La vieille femme et les animaux

Sylvie aime les animaux.

Sylvie aime tellement les animaux qu'elle n'a jamais eu de chien ou de chat car elle sait que ces animaux sont plus heureux dans la nature, dans les jardins, que dans son appartement.

Toute sa vie, elle a regardé des animaux à la télévision, ou les oiseaux voler dans le ciel.

Elle a toujours tenté de soigner ceux qui semblaient malades, et n'a jamais chassé les souris de son immeuble. Elle sauvait même les mouches qui tombaient dans sa soupe. Elle ramassait les araignées dans leur toile au dessus de l'armoire pour les poser délicatement sur sa fenêtre.

Sylvie est devenu malade. Une sorte de fièvre. La vieillesse, disait aussi le médecin. Elle est dans un hôpital. C'est vrai qu'elle est très vieille.

Sa famille est venue la voir. Il y a ceux qui l'aiment vraiment, ils sont inquiets et tristes pour elle. Il y a ceux qui sont venus parce qu'ils se sentaient coupables. Il y a ceux qui sont venus parce qu'ils ont peur de mourir un jour aussi. Et il y a ceux qui sont venus pour l'héritage...

Sa famille demande ce qu'elle veut. Sylvie dit « Je voudrais voir un petit chat. Je n'en ai jamais vraiment eu ».

Cela fait longtemps que Sylvie est dans un hôpital alors sa famille explique : on ne peut pas. Il y avait de moins en moins d'animaux alors pour les sauver, nous avons coupé la Terre en deux. Au milieu de la terre, à l'équateur, on a construit un grand mur.

Au sud, il y a tous les animaux. Le nord reste à nous, les humains. Il y a encore des oiseaux et des poissons, mais les animaux, il n'y en a plus beaucoup.

Sylvie est triste mais elle pense à ce pays dans le sud du monde où se trouvent tous les animaux.

Au début de la nuit qui suivit, la fièvre diminua brutalement. Sylvie se sentait forte. Elle fit quelques pas dans la chambre. Elle se dit qu'elle pourrait aller de l'autre côté du Mur, là bas dans le sud. Cette idée était bizarre, peut-être elle avait de la fièvre, encore.

Elle décide de partir. Dans le couloir, une infirmière la rattrape et la remet au lit.

Elle attend, elle se relève. Elle ouvre la fenêtre. Pas facile d'enjamber, mais elle y arrive. Elle est dans le noir total d'un jardin d'hôpital, elle retourne chercher des draps pour s'en recouvrir car elle a froid.

Elle est perdue. Elle entend le hululement d'une chouette. Elle le suit. Elle se retrouve dans un labyrinthe d'arbres : une forêt. Et puis elle voit quelque chose d'extraordinaire : un sentier le lumière.

De nombreuses lucioles s'agitent devant elle et forment un chemin lumineux qui grandit au fur et à mesure qu'elle avance, pour s'éteindre derrière elle.

Elle comprend que toute sa vie elle avait respecté et aidé les animaux, et qu'en retour ces braves créatures l'aidaient dans sa route.

Et sa route fut longue, et pleine d'aventures.

Les lucioles la menèrent à une voie de chemin de fer, où un train à l'arrêt avait été stoppé par un troupeau de mouton qui s'étaient échappés. Dans le train froid, une lapine et ses petits s'étaient blottis contre elle pour qu'elle puisse avoir chaud.

Le train la mena jusqu'en Inde, où dans les temples des Dieux Animaux Anuman, le Singe, et Ganesh, l'éléphant, lui apportèrent la protection de créatures agiles et puissantes.

Elle gagna le nord de la russie où des baleines transportèrent à sec Sylvie et ses amis animaux au travers d'îles volcan recouvertes de neige, sous les aurores boréales.

Elle traversa l'Amérique sauvage, s'endormant dans les forêts de Séquoia plus grands que des immeubles ou dans le désert du Mexique plat comme la mer.

S'endormant avec la chaleur des chiens, des chats, des lapins, des renards et des hérissons qui se blotissaient contre elle, s'endormant au chant mélodieux des pinsons et des toucans, s'endormant dans la faible clarté des lucioles.

Elle arriva devant le haut mur, d'une trentaine de mètres de haut. Des hommes avec des fusils lui dirent alors : « Sylvie, on est désolés. Les animaux peuvent aller de l'autre côté, mais les hommes doivent rester ici, c'est la règle. »

Sylvie se dit qu'elle avait eu plus d'animaux que dans toute sa vie, et qu'aller de l'autre coté n'était pas forcément utile, même si elle aurait aimé connaître les lions, les girafes, les buffles, les flamants roses et même les manchots.

Elle descend de son éléphant et laissent les bêtes passer la grande porte vers le pays des animaux, en les serrant dans ses bras un par un, et en leur disant adieu.

Et puis son éléphant la saisit dans sa trompe et l'emmena au pays des animaux.

On ne sait pas ce qu'est devenue Sylvie là bas - parce que les hommes n'ont pas le droit d'y aller.

Certains gens qui ne connaissent pas l'amour qui existe dans chaque animal disent en haussant les épaules qu'elle s'est faite manger là bas.

Mais la vérité est autre. L'homme s'est toujours mis au dessus du Roi des animaux, le Lion - par la violence, la conquête du pouvoir, la domination, la possession de ses terres.

Sylvie est devenue la Reine des animaux. Une véritable Reine, qui aime chacun de ses sujets et s'occupe de tous les blessés et les malades. Une Reine qui a reçu sa couronne avec l'amour qu'elle a donné aux autres.

Prenez soin des animaux. 

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