21 - Épitaphe
(NDA : ce chapitre suit la trame temporelle qui précède le retour de Takemichi grâce à la poignée de main de Mikey. Elle relate la création du Bonten.)
Mikey regardait la pluie d'été tomber avec violence au travers de la baie vitrée. Derrière lui, Koko et Kyôko mettaient la dernière main à une opération boursière qui allait leur rapporter de grosses sommes grâce aux informations de Kyôko.
– Quel sale temps, dit Mikey pendant un silence.
Koko leva les yeux.
– Qu'est-ce qui t'arrive boss ? Demanda-t-il.
Mikey regarda la paume de sa main.
– Un mauvais pressentiment, répondit-il.
Au même moment, le téléphone de Kyôko sonna.
Elle s'écarta et décrocha.
Une seconde plus tard, elle blêmit.
– Quand ? Dit-elle.
Elle attendit la réponse.
– Merci...
Elle souffla et raccrocha. Puis elle se tourna vers Mikey.
– Boss, dit-elle avec une pointe d'hésitation. Senju Kawaragi est morte. Elle vient d'être abattue par deux membres du Rokuhara Tandai.
Le regard de Mikey parut se vider de toute vie.
– Je vois, dit-il.
Il ajouta en se tournant vers Koko :
– Rassemble nos hommes. On sort.
Kyôko demeura en arrière, dans la suite présidentielle, à la même place que Mikey occupait un instant auparavant. Tout le Kanto Manji Kai venait de rejoindre l'endroit où s'étaient rassemblés le Brahman et le Rokuhara Tandai pour régler leurs comptes, près du lieu du crime, non loin du parc d'attraction Trinity Land. Apparemment, deux hommes de South Terano avaient pris l'initiative d'attaquer le boss du Brahman. Trois coups de feu avaient été tirés. Senju était morte presque sur le coup. Son frère et les anciens Black Dragon s'étaient retrouvés sur place pour se venger. La guerre des Trois Cieux avait commencé.
Lorsque son téléphone sonna à nouveau, il était presque minuit. Kyôko décrocha.
– C'est fini, dit son informateur un membre du Kanto Manji Kai qui était ses yeux et ses oreilles lors des affrontements. South Terano est mort. Mikey l'a tué.
Elle raccrocha sans ajouter un mot. C'était terminé. Restait à savoir comment cela impacterait le Kanto Manji Kai. Et Mikey.
Lorsque les garçons furent de retour, personne ne dit un mot. Mikey s'enferma seul dans sa suite et aucun d'eux ne s'avisa de lui adresser la parole. Son visage disait assez qu'il tuerait quiconque se mettrait sur son chemin en cet instant.
Kyôko, Shuji, Sanzu et Koko se retrouvèrent au bar du rez-de-chaussée, dans le salon qui était devenu leur deuxième lieu de rassemblement, après celui de la suite de Mikey.
Sanzu entreprit de s'enivrer méthodiquement.
– Si cette petite conne était restée là où elle était, dit-il. Rien de tout ça ne serait arrivé.
Il avait la voix pâteuse et le regard flou.
– Tu peux pas empêcher les gens de faire ce qu'ils veulent, lui dit Koko.
– J'aurais dû aller la défoncer moi-même, dit Sanzu.
Il s'avachit sur la table.
– Si je l'avais fait, reprit-il, on n'en serait pas là.
Quelques minutes plus tard, il se mit à ronfler.
– Génial, dit Koko. Hanma, tu m'aideras à porter cet abruti ?
– Ouais, t'inquiète, lui dit Shuji.
– Comment va Mikey ? Demanda Kyôko.
L'état du boss était ce qui l'inquiétait le plus. Si Mikey perdait totalement la raison, le Kanto Manji Kai courait à sa perte.
– Il a tué un homme à mains nues, lui dit Koko en replongeant dans son verre, comme s'il ne parvenait pas à y croire. Comment crois-tu qu'il aille ?
Shuji intervint.
– Il s'en sortira, dit-il.
Koko releva la tête et Kyôko le regarda.
– Comment tu le sais ? Dit-elle.
– Kisaki lui a fait bien pire que ça.
Koko et Kyôko devaient reconnaître qu'il avait raison.
– Et puis maintenant, reprit Shuji, on est débarrassé du Rokuhara Tandai et du Brahman. On devrait plutôt fêter ça.
Il souleva la main de Sanzu et la laissa retomber sur la table.
– Pas comme celui-là, conclut-il.
Shuji aida Koko à ramener Sanzu dans sa chambre et il rejoignit Kyôko.
Debout devant la baie vitrée, elle contemplait la ville en contrebas quand il vint la prendre par la taille.
– Me dis pas que toi aussi tu as le cafard ? Lui demanda-t-il.
Kyôko leva les yeux vers lui.
– Moi ? Non, dit-elle. Je me disais juste que quand on joue avec le feu, il faut être prêt à se brûler...
Il mordilla son oreille.
– Attends un peu avant de jouer à la torche, dit-il. J'ai envie de toi avant.
Kyôko se tourna entre ses bras pour lui faire face. Elle passa une main dans sa nuque et elle l'embrassa. Sa langue chercha la sienne et une chaleur commença à se répandre dans son bas-ventre.
Lorsqu'il s'écarta, il ajouta :
– Je crois que si tu devais mourir, dit-il, je m'arrangerais pour baiser ton cadavre une dernière fois.
– Oh ? Dit-elle sa main toujours dans son cou. Kisaki a eu de la chance dans ce cas, il avait toujours son pantalon quand les secours sont arrivés.
Shuji la regarda un instant en silence. Puis il se pencha, passa son bras sous ses cuisses et la fit basculer sur son épaule, comme un sac, lui arrachant un cri.
– Shuji !
Kyôko éclata de rire. Elle se débattit tandis qu'il se dirigeait vers la chambre.
– Shuji ! Repose-moi !
– Non. Ça mérite une punition.
Il la jeta sur le lit et s'étendit au-dessus d'elle.
Le souffle coupé, Kyôko éclata de rire sans parvenir à s'arrêter.
– Tu es contente de toi, hein ? Lui dit-il quand elle fut calmée.
Il détacha les boutons de son tailleur et commença à défaire ceux de son chemisier.
– Tu tiens beaucoup à celle-là ? Demanda-t-il en glissant le doigt sous l'ourlet.
Kyôko baissa les yeux et secoua la tête.
– Pas plus que ça, dit-elle, pourquoi ?
Il déchira le tissu, arrachant tous les boutons qui roulèrent dans la pièce en cliquetant. Puis il se pencha et mordit sa poitrine, juste au-dessus de la couture de son soutien-gorge.
Kyôko poussa un cri.
– Tu m'as mordu, espèce d'animal ! Dit-elle en baissant les yeux vers la trace de ses dents.
– Ça t'apprendra.
Il revint jouer avec ses lèvres alors que sa main se frayait un chemin sous sa jupe et écarta le tissu de son string.
Il se mit à caresser son intimité en prenant bien soin de ne faire que l'effleurer et Kyôko réagit aussitôt. Elle écarta les jambes et se pressa contre lui, le genou relevé contre sa hanche.
Shuji se redressa pour la regarder tout en continuant ses caresses.
– Tu sais comme tu es belle quand tu prends du plaisir ? Dit-il.
Kyôko ne répondit pas. Elle se contenta de plonger son regard dans le sien, les yeux brillants et la respiration rapide. Shuji reprit.
– Je t'ai déjà dit à quel point j'ai aimé te voir te faire baiser par Sanzu ? dit-il.
Elle rit.
– Au moins un millier de fois ces derniers jours, dit-elle.
Elle avait du mal à rassembler ses esprits, les doigts de Shuji l'amenaient au bord du plaisir, sans jamais le lui donner tout à fait.
– Et si on prenait un bain ? Demanda-t-il.
Elle hocha la tête.
– Ça nous rappellera le onsen.
À ce souvenir, elle vit s'allumer une lueur avide dans son regard.
Ils commencèrent par se laver mutuellement, debout dans l'espace de la salle de bain réservé aux ablutions.
Leurs corps couverts de mousse glissaient l'un contre l'autre et Kyôko savoura la chaleur de son membre pressé contre son ventre.
Elle le rinça et lui dit :
– J'ai envie de m'occuper de toi.
– Oh ?
Shuji s'adossa contre le mur et il la regarda descendre jusqu'à son bas-ventre.
À genoux devant lui, elle lécha son gland à petits coups de langue sans le quitter des yeux et il commença à avoir du mal à respirer.
Elle le prit en bouche et son membre parut prendre vie entre ses lèvres.
Sa langue connaissait chacun de ses points sensibles et Kyôko s'amusa à lui faire perdre ses moyens, ses yeux toujours plongés dans les siens.
– Putain Kyô... gémit-il. Tu le fais tellement bien...
Il jouit dans sa bouche, n'y tenant plus, et quand elle eut avalé, Kyôko se releva.
– C'est parce que je te connais par cœur, dit-elle.
Ils rejoignirent la baignoire qui s'était remplie pendant leurs premiers ébats.
Plus qu'une baignoire, la forme rappelait davantage celle d'un jacuzzi, plus large au centre. Elle était encastrée dans le sol et offrait une vue plongeant sur la ville.
– Tu crois qu'on a des spectateurs ce soir ? Lui demanda-t-il.
Kyôko jeta un œil par la fenêtre. Même si le verre réfléchissant assurait leur intimité, la lumière de la salle de bain découpait leurs silhouettes, offrant un spectacle à tous ceux qui auraient regardé dans leur direction.
– Va savoir, répondit-elle.
Shuji s'installa dans la baignoire et il étendit les bras sur le rebord en la regardant. Kyôko le rejoignit, elle se plaça à cheval sur lui et commença à l'embrasser, son entrejambe effleurant son membre qui avait recommencé à durcir. Il la laissa faire, sans bouger.
Quand elle passa la main entre ses cuisses pour le prendre en main, la respiration de Shuji se précipita de nouveau.
Elle l'amena près de l'entrée de son intimité et se pénétra d'un coup de reins.
Elle pressa son bassin contre lui, jusqu'à le sentir la remplir complètement. Puis, les bras posés sur ses épaules, elle commença ses va-et-vient, ses yeux dans les siens.
L'eau avait supprimé la lubrification de son corps et elle le sentait avec chaque parcelle de son intérieur.
Le spectacle semblait plaire à Shuji qui ne détachait pas le regard de son visage.
Sans le quitter des yeux, Kyôko commença à accélérer la cadence et des gémissements s'échappèrent de ses lèvres. Tout son être paraissait se résumer à cette partie de son corps qu'il labourait sans faire pourtant le moindre geste et Kyôko sentit son excitation enfler à la pensée qu'il la regardait prendre son plaisir.
Shuji parut lire dans ses pensées.
– Je veux te voir jouir Kyô, dit-il.
Kyôko ne pouvait plus parler. Ses coups de reins s'étaient faits plus brutaux et elle renversa la tête pour savourer le contact de son membre qui provoquaient des décharges électriques dans son ventre.
Shuji ne bougea pas et l'orgasme qui éclata dans son corps la fit crier sans pour autant ralentir.
– Putain, t'es belle quand tu jouis, dit-il en éjaculant dans un grognement.
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