Chapitre 22

Chapitre 22

- Où est-elle ? hurla Marie-Marcelline. Ce n'est pas possible ! Ce couvent est un véritable gruyère !

La petite mère supérieure avait trouvé la cellule d'Hippolyte vide : ses liens avaient patiemment été tranchés par une petite lame qu'elle avait dû dissimuler sur elle. Personne n'avait songé à la fouiller...Chose plus étonnante, un des pièges à loup que Marie-Marcelline avait disposés sous la fenêtre, cachés, avait servi : il était tâché de sang. Mais Hippolyte, encore une fois sous-estimée, avait apparemment réussi à l'écarter à main nue. Ernesto inspectait le piège, bouche bée.

- Elle est drôlement forte !

- C'est vous qui êtes stupides !

Marie-Marcelline crachait pratiquement de la fumée par les narines. Elle apostrophait tous ceux qui passaient dans son champ de vision.

- Qu'est-ce que vous attendez ? Il faut la chercher ! Grâce à moi, et uniquement à moi, elle est blessée. Elle doit encore être sur l'îlot. Agitez-vous !

Le docteur P était étrangement excité. Cette fille semblait extraordinaire ! S'enfuir ainsi, se débarrasser d'un horrible piège à loup, sous le nez de la terrifiante Marie-Marcelline ! De plus, il avait une intuition : Hippolyte n'était plus sur l'îlot. Il se tourna vers la mer, et au loin la rive et les constructions de Fort-de-France, à gauche, et de l'aéroport Aimé Césaire en face. Alors que tout le monde, y compris Ernesto et Kate, était parti sillonner le couvent et les gros rochers alentours, le docteur P s'agenouilla par terre et chercha des traces de sang. Il n'en trouva qu'une seule, à mi-chemin entre le piège et la mer.

- Je le savais ! Elle est partie à la nage ! J'espère qu'elle ne s'est pas noyée...

Il plissa les yeux et inspecta l'horizon : aucun cadavre ne flottait sur l'eau. Rassuré, le docteur P alla jusqu'au petit embarcadère et demanda du ton le plus autoritaire possible à l'homme qui était là :

- Je voudrais une barque pour aller là-bas !

Il indiqua la rive avec le doigt. L'homme fronça les sourcils.

- Tout seul ? grommela-t-il.

- Oui. Je suis assez grand ! répondit fièrement le docteur P.

Non sans un grognement sceptique, l'homme lui prêta une barque et deux rames. Le docteur P partit tant bien que mal en direction du rivage. Il songeait encore à Hippolyte. Oui, cette fille lui plaisait. Oh non, pas comme ça ! Il était trop vieux. Plutôt comme une enfant, un membre de sa famille. Pour être aussi forte, elle devait venir d'un pays rude et sauvage, avec des montagnes pointues.

Le docteur P rama longtemps, et il regretta amèrement de ne pas avoir pris un bateau à moteur. Épuisé, il abandonna ses rames dès que sa barque toucha terre. Il venait d'aborder sur...il regarda sa carte. L'ilet Ramier. Un tout petit bout de terre recouvert de végétation, au sommet duquel on discernait un édifice en ruines.

- Bon, j'aurais dû aller jusqu'à Fort-de-France...fit le docteur P à haute voix. Mais je suis trop fatigué.

Il s'assit dans le sable et soudain, quelques mètres plus loin, il vit une silhouette familière. Toute son énergie retrouvée, le docteur P se releva et rejoignit Hippolyte. Juchée sur un rocher, les dents serrées, elle fixait sa cheville lacérée et ruisselante de sang. Quand elle aperçut le docteur P, Hippolyte sortit de son short un petit couteau et cria :

- N'approchez pas !

- Ne craignez rien, je suis gentil, la rassura-t-il. Vous avez nagé jusqu'ici avec votre cheville blessée ! C'est extraordinaire ! Cela doit faire si mal.

Il détacha sa cravate rose et entreprit d'éponger le sang qui coulait. Hippolyte fronça les sourcils, tendue, mais se laissa faire. Décidemment, ce petit personnage était vraiment bizarre.

- J'ai l'impression de vous connaître, vraiment. Vous ne seriez pas la fille de mon petit-cousin Dumitru ? Ah, non. Il est mort pendant la dictature.

- La dictature ? répéta Hippolyte.

- Oui, vous savez...en Roumanie. Oh, c'était une sombre époque. Un jour, la Securitate a enlevé mon fils, mais je l'ai retrouvé maintenant, donc tout va bien !

La jeune femme le regarda puis se mit à chanter une chanson.

- Éveille-toi, Roumain, du sommeil de la mort, dans lequel t'ont plongé les barbares tyrans.

- Maintenant ou jamais construis-toi un autre destin, devant lequel se prosterneront aussi tes cruels ennemis, termina le docteur P. L'hymne roumain ! Vous êtes roumaine !

- Oui, répondit Hippolyte en adoptant leur langue. Je suis née à Timişoara.

- Moi aussi ! explosa le docteur P, fou de joie.

Et sans prévenir, il serra Hippolyte contre lui, puis la relâcha en applaudissant.

- C'est pour cela que je pensais vous connaître ! Votre accent ! L'accent de chez moi !

Il se rassit à côté d'elle en souriant.

- Vous habitez toujours là-bas ? demanda Hippolyte.

- Oh, non, je vis à San Gennaro maintenant. C'est en Italie. Et vous ?

Elle ne se laissa pas piéger aussi facilement :

- Je vis là où ma mission me conduit.

- Où étiez-vous avant d'arriver ici ?

- En Asie, répondit-elle évasivement. Et vous ? Pourquoi vouloir rencontrer ma chef ?

- C'est drôlement compliqué...nous étions sur la plage, et puis ces hommes, les Golems, sont arrivés. Ils voulaient qu'on réunisse les cinq armées...je n'ai pas très bien compris. Mais je sais qu'Astrid, Edna et Irina sont coincées avec eux, et bon, Lars est très, très amoureux d'Astrid, mais ce McRaven a l'air vraiment méchant et...

- Laissez tomber, je n'ai pas saisi un mot de ce que vous venez de dire.

Le docteur P se gratta la tête, embêté.

- Ce n'est en effet pas très clair...Kate vous expliquerait mieux que moi...

- La femme du proxénète.

- Ernesto n'est plus proxénète. Il est plutôt gentil.

Hippolyte ne prit même pas la peine de répondre. Elle essaya de se relever mais grimaça de douleur.

- Où comptez-vous aller ? questionna le docteur P.

- Loin d'ici, répliqua la jeune femme.

- Mais votre cheville...il faudrait aller voir un médecin.

Elle haussa les épaules, se redressa d'abord sur les genoux puis prit appui sur un rocher pour se mettre debout. Elle regarda alors le docteur P avec une expression étrange.

- Tout à l'heure, vous avez parlé de trois femmes et d'un homme méchant.

- Oui, Astrid, Edna et Irina. Ce sont des amies à moi. Et McRaven.

- Est-ce que McRaven pourrait leur faire du mal ?

Le docteur P réfléchit intensément, imaginant toutes les situations possibles.

- Irina est enceinte jusqu'aux yeux, je ne pense pas qu'il soit mauvais au point de s'en prendre à elle...j'espère du moins...Astrid est protégée par Lars, j'en suis sûre. Mais Edna...oh, Edna, il voulait « la garder ».

Il se tapota le nez d'un air inquiet.

- Ça ne sent pas bon, vous ne trouvez pas ?

- Oh, si. Pas très bon, répéta-t-elle.

Hippolyte semblait en plein dilemme. Elle lissa ses cheveux châtains.

- Je connais Philip McRaven, annonça-t-elle.

- C'est vrai ?

- Oui. Et ces femmes sont en danger. Alors...laissez-moi partir quelques temps, et je reviendrai au couvent pour vous aider.

- D'accord ! Promis ?

- Promis, sourit Hippolyte. Vous voulez bien m'amener à Fort-de-France et me déposer à l'hôpital ?

- Bien sûr. Mais maintenant qu'on se connait, vous ne voulez pas me dire votre vrai prénom ?

Elle secoua la tête, vigoureusement.

- Tant pis. Je suis sûr qu'il est magnifique, sourit le docteur P. Allez, en route !

Plus loin, le couvent et son îlot avaient été passés au peigne fin, mais aucune trace d'Hippolyte. Finalement, Ernesto avait convaincu Kate de prendre une pause-déjeuner avec lui. Ils passèrent à la cuisine et y dénichèrent une pile intacte de sandwichs au homard. Ernesto en préleva quatre sans hésiter.

- Tu es sûr que la harpie ne va pas se mettre à hurler ? soupira Kate.

- Elle hurle tout le temps. Et puis elle est trop occupée à chercher cette fille. Au fait, que t'a-t-elle dit la dernière fois ?

Il mordit généreusement dans son sandwich alors qu'il regagnait le cloître : Mama, de nouveau épuisée, dormait dans la chambre et personne ne voulait la déranger.

- Que j'étais une très vilaine femme qui avait épousé un très méchant homme.

- Tu es d'accord avec elle ?

- Non. Tu n'as pas fait que des choses biens...mais moi non plus.

Ernesto regarda sa femme avec tendresse :

- Toi, ma Katie ? Tu as fait des choses mauvaises ?

- J'ai déjà tué, j'ai fait du trafic d'armes...et j'ai enfanté une horrible brute.

- En parlant de ça...pas de nouvelle de Hugh ? Il ne cherche pas à récupérer son fils ?

- Il n'ose pas mettre les pieds en Italie, heureusement. Mais il appelle souvent Abigail pour l'incendier et lui ordonner de revenir avec Tom. Elle ne cède pas, dieu soit loué. Et puis apparemment, il a déjà trouvé une nouvelle fille à martyriser...

- Je suis désolé. Je sais que c'est dur pour toi.

- Ne t'inquiète pas. Je vais mieux grâce à mon petit Tom.

Ernesto aimait beaucoup ce bambin blond et rondouillard. Mais il était aussi très turbulent et parfois, le Cubain le trouvait insupportable. Il n'avait connu qu'un enfant : Astrid, dont il ne s'était jamais vraiment occupé, et qui avait toujours été calme et gentille. Mais Ernesto ne faisait aucune remarque, pour ne pas froisser la douce Abby ou Kate.

- Il va encore avoir grandi de plusieurs centimètres quand nous rentrerons ! poursuivit cette dernière.

Elle termina son premier sandwich et Ernesto son deuxième. L'air sentait bon les roses et l'hibiscus. Une fille passa en courant, visiblement affolée par les cris de Marie-Marcelline qui leur parvenaient depuis l'autre côté du bâtiment.

- C'est tout de même dommage que cette fille se soit enfuie, regretta Kate. Elle était notre seule chance de trouver les Amazones.

- Nous en trouverons une autre, j'en suis sûr.

- Je commence à en avoir assez de faire le tour du monde. Je voudrais rentrer à la maison.

- Moi aussi ma Katie. Mais nous n'avons pas le choix.

Ils s'assirent sur un banc à l'ombre. Un oiseau se posa près d'eux pour grignoter les dernières miettes de sandwich.

- Tu crois qu'Astrid a craqué ? demanda Ernesto.

- Je le crains. J'ai appris à connaître Lars quand il venait à la Pension pour la voir. Il avait un regard de prédateur déterminé et possessif. Le même que quand il est revenu à la Villa...il ne fera qu'une bouchée d'elle.

- Cette petite est trop faible quand il s'agit d'amour. C'est en partie à cause de Salvatore, qui l'a élevée comme une princesse...elle croit que tous les sentiments des hommes sont sincères.

- Ceux de Lars le sont. C'est un amour dévorant, mais un amour quand même.

- Et ce pauvre Daniel. Encore cocu. J'ai pitié de ce garçon.

- Moi aussi. Il est fragile. Cela se voit dans ses yeux.

Ils se turent un moment. Ernesto attira Kate contre lui pour l'embrasser.

- Tu crois que notre Tom sera un bourreau des cœurs ?

- J'espère simplement qu'il sera heureux.

- C'est certain. Il a la meilleure des grands-mères.

Kate leva les yeux au ciel et eut un sourire mutin :

- Et n'oublie pas que son grand-père d'adoption est un chevalier !

Ernesto se leva et esquissa une révérence :

- À votre service, gente dame !

                                                                                                   ***

Nanna Lombardo était née pendant la Première Guerre Mondiale, avait vécu la Seconde et connu le fascisme puis la république. Elle avait aujourd'hui cent ans. Toute sa vie, elle l'avait passée à Naples, et ses trente dernières années, à Scampia.

Salvatore, invité par Luisa à cet anniversaire fêté par tout le quartier, s'était creusé la cervelle pour trouver un cadeau. Inutile de préciser qu'il n'avait pas pu compter sur Gonzalo et Abu, aussi peu imaginatifs que des mollusques.

Finalement, il avait opté pour une bague en argent qui coûtait une petite fortune. Luisa allait sans doute lui dire que c'était too much, mais il n'avait pas d'autre idée.

Il enfila son costume le plus discret, et ordonna à Gonzalo et Abu d'éviter les tee-shirts ridicules d'équipes de football ou de marques d'alcool qu'ils arboraient la plupart du temps.

Sur la terrasse grise, égayée par des guirlandes colorées faîtes maison et des ballons, se trouvait déjà une petite vingtaine de personnes. Nanna était installée dans un fauteuil, ses petits yeux enfouis sous une multitude de plis inspectant les invités. Ils s'arrêtèrent sur un élégant homme racé, flanqué de deux gaillards au physique exotique. Ces trois-là faisaient tâche. Nanna les appela :

- Eh, vous ! Venez un peu me voir !

Salvatore, surpris, s'approcha de la centenaire.

- Qui êtes-vous ? demanda cette dernière.

- Je m'appelle Salvatore Umberto, madame. Je travaillais avec Antonio Cavaleri...

- Ah, Antonio, oui, je le connais ! Il n'est pas là ?

- Il est mort, madame Lombardo.

- Avant moi ? gloussa-t-elle. Quel dommage ! Et eux, qui sont-ils ?

Elle indiqua Abu et Gonzalo qui louchaient déjà vers le buffet où s'étalait une jolie collection de bouteilles de vin.

- Gonzalo Erizo et Abu El Kabar...ne faîtes pas attention à eux.

- En tout cas, je suis enchantée que vous soyez venue à mon anniversaire ! Vous êtes très charmant. Vous allez bien m'accorder une petite danse ?

Salvatore observa, sceptique, la petite dame rabougrie.

- Mais...bien sûr, madame Lombardo.

- Pas de ça. Appelez-moi Nanna. Et tutoyez-moi.

Salvatore hocha la tête en s'efforçant de sourire et s'éloigna. Il alla saluer plusieurs autres personnes qu'il connaissait. Luisa se matérialisa bientôt en face de lui.

- Apparemment, Nanna vous trouve charmant...

Elle jaugea Salvatore d'un œil critique et ajouta :

- Ce doit être à cause de sa cataracte. Elle vous voit mal.

- Comme c'est drôle et spirituel !

- Oh, je plaisante. Arrêtez de tout prendre au sérieux.

- Je ne vous prends jamais au sérieux, Luisa.

Elle rit à gorge déployée. Gonzalo se servait déjà un troisième grand verre de vin au buffet.

- Elle veut danser avec vous. Je vais demander à ce qu'on mette de la musique. Je suis impatiente de voir ça !

Les premiers accords de « Ti amo » d'Umberto Tozzi résonnèrent, et Salvatore leva les yeux au ciel. Mais déjà, Nanna s'était levée et trottinait vers lui.

- Alors, vous me faîtes danser ?

Des couples se formaient autour d'eux et Luisa lança à Salvatore un grand sourire hilare avant de s'approcher d'un homme au physique avenant. Salvatore soupira, prit Nanna dans les bras et commença à tourner lentement.

- Vous avez une femme ? s'enquit Nanna.

- Non...

- Vous qui êtes si beau ! Quel gâchis !

- Ah...c'est très gentil.

- Vous avez des enfants ? Moi, j'en ai eu huit !

- J'ai une fille...

Salvatore attendit patiemment la fin de la chanson en répondant laconiquement aux questions de Nanna. Il avait l'impression que Luisa l'avait invité à cet anniversaire uniquement pour pouvoir l'humilier un peu plus.

- Votre ami boit beaucoup, remarqua la centenaire en désignant Gonzalo.

- En effet...je vous laisse.

Le Sud-Américain commençait à tituber et ricanait grassement avec une demi-douzaine d'hommes aussi ivres que lui. L'un d'entre eux sortit soudain un revolver de l'arrière de son pantalon et beugla :

- Concours de tir !

- Ouais ! rugit Gonzalo en sortant son arme à son tour.

Salvatore rejoignit Abu, plus sobre, qui ne savait pas trop comment réagir.

- Abu ! Dîtes à cet idiot d'arrêter cela ! ordonna-t-il.

Mais déjà, une cible avait été installée sur le mur : une vieille affiche ornée du symbole anarchiste. Et Gonzalo, vacillant sur ses jambes écartées, fermait un œil pour mieux viser...cela ne réussit pas : il tira beaucoup trop à gauche et toucha un vieux tuyau d'arrivée d'eau. Il explosa littéralement et aspergea tout le monde dans un rayon de plusieurs mètres. Salvatore, en première ligne, se retrouva dégoulinant.

- Erizo ! s'écria-t-il, furieux. Vous êtes malade ou quoi ?

Le Sud-Américain se contenta d'exploser de rire.

- Soyez moins coincé, Umberto ! Ce n'est que de l'eau !

- Vous êtes ivre et...

Gonzalo devint vert, fit quelques pas, se raccrocha à l'épaule de Salvatore et vomit sur sa chemise et sur ses chaussures. Un silence gêné et stupéfait s'abattit sur l'assemblée. Salvatore avait rarement eu aussi honte.

- Pauvre idiot ! Voyez ce que vous avez fait !

- Je suis pas à vos ordres, je suis pas votre fichu larbin ! brailla Gonzalo en s'essuyant la bouche avec sa manche. Regardez-vous, vous faîtes pitié ! C'est normal que personne ne vous aime ici. La Luisa, elle a raison ! Vous êtes un vieux snob...

- Un mot de plus, Erizo, et...

- Et quoi ? Vas-y, frappe-moi ! Frappe-moi ! Tu veux que je te montre ?

Il leva le poing, mais Salvatore ne reçut pas le coup : Abu s'était interposé.

- Tu es complètement fou, Gonzalo ! siffla le pirate. Tu ne peux pas le frapper comme ça !

- Tu es de son côté, toi ?

Les deux hommes s'affrontèrent du regard, Gonzalo saoul et écumant de rage, Abu déterminé. Salvatore vit plusieurs personnes ricaner, et tout particulièrement Luisa. Bien sûr, qu'elle l'avait invité pour l'humilier. Elle couchait avec un type de la bande d'Ugo ! Comment avait-il pu être aussi crédule ? Il eut envie de pleurer de honte et de colère.

- Salvatore, c'est un chic type ! répliqua Abu. Tu ne peux pas lui rapprocher d'avoir de la culture et de bien s'habiller ! Et tu te rappelles pourquoi lui et nous, on est ici ? Pour sauver sa fille !

Il y eut des murmures surpris parmi les invités. Même Nanna posa une question à voix basse. Le visage de Luisa se figea.

- Sauver sa fille ? répéta-t-elle, ahurie.

Gonzalo sembla hésiter, puis haussa les épaules.

- Si tu veux lui lécher les pompes, libre à toi.

Abu se rapprocha de Salvatore, qui ruisselait d'eau et de vomi poisseux.

- Venez, Salvatore. Nous, on rentre.


Merci <3


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