Chapitre 26: Si ré do - La fa croche de si

Simon avait durement assimilé les informations recueillies par Rémi. Mais il gardait en tête qu'Idéla ne voulait pas retourner à la section beauté et que celui qui avait agressé celle-ci n'était autre que le gouverneur, son propre père. Qu'allait-il dire à Idéla pour lui annoncer son départ à la section beauté ? Chercher "Wings of Heaven" est son but depuis qu'il est majeur et en âge de quitter la maison ducale. Mais la jeune fille est sa raison de vivre depuis qu'il l'a retrouvé. De plus, il n'a pas envie de faire face au gouverneur pour demander la main de son aimée. Celui-ci refusera forcément. L'éliminer ? Il ne peut s'y risquer. Demander à Asko de le faire ? Non, il ne veut pas mettre en danger son meilleur ami. Il sait qu'il est trop sale, et qu'il peut tomber dans le passé à tout moment. Rémi ou Fabrice ? Il ne veut pas risquer la vie de ses compagnons d'armes. Il sait très bien que les gardes du corps du gouverneur sont aussi armés que des tueurs en série. Il se trouve dans une impasse.
Il ouvrit la porte qui séparait sa chambre partagée avec Idéla et le couloir. Il toqua avant d'entrer et découvrir son ange encore endormie dans le lit. Il s'assit doucement sur le drap, près de sa tête qu'il caressa rêveusement. Elle fronca les sourcils et s'éveilla. Il souria et elle fit de même lorsque elle vit son visage.

- Je me suis endormie, constata-t-elle

- J'ai vu ça. Tu as besoin de repos, dors.

- Tu me regardais dormir ?

- Je viens de revenir. Mais si je le pouvais je te regarderais dormir pendant des heures. Tu as l'air si paisible dans tes rêves.

Elle rougit, embarrassée par ses belles paroles. Elle se retourna dos à lui. Il s'allongea à côté d'elle et la prit dans ses bras. Il huma l'odeur fruitée de ses cheveux et chuchota les deux mots qui font plaisir à la jeune fille. Elle refit volte-face pour retrouver son visage. Il l'embrassa sur le front et détourna involontairement les yeux, pensant à ses projets. Elle s'interroga sur ce geste et ouvrit la bouche pour le questionner :

- Quelque chose ne va pas ?

- Rien. Tout va bien.

Il préfèrait ne rien dire. Ne pas l'inquiéter. Ce serait inutile. En plus, il ne saurait anticiper sa réaction. Elle savait toujours le surprendre. Mais jamais elle ne rentrait dans la banalité ou l'habituel.

- Dors Idéla. dit-il d'une douce voix hypnotique.

Comme enchantée par cette voix de velours elle ferma les yeux pour retomber aussitôt dans le sommeil. Il embrassa son front et quitta le lit à contre-cœur.

Lorsqu'il sortit de sa chambre, laissant derrière lui son âme-sœur encore assoupie, il était prêt. À quoi ? La veste en cuir, les rangers aux pieds, le jean délabré, il a ôté toutes boucles d'oreilles, piercings ou chaîne qui peut le gêner. Il débarqua dans le salon, où Silika et Simak parlaient avec entrain. Fabrice jouait à sa PS Vita, Rémi était sans doute toujours dans sa chambre, confiné dans sa "pièce alpha". Askdo assit au bar boit un verre d'alcool couleur miel, pourtant, ce n'est pas aussi doux. Sa sœur leva les yeux vers l'aîné de ses frères et comme ayant un pressentiment l'interpella.

- Simon, tu comptes aller où ?

Ce dernier s'installa sur la chaise haute à côté de son meilleur ami.

- Quelque part, répondit-il.

- Où est ce quelque part ? continua-t-elle.

Il versa du liquide miel dans le verre de son compagnon et bu dedans. Askdo ignora ce geste et regarda en direction de Silika, puis son ami.

- La section beauté. déclara Simon froidement.

- Pourquoi ? se réveilla le garçon qui jouait à la console.

- Je vais chercher "Wings of Heaven" et j'ai des comptes à régler.

- Avec le gouverneur ? demanda la jeune fille de la section légende.

- Oui.

- Le gouverneur ?! Mais tu es fou ! s'exclama Simak

Simon reposa le verre sur le bar et tapota l'épaule d'Askdo, signifiant qu'il veut qu'il le suive. L'ami hocha la tête et se leva à son tour. Rémi rejoint la pièce, autant équipé que Simon.

- Tu pars aussi Rémi ? s'inquièta Silika.

- Désolé, ce soir tu dormiras seule.

- Fabrice, veille sur Silika et Idéla pour moi. confia Simon.

- Simon ! hurla le benjamin hors de lui. Quelle est cette idée absurde ?! Mon frère n'est pas un fou !

Simon regarda son cadet un instant et sourit. Ce sourire était-il amère ? Fier ? Nostalgique ? Joyeux ? Malicieux ? Mélancolique? Il sourit d'une façon indescriptible.

- Je ne suis peut-être plus ton frère, mais je suis plus lucide que jamais.

Il fit volte-face et sortit, suivit d'Askdo et de Rémi.

Idéla ouvrit enfin les yeux. La nuit commencait à refermer le théâtre du jour. Elle se redressa et observa les environs. cette fois-ci Simon n'était pas là à son réveille. Aussitôt sortit du lit, elle s'habilla avec les vêtements étalés au sol en désordre. Elle saisit sa robe bleu marine et repensa avec un doux sourire aux lèvres, à sa première fois avec Simon. Ces bras qui s'enlaçaient, ces baisers longuement échangés, ces corps embrasés, ces regards amoureux, ces mouvements instinctifs. Ce souvenir délicieux n'était pas prêt de s'envoler.

Elle se dirigea vers le salon où Silika resta avec Simak et Fabrice silencieux et sombres. Elle s'assit à côté de la femme qui serrait les poings, frustrée.

- Que se passe-t-il ici ? questionna la réveillée.

La sœur regarda dans la direction de la jeune fille puis baissa les yeux, honteuse de ne pas avoir pu retenir son frère.

- Simon, Rémi et Askdo sont partis à la section beauté. déclara Fabrice qui a réussi à se ressaisir avant tout le monde.

Idéla se tourna vers le garçon qui venait de prendre la parole et ne sentit presque plus son cœur battre. Elle avait cette sensation de manquer d'oxygène.

- Pourquoi ? dit-elle d'une voix étranglée.

- Je peux lui en parler ? demanda le combattant à l'aînée de la pièce.

Elle hocha la tête en gardant tête baissée, Fabrice reprit parole :

- Autrefois, il y a environ quatre gouverneurs de cela, la musique était un art vénéré dans tout le pays, dans toutes les sections, dans tous les cœurs. Avec comme symbole, comme emblème, comme blason quelque chose du nom de "Wings of Heaven", aussi appelé "Ailes des Cieux". La musique et Wings of Heaven étaient les signes de la liberté. Mais tout changea lorsqu'un nouveau gouverneur prit le pouvoir avec en même temps un nouveau conseil de la tour. Et pour la première fois depuis la création de l'art sacré : la musique; un fils de duc issu d'une section autre que les sections créatrices prit le rôle de gouverneur et annihila jusqu'à sa mort la musique. À mesure des successions et réclamations, certaines sections ont regagné la musique. Mais d'autres l'ont complètement oubliée, le son et le nom qui était sien. Depuis quelques années, Simon, Askdo, Rémi et moi traversons le pays dans le but de faire de la musique une part du quotidien pour que la musique vive.

- Mais quel est le rapport entre Wings of Heaven et la musique ?

- Wings of Heaven engendrera l'éveille d'un nouveau temps, une nouvelle air.

Idéla était sans voix devant l'ambition de ce projet. Changer du temps et de génération. C'était si surprenant que s'en était assourdissant. Comment un si petit comité pouvait-il faire une telle chasse avec un simple nom, ou quelque chose portant ce nom ? C'est absurde, presque dénué de bon sens. C'est quasiment impossible.

- Vous voulez changer le monde ? bafouilla la jeune fille tentant de retenir sa stupeur.

- En gros, c'est ça.

Mais c'est un projet de fou ! Malgré ça, elle respecte leurs idéaux. Idéla déroutée tenta de reprendre ses esprits. Elle se souvint de sa question initiale et regarda franchement Fabrice. Le regard convaincant, décidé. Lui refuser de répondre serait impossible. Croiser ce regard de reine obligeait le respect et la tolérance. Ses yeux bruns, marrons, brûlaient de détermination. Le temps était comme figé sous son regard. Ses cils gracieux battaient plus rarement. Le jeune homme perdait ses mots. Il n'arrivait pas à quitter ses yeux.

- Pourquoi sont-ils allés à la section beauté ?

- Pour trouver Wings of Heaven et Simon a des comptes à régler avec le gouverneur, répondit-il.

- Le gouverneur ?!

Elle se leva et accouru vers la porte, son ami la rattrapa et la retint par le bras.

- N'y va pas !

- Pourquoi ?! Je ne peux pas rester là à rien faire alors que Simon va risquer sa vie !

Silika les rejoint au seuil de la porte au pas de course.

- Idéla, calme-toi. Ça ne sert à rien de paniquer ainsi.

- Mais Simon risque d'y passer !

- Je le sais ça ! des larmes coulent le long de son visage. Je le sais. Moi aussi je suis inquiète pour lui après tout.

Le plus jeune des garçons arriva par derrière et prit sa sœur sanglotante dans ses bras. Elle ressentit cette étreinte et faufila son visage contre son torse. Idéla s'inclina cérémonieusement devant Silika.

- Je suis désolée.

Ils restèrent là, planté devant la grande porte, à ne pas savoir quoi faire. Un silence de mort brisé par les sanglots de Silika. Au bout de longues minutes presque interminables, la sœur se redressa et quitta les bras de son frère. Elle regarda Idéla avec franchise.

- Tu l'as peut-être oublié Idéla, mais lorsque cette personne t'a attaquée dans ta chambre à la section beauté, il a fait la grosse erreur de faire tomber quelque chose d'important.

Elle fouilla dans sa poche de jean et en sort une oreillette noire. Idéla se souvint de l'événement et de l'objet et se demanda se qu'on pouvait faire avec.

- De nos jours tout objet qui transmet une voix enregistre les conversations, l'éclaira la femme.

- Peut-être mais ici, personne à part Rémi n'est doué en informatique. On ne peut pas faire seuls un décryptage qu'il saurait faire si facilement. rappella Fabrice.

- Je connais quelqu'un qui pourra nous en dire long sur le sujet, s'avanca Silika.

- Donc où allons-nous ?

La demoiselle regarda son entourage et sourit. Elle prit dans sa poche un skritch qu'elle déplie en une arme à feu moins féminine que l'Angel Rosae d'Idéla. Elle retira ses longues boucles d'oreilles de fille de bonne famille et regarda droit dans les yeux d'Idéla, avec ambition elle déclara :

- À la section noire.

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Salut salut tout le monde! Je suis extrèmement désolée pour l'attente de ce chapitre. Mais ces temps-ci j'ai de moins en moins de temps pour écrire. Mais je fais de mon mieux. Donc ne vous inquiétez pas, le livre n'est pas encore terminé et ne sera pas supprimé. Merci à ceux qui me lisent encore malgré mon attente et je vous à la prochaine. Commentez, votez. Qu'avez-vous pensé e ce chapitre?

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