Chapitre 1
Chapitre 1
Il existe, au bord de la Méditerranée, à côté de Naples, en Italie, un tout petit village nommé San Gennaro. Et, un peu à l'écart de ce village, il y a une grande maison jaune, avec un jardin surplombant la mer. Dans cette maison, la Villa Gialla, vit une famille en pleine ébullition.
La raison tient en un mot : mariage. L'union entre Astrid et Daniel est enfin programmée : ce sera le quinze octobre. La robe blanche est soigneusement dissimulée dans le placard de la jeune femme, les bans sont publiés, les invitations sont envoyées.
Pourtant ce mariage ne plait pas à tout le monde. Et tout particulièrement à Lars Wolfgang, qui, depuis la terrifiante aventure vécue par Astrid et lui au Japon, où la jeune femme a failli mourir dans ses bras, a réalisé quelque chose de très important : il est encore fou amoureux d'elle, et il le sera pour la vie. Alors, un matin de fin septembre, il profite de l'absence de Daniel pour rendre visite à Astrid, qu'il attire contre lui pour l'embrasser sans préambule.
- Qu'est-ce que tu fais, Lars ? dit-elle en le repoussant.
Il se contente de sourire et de lisser du bout des doigts les délicats sourcils noirs de la jeune femme.
- Je suis venu te dire que je t'aime. Ne l'épouse pas.
Astrid ouvre la bouche, la referme, le souffle coupé, les yeux écarquillés.
- Oh, Lars...non, ce n'est pas possible.
Une nouvelle fois, il sourit, puis prend son visage entre ses mains. Il sent l'os de ses pommettes sous ses pouces, et voit sa propre salive briller sur sa lèvre rose.
- Au Japon...ça m'a ouvert les yeux, chérie. Je t'en prie, ne te marie pas avec lui.
Astrid veut se dégager, mais il la tient fermement. Elle soupire.
- Lars, je suis désolée, je croyais que tu le savais...je te considère comme un ami, rien de plus. Et j'aime Daniel.
- Mais tu m'aimes aussi, fait-il en se penchant pour l'embrasser à nouveau.
- Non, Lars.
La réponse est difficile à avaler. L'homme a une grimace douloureuse. Il se passe une main dans les cheveux, et s'abîme dans une réflexion intense qui lui fait plisser les yeux. Astrid n'ose pas bouger, de peur de provoquer chez lui sa colère toujours à fleur de peau.
- Alors, épouse-le, lâche-t-il en lui arrachant un second baiser. Fais ce que tu veux, et moi, je serai quand même à toi. Je serai ton amant.
Astrid a un hoquet de stupeur. Elle ne s'attendait pas à ça. Pas du tout.
- Mais...non...je ne veux pas d'amant !
Lars glisse cette fois ses doigts dans ses cheveux pour l'attirer encore plus près. Il éprouve le besoin insupportable de la toucher, de la palper, de la sentir.
- Ma chérie, je comprends, je ne te demande pas de m'aimer exclusivement tout de suite...je suis patient, tu le sais.
Astrid guette dans ses yeux quelque chose qui montrerait qu'il est ivre ou drogué. Mais elle ne trouve rien : il a l'air parfaitement sain, et la panique sert alors la gorge de la jeune femme. Lars se penche à nouveau et dépose doucement des baisers sur son visage.
- Je t'aime, répète-t-il, et assez pour me contenter de te partager avec Tremblay.
- Mais moi je ne t'aime pas Lars ! Tu vas nous faire du mal à tous les deux. Alors, va-t'en !
- Tu ne veux pas de moi ?
Il a l'air déboussolé. La jeune femme en profite pour se détacher de lui. Elle est en colère, parce qu'au fond de son être, elle est très troublée...et très tentée.
- Non ! s'écrit-elle. Et je te trouve particulièrement égoïste de me faire un coup pareil à un mois de mon mariage ! Encore ! Fiche le camp, je ne veux plus te voir !
Lars se crispe, ce qui fait reculer un peu plus Astrid. Mais la jeune femme est tout aussi furieuse que lui. Elle n'arrive pas à croire qu'il veuille ainsi ruiner son union avec Daniel...pour la deuxième fois. Et qu'il vienne encore saccager son équilibre en lui renvoyant son amour en pleine figure.
- Très bien, souffle-t-il, plus menaçant que jamais. Tu t'obstines à imaginer que Tremblay est l'homme de ta vie.
- C'est le cas ! Sors d'ici et ne reviens pas !
Il fait un pas vers la porte, mais avant de sortir, fait volte-face et attrape Astrid par la gorge comme s'il voulait l'étrangler.
- Si, je vais revenir. Et je t'aurai.
***
Deux semaines plus tard, un superbe été indien régnait sur la Campanie. Sur la petite plage privée de San Gennaro, la quasi-totalité des futurs invités du mariage était réunie pour profiter du soleil et de la mer.
Salvatore et Mama occupaient les deux chaises pliantes et discutaient âprement de la politique du maire de Naples par-dessus le journal du matin. Ernesto et Kate gloussaient en trouvant des formes bizarres aux rares nuages qui passaient dans le ciel bleu. Leïla et Björn chuchotaient comme de conspirateurs, jambes entremêlées : ils préparaient une surprise pour le mariage. Edna étalait soigneusement de la crème solaire sur le dos de Madeleine qui râlait dès que l'Américaine ratait un centimètre carré de peau. Abu le pirate et sa fiancée Irina, enceinte de sept mois, pariaient une énième fois sur le sexe du bébé, qu'ils avaient gardé secret. Le docteur P analysait le sable en le faisant glisser entre ses doigts : son fils n'était pas là. Andrei travaillait en Suisse près de ses parents adoptifs la moitié de l'année. Il ne pourrait pas venir au mariage car il avait une conférence très importante, mais avait déjà envoyé un énorme bouquet de fleurs blanches à la Villa.
Nouveauté aussi étrange que surprenante, Gonzalo était venu avec sa fiancée...qui n'était autre que la fille de Madeleine, Fiora. Les deux tourtereaux semblaient très mal assortis, mais passaient leur temps à roucouler. Malgré le physique quelque peu disgracieux de Gonzalo, Fiora lui faisait l'honneur d'être jalouse comme une tigresse. Quand on demandait à Madeleine ce qu'elle pensait de ce couple, elle grognait :
- Je n'ai qu'un mot à dire : beurk.
Gangsta Johnson, l'ancien rappeur, et son désormais associé, le gourou Theodore Ring, étaient là aussi et discutaient de leur prochain album. Sigmundur, le tueur à gages islandais, était parti chercher à boire à la Villa. Astrid et Daniel, les futurs époux, dormaient à moitié, dans les bras l'un de l'autre.
Mikhaïl Prokofiev, le free-lance russe, était allé voir sa fille, gravement malade, dans son hôpital américain. Naranbaatar, le silencieux géant, n'avait pas encore pris l'avion avec son frère Al pour se rendre en Italie. Ce dernier avait attrapé la grippe.
Quant à Ahmet, le jeune cinéaste turc, il lui était arrivé quelque chose d'extraordinaire : il avait envoyé son scénario de film fantastico-préhistorique à un producteur, et ce dernier avait adoré. Ils étaient donc en plein tournage, à l'autre bout du monde. Le rôle principal serait joué par la célèbre actrice indienne Meera Pranash, qui vivait sur l'île Maurice depuis la mort mystérieuse de son mari.
Le dernier absent répondait au nom de Lars Wolfgang. Depuis sa déclaration enflammée, Astrid n'avait plus de nouvelle de lui. Elle espérait confusément qu'il allait la laisser tranquille. Ou qu'il reviendrait, et qu'ils pourraient enfin être de vrais amis. Sans ambiguïté.
Cela n'arriverait jamais.
***
Il y eut d'abord un coup de feu, un seul, puis le bruit d'un corps qui tombe. Salvatore fut le premier à réagir et bondit sur ses pieds. Une quinzaine d'hommes, armés jusqu'aux dents, descendaient à la file indienne par le petit chemin pentu qui menait à la plage. Ils étaient tous identiques, le crâne rasé, le visage à découvert, parfaitement impassible. Seul celui qui semblait être leur chef différait : c'était un immense gaillard, d'âge mûr, avec des cheveux roux dégarnis et d'épais sourcils orange. Il portait un ensemble à motif camouflage, mais non pas vert foncé comme les soldats ordinaires, mais rouge. Il se tenait raide comme un militaire.
- Personne ne bouge ! aboya-t-il en anglais avec un fort accent américain.
Salvatore fit néanmoins quelques pas pour se placer devant Astrid, que Daniel avait déjà repoussée derrière lui. Mama se leva aussi et fit face aux nouveaux venus.
- Qui êtes-vous, messieurs ?
Le chef leva la main et frappa Mama en plein visage. Le docteur P, qui était le plus près d'elle, l'empêcha de tomber sous le choc. Ernesto, Gonzalo, Abu, et tous les autres hommes se dressèrent devant les femmes.
- Je suis Philip McRaven et on ferme sa grande gueule ! Mes hommes sont les meilleurs soldats du monde, alors si l'un d'entre vous tente quoi que ce soit contre eux, ça va finir très mal !
- Que voulez-vous ? demanda Salvatore en jetant un coup d'œil méprisant à la petite armée.
McRaven ne put répondre car à l'instant, une longue voiture grise se gara sur la petite route surplombant la plage. Tout le monde leva la tête pour voir qui en sortait : deux chaussures cirées noires, puis un pantalon noir de la même couleur, suivi d'une chemise blanche et une tête blonde aux yeux glacés.
- Lars ! s'exclama Astrid, ahurie.
Celui-ci ne la regarda pas, et fit signe à McRaven de remonter. Les « meilleurs soldats du monde » empoignèrent chacun quelqu'un par le bras pour le traîner. Daniel réussit à conserver la main d'Astrid dans la sienne, mais Salvatore tenta vainement de se dégager jusqu'à ce qu'on lui administre le même traitement qu'à Mama. Madeleine pestait contre « ces brutes » et seule Edna put la faire taire avant qu'elle ne prenne un coup. En passant devant Lars, Björn tenta de lui parler :
- Lars ! Mais enfin qu'est-ce que tu f...
Un hurlement lui coupa la parole. Astrid venait d'apercevoir le cadavre de Sigmundur, fauché par le coup de feu qu'ils avaient entendu, alors qu'il revenait vers la plage. Touché à la poitrine, il ne respirait plus. La petite troupe se figea un instant.
- Tu l'as tué ! rugit Astrid qui bondit sur Lars pour l'attraper par la chemise.
- Calme-toi, souffla celui-ci avec une douceur étrange. Il le méritait.
Elle allait crier encore, mais McRaven la saisit et la poussa jusqu'au portail.
- Dis à ce machin électronique de nous laisser passer.
- Non !
Le militaire souffla comme un taureau énervé puis lâcha :
- Titan ! Va casser la jambe de la vieille !
Un des soldats se détacha et s'approcha de Mama.
- Laissez-la tranquille !
- Alors ouvre !
En larmes, Astrid tapa le code qui fit s'ouvrir le portail. Elle se retourna pour chercher Daniel des yeux, mais Lars apparut devant elle et la prit par les épaules. Elle se dégagea comme s'il l'avait brûlée. Finalement, ce fut Salvatore qui la fit entrer dans la maison.
McRaven et ses hommes firent aligner tout le monde dans le salon et le premier se campa sur ses grosses bottes noires, les bras sur les hanches.
- Comme je le disais, je suis Philip McRaven, dirigeant de la meilleure armée du monde, les Golems.
Les Golems ? répéta intérieurement Astrid. Comme dans la légende juive ? Les Golems étaient des êtres muets et sans libre-arbitre, destinés à servir leurs créateurs.
- Il existe dans le monde cinq armées irrégulières, très puissantes, et secrètes, dont les Golems font partie.
Lars entra discrètement et se plaça un peu en retrait de McRaven qui continuait à aboyer :
- Si je suis ici, c'est pour trouver les quatre autres armées, et les pousser à s'associer avec nous.
- Elles ne sont pas ici, ricana Salvatore. Nous n'avons pas assez de place.
McRaven avança de deux pas vers lui et lui assena un coup de poing dans le ventre qui le fit chanceler. Astrid gifla l'Américain qui leva une main pour la frapper à son tour, mais son geste se figea à quelques centimètres de la joue de la jeune femme.
- Plus personne ne m'interrompt, cracha-t-il, ou il y aura du sang sur les murs. Bon, je reprends. Mon but est de créer une association entre ces quatre armées et la mienne, afin de régner tranquillement sur tous les mercenaires...et sur le monde par la même occasion. Ces quatre armées sont : les Amazones, les Fils du Volcan, les Serviteurs du Diable et les Life Guards de Castelbury. (Il ponctuait chaque mot comme un militaire qui donnait ses ordres) Est-ce que quelqu'un en a déjà entendu parler ?
Personne ne répondit.
- Vous savez très bien de quoi je parle ! Wolfgang ici présent m'a dit que vous connaissiez tout le monde.
Lars s'avança et vint se planter devant Ernesto, qui se contenta d'hausser un sourcil interrogateur.
- Les Amazones sont d'anciennes prostituées qui se sont regroupées pour se venger. Vous êtes un proxénète...
- J'étais, corrigea calmement Ernesto.
-...donc vous êtes le mieux placé pour cette mission. Vous, votre rouquine, le vieux fou et la sorcière vous allez aller les recruter, ainsi que les Fils du Volcan.
- Le vieux fou ? La sorcière ? s'étrangla Astrid. Comment oses-tu parler ainsi ?
Lars l'ignora et fit signe à Mama et au docteur P de se rapprocher de Kate et Ernesto. Puis il rejoignit Björn et lui posa une main sur l'épaule.
- Tu es mon ami, si tu veux, tu peux partir.
- Non. Et surtout pas sans Leïla.
Lars soupira et regarda Theodore Ring avant de s'adresser à lui :
- Les Serviteurs du Diable sont des fanatiques, dirigés par un gourou comme vous. Alors vous irez les chercher, avec votre copain le rappeur raté. Björn, tu les accompagneras avec ta...fiancée, puisque tu tiens tant à rester. Vous vous occuperez aussi des Life Guards de Castelbury.
- Et si nous refusons ? questionna Mama qui n'avait rien perdu de sa superbe malgré les coups et les insultes.
- Les Golems et moi allons rester ici, intervint McRaven. Dans votre foutue maison jaune. Nous occuperons le terrain et si vous rentrez bredouilles, ça deviendra une foutue maison rouge.
Ce type est obsédé par le rouge et le sang, pensa Astrid. C'est une brute qui ne pense qu'à tuer. Lars, le visage toujours fermé, se dirigea vers Salvatore, qui leva le menton d'un air suffisant.
- Pour qui vous prenez vous, Wolfgang, pour donner ainsi des ordres dans notre propre maison ?
Les yeux d'iceberg transpercèrent ceux couleur chocolat noir de Salvatore.
- Et vous, Umberto, qui êtes-vous ? Toute votre vie, vous avez été un second, un sous-fifre, un valet. Un chien.
- Ferme-la, Lars ! rugit Astrid, furieuse, en voyant Salvatore s'empourprer. Tu n'as pas le droit !
- J'ai tous les droits. Maintenant, c'est moi qui dirige ici.
- Je croyais que c'était lui ! siffla la jeune femme en indiquant McRaven.
- C'est moi qui dirige, répéta Lars. Et je décide que vous, Umberto, vous allez faire augmenter le pizzo à Scampia.
- Je vous demande pardon ?
- J'ai lu un article sur ce charmant quartier... Vous régniez sur Naples autrefois. Est-ce encore le cas ?
- Évidemment ! répondit crânement Salvatore.
- Alors, vous ferez ce que je vous dis, et annoncerez à tout le monde là-bas que le pizzo augmente de vingt pour cent.
Scampia, c'est la jungle ! paniqua intérieurement Astrid. Jamais les habitants ne supporteront une augmentation d'impôt ! Elle ne put s'empêcher de crier :
- Il va se faire se tuer !
Lars vit une frayeur indescriptible déformer le visage de la jeune femme. Son cœur se serra, mais aucun mouvement ne trahit son émotion.
- Vraiment ? Eh bien, il n'ira pas seul ! Vous, les deux idiots, vous l'accompagnerez.
Il indiqua Abu et Gonzalo du doigt. Irina poussa un petit cri et se pendit au bras de son mari.
- Nous ne sommes pas des gardes du corps ! protesta le Sud-Américain.
Mais Lars était déjà passé à Madeleine. Cette dernière le toisa de haut en bas, et pinça les lèvres d'un air dédaigneux.
- Je sais que vos casinos marchent bien. Vous pouvez y retourner, Conners et vous...
Mais McRaven, qui n'aimait visiblement pas se taire longtemps, revint à la charge.
- Elle, je la garde !
Il prit Edna par le bras et l'attira vers lui avant de lui donner une claque sur les fesses. Madeleine eut un mouvement d'indignation :
- Laissez-la tranquille !
Lars dévisagea McRaven et ils eurent une sorte de conversation silencieuse, un affrontement de regards, où l'Américain eut le dernier mot.
- Bon, Conners restera ici. Clarence, pour vous aider aux casinos, emmenez votre fille.
- Même pas en rêve !
- On n'a pas vraiment le choix, maman, soupira Fiora.
- Je ne laisserai pas Edna entre les mains de ce...
- Oh, ne vous inquiétez pas, j'en prendrai bien soin, fit McRaven avec un sourire salace.
- Ça ira, ma chérie, ajouta doucement Edna.
Mais Madeleine voulut se jeter sur lui : Ernesto la retint de justesse.
- La femme enceinte restera aussi, poursuivit McRaven sans cesser de sourire. Voilà, nous avons trois otages, c'est suffisant !
- C'est moi le troisième ? s'insurgea Astrid.
- Inutile de préciser que votre mariage est annulé, fit Lars, acide. Tremblay, on m'a proposé un poste pour vous.
Daniel se raidit. Il faisait la même taille que le Danois, et aucun des deux hommes, ces rivaux de toujours, ne parvint à dominer l'autre.
- Vous êtes imprimeur, non ? Donc vous partirez pour Mayence, la ville de Gutenberg, pour y travailler dans une...petite entreprise. Voyez comme je suis attentionné...
- Je ne partirai pas sans ma femme, Lars. Je sais à quoi tu joues.
- Ah, vraiment ?
- Tu as perdu depuis longtemps. Quand comprendras-tu qu'elle ne t'aimera jamais ?
Astrid prit la main de Daniel et sentit qu'elle tremblait. Elle lui massa doucement la paume pour le calmer. Ils ne devaient pas en venir aux mains. Pas pour ça. Pas pour elle.
- Si, comme tu le dis, elle ne m'aimera jamais, tu ne crains rien, et tu n'as pas de raison de refuser mon offre, cracha Lars, qui était lui aussi passé au tutoiement.
- Tu es capable de la forcer, je le sais très bien.
La bouche du Danois fut secouée par un spasme nerveux.
- Je ne la forcerai pas. Toi, par contre, je peux te forcer à foutre le camp.
- Vas-y !
D'un geste souple, Lars sortit soudain un pistolet de l'arrière de son pantalon et posa le canon sur la gorge de Daniel. Astrid gémit de terreur.
- Lars, par pitié !
Elle voulut se placer entre eux. Salvatore eut un hoquet d'horreur en voyant l'arme la frôler et la maintint fermement contre lui. Elle se débattit en criant.
- Tu iras à Mayence, Tremblay, un point c'est tout.
Le Danois baissa son pistolet, recula et balaya la petite assemblée de ses yeux froids.
- Chacun sait désormais où est sa place.
- Comme dans un régiment ! ajouta McRaven.
Lars jeta un dernier regard à Astrid, qui pleurait. Toi, mon amour, c'est entre mes bras.
Et voilà ! On commence par un bon gros chapitre.
J'espère qu'il vous a plu et que vous êtes prêts pour de nouvelles aventures ;)
Merci <3
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