te le promet. Je vais stopper cette chasse qui a fait trop de victimes.
Le petit Lou écarquilla les yeux, ses larmes cessant de couler sous la surprise, il garda son regard fixé dans le sien. Il ne pouvait pas croire ces mots. Et pourtant ils étaient bien réels. La brise se dessina plus clairement au même moment qu'elle se calma, un ravissant petit renard, légèrement transparent, vint s'allonger près de ces mains serrées. L'esprit, ou l'animal, regarda cet homme qui faisait ressentir l'espoir à Lou. Un maigre mais si joli sourire se traça sur les lèvres gercées de l'enfant aux yeux reconnaissants et brillants de paillettes d'étoiles.
-Merci mon prince..
Ce dernier lui fit un dernier sourire avant que Lou ne ressente cette même chaleur étrange sur sa joue. Celle qui l'eut réveillée, et qui l'endormi.
Celle d'une tendre caresse aimante, sur le visage doux d'un petit être au cœur si seul.
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