Chapitre 20
Chapitre 20
Au couvent Saint-Nicolas, chacun avait trouvé une occupation. Kate surveillait Ernesto qui ne pouvait s'empêcher d'entamer une conversation avec toutes les délicieuses créatures, couleur caramel ou café, qui déambulaient à moitié nues, le docteur P s'était lancé dans une étude de plusieurs coquillages trouvés sur la plage, et Mama priait.
Elle avait cru qu'elle subirait de nouvelles migraines ou pire, d'autres visions. Mais les esprits lui avaient trouvé encore un nouveau supplice : une voix inaudible, qui soufflait dans son cerveau des mots qu'elle ne pouvait pas saisir. Les mêmes mots, sans arrêt, en écho. Mama se concentrait mais ne les comprenaient pas. Le Baron Samedi devait éprouver un très grand plaisir à la narguer.
La nuit, c'était encore pire. La voix était même dans ses rêves. Le troisième soir, elle se réveilla en sursaut : enfin, elle avait compris les premiers mots :
- Ce qui...souffla-t-elle. Mais ce qui quoi ?
Mama posa deux doigts sur ses tempes et ferma les yeux. Ce qui...ce qui...ce qui a...
Un hurlement vint ruiner sa tentative.
Ernesto s'arrêta brusquement de ronfler, Kate se redressa immédiatement, et le docteur P faillit dégringoler de son lit.
- Qu'est-ce que c'était ?
- C'est Marie-Marcelline ! s'écria le Cubain en sautant de son lit sans même utiliser l'échelle. J'y vais !
- Nous y allons tous ! rectifia Kate qui enfilait déjà une robe de chambre.
Mama et le docteur P firent de même. Au pas de course, ils traversèrent le cloître pour atteindre la chambre de la mère supérieure. Une des prostituées qui s'étaient attroupées devant la porte s'acharnait sur la poignée.
- C'est fermé de l'intérieur ! gémit-elle.
Ernesto donna un grand coup de pied : la porte craqua mais ne céda pas. Un autre hurlement se fit entendre de l'autre côté. Il frappa une nouvelle fois le bois, de toutes ses forces, et enfin la porte s'ouvrit avec fracas. Marie-Marcelline tentait de se défendre, armée d'un grand bâton, contre une femme deux fois plus grande qu'elle. Cette femme portait une étrange tenue : short très court, haut minuscule qui n'était en fait qu'un soutien-gorge noir, bottes sombres et collants gris déchirés. Ses cheveux châtain était coupés au carré et quand elle se retourna, ses yeux bleus lançaient des éclairs.
Ernesto s'élança, suivi par les prostituées les plus courageuses, et ils réussirent à plaquer la fille au sol. Même là, elle continua à se tordre pour échapper à leur emprise en écumant de rage.
- Enfin ! pesta Marie-Marcelline. J'ai cru que vous ne viendrez jamais !
- C'est elle qui tente de vous tuer ? demanda Kate.
- Oui ! Ce démon !
Elle cracha en direction de la fille qui lui retourna un regard si haineux que la petite mère supérieure eut un mouvement de recul.
- Comment est-elle entrée ? poursuivit le docteur P en inspectant la chambre.
- Par la porte, bougre d'imbécile ! Elle avait une épingle à cheveux ou je ne sais quoi pour ouvrir la serrure !
Marie-Marcelline eut un sifflement furieux :
- Et personne ne l'a arrêtée, encore une fois ! Vous n'allez pas me dire que personne ne l'a vue ? Elle arrive en volant, peut-être ?
Les prostituées s'entre-regardèrent, effarées, et aucune ne répondit. Celle qui maintenait la tête de la fille par terre cria : elle venait de la mordre. Ernesto ordonna :
- Qu'on apporte des liens pour l'attacher !
Quelques minutes, morsures et coups plus tard, la fille était soigneusement ligotée sur une chaise. Elle continuait à gronder comme un chat furieux.
- Comment t'appelles-tu ? questionna Ernesto.
Elle se contenta de le fixer. Mama remarqua qu'elle était très belle, avec des traits délicats soulignés par des pommettes hautes.
- Comment t'appelles-tu ?
- Je sais qui tu es, lâcha soudain la fille d'une voix grave.
L'entendre prononcer des mots stupéfia tout le monde.
- Tu es comme elle, continua-t-elle en indiquant Marie-Marcelline du menton. Tu es un porc, un sale maquereau, un violeur, un...
Ernesto lui assena une gifle qui fit protester Kate :
- Ce n'est pas comme ça qu'elle va parler !
- Tu as vu ce qu'elle a dit ? Elle m'a insulté !
Mama intervint, repoussa doucement Ernesto et parla d'une voix douce :
- Nous ne te voulons pas de mal. Juste ton nom.
- Hippolyte, finit par lâcher la fille.
Le docteur P eut un petit cri et débita à voix basse :
- Comme la reine des Amazones, fille d'Arès, dans la mythologie grecque !
- Ce n'est pas ton vrai nom, objecta alors Mama qui avait entendu les paroles du savant fou.
- Mon vrai nom appartient au passé. À l'époque où j'appartenais à un homme comme lui.
Elle fusilla du regard Ernesto qui voulut une nouvelle fois la frapper : Kate l'agrippa sèchement par le bras :
- Arrête ! Tes méthodes d'interrogatoire sont pitoyables. Tu es pitoyable !
Le Cubain était devenu tout rouge : mais l'air implacable de Kate le calma.
- Fais-tu partie des Amazones ? continua Mama.
Hippolyte releva la tête et se redressa du mieux qu'elle put :
- Nous sommes des femmes qui avons soufferts, beaucoup trop, à cause des hommes, et qui ferons payer au moindre proxénète, au moindre misérable qui a abusé d'une femme. Nous les noierons dans leur propre sang et nous disparaîtrons avant que le jour n'éclaire la nuit. Nous mourrons s'il le faut...
- Ça suffit ! Tu avais juste à dire oui ou non ! s'impatienta Ernesto.
- Sors, Ness, ordonna Kate. Maintenant !
Le Cubain se crispa, puis tourna les talons en entraînant Marie-Marcelline dans son sillage.
- « Combien de siècles faudra-t-il encore, avant qu'une nouvelle génération d'Amazones finisse par comprendre qu'un homme n'est vulnérable que si l'on touche à son orgueil ? » cita lentement le docteur P.
Les trois femmes présentes, Kate, Mama et Hippolyte le regardèrent.
- C'est Francis Scott Fitzgerald, sourit le savant fou. J'en ai une autre qui va vous plaire, Hippolyte : « Songez qu'un même jour leur ravira leur mère, et rendra l'espérance au fils de l'étrangère, à ce fier ennemi de vous, de votre sang, ce fils qu'une amazone a porté dans son flanc, cet Hippolyte... ». Racine.
Mama était époustouflée par sa mémoire, et Kate agacée de l'entendre citer des auteurs classiques pendant un moment aussi grave. Hippolyte, elle, cacha son trouble. Elle n'avait pas entendu cette façon de prononcer les mots depuis longtemps.
- Vous en voulez une autre ? proposa gentiment le docteur P.
- Non merci, Claudiu. Si vous alliez nous préparer un peu de thé ? suggéra Kate.
Le savant fou hocha joyeusement la tête et disparut. L'Irlandaise se tourna vers Mama :
- Je voudrais parler seule avec cette fille un moment, si ça ne te dérange pas.
- Bien sûr...
Kate resta seule face à Hippolyte. L'Amazone était à présent tout à fait calmée.
- Comment connais-tu mon mari ?
- C'est votre mari ? Et vous n'avez pas honte d'avoir épousé un homme comme lui ?
- Il...n'exerce plus son métier depuis plusieurs années.
- On n'efface pas le passé. Il a été et restera un ennemi pour nous. J'ai une liste dans ma tête que j'ai apprise par cœur. Une liste avec le nom de tous ceux qui vont mourir car ils ont profité ou profitent encore des femmes.
Ses phrases ampoulées irritaient Kate.
- Vous ne tuez pas que des hommes, remarqua-t-elle. Vous défendez les femmes mais vous en assassinez certaines...puisque vous vous attaquez à Marie-Marcelline.
- Ce n'est pas une femme, mais un monstre.
- Peu importe. Nous voulons te demander ton aide.
- Mon aide ?
- Mes amis et moi voulons rencontrer ton...ou ta chef.
- Pourquoi ?
- Pour lui parler.
Les deux femmes s'affrontèrent du regard. Kate savait d'ordinaire obtenir tout ce qu'elle voulait. Elle crut avoir réussi à convaincre Hippolyte, mais l'Amazone cracha :
- Jamais je ne conduirais à ma chef un proxénète comme Ernesto Mensueda, le plus vicieux des monstres, car il était gentil avec les filles qu'il vendait comme de la marchandise, pour les convaincre qu'elles avaient de la chance d'être avec lui. Il manipulait les sentiments. Marie-Marcelline, elle, a au moins la décence et l'honnêteté d'être odieuse.
Kate en resta stupéfaite. Pire, un doute s'insinua dans son esprit : elle avait toujours cru qu'Ernesto était aimable avec ses employées parce que c'était sa nature. Mais si Hippolyte avait raison, s'il se comportait ainsi pour gagner leur confiance et mieux les contrôler ?
- Et vous, comment vous appelez-vous ? demanda l'Amazone.
- Katherine, répondit-elle machinalement.
- Tu n'es pas une femme bien, Katherine. Tu as épousé un monstre.
Kate frémit mais se contint.
- Et les deux autres, qui sont-ils ? poursuivit Hippolyte. La femme noire et le petit à lunettes ?
- Grace LaFonte...
- Oh, je la connais. C'est un modèle pour nous. Forte et indépendante.
- Et Claudiu Popa.
- Popa, répéta l'Amazone comme si elle avait déjà entendu ce nom. Popa, oui...
- Quoi ?
- Rien. Rien du tout. Est-ce que je vais rester attachée ici ?
- Oui, sûrement. Mais vous aurez à manger et à boire.
- Qu'allez-vous faire de moi ?
- Je n'en sais rien. Mais il faudra bien que tu parles, Hippolyte. Nous ne te relâcherons pas tant que tu ne nous auras pas menés à ta chef.
- Alors, vous et moi, nous allons attendre longtemps.
***
L'ennui rongeait profondément Astrid, et encore plus depuis que sa cheville devait rester immobile. Elle n'avait plus la force de répliquer aux idioties de McRaven. La fois où il la fit tomber en la traitant d'éclopée, elle se contenta de soupirer.
Lars, qui avait assisté à la scène, commençait à s'inquiéter. Il suivit un soir la jeune femme alors qu'elle rentrait dans sa chambre en sautillant comme un oiseau sur une patte.
- Ça va ? demanda-t-il.
- Oui, lâcha-t-elle. C'est bon.
Astrid tourna mécaniquement la tête vers la fenêtre. Il faut qu'elle sorte un peu, réalisa Lars.
- Demain, je t'emmène au cinéma.
Il avait dit cela sans réfléchir. Il se sentit un peu stupide, comme un adolescent qui invite sa première copine. Mais contre toute attente, Astrid eut un sourire ravi :
- C'est vrai ? Je peux choisir le film ?
- Bien sûr.
- Je n'ai pas Internet mais...tu pourrais trouver le programme du Space Cinema ?
- D'accord.
Il revint quelques minutes plus tard avec son propre téléphone portable sur lequel il avait affiché le site du Space Cinema Napoli. Astrid fit défiler les films, concentrée. Elle sembla hésiter puis proposa presque timidement :
- Il y a le dernier film de Dan Brown, avec Tom Hanks. Ça te dit ?
- Oui, répondit Lars qui s'en fichait pas mal. Si toi ça te plait...
Astrid lui rendit son téléphone et fronça les sourcils en le regardant intensément.
- Mais pourquoi ?
- Pourquoi quoi ?
- Pourquoi tu as décidé de m'emmener au cinéma ?
- Pour te faire plaisir.
Elle se leva spontanément et l'enlaça.
- Merci beaucoup.
Pour ça, j'aurais même accepté d'aller voir un dessin-animé en serbe.
Le lendemain, Astrid avait enfilé une robe pour l'occasion. Elle sortit toute pimpante de sa chambre et prit sans hésiter la main de Lars pour l'aider à descendre les escaliers.
- Où allez-vous ?
La tête d'Irina venait d'apparaître derrière la porte de sa chambre.
- Au cinéma, répondit Astrid.
- Oh, génial ! Je peux venir avec vous ? Ce sera en italien ? Super, ça va m'aider à progresser ! Attendez-moi cinq minutes !
Lars en resta bouche bée. Il était hors de question qu'elle vienne avec eux ! C'était une sortie...en amoureux, compléta-t-il, amer. Astrid se tourna vers lui, les joues rouges.
- Irina a besoin de sortir elle-aussi... Avec son gros ventre, elle ne peut rien faire, alors elle s'ennuie encore plus que moi...ça ne te dérange pas ?
- Non, mentit-il. Même si j'aurais préféré...
Il ne finit pas : Irina apparut, rayonnante. Elle prit l'autre bras d'Astrid en parlant à toute vitesse, demandant quel film, quels acteurs, quelle histoire...Lars avait envie de pleurer de rage.
- Alors Wolfgang, on ne s'embête pas ! railla McRaven en les voyant passer. La brune et maintenant la blonde !
- Ça pue le vieux cochon jaloux par ici ! répliqua Astrid en reniflant ostensiblement.
- Profites-en bien, sale gamine, ce ne sera pas tous les jours comme ça !
Dans la voiture, Astrid et Irina discutaient à bâtons rompus tandis que Lars se lamentait intérieurement. Il en venait à haïr cette Russe et même son innocent bébé.
Ils s'installèrent dans les fauteuils confortables, Astrid au milieu, Lars à sa gauche et Irina à sa droite. Le film débuta et dans l'obscurité, Lars s'empara de la main d'Astrid pour caresser ses doigts un par un. Il ne comprenait absolument rien, avec cet italien rapide que débitaient les acteurs et l'intrigue complexe pleine de complots et de messages cryptés. Il admira simplement les décors et quand Tom Hanks débarqua à Florence, il sourit en se souvenant du séjour qu'il y avait passé avec Astrid. Cette dernière semblait en revanche fascinée. Lars admira son délicat profil éclairé par le grand écran, les expressions de son visage, ses yeux concentrés, ses sourcils froncés, sa lèvre serrée durant les courses poursuites. Elle ne réagit même pas quand il lui embrassa la main. Irina, elle, dormit durant la moitié du film.
- C'était génial ! s'enthousiasma Astrid en sortant. Je vais acheter le livre et...
- Moi, je vais faire pipi ! annonça Irina.
Lars regarda la Russe s'éloigner puis, vérifiant que personne ne pouvait les voir, il attira Astrid à lui.
- Je n'ai strictement rien compris à ce film, souffla-t-il en souriant. Mais j'étais heureux d'être avec toi.
- Désolée pour Irina. Je sais que...
Il la fit taire d'un long baiser passionné. Il la serra de toutes ses forces, agrippa ses cheveux, ses épaules, ses hanches. Astrid ne lui résistait pas, et avec un soupir de bonheur, elle passa ses bras autour de son cou. Une vieille dame passa près d'eux et eut une toux gênée : ils se séparèrent à regret.
- Je t'aime, murmura Lars.
Astrid n'avait jamais vu ses yeux bleus glacés la fixer ainsi. Elle y lut toutes sortes de choses, des choses qui firent naître des papillons dans sa poitrine, son ventre et sa tête.
- Me voilà ! s'écria Irina qui fit imploser ce moment de passion. On peut rentrer !
Lars réussit à glisser encore à Astrid, plus troublée que jamais :
- Rejoins-moi ce soir, je t'en prie, je t'en prie...
Elle ne parvint pas à lui répondre et baissa lâchement les yeux, avant de s'empresser d'aller aider Irina à passer sa ceinture de sécurité sur son ventre rond. En rentrant, McRaven les attendait de pied ferme.
- Qu'est-ce que vous avez fichu ?
- Le film est long, répliqua sèchement Astrid.
Irina remonta dans sa chambre en chantonnant, et Lars alla se préparer un café. Son regard cherchait sans arrêt celui d'Astrid, mais la jeune femme venait de remarquer Edna, qui tentait de se faire discrète dans un coin : sa joue droite était tuméfiée.
- Qu'est-ce que tu as à la joue ?
- Mais rien, répliqua doucement l'Américaine. Je me suis cognée. Ne t'en fais pas.
Mais Astrid se tourna lentement vers McRaven, qui affichait un sourire satisfait.
- C'est vous ! Vous l'avez frappée !
Elle fit alors quelque chose de totalement inattendu : emportée par la colère, elle saisit une poêle à frire qui traînait sur le comptoir de la cuisine et l'envoya dans la figure de McRaven. Il vacilla, elle lui assena un autre coup dans le ventre.
- Arrête, Astrid !
Mais rendue folle par la colère, elle continua à frapper McRaven. Lars voulut lui saisir le bras et elle le repoussa. Edna intervint à son tour, mais McRaven réussit enfin à empoigner Astrid par les cheveux et lui envoya son poing dans le nez. La jeune femme retomba sur les fesses : l'Américain écrasa alors sans pitié sa cheville foulée. Titan apparut et empêcha Edna et Lars de se rapprocher.
- Sale petite pute ! rugit McRaven, le visage ruisselant de sang, tu vas payer ça !
Astrid, malgré la douleur, le toisa sans peur. Lars se débattait furieusement pour échapper à Titan. McRaven assena un grand coup de pied à Astrid qui se recroquevilla. Enfin, il lui tordit le bras dans le dos jusqu'à ce qu'elle crie. Lars vit rouge et se libéra de Titan.
- McRaven, lâchez-la tout de suite !
L'interpellé se contenta de tordre un peu plus l'articulation du coude d'Astrid.
- Bougez pas, Wolfgang. Si je pousse encore, je lui casse le bras. Vous voulez voir ?
- Si vous faîtes ça, McRaven, je jure que je vous tue.
- Tuez-moi, Wolfgang, tuez-moi. Vous savez très bien sur qui ça retombera.
Astrid ne criait plus. Elle ne bougeait plus non plus.
- Laissez-la tranquille, continua Lars. Et je ferai ce que vous voulez.
Plusieurs expressions passèrent sur le visage répugnant de McRaven, et finalement, il eut un horrible sourire difforme.
- Vous faîtes déjà tout ce que je veux, Wolfgang. Oui, vous faîtes déjà tout ce qu'il faut.
Il relâcha Astrid, non sans lui envoyer un dernier coup de pied. Elle ne réagit pas. Quand Lars la retourna précautionneusement, ses yeux étaient clos : Edna poussa un gémissement de frayeur.
- Elle respire, assura calmement Lars. Je la monte dans sa chambre.
Il souleva Astrid et se dirigea le plus doucement possible vers les escaliers. Il avait déjà assez montré à McRaven à quel point il avait eu peur. Lars déposa délicatement Astrid sur son lit, essuya son nez ensanglanté avec des gestes tendres et vérifia que sa cheville n'était pas cassée. Puis il s'allongea à côté d'elle et lui caressa les cheveux.
- Réveille-toi, ma chérie.
Comme si elle l'avait entendu, elle ouvrit ses yeux immenses, grands comme les dessins japonais. Elle battit plusieurs fois des paupières.
- Coucou, murmura-t-elle.
- Comment tu te sens ?
- Comme quelqu'un qui s'est servi d'une poêle à frire.
Lars ne put retenir un rire nerveux. Elle arrivait à être drôle dans des moments surprenants.
- Tu as envie de quelque chose ?
- Oui. Toi.
Merci <3
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