Chapitre 28.2
Une fois Tarelli reparti et Björn endormi, Astrid regagna le salon où le docteur P et Madeleine se trouvaient devant l'ordinateur. Une jolie fille, au visage angélique et aux longs cheveux acajou apparut sur l'écran. Elle avait indéniablement un air de famille avec Madeleine.
- C'est Fiora ? demanda Astrid sans réfléchir.
- Oui, c'est moi, répondit la fille, qui pouvait l'entendre. Et toi, tu es celle qui veut des informations sur Simon Solovine. Et tu es aussi l'amie de ma mère, ce qui est vraiment étrange.
- Il faut bien que l'une de nous deux ait des amies, répliqua Madeleine. Allez, dis-nous ce que tu as trouvé.
- Solovine a créé son propre parti politique, dont le principal objectif est de lutter contre la criminalité. Il dit que les criminels sont génétiquement déficients et que si le monde va mal, c'est à cause de ceux qui profitent des failles du système pour se faire de l'argent sur le dos des honnêtes gens...vous voyez le genre.
- Un parti politique ?
- Oui, et il plaît beaucoup aux citoyens russes. Il est bien parti pour remporter les prochaines élections.
Simon Solovine, président de la Russie. L'apocalypse. La fin du monde.
- J'ai une autre information qui devrait beaucoup vous intéresser. J'ai dragué un de ces militants, avec lequel il est très proche, et après plusieurs verres de vodka, il m'a avoué que Solovine avait enlevé des criminels étrangers et comptait les exécuter dans un entrepôt de la banlieue de Saint-Pétersbourg.
- Des criminels étrangers ? demanda Astrid, la gorge serrée.
- Un italien, un africain, un sud-américain...je ne me souviens plus du reste.
Salvatore et...Abu et Gonzalo ? Je croyais qu'ils étaient alliés !
- Quand compte-t-il les tuer ?
- Lundi.
Autrement dit, dans trois jours. Astrid déglutit.
- Est-ce que vous auriez l'adresse de cet entrepôt ?
- Je vous l'envoie par mail.
- Oh, Fiora, merci infiniment !
- Ne la remercie pas trop, elle ne fait que son travail, intervint Madeleine. Je l'ai payé grassement.
- Maman, si tu m'as bien appris quelque chose dans la vie, c'est de ne rien faire gratuitement. Bonne chance et au revoir.
Fiora disparut de l'écran, et aussitôt, Astrid se mit frénétiquement à chercher des solutions. Le docteur P lui posa une main apaisante sur le bras.
- Je vais trouver un plan. Faîtes-moi confiance. J'ai déjà quelques idées.
- Merci, Claudiu, mais il faut faire vite...
- Je suis un être très véloce, rassurez-vous.
Cette nuit-là, Astrid dormit dans la chambre stricte de Salvatore. Ce dernier avait toujours été très minimaliste en matière de décoration. Il y avait un cadre sur la table de nuit. C'était une photo de Salvatore et d'Astrid faisant la sieste dans un hamac. Elle devait avoir un an et était roulée en boule sur son ventre. Dire qu'à cette époque, nous étions tranquilles !
Les draps étaient imprégnés de son odeur familière et Astrid enfouit son nez dans l'oreiller. Je te retrouverai, Salva, même si je dois affronter Solovine en face à face.
Elle fut étonnée de trouver Björn dans la cuisine le lendemain matin.
- Vous devriez rester couché !
Il avait encore un œil au beurre noir et la pommette enflée, sans compter son pansement sur le sourcil. Comme toujours, il la désarma avec un sourire.
- Je vais bien. Ou, disons, mieux.
Le téléphone portable de la jeune femme sonna et l'empêcha de protester.
- Cavaleri ? C'est Mikhaïl. Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais...
- Oui, je suis au courant pour l'entrepôt et les enlèvements. Où étiez-vous ?
- Ma gamine a eu des soucis de santé. Mais je peux vous aider, maintenant. J'ai un avion pour permettre à vos amis de s'enfuir.
- Un avion ? Avec un pilote ?
- Oui, moi. Et j'ai un ami qui pourra servir de copilote.
- Ce serait formidable ! Mais je dois d'abord trouver une solution pour les faire sortir de l'entrepôt, qui doit sûrement être soigneusement gardé...
- J'en ai une ! hurla le docteur P en agitant les bras.
- Merci infiniment, Mikhaïl, de m'avoir rappelée. Je vous recontacte tout à l'heure.
- À plus tard, Cavaleri. J'espère que j'aurais droit à une petite rémunération...
- Bien sûr. De l'argent et ma reconnaissance éternelle.
Le docteur P agitait devant le nez de Björn ce qui ressemblait à un vaporisateur.
- Ceci est une substance hautement soporifique ! Au début, elle était liquide, mais cette nuit, j'ai réussi à la transformer en gaz !
- Hautement soporifique ?
Le docteur P vaporisa un peu de son produit et en à peine quelques secondes, Björn piqua du nez dans son assiette.
- Ah, oui. Ça fonctionne bien, remarqua Astrid.
- Nous allons vaporiser cette substance dans l'entrepôt, et endormir tout le monde, y compris les gardes !
Astrid secoua doucement le suédois, qui ne se réveilla pas.
- Mais comment allons-nous faire embarquer les autres dans l'avion, s'ils dorment ?
- Nous allons les porter !
- Nous ne sommes que trois ! Quatre avec Björn, qui est blessé, et cinq, si Mikhaïl vient nous aider.
- Normalement, mon gaz soporifique assure un sommeil imperturbable pendant vingt minutes. C'est suffisant pour faire plusieurs allers-retours, non ?
- Il le faudra bien...bon, mais vous en avez assez, de ce produit ?
- En une journée, je peux fabriquer de quoi endormir un stade de football !
- Comment allons-nous le diffuser dans l'entrepôt ?
- Par les canalisations ! Mais je m'en occupe.
Un avion et du gaz soporifique ! C'est complétement fou ! Mais ce n'est pas comme si nous avions de nombreuses autres options...
- On peut vraiment faire confiance à ce...docteur ? demanda Madeleine un peu plus tard.
- Oui. Je l'ai déjà vu faire des choses étonnantes.
Comme des pigeons-robots ou des souris vertes.
- Et ce Mikhaïl ?
- Je lui fais confiance aussi.
Madeleine soupira et haussa les épaules. Björn se réveilla vingt minutes plus tard, comme le docteur P l'avait prévu. Encore une fois, ce dernier surprenait tout le monde et démontrait que son cerveau n'était pas si perturbé que ça. Il insista pour venir à Saint-Pétersbourg et Astrid accepta. Ils ne seraient pas trop de cinq. Mikhaïl vint les chercher à Naples le lundi, très tôt le matin. Astrid fut si heureuse de le revoir qu'elle lui sauta au cou et l'embrassa sur les deux joues.
- Je sais que Gonzalo et compagnie t'ont joué un sale tour. Maintenant, ils doivent s'en mordre les doigts. Tu ferais mieux de les laisser à Solovine !
- Je verrais, répondit Astrid en se passant une main un peu lasse sur la joue. Merci encore, Mikhaïl.
- Je préfère travailler pour une gentille gamine intelligente comme toi que pour un politicien louche et instable.
L'avion était un appareil de taille moyenne, avec environ trente places assises. Astrid s'installa entre le docteur P et Björn. Madeleine préférait avoir une rangée pour elle-seule.
- Vous avez l'autorisation d'atterrir à Saint-Pétersbourg ? demanda-t-elle à Mikhaïl.
- Oui. Officiellement, je transporte un milliardaire qui voyage entre la Russie et Naples.
Astrid était fébrile mais Björn lui fit la conversation pendant tout le trajet, lui changeant agréablement les idées. Il est...rafraîchissant. Lumineux. Limpide. Comme un lac bleu et pur. Comme ses yeux.
Hier soir, j'errais sur Internet quand, bondissant du canapé, je me suis exclamée : "Oh mon dieu, mais c'est *****" !
A vous de deviner. Franchement, c'est facile. Mais si vraaaiment, vous trouvez pas, voici un indice : en général, vous ne le respectez JAMAIS.
(En fait c'est un acteur américain mais je ne dirais pas son nom parce qu'en vrai, il ne lui ressemble pas...sauf sur cette photo, du coup)
Si vous trouvez, vous aurez droit à mon amour éternel. Faîtes pas genre. Vous en mourrez d'envie. La bise !
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