Chapitre 15

Chapitre 15

Leïla arpenta les tunnels sombres et lugubres, guidée par Winston et ses yeux jaunes. Puis le félin estima qu'ils étaient arrivés et revint se frotter aux jambes de l'Égyptienne, qui le souleva dans ses bras avec un soupir résigné.

- Tu vas devenir gras à vouloir sans arrêt te faire porter...

Elle dut parcourir encore quelques mètres pour déboucher dans la grande salle, étonnamment vide. La jeune femme voulut poser Winston mais dès que ses coussinets entrèrent en contact avec le sol, il poussa un miaulement déchirant et s'agrippa au bas de son pantalon avec ses griffes.

- En fait, tu n'es pas un vrai chat. Tu te comportes comme un chien...

Un hurlement retentit et la fit sursauter si brusquement qu'elle faillit tomber à la renverse :

- Winston !

Benedict de Castelbury arriva avec toute la vitesse que pouvaient lui donner ses longues jambes et sa silhouette dégingandée. Avec son chapeau de travers, Leïla crut voir arriver un phasme déguisé en Chapelier fou.

- Mon bébé !

Benedict se précipita vers son chat noir qui retrouva son comportement typique de félin arrogant, en tentant de s'échapper. Mais le milliardaire l'avait attrapé et pleurait à chaudes larmes, le visage dans sa fourrure.

Tallulah apparut derrière lui, puis Theodore, John...et Björn. Leïla les ignora tous.

- Tu es revenu mon Winston ! Que faisiez-vous avec lui ? demanda Benedict en se tournant vers elle.

Leïla rencontra brièvement le regard de Björn, puis se détourna.

- Je...j'étais partie à sa recherche.

- Vous...le cherchiez ? Oh, mon dieu ! Et vous l'avez trouvé !

Benedict lâcha Winston qui s'éloigna en feulant, et se jeta pratiquement dans les bras de Leïla.

- Oh, merci, merci, merci mille fois ! Dieu sait ce qui aurait pu lui arriver...vous êtes sa sauveuse, vous êtes un ange !

- Euh...

- Vous vous êtes aventurée dans le dangereux monde d'en-haut pour le retrouver ! Oh, vous pouvez me demander ce que vous voulez !

Leïla vit John lui faire des signes excités. Theodore serrait les poings et Björn lissa ses cheveux d'un geste nerveux. La jeune femme repoussa timidement Benedict :

- Vous savez...pourquoi nous sommes ici. Alors...vous savez ce que je veux.

Le milliardaire se retourna vers les quelques hommes présents.

- Mes Life Guards...oui vous étiez venus pour ça...bon.

Il hésita encore puis regarda Winston qui se léchait une patte avec coquetterie.

- Toi, mon chou, qu'est-ce que tu en dis ? Devons-nous prêter les gardes du corps de papa à ces gens ?

Le chat ondula jusqu'à Leïla et s'assit devant elle comme un gardien.

- C'est décidé. Je reviens.

Benedict disparut à grandes enjambées, suivi par Tallulah qui affichait une mine sombre depuis que Leïla était revenue. John s'approcha de cette dernière et lui tapa dans la main :

- Eh, franchement, tu es un génie ! T'enfuir avec le chat pour affoler ce dingue, puis revenir en disant que tu étais allée le chercher ! You're a fucking genious !

Björn avança timidement jusqu'à elle et voulut lui prendre la main. Elle s'écarta discrètement mais fermement.

- J'ai eu peur, murmura le Suédois en cherchant son regard.

- Vraiment ? Elle n'était pas avec toi ?

- Mon ange...

Benedict revint, portant un casque doré orné d'un grand plumet blanc, qui retombait sur les côtés comme deux rideaux.

- C'est un casque ayant appartenu à un véritable Life Guards d'Angleterre.

Il s'approcha et le posa sur la tête de Leïla qui se sentit ridicule.

- Je vous le prête, fit Benedict en insistant sur le dernier mot.

- Euh...merci. Mais je vous le rends, vous le portez mieux que moi...et vous restez leur chef.

Le milliardaire se coiffa du casque avec panache.

- Alors...serrons-nous la main pour sceller cette alliance !

Benedict secoua vigoureusement les doigts de Leïla, puis de Theodore, John et Björn.

Ils avaient réussi, d'une façon assez singulière, à recruter les Life Guards de Castelbury. Dans la soirée, ils quittèrent les souterrains, avec une adresse pour contacter personnellement le milliardaire et Tallulah, qui masqua sa déception de voir partir Björn derrière un sourire triste. Ce dernier se contenta de lui serrer la main. Winston, lui, se posta devant Leïla comme s'il avait tout compris.

- Tu m'as bien aidée, murmura la jeune femme en s'agenouillant devant lui. Merci.

Le chat se frotta une dernière fois contre ses jambes, puis repartit se fondre dans les ténèbres.

- Nous pouvons quand même discuter, dis ? souffla Björn quand ils émergèrent à la surface, dans le parc.

John et Theodore partirent en avant, et Leïla les laissa les distancer.

- Je n'ai pas envie de parler avec toi.

- Leïla...il ne s'est rien passé.

- Comment oses-tu dire ça ? Elle était accrochée à toi et t'embrassait avec sa bouche de p...

- Ne parle pas comme ça. Cela ne te ressemble pas.

- Et toi, ça ne te ressemble pas de mentir en niant stupidement.

- Je n'aime pas cette fille ! Elle m'a sauté dessus, par surprise, et jamais je n'ai voulu l'embrasser. Tu as bien vu que j'étais...surpris, non ?

- J'ai vu que tu étais un porc, lâcha Leïla, furieuse.

- Tu es injuste. Tu comptes passer ta vie à ne pas pardonner ? Tu finiras seule.

- La solitude ne me dérange pas.

- Ah, vraiment ? Tu ne te souviens pas de notre conversation ? Je croyais que tu voulais faire sortir cette petite bête...

- Et moi je croyais que tu ne te comporterais plus comme un gamin !

Les yeux de Björn s'obscurcirent. Il croisa les bras et se tut.

- Alors tu ne dis plus rien ? siffla Leïla.

- Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Que je te supplie ? Je le ferais si cela pouvait servir à quelque chose, mais à l'évidence, tu n'es pas encore prête à te servir convenablement de ton cœur !

Cette phrase vint heurter la poitrine de la jeune femme et lui serra la gorge. Il ne s'est même pas excusé et il me dit des choses horribles comme ça ! Qu'il brûle en Enfer !

Enragée, elle accéléra pour rejoindre John à quelques mètres devant eux. Björn la crocheta par le bras pour la retenir.

- J'espère que...tu ne comptes pas te venger de moi avec John.

- Pour qui me prends-tu ? cria-t-elle d'une voix forte qui fit se retourner plusieurs passants. Je n'utiliserais jamais de procédé aussi minable que ça...aussi minable que toi !

Et elle repartit d'un pas rageur vers John et Theodore qui n'osaient pas se retourner.

- Alors tu me quittes ? C'est ainsi que ça se termine ? lâcha Björn.

Sa voix était fêlée. Leïla fit volte-face et se radoucit en voyant son beau visage pâle.

- Mon ange...je regrette, je te demande pardon pour tout ce que j'ai dit ou fait...je t'aime, excuse-moi. Oublions tout ça, d'accord ?

La jeune femme eut envie de le serrer dans ses bras, de l'embrasser...d'oublier.

- Je t'aime aussi, Björn...mais tu te souviens, dans les égouts, je t'ai dit que j'avais besoin de temps. Et avec ce que tu as fait...j'en ai encore plus besoin. Je crois...faisons une pause. Tu es d'accord ?

Björn lui déposa une délicate caresse sur la joue.

- On fera tout ce que tu veux.

- Merci.

Et elle se détourna pour cacher ses larmes. Parfois, elle avait du mal à se comprendre elle-même. Entre son amour pour Björn et sa méfiance envers l'espèce humaine toute entière, son cœur était déchiré. Il fallait...il fallait...qu'elle apprenne à s'en servir convenablement.

- Quelle est la prochaine étape ? s'exclama John avec enthousiasme, alors qu'ils avaient regagné l'appartement de Theodore.

- Les Serviteurs du Diable, annonça ce dernier d'une voix lugubre.

- Vous les connaissez ? demanda Leïla.

- Je connais tous les guides spirituels de cette planète...enfin, si on peut donner ce titre honorifique à Damoclès...

- À qui ?

- À Damoclès Grave. Mon plus grand rival...

- Et où se trouve-t-il, lui et ses hommes ? le coupa Leïla.

Elle ne tenait pas à subir encore un discours sur les relations de Theodore et de ce type au nom bizarre.

- Normalement...au Portugal. Il est né à Lisbonne et...

- John, réservez des billets d'avion.

Ils trouvèrent un vol qui ne comportait qu'une escale à Dubaï et qui partait le lendemain matin. Leïla ne dormit pas dans la même pièce que Björn. Durant l'interminable traversée, elle s'arrangea pour se placer entre le hublot et John. Ce dernier se pencha à son oreille.

- Tu n'es pas obligée de me répondre...mais, vous vous êtes disputés ?

- En effet.

- À cause de Petula ?

- Tallulah, rectifia Leïla qui ne put s'empêcher de sourire. Disons que...en partie.

- Tu es mieux qu'elle. Au moins, tu as tes vrais cheveux.

- Merci, John.

Ils se turent un moment, et écoutèrent le silence relatif qui régnait dans l'appareil, jusqu'à ce que Theodore se mette à parler :

- J'ai connu Damoclès au Grand Rassemblement des Guides Spirituels de La Lune Brillante, qui se déroule tous les ans dans un lieu différent...cette fois-ci, c'était sur une petite île au nord de Lisbonne...il était d'une arrogance ! Il ne parlait que de ténèbres, de mort et de sang. Et son look ! Vous voyez ces gothiques qu'on voit dans les films américains...

- Je croyais que vous ne regardiez que du cinéma indépendant, intervint l'Égyptienne.

- Il m'arrive parfois de...vous avez de mauvaises vibrations, Leïla. Mais c'est une bonne chose. Vous allez lui plaire, par conséquent.

- Quelle excellente nouvelle, soupira la jeune femme en laissant son regard se perdre dans l'immensité du ciel.

                                                                                             ***

Stanley Mayflower se présenta à l'hôtel du docteur P, d'Ernesto et de Mama avec un très large sourire. Il salua son ami savant :

- Je crois que tu vas être content. J'ai retrouvé l'homme dont je t'ai parlé.

- Le fils de Kilauea ?

- Oui ! Venez avec moi !

Le hippie les emmena dans une flamboyante voiture de location orange : ils remontèrent le boulevard Ala Moana puis tournèrent sur l'avenue Kalakaua...jusqu'au zoo d'Honolulu.

- Mais qu'est-ce que c'est encore que ce délire ? grommela Ernesto assez fort pour Stanley l'entende.

- C'est là qu'il nous attend. Il s'appelle Mohatu Patakao Patakao.

- Quel joli nom ! ironisa Ernesto, ce qui lui valut un coup de coude de Mama.

Ils payèrent l'entrée du zoo, et Stanley alla vérifier le plan sous le panneau vert « Honolulu Zoo » surmonté d'un « Aloha » en grosse écriture rouge. Derrière s'étalait une charmante oasis d'arbres tropicaux peuplée de flamants roses.

- Il est près des orangs-outans. Venez.

Quand ils arrivèrent, ils trouvèrent une demi-douzaine de grands singes roux, certains épluchant soigneusement les fruits de leur dernier repas, d'autres encore profitant du soleil sur leur branche...mais pas de Mohatu Patakao Patakao.

- Il est peut-être en retard, suggéra le docteur P.

- Je suis là, fit alors une voix à la fois grave et douce.

Un homme se matérialisa à côté d'eux ; il était très gros, mais aussi très grand. Il ne portait pas de tee-shirt et son immense ventre rond était recouvert de tatouages tribaux : cercles, lignes brisées, visages grimaçants, arabesques. Ses cheveux frisés lui retombaient sur les épaules et ses petits yeux noirs semblaient particulièrement vifs au-dessus de son nez épaté. Il se dégageait de lui un mélange de force et de tranquillité. Sur son épaule se tenait un bébé singe qui avait enroulé ses bras velus autour de son front.

- Stanley m'a dit que vous cherchiez les Fils du Volcan.

- En effet, répondit Mama. Je m'appelle...

- Je sais qui vous êtes : Grace LaFonte, Ernesto Mensueda et Claudiu Popa.

- C'est cela...mais vous ?

- Mohatu Patakao Patakao, fils de Kilauea, ancien chef des Fils du Volcan...

- Où est ma femme ? explosa Ernesto.

- Elle est en sécurité.

- Vous l'avez kidnappée, espèce de...

Mohatu posa son immense main sur l'épaule d'Ernesto, qui se raidit.

- J'ai beaucoup de choses à vous expliquer. Je vous assure que Katherine va bien. Suivez-moi.

Il les conduisit dans un recoin à l'écart, avec des bancs sous une épaisse touffe de végétation.

- Je ne pensais pas que vous nous trouveriez seuls...je m'apprêtais à vous contacter.

Le petit singe de Mohatu sauta sur ses genoux, puis sur ceux de Mama qui lui tapota la tête comme s'il était un chiot. Vexé, le primate alla se suspendre à une branche près de son maître.

- Ah, pardonnez Hula, c'est une petite coquine.

- Qui a enlevé Kate ? reprit Ernesto, toujours agressif.

- Mon compagnon, Javier. Il est originaire de l'île de Pâques...que vous connaissez. Le fils de Maunga Terevaka. C'est lui qui vous suit et qui vous envoie les messages. C'est lui qui a donné la pierre à Sigmundur.

- Pourquoi ?

- Avant tout, vous devez savoir quelque chose : les Fils du Volcan n'existent plus. Ils ont été dissolus, par moi.

- C'est pour cela que vous avez dit : ancien chef...fit le docteur P, fasciné.

- Oui. Cela date déjà d'il y a plusieurs années. Mon armée se désagrégeait. Nous n'étions plus d'accord, nous nous disputions, nous nous entre-déchirions. Ainsi Tenoha Moarere a tué Armand Saccombes, qui étaient pourtant tous les deux des Fils du Volcan.

- Tenoha, nous le savions. Mais Saccombes !

C'était l'arrogant Français qui avait été désigné pour remplacer Antonio après sa mort. Mais il ne possédait pas les qualités de ce dernier, et Astrid s'en était aperçue tout de suite : Saccombes l'avait donc exilée à la Pension, où elle avait rencontré, entre autres, le docteur P et Kate. Peu après, Tenoha était revenu et l'avait tué sans le moindre état d'âme pour prendre sa place. Pour Mama, cela remontait à une éternité.

- Armand Saccombes était le fils du Puy de Sancy : il venait de Clermont-Ferrand. Il a toujours été trop ambitieux, il voulait le pouvoir avant tout.

- Il se faisait passer pour un expert en escroquerie...

- Il l'était...mais avant tout, il faisait partie de mon armée. Lui et Tenoha se détestaient...vous savez la suite.

- Et Sigmundur ?

- Il était le fils de Grimsvötn et, sans le moindre doute, le meilleur tireur d'entre nous. Sigmundur se faisait passer pour un tueur à gages indépendant, mais il m'était fidèle. Il a appris la dissolution en sortant de la P.I.H.S, et l'a plutôt bien accepté. Sa mort a causé un grand choc à Javier, qui l'aimait beaucoup. Javier s'imaginait encore que les Fils du Volcan pouvaient renaître de leurs cendres...mais le décès de Sigmundur lui a fait comprendre que c'était définitivement terminé. J'avais déjà essayé de le convaincre...mais il ne m'écoutait pas. Il a voulu se venger. Il a donc trouvé un point commun entre la mort d'Armand, de Tenoha et de Sigmundur.

- Nous, lâcha Mama.

- Oui. Javier a kidnappé Katherine et l'a conduite auprès de moi, en arguant qu'il fallait la tuer par vengeance. Je l'en ai empêché et je l'ai mise à l'abri.

- Est-ce que ce fichu Javier a enfin compris qu'il poursuivait une chimère ? grogna Ernesto.

- Aujourd'hui, je le crois. Le temps le guérira de sa rancœur.

- Alors, une des cinq armées n'existe plus, soupira le docteur P.

- D'une certaine façon, si, elle existe encore. Tant qu'il restera des souvenirs vivaces, nous sommes protégés. Ensuite...certains viendront sûrement nous tuer.

Mohatu haussa les épaules, résigné.

- Dîtes-moi pourquoi vous nous cherchiez.

- Philip McRaven voulait conclure une alliance avec vous.

Le colosse hawaïen fronça ses épais sourcils.

- McRaven...les Golems, c'est ça ? Je n'ai jamais aimé ces gens. Prenez garde.

- Oui, oui, s'impatienta Ernesto. Est-ce qu'on peut voir Kate ?

L'Hawaïen se leva : Hula sauta sur son épaule, et il leur fit signe de le suivre.

- Venez. Elle n'est pas loin...

Ils remontèrent une allée et là, devant l'enclos des éléphants, apparut une silhouette familière aux cheveux presque rouges.

- Katie ! s'exclama Ernesto, euphorique.

À côté de l'Irlandaise se tenait un petit homme maigre, très brun, avec des yeux vaguement bridés. Son poncho marron et orange accentuait son physique de Péruvien.

- Je vous présente Javier, fit Mohatu de sa voix grave et douce.

- Alors c'est vous, cracha Ernesto, prêt à lui envoyer son poing dans la figure.

Kate se planta devant son mari, les bras croisés.

- Si tu m'embrassais, au lieu de jouer au dur ?

Il s'exécuta avec empressement. Le docteur P battit des mains comme un gamin :

- Je savais que tu étais à Hawaï, Kate ! Je t'ai vue sur la plage !

- Sur la plage ? Quand ?

- Mardi dernier !

- Ah, en effet, je prenais un bain de soleil...

- Quoi ? s'étonna Ernesto, les yeux écarquillés. Tu n'étais pas enfermée ?

- Mais non. Mohatu m'a laissé profiter de ces quelques jours de vacances.

- Vacances ? répéta le Cubain, ahuri.

Kate haussa les épaules, et sourit. Elle embrassa encore son mari et serra le docteur P contre elle, avant de faire la bise à Mama.

- Je suis quand même contente de vous revoir. Et nous avons trouvé les Fils du Volcan...

- Ou ce qu'il en reste, soupira Javier.

- Mais nous avons encore à trouver les Amazones...alors, Mohatu, je vous remercie de votre hospitalité, mais je vais devoir partir, maintenant qu'ils sont là.

- Je comprends, bien sûr, Katherine. Au revoir à tous...non...adieu.

Mohatu Patakao Patako prit le bras de Javier, et ils s'éloignèrent tous les deux. Seule Hula, la petite femelle singe, leur fit un signe avant de disparaître.

- Je suis désolé, Claudiu, s'excusa Ernesto en se tournant vers le docteur P. Je vous ai traité de tous les noms alors que vous aviez raison pour Kate sur la plage...

- Tu as fait quoi ? intervint cette dernière. Ness, ne me dis pas que tu l'as encore insulté ?

- Hé ! Je viens de m'excuser à l'instant !

- Je vous pardonne, monsieur Ernesto. Je comprends. Parfois, je suis trop exubérant.

- Exubérant ! Oui, c'est...le mot exact.

- Quand je pense que nous avons fait tous ces voyages pour trouver une armée qui n'existe même plus, soupira Mama. Bon, quelle est la prochaine étape ?

- Les Amazones. D'anciennes prostituées...c'est mon domaine. J'ai un ami, Robert, à la Jamaïque, qui pourra sûrement nous renseigner, affirma Ernesto.

- Robert ? demanda Kate en plissant les yeux.

Ils se dirigèrent lentement vers la sortie du zoo.

- Oui, un vieux collègue très drôle...

Kate poussa un long soupir.

- Quelque chose me dit que je vais regretter la plage d'Hawaï...

Merci <3

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