56 - Takemichi Hanagaki
NDA : On arrive bientôt à la fin de cette histoire, ce sont les 5 derniers chapitres ! J'espère que la fin que j'ai imaginée vous plaira ! (o^ ^o)
Cinq minutes plus tard, Kyôko était habillée. Elle se pencha sur Ran, toujours nu sur le lit.
– Désolée, dit-elle. Je dois y aller. Un truc urgent à faire.
– Pas de problème mon chat, dit-il en l'embrassant. Rien de grave ?
– Non, dit-elle. Juste un casse-pied contrariant.
Elle regagna son bureau au pas de course en se repassant la conversation téléphonique qu'elle venait d'avoir.
Il cherche le boss du Bonten.
Takemichi Hanagaki cherchait Mikey. Après douze ans, voilà qu'il mettait de nouveau son nez dans les affaires des gangs. Mais pourquoi ?
Kyôko s'assit devant son bureau, elle mit ses lunettes et elle étala devant elle le dossier réservé à Hanagaki.
La liasse était la plus imposante de toutes celles consacrées aux anciens membres du Toman.
La plus imposante et la plus vide d'intérêt aussi.
Ces douze dernières années, Hanagaki n'avait rien fait ou dit de spécial. Il avait mené une vie banale auprès de sa fiancée et de ses amis et il n'avait jamais prêté attention au monde du crime organisé. Kyôko le savait mieux que personne, depuis trois ans, elle le faisait surveiller de près en espérant découvrir le secret qui le liait à Mikey.
C'était l'un de ses informateurs qui l'avait appelée. Tous avaient pour consigne de la prévenir immédiatement si le comportement de Hanagaki changeait à nouveau.
Et c'était arrivé.
Kyôko compulsa ses notes. Il devait bien y avoir quelque chose là-dedans qui expliquait ce revirement soudain. Un détail avait dû lui échapper, ça n'était pas possible autrement. Elle allait reprendre tout son dossier depuis le début et elle finirait bien par trouver ce que c'était.
L'aube était en train de poindre derrière elle lorsqu'elle tourna la dernière page. Découragée, Kyôko se laissa aller contre le dossier de son fauteuil.
Elle retira ses lunettes et posa les mains sur ses yeux.
Il n'y avait rien. Rien du tout. Takemichi Hanagaki avait de nouveau changé de comportement du jour au lendemain sans aucun signe avant-coureur.
Kyôko sentit la naissance d'une migraine lui battre les tempes.
Bien vu Billy_R__, se dit-elle, j'ai mal au crâne.
(NDA : Cette réplique est un hommage à une lectrice et écrivaine que beaucoup d'entre vous connaissent et qui avait commenté la 1ère publication de cette fic en disant à Kyôko dans un des chapitres précédents que si elle essayait de comprendre, elle allait attraper mal à la tête. Je l'ai laissée, j'avais envie de briser le quatrième mur pour rigoler ! )
Elle ramena les yeux sur les papiers étalés sur son bureau. Elle était face à deux personnes différentes. D'un côté, il y avait le Hanagaki qu'elle surveillait depuis des années, un peu simplet qui n'avait d'yeux que pour Hinata Tachibana et dont le principal sujet d'inquiétude en ce moment était son futur mariage qui devait avoir lieu dans quelques jours. Et de l'autre il y avait un second Hanagaki, celui qui avait participé à toutes les décisions importantes du Toman avant sa dissolution et qui, aujourd'hui, s'était remis à la recherche de Mikey.
Deux personnes différentes.
Kyôko se redressa. Elle rassembla toutes ses notes et les sépara en deux tas.
Celui de gauche regroupait les documents concernant le premier Hanagaki et celui de droite, le second.
La première pile était de loin la plus imposante. Mais aussi la plus inintéressante, se dit-elle. Et puis il y avait la seconde qui ne contenait qu'une poignée de feuillets.
Kyôko saisit le paquet de gauche et elle le laissa entièrement tomber dans la corbeille à papier.
Puisqu'il se comportait comme deux personnes différentes, alors elle allait les traiter comme deux personnes différentes.
Elle ramena les quelques feuilles de la seconde pile devant elle et se remit au travail.
Takemichi Hanagaki, se dit-elle, où étais-tu passé ces douze dernières années ?
Takemichi Hanagaki avait commencé à avoir un comportement inhabituel lors de l'été deux-mille-cinq. Cette année-là, il était intervenu dans l'affrontement contre le Moebius en prévenant Mikey du danger, puis en sauvant la vie de Draken qui s'était fait poignarder. Quelques mois plus tard, il avait dit à Keisuke Baji ne meurs pas, juste avant l'affrontement avec le Valhalla dans lequel ce dernier avait finalement perdu la vie. Un peu avant, Hanagaki avait frappé Tetta Kisaki lors de son intronisation au poste de capitaine de la troisième division, s'attirant les foudres des capitaines du Toman. Kisaki s'était avéré par la suite être un dangereux malade qui aurait pu conduire le Toman et Mikey à leur perte.
Rien de tout cela toutefois n'expliquait le changement de comportement de Hanagaki.
Kyôko était en train de perdre à nouveau espoir.
Pour la première fois, elle s'apercevait que les réponses ne se trouvaient pas toutes dans les informations qu'elle avait collectées.
Elle abandonna les papiers sur son bureau et décida d'aller prendre un bain et se reposer. Peut-être qu'une idée lui viendrait à l'esprit.
En sortant de la salle de bain, Kyôko enfila un peignoir et alla admirer la vue depuis le haut de la tour. Elle ne se lassait pas de cette vue. D'ici, elle avait l'impression de tenir la ville dans sa main. Le temps s'était dégagé depuis la veille et les nuages avaient cédé la place à un chaud soleil d'été. Tokyo grouillait de vie en contrebas.
La porte de la suite s'ouvrit dans son dos et Shuji parut.
– Salut Kyô, dit-il en desserrant sa cravate. Déjà debout ?
Il vint la prendre par la taille et embrassa le coin de sa bouche.
– En fait j'allais me coucher, dit-elle.
– Très bonne idée, dit-il.
Il se dirigea vers la salle de bain.
– Je prends une douche, dit-il, et je te rejoins. Il fait une chaleur à crever dehors.
Lorsqu'il sortit de la salle de bain, Kyôko admira son corps nu comme elle l'avait fait avec celui de Ran un peu plus tôt. Shuji avait des muscles plus secs et nerveux, mais tout aussi attirants.
Elle se redressa sur le lit, le prit par la main et l'attira contre elle avec un sourire.
– Oh ? Dit-il. Je croyais que tu étais fatiguée ?
– Contrariée, dit-elle. Pas fatiguée.
Elle l'embrassa et il lui rendit son baiser sans se faire prier. Ses mains écartèrent les pans du peignoir et il embrassa ses seins avec avidité. Kyôko passa les mains dans ses cheveux et ferma les yeux pour savourer ses caresses.
– Raconte un peu ce qui te contrarie, dit Shuji sans pour autant cesser de l'embrasser.
– Un petit salopard qui semble savoir à l'avance ce qui va se passer, dit-elle dans un souffle.
– Oh ? Dit Shuji. Hanagaki ?
Sa remarque la dégrisa aussitôt. Kyôko releva la tête.
– Comment est-ce que tu le sais ? Lui dit-elle.
– Kisaki s'était posé la même question que toi, lui apprit Shuji.
Kisaki Tetta, se dit Kyôko, évidemment. Hanagaki n'avait pas arrêté de lui mettre des bâtons dans les roues. Rien d'étonnant à ce qu'il se soit posé des questions lui aussi.
– Et il avait trouvé la réponse ? Demanda Kyôko.
– Non, répondit Shuji. Mais il avait des pistes.
– Lesquelles ?
Cette fois, ce fut Shuji qui leva la tête.
– Il t'intrigue à ce point Hanagaki ?
– Oui, dit-elle.
Shuji se laissa rouler sur le dos, les yeux au plafond.
– Kisaki m'a jamais réellement dit ce qu'il en pensait, dit-il. Il ne voulait pas en parler parce qu'il pensait qu'on le prendrait pour un fou. Mais avec le temps, j'avais appris à le connaître. Son hypothèse, c'était que Hanagaki pouvait voyager dans le temps.
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