28 - Tension et détente

À la fin de la réunion, la tension n'était toujours pas retombée. Les cadres du Bonten se dirigèrent vers la porte.

– Kyô reste là, dit Mikey, je voudrais te parler.

Kyôko demeura en arrière et les autres partirent.




Elle ne ressortit que deux heures plus tard. 

Au lieu de se diriger vers leur suite, elle se tourna vers les ascenseurs et monta au dernier étage. 

L'accès au toit se faisait par une cage d'escalier étroite. Kyôko poussa la porte de sécurité et fit quelques pas sur l'héliport qui occupait la plus grande partie de l'espace. À cette hauteur le vent soufflait fort et elle maintint ses cheveux d'une main en inspirant profondément. 

Une fois calmée, elle fit demi-tour et redescendit.




Elle regagna leur suite et découvrit Shuji qui l'attendait étendu sur le lit, la chemise ouverte, les mains croisées derrière la tête, une cigarette au coin des lèvres.

– Oh ? Dit-il en la voyant. Tu es en un seul morceau ? Le boss t'a pas découpée en tranches pour te filer à bouffer à Sanzu ?

Kyôko se jeta à plat ventre sur le lit toute habillée.

– Pas cette fois, dit-elle le nez dans les draps. Déçu ?

Elle tourna la tête pour le regarder.

– Ça va, dit-il, je m'en remettrai.

Elle rit et se redressa.

– Il a décidé quoi finalement ? Lui demanda Shuji.

– Je ne sais pas, dit-elle. Je ne suis pas dans la tête du boss.

Et tant mieux, songea-t-elle, ça doit être un joyeux bordel là-dedans.

Kyôko se souvenait encore du regard sombre, accentué par les cernes, que Mikey avait posé sur elle durant leur entretien. 

Elle se retourna sur le dos et contempla le plafond. 

Shuji écrasa sa cigarette dans le cendrier sur la table de chevet et il se pencha au-dessus d'elle.

– T'as la trouille ?

Kyôko réfléchit. Étrangement, non, elle n'avait pas peur, plus maintenant. Tout ce qu'elle faisait, elle le faisait avec la grandeur du Bonten à l'esprit, mais aussi avec ses propres objectifs en tête. Si cela devait lui coûter la vie, c'est qu'elle s'était trompée dans ses calculs. C'était le prix qu'elle s'était préparée à payer quand elle avait rejoint ce monde.

– Non, dit-elle.

Shuji l'embrassa et sa langue alla caresser la sienne. Kyôko sentit le goût du tabac sur ses lèvres, avant qu'il ne se redresse.

– Dis Kyô, commença-t-il. Dans quelle mesure tu tiens les cadres du Bonten par les couilles ?

Elle écarquilla les yeux et elle lui demanda avec un regard intrigué :

– Comment cela ?

– Je te connais par cœur Kyô, dit-il. Tu n'aurais jamais rejoint le gang de Mikey sans assurer tes arrières.

Il l'embrassa de nouveau et reprit.

– Je suis sûr que tu as de quoi faire tomber n'importe lequel d'entre nous si c'est nécessaire.

Kyôko plongea son regard dans le sien. Elle passa les bras autour de son cou et l'attira à elle.

– Tu me connais trop bien, dit-elle.

Avant d'ajouter :

– Mais tu fais erreur sur un point.

– Oh ?

– Il y a un cadre du Bonten sur lequel je n'ai aucun dossier. Un seul sur lequel j'ai pris soin de ne me ménager aucune emprise.

Shuji la regarda.

– Ça te fait quoi, reprit-elle, de savoir que tu tiens ma vie entre tes mains ?

Elle le repoussa et le fit s'allonger sur le dos. 

Elle se mit à califourchon sur lui et écarta sa chemise pour passer le doigt sur son torse en suivant le contour de ses muscles.

– Ça te fait quoi, demanda-t-elle, de savoir que je suis à ta merci ? Pas seulement pour le sexe, mais mon existence toute entière ?

L'érection qui déforma son pantalon répondit à sa question. Elle caressa son membre au travers du tissu.

– Je crois que je sais, dit-elle.

– Pourquoi ? Lui demanda-t-il d'une voix rauque.

Kyôko le regarda dans les yeux.

– Parce que ça rend le jeu beaucoup plus amusant et... plus excitant, dit-elle. Je suis sûre que tu sais ce que je veux dire.

Shuji ne répondit pas, mais son corps le fit pour lui. 

Kyôko se pencha pour murmurer à son oreille.

Tu peux faire de moi ce que tu veux, je n'ai aucun moyen de t'en empêcher.

Puis elle lui mordilla le lobe tandis qu'une chaleur qu'elle connaissait bien se répandait dans son corps. 

Le souffle brûlant de Shuji lui frôla le cou et il entoura sa taille de ses mains. 

Il l'attira à lui et ses lèvres embrassèrent sa gorge. Elles glissèrent jusqu'à sa clavicule et ses mains se frayèrent un chemin sous son chemisier.

– T'es sérieuse Kyô, pas vrai ? Souffla-t-il contre son cou.

– Est-ce que je t'ai déjà menti ? Répondit-elle.

Kyôko se redressa légèrement et ses lèvres fondirent sur les siennes. 

Elle passa la main entre leurs corps pour déboucler la ceinture de son pantalon. 

Elle le déboutonna pour aller chercher son membre. Mais avant qu'elle l'eût sorti, Shuji se redressa. 

Il saisit ses poignets, les rabattit dans son dos et les enferma dans une de ses mains, dans le creux des reins de Kyôko.

– Tout ce que je veux, hein ? Dit-il.

Le souffle de Kyôko s'accéléra. 

De sa main restée libre, Shuji ouvrit son chemisier et souleva son soutien-gorge, libérant ses seins. 

Il effleura de la langue ses tétons déjà durcis par l'excitation et des frissons coururent le long de la colonne de Kyôko. 

Elle essaya de libérer ses poignets, mais il resserra sa prise.

– Non, non, Kyô, dit-il. Tout ce que je veux... et tu ne pourras rien faire pour m'en empêcher.

Ses paroles, jointes à ses actes, lui firent perdre pied. Elle se mit à gémir sans plus lutter.

– Oui...

– Kyô, dit-il sans cesser ses caresses. Est-ce que tu te souviens de notre promesse ?

Kyôko rassembla ses esprits avec difficulté.

Toi et moi jusqu'au sommet, Répondit-elle.

– C'est ça.

Il la bascula sur le dos, et redressé au-dessus d'elle, il retira lentement sa ceinture. 

Kyôko le regarda faire lorsqu'il ramena ses mains au-dessus de sa tête pour les attacher ensemble. 

Il resserra la boucle d'un coup lui tirant un hoquet puis il se leva pour aller se déshabiller. 

Sur le lit, les mains attachées, Kyôko le regarda revenir vers elle, le membre tendu sur une érection impressionnante. Il lui retira sa jupe et son string d'un geste et repoussa les pans de son chemisier pour la regarder. 

Puis il lui écarta les jambes pour se placer entre ses cuisses. Une de ses chevilles posées sur son épaule et l'autre entre ses jambes.

– Toi et moi, jusqu'au sommet, répéta-t-il.

Il se pencha jusqu'à son oreille.

– Ça t'excite de perdre le contrôle comme ça, hein ?

– Oui...

Shuji saisit la lanière de la ceinture pour lui ramener les bras en arrière et son autre main rejoignit son intimité. 

Ses doigts dessinèrent le contour de sa fente, torturant les replis qu'il connaissait si bien, avant de fouiller en elle.

Kyôko cria quand il commença à jouer avec le centre de son plaisir, les jambes parcourues de tremblements.

– Je me lasserai jamais de l'expression de ton visage quand tu prends du plaisir Kyô, dit-il.

Kyôko serra convulsivement ses doigts, cherchant quelque chose à agripper et sa détresse attisa l'excitation de Shuji. Il ramena fermement sa jambe contre son épaule et, toujours penchée au-dessus d'elle pour lui maintenir les mains, il la pénétra lentement, ses yeux ne perdant pas une miette du spectacle. 

Il finit sur un coup de reins et Kyôko cria. 

Les lèvres de Shuji vinrent effleurer les siennes.

– Tu es à ma merci, Kyô, lui dit-il.

Elle n'arrivait plus à se contrôler. Sa tête se renversa en arrière, comme il commençait à la pilonner, et tout son corps fut balayé par des vagues de plaisir.

– Oui ! Shuji ! Oui !

L'orgasme la saisit avec violence et elle cria, le dos cambré, prisonnière de sa poigne. 

Pendant un instant, le monde parut se couvrir d'un voile noir.

– Aaah !

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