Chapitre 4 ~ Surprise
J'hésite. Longtemps. Trop longtemps, sans doute. La lueur du feu vacille doucement et la forêt tout autour semble retenir son souffle. Je me tiens là, devant l'entrée, les poings serrés et les pensées en bataille. Est-ce une bonne idée ? Vais-je passer pour un imbécile ? Probablement. Mais quelque chose, quelque part en moi, refuse de reculer. Alors, après un moment qui me semble une éternité, je lève la main et gratte doucement contre la toile.
Rien. Pas un bruit. Mon cœur s'emballe, et je reste figé, penaud, mes bras ballants. Peut-être dort-elle. Peut-être que je devrais simplement retourner à ma tente et oublier cette idée insensée. Mais alors que je m'apprête à me détourner, sa voix claire fend le silence et me fait sursauter.
— Vous comptez rester planté là toute la nuit, Rubeus ? Entrez donc !
Je bafouille une réponse indistincte, mais mes mains s'activent déjà, écartant l'entrée de la tente avec une maladresse qui me coûte quelques secondes supplémentaires. Quand je me redresse enfin et que je la vois, mes mots meurent sur mes lèvres.
Olympe est assise, hors de son sac de couchage, vêtue d'une tenue de nuit délicate d'un rose poudré. La lumière tamisée de la lanterne suspendue au sommet de la tente adoucit encore ses traits, et ses cheveux encadrent son visage avec une élégance naturelle. Je déglutis bruyamment, ma gorge soudain sèche, et me mords la lèvre, complètement incertain de ce que je suis censé faire ou dire.
Elle me fixe, un sourire amusé effleurant ses lèvres, et il y a une lueur dans son regard, quelque chose de doux, mais aussi de taquin. Puis elle murmure, d'une voix basse et presque complice :— Je me suis demandé si vous oseriez m'aborder pendant ce voyage.
Avant que je puisse répondre, elle avance à genoux, lentement, avec une grâce naturelle qui me coupe le souffle. Mon esprit vacille. Elle est si proche maintenant que je peux sentir le parfum subtil de sa peau, une odeur légère et florale qui me fait tourner la tête.
— Je... vous êtes sublime ! dis-je finalement, la voix rauque et maladroite.
Elle rit doucement, un son bas, chaleureux, qui semble remplir tout l'espace autour de nous. Puis elle tend une main et effleure mon avant-bras. Ce contact – simple, léger – me fait l'effet d'un éclair. Mes doigts se crispent involontairement, et je sens mon cœur battre si fort que j'ai peur qu'elle l'entende.
— Et vous êtes terriblement nerveux, répond-elle avec un sourire qui n'a rien de moqueur. C'est charmant.
Je tente de répondre, de m'excuser, de dire quelques chose, mais les mots se mélangent dans ma tête. Alors, je fais ce que je peux : je souris, un sourire maladroit et un peu bancal, mais sincère. Et pour la première fois, je vois son expression changer. Derrière son élégance et son assurance, il y a une douceur, une fragilité presque imperceptible.
— Vous savez, Rubeus, reprend-elle, je ne suis pas aussi intimidante que vous semblez le penser.
Je ris nerveusement, et elle rit avec moi, son rire résonnant doucement dans l'intimité de la tente. Puis elle s'assied en tailleur, m'invitant à faire de même. Je m'assieds, un peu trop vite, et ma grande stature me fait heurter un coin de la tente. La toile vacille dangereusement, et je tends les mains pour la rattraper, manquant de peu de renverser la lanterne. Elle étouffe un rire, et mes joues brûlent.
— Pardon ! marmonné-je en remettant tout en place. Je suis... pas très... coordonné.
Elle secoue doucement la tête, son sourire toujours présent.
— Non, mais c'est ce qui vous rend unique, dit-elle, et ses mots me touchent plus profondément que je n'aurais pu l'imaginer.
Un silence s'installe, mais cette fois, il n'est ni lourd ni gênant. Juste paisible. Ses doigts effleurent les miens un instant et le silence entre nous est chargé d'une tension que je ne saurais nommer. Mes mains, d'ordinaire si à l'aise pour manipuler des créatures de toutes tailles, restent posées sur mes genoux, incertaines. Je n'ose bouger, de peur de rompre ce moment fragile. Mais Olympe, elle, semble différente. Plus sûre, plus ancrée. Elle penche légèrement la tête, et son regard plonge dans le mien, intense et insondable.
— Rubeus, murmure-t-elle, et son ton est à la fois une question et une invitation.
Je ne sais pas quoi répondre. Mon esprit est un mélange confus de pensées – de doutes, de peur de tout gâcher, mais aussi d'une envie profonde, viscérale, de me rapprocher d'elle. Alors, avec toute la maladresse qui me caractérise, je tends une main, hésitant, pour effleurer la sienne. Ses doigts sont fins et doux, un contraste saisissant avec mes grandes mains calleuses. Elle ne recule pas, au contraire : elle serre doucement mes doigts entre les siens, et ce simple contact me fait frissonner.
— Vous tremblez, dit-elle doucement, son sourire teinté d'une tendresse inattendue.
— Je... je veux juste pas faire de bêtise, avoué-je, ma voix rauque et légèrement brisée par l'émotion. Vous êtes... tellement...
Je m'interromps, incapable de trouver les mots. Sublime ? Intimidante ? Fascinante ? Tout cela à la fois, et bien plus encore. Mais avant que je ne puisse bafouiller davantage, elle pose une main sur ma joue, son geste à la fois assuré et incroyablement délicat.
— Vous êtes bien trop dur avec vous-même, Rubeus, chuchote-t-elle.
Je ferme les yeux un instant sous son toucher, ma respiration un peu saccadée. Son pouce trace une ligne légère contre ma peau, et ce simple geste, si intime, me fait l'effet d'un enchantement. Quand j'ouvre les yeux, elle s'est approchée, si près que je peux sentir la chaleur de son souffle contre mon visage. Je penche la tête, hésitant encore, mais elle comble la distance entre nous. Ses lèvres effleurent les miennes, doucement d'abord, presque comme une question. Mon cœur tambourine si fort que j'ai l'impression qu'il va exploser, mais cette fois, je ne recule pas. Je réponds à son baiser, maladroitement peut-être, mais avec toute la sincérité dont je suis capable. Quand elle s'éloigne légèrement, ses yeux cherchent les miens, et son sourire s'élargit. Elle rit doucement, et ce son emplit tout mon être d'une chaleur que je ne savais même pas possible.
Après ce baiser envoûtant, ma paume droite descend doucement le long de ses reins, explorant chaque courbe avec une timidité presque enfantine. Le tissu soyeux de son haut de pyjama glisse sous mes doigts alors que ma main remonte lentement, effleurant la chaleur de sa peau. Chaque contact me procure un frisson doux, presque électrique. Olympe m'observe, ses yeux mi-clos brillant d'une lueur que je ne peux décrire qu'en un mot : désir.
Je sens ses doigts habiles s'attaquer à ma chemise, tirant sur les boutons avec une assurance qui me fascine. Je tente de l'aider, un peu maladroitement, en me débarrassant du vêtement d'un geste d'épaule, mais mon enthousiasme me trahit. Dans un mouvement un peu trop brusque, nous basculons sur le côté. Elle éclate de rire, un son clair et mélodieux, et sa gorge offerte me tente irrésistiblement. Je ne peux retenir mes lèvres, qui trouvent ce point précis, juste à la base de son cou, là où sa peau claire tressaille sous le timbre joyeux de sa voix.
— Vous me chatouillez, glousse-t-elle, son rire vibrant contre mes lèvres, et je ne peux m'empêcher de sourire contre sa peau.
Je resserre doucement mon étreinte autour d'elle, mes mains s'aventurant avec une prudence tendre le long de son dos. Ses doigts glissent sur mon torse, traçant des cercles lents sur ma peau rugueuse et poilue. Ce simple contact me fait frissonner, des fourmillements délicieux envahissant tout mon corps.
— Vous êtes incroyable, marmonné-je, ma voix rauque et basse, tout contre sa clavicule que j'embrasse avec une ferveur maladroite.
Elle sourit, ses doigts s'attardant sur mon épaule avant de monter jusqu'à ma nuque. Elle se penche vers mon oreille, ses lèvres effleurant ma peau, et murmure d'une voix suave :
— Et ce n'est que le début.
Sa phrase est ponctuée par un léger mordillement de mon lobe, un geste si inattendu qu'il me fait frissonner de la tête aux pieds. Je sens mon cœur s'emballer, et une chaleur intense monte en moi. Elle me rend totalement fou, mais d'une manière qui me semble étrangement douce, presque magique.
— Olympe, je... vous êtes... je n'ai jamais ressenti ça avant, bafouillé-je, presque incapable de mettre des mots sur ce que je ressens.
Elle ne répond pas, mais son regard, profond et intense, me dit tout. Lentement, je prends une inspiration tremblante et décide de me débarrasser des maigres couches de vêtements qui nous séparent encore. Mon pantalon tombe dans un coin de la tente avec un bruit sourd, et je prends un soin infini à effeuiller Olympe, chaque mouvement empreint d'une délicatesse que je ne savais pas posséder. Je ne veux rien brusquer, rien gâcher. Quand enfin elle est devant moi, sa peau lumineuse sous la faible lueur de la lanterne, je reste sans voix. Son regard capte le mien, et je vois une étincelle de gourmandise dans ses yeux lorsqu'elle aperçoit l'effet qu'elle produit sur moi. Elle rougit légèrement, et ce petit moment de vulnérabilité la rend encore plus irrésistible.
— Vous êtes... impressionnant, déclare-t-elle d'une voix légèrement tremblante mais infiniment séduisante.
Ces mots, dits avec tant de sincérité, me submergent. Je me sens à la fois honoré et terrifié, mais surtout profondément heureux. Je me penche vers elle, nos corps se rapprochant, et je murmure, incapable de cacher l'émotion dans ma voix :
— Et vous êtes... parfaite. Absolument parfaite.
Elle sourit, et nous nous laissons emporter par cet instant, une harmonie entre ma maladresse et sa grâce, entre ma force brute et sa douceur. Chaque mouvement, chaque contact est une nouvelle découverte, une promesse silencieuse de ce que nous pourrions être ensemble. Dans cette nuit partagée, je ne pense plus à rien d'autre qu'à elle, et pour la première fois depuis longtemps, je me sens complètement à ma place.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top