13 - Nakaba Yo

Il fallut encore une semaine à Kyôko pour avoir en main toutes les cartes qu'elle voulait. Pendant ce temps, Shuji se retrouvait confiné à l'intérieur de l'appartement. Elle sentait bien que cette réclusion forcée lui pesait, mais il s'efforçait de ne rien laisser paraître.

Allongé torse nu sur le lit, il la regardait travailler seulement vêtue d'un de ses t-shirts.

– La vue te plaît ? Lui demanda-t-elle sans se retourner.

– T'as encore trop de fringues sur le dos à mon goût, répliqua-t-il.

Elle rit, posa ses lunettes et fit pivoter la chaise de bureau.

– Vraiment ?

Elle passa un doigt le long de son cou, jusqu'à l'échancrure du t-shirt en se mordant la lèvre.

– Je suis en train de me dire que tu mérites une récompense, dit-elle. Tu as été tellement sage cette semaine.

– Oh ?

Elle écarta les jambes, et se passa les mains sur l'intérieur des cuisses.

– Ça te dirait qu'on aille prendre une douche ? Proposa-t-elle.

Il se leva sans attendre.

– Ça nous rappellera l'auberge, dit-il.

À ce souvenir, Kyôko sentit son sang s'échauffer. Elle se leva à son tour, le rejoignit et elle se pendit à son cou. Ses lèvres allèrent chercher les siennes et leurs langues se mêlèrent.

– Je te promets, dit-elle en s'écartant, qu'à nous deux, nous allons nous emparer de ce monde. Cet appartement minable, ça n'est que le début.

– Je suis tout à toi Kyô...




L'eau chaude ruisselait sur leurs deux corps enlacés. Les doigts dans ses cheveux, Kyôko l'attirait contre elle, son érection pressée contre son ventre.

– Tourne-toi, dit Shuji d'une voix rauque quand ils se séparèrent.

Elle obéit et il rassembla ses mains au-dessus de sa tête. Ses lèvres allèrent picorer son cou, elles descendirent le long de son dos et Kyôko ferma les yeux pour savourer ce contact démultiplié par les gouttes d'eau qui frappaient son corps.

– Tu m'as lavé la dernière fois, lui rappela-t-il. Il faut que je te rende la pareille.

Il lâcha ses poignets mais avant de s'éloigner, il appuya les mains de Kyôko contre le carrelage de la douche.

– Garde les mains en l'air, dit-il.

Il revint avec le gel douche et il commença à la savonner. Ses mains expertes glissèrent sur chaque centimètre de sa peau et, le souffle court, Kyôko eut de plus en plus de mal à rester immobile. Quand il pressa ses seins dans ses mains et joua avec ses tétons du bout des doigts, elle se sentit parcourue de langues de feu. Son membre se logea entre ses fesses et elle recula pour se plaquer à lui. 

Il rit et il la repoussa contre le mur.

– Non, dit-il, pas encore. J'en ai pas fini avec toi.

Du bout du pied, il lui écarta les jambes et ses mains allèrent caresser son intimité avec une lenteur délicieuse. 

Kyôko gémit.

– Shuji...

Le savon piquait un peu, mais le contact de ses doigts le lui faisait oublier. Il effleura chaque repli entre ses cuisses avant de faire rouler son clitoris entre ses doigts. Kyôko sentit ses jambes se mettre à trembler et elle ferma les yeux pour tâcher de se contrôler. Lorsque l'eau de la douche eut fini de la rincer, Shuji saisit son bassin et il l'attira vers lui.

– Garde les mains au mur Kyô, répéta-t-il.

Les poings pressés contre le carrelage, Kyôko se mordit les lèvres pour éviter de se faire emporter par la vague de plaisir qu'elle sentait monter en elle. Elle haletait à présent. 

Shuji amena son membre entre ses cuisses et il se mit à suivre le bord de sa fente avec son gland.

– Shuji ! Cria-t-elle. Je t'en prie !

– Chut... dit-il.

Kyôko pouvait entendre le rire dans sa voix. Ses doigts caressèrent le tatouage de son dos.

– C'est moi ton bourreau Kyô, dit-il.

(NDA : Shuji fait allusion à son tatouage, 処刑, shokei, signifie exécution, et 処刑人, shokei Hito, signifie bourreau)

Elle ne l'entendait plus. La respiration pantelante, elle menaçait de s'écrouler à tout instant. Shuji saisit alors fermement ses hanches et il s'enfonça en elle d'une poussée. Kyôko lâcha un cri qui se termina en gémissement.

– T'aimes ça hein ? Dit-il.

Il imprima à ses reins un rythme soutenu et Kyôko lutta pour garder l'équilibre.

– Oui... Shuji... Oui... Oui !

Les doigts de Shuji retournèrent agacer le bouton de son clitoris et Kyôko flancha. Ses jambes se dérobèrent sous elle et Shuji la retint par la taille. 

Il n'interrompit pas ses coups de boutoir. Kyôko était à sa merci, comme une poupée de chiffon parcourue de décharges électriques de plaisir. 

Lorsqu'elle cria, il éjacula dans un grognement de jouissance.




La soirée était à peine entamée et les rues étaient pleines de monde. Kyôko descendit du taxi, Shuji sur les talons, sa capuche rabattue sur son visage. Tous les deux levèrent les yeux en même temps sur le luxueux building qui se dressait en bordure du quartier de Nihonbashi. La Nihonbashi Mitsui Tower. 

(NDA : Au passage, merci à Bonten__  pour son inspiration sur le lieu, allez voir ce qu'elle fait, ses histoires sont juste magiques !)

Kyôko se retourna et paya le chauffeur qui démarra et disparut dans la circulation.

– Tu es prêt ? Demanda-t-elle à Shuji.

Elle serra brièvement ses doigts.

– Ouais, dit-il. Je suis derrière toi Kyô.

Ils gagnèrent l'entrée et se dirigèrent vers les ascenseurs, dans le fond du hall de réception. L'endroit respirait le luxe et Kyôko avait fait en sorte qu'ils soient habillés de façon à ne pas attirer l'attention.

– Ils ne se refusent rien, dit Shuji une fois qu'ils furent seuls dans la cabine de l'ascenseur.

Kyôko appuya sur le bouton du trente-sixième étage.

– Ça reste en plus un des endroits les plus sûrs de Tokyo, dit-elle. La tour a même son propre accès aux souterrains du métro.

La cabine se mit en branle.

– Au fait, dit Shuji, je voulais te demander, pourquoi Nakaba Yo ?

Kyôko le regarda. Elle prit sa main et la retourna, paume vers elle. Elle traça le premier kanji de son nom à lui 半 , puis le premier de son nom à elle 四.

– Nakaba Yo, dit-elle.

(NDA : Le han de Hanma, 半, peut se lire han ou nakaba. De la même façon, le shi de Shinomiya, 四, peut se lire shi ou yo)

Shuji sourit, les yeux sur sa paume.

– Tu prépares ça depuis des années, pas vrai ?

– Depuis l'instant où je t'ai rencontré, répondit-elle.

Le ding ! de l'ascenseur retentit, les avertissant qu'ils étaient arrivés, et les portes s'ouvrirent sur la réception du Mandarin Oriental Tokyo Hotel, située au dernier étage de la tour.

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