Chapitre 9 -Un premier été sorcier
À peine de retour de Poudlard, Lily comprit très vite que non « tout n'irait pas bien ». Elle avait pourtant eu hâte de retrouver ses parents et de passer du temps auprès d'eux ainsi que de sa sœur. Mais le problème était bien là : Petunia.
Depuis que Lily était partie pour Poudlard au mois de Septembre, la rancœur de sa grande sœur était loin de s'être dissipée. Au contraire, elle n'avait fait que croître. D'ailleurs, les vacances de Noël avaient été un enfer. Pétunia évitait cordialement Lily et ne lui avait pratiquement pas adressé la parole si ce n'était pour lui demander de lui passer le sel à table.
Dans sa naïveté, Lily avait pensé qu'elle continuerait de l'ignorer cet été et qu'elle passerait le plus clair de son temps avec Severus quand ses parents travailleraient. Elle n'avait pas compté sur le fait que Pétunia, qui rentrait déjà au lycée, aurait totalement changé de comportement et de tactique auprès d'elle.
Est-ce qu'elle continuait de l'éviter avec superbe devant leur parent ? Oui. Elle y prenait d'ailleurs un malin plaisir. Mais dès qu'elles étaient seules, Pétunia passait le plus clair de son temps libre à rabaisser et insulter sa sœur de tous les noms. Et parmi tous les sobriquets dont elle aimait l'affubler, le mot « Monstre » revenait souvent.
L'ambiance chez les Evans était devenue insupportable en l'absence de leurs parents. Et Lily fuyait le domicile familial pour se rendre au Parc et y retrouver Severus dès qu'elle le pouvait.
Leurs rencontres devenues quasi quotidiennes étaient une bouffée d'air frais autant pour Lily que pour Severus qui n'avait pas non plus une vie facile. Les disputes à longueur de journée étaient quotidiennes entre sa mère sorcière et son moldu de père et il refusait d'y prendre part.
Ils ne faisaient rien de particulier de leurs journées. La plupart du temps, ils se contentaient de s'allonger dans l'herbe près de la rivière, sous un somptueux saule-pleurer, et de simplement discuter.
Le sujet récurent de leurs nombreuses conversations restait leur école de sorcellerie. Poudlard – ou comme ils aimaient l'appeler, leur deuxième maison – leur manquait terriblement. Lily n'était pas malheureuse avec ses parents, loin de là. C'était ses querelles avec Pétunia et ses insultes qui donnait envie à Lily de partir très loin de chez elle pour ne jamais revenir.
— Qu'est-ce qui te manque le plus, Sev ?
— Hum... Je ne saurais trop quoi te dire... Peut-être les repas. Au moins, on peut manger à notre faim là-bas...
— Je suis désolée.
— Tu n'as pas à l'être. Si mon père voulait bien se prendre par la main et se décider enfin à prendre un vrai travail, nous pourrions tous manger à notre faim à la maison... répondit le jeune homme, gêné. Et toi, alors ? Qu'est ce qui te manque le plus à Poudlard ?
— Je pense que ce sont les cours de Potions qui me manquent. J'adore l'odeur de la rouille et des différents aromates que l'on peut sentir dès que l'on franchit la porte du cours de Slughorn. Et puis bien sûr, c'est un des cours que j'ai en commun avec toi Sev.
Severus tourna la tête et rougit face au sourire que son amie lui adressait.
Nom d'une chouette ! qu'est-ce qu'elle est belle quand elle sourit.
Essayant de cacher son malaise, il reprit d'un air taquin :
— Ah bon ? J'aurais plutôt pensé que ce qui te manquerait le plus, ce serait ... Potter !
— Ah non Sev, par pitié ! Ne me parle pas de lui s'il te plait ! On passait un si agréable moment tous les deux ! Pourquoi tu gâches tout ? bouda faussement Lily.
— Ha ha ha, allez Lily-Jolie ! Ne fais pas cette tête !
— Ah oui ? Tu veux la jouer comme ça, Sev ? lança Lily d'un air joueur.
Puis la jeune fille se jeta sur son ami et engagea une bataille de chatouilles. Bataille à laquelle, Severus la laissa gagner. Encore.
Au même moment, dans un coin reculé de l'Angleterre, un jeune garçon aux cheveux noirs de jais regardait par la fenêtre. C'était un fait : en ce bel après-midi du mois d'Août, James Potter s'ennuyait terriblement. Ses parents étaient encore une fois partis en mission pour le compte du Ministère et il était quant à lui « assigné à résidence » avec pour seule compagnie, sa vieille nourrice : Edga Figgs.
Et quelle compagnie ! soupira James.
Celle-ci passait son temps à tricoter et à lui raconter les mêmes histoires au sujet de ses crapauds. Elle en avait au moins une vingtaine et tous avaient une place particulière dans le cœur de la vieille femme.
Durant le mois de Juillet, James avait épuisé toutes les choses possibles et inimaginables à faire, allant du dégnomage – bien que les Potter aient un jardinier pour s'en occuper – jusqu'à astiquer son balai dans les moindres détails.
Fixant l'orée de la forêt appartement au manoir de la famille, James soupira.
La mort elle-même ne doit pas être aussi ennuyante.
Il ne faisait que de penser à Poudlard et à ses amis. D'ailleurs, James avait dû relire une bonne dizaine de fois les lettres que Remus et Peter lui avaient envoyé durant l'été.
Au moins, ils ont l'air de s'ennuyer autant que moi...
Même à des centaines de kilomètres les uns des autres, lui et ses amis partageaient la même frustration. Seul Sirius Black, celui dont il était le plus proche et qu'il considérait comme son meilleur ami, son frère de cœur, n'avait toujours pas répondu à ses lettres. D'ailleurs, ce dernier s'inquiétait beaucoup pour lui. Cela ne lui ressemblait pas de ne pas répondre.
James soupira à nouveau en voyant le soleil se coucher.
Vois le bon côté des choses. Quand tu dors, le temps passe plus vite...
Ce fut à ce moment précis, qu'un point blanc dans le ciel orangé vint attirer toute son attention. James cilla jusqu'à ce que le point ne soit suffisant gros pour distinguer une magnifique chouette blanche.
—Lune ! s'écria James.
Il ne la connaissait que trop bien. C'était la chouette de Sirius. Cette dernière se posa sur le rebord de sa fenêtre, un parchemin attaché à sa patte droite. James détacha le papier et caressa la tête de l'animal. Puis, il lui indiqua la volière pour qu'elle puisse se rassasier et se reposer à sa guise. Autant dire que Lune ne se fit pas prier. James, tellement excité à l'idée d'avoir enfin des nouvelles de Sirius, décacheta l'enveloppe et lut aussitôt la lettre contenue à l'intérieur :
Salut Jamesie !
Je suis vraiment désolé de ne pas t'avoir répondu plus tôt mais jusqu'à ce matin, je ne savais même pas que tu m'avais écrit. Mes très nobles parents, non contents de mon comportement de « fils indigne » ont trouvé bon de me confisquer Lune et mes lettres. Génial, n'est-ce-pas ? Je les ai trouvées dans le bureau de mon père alors que je cherchais une nouvelle plume pour Regulus. Donc, je pense que tu as compris que l'ambiance est assez tendue chez moi. Ils me reprochent constamment d'avoir rompu la tradition familiale et d'avoir été réparti à Gryffondor. En plus, ma très chère cousine, Narcissa n'a rien trouvé de mieux que de leur raconter nos blagues aux Serpentards. La punition a été très dure. Ma mère me dit constamment que je « déshonore la noble famille des Black en me conduisant ainsi ». Ce qu'elle ne sait pas encore c'est que je ne compte pas m'arrêter là ! D'ailleurs, j'ai plein de nouvelles idées à te proposer ! Je suis sûr qu'elles te plairont. Vous me manquez tous les trois. Vivement le 1er Septembre. D'ailleurs, quand comptes-tu aller sur le Chemin de Traverse ? Je me suis dit qu'on pourrait tous se donner rendez-vous là-bas, non ? Qu'en penses-tu ? Et sinon tout va toujours bien pour toi ? Tu survis avec ta nourrice ? Et tes parents, ils sont rentrés ?
À bientôt pour de nouveaux méfaits, très cher maraudeur !
Sirius.
James avait souri à l'évocation des futurs blagues qu'ils pourraient faire ensemble. Par contre, le reste de la lettre de Sirius ne l'enchantait guère. Qu'entendait-il par « punition » ? Connaissait la réputation des Black, James ne pouvait que s'en soucier.
La famille Black était une de ces très vieilles familles traditionalistes de sorciers, des « Sang-Purs » comme ils aimaient se faire appeler. Ils étaient tous issus de parents sorciers et aucun sang de moldu n'avait entaché jusqu'alors leur lignée. C'était une fierté pour eux, et de ce fait, ils se croyaient au-dessus de tous les autres sorciers.
En Grande-Bretagne, il existait quelques-unes de ces grandes et vielles familles. Certaines entretenaient leur rang du sang comme les Black, les Malefoy ou encore les Lestrange. D'autres en revanche, étaient moins étriqués et n'avaient pas cette obsession du sang comme les Prewett, les Weasley ou les Potter. La plupart des sorciers se considérant comme « Sang-Purs » suivaient les idéologies de l'un des fondateurs de Poudlard : Salazar Serpentard. Ce dernier pensait que l'éducation des jeunes sorciers ne devait être réservée qu'aux enfants issus de parents tous les deux sorciers. C'était d'ailleurs la raison principale de la répartition de l'ensemble des « Sang-Purs » dans sa maison.
Sirius, par tradition, aurait dû se retrouver parmi les Serpentard. Pour autant, le jeune homme ne partageait en rien les idées de sa famille et avait décidé que pour lui, il en serait autrement. Et ses parents, bien entendu, ne l'acceptaient pas. Aussi, James espérait de tout cœur qu'il pourrait retrouver son ami en un seul morceau à la rentrée.
Malgré tout, il était heureux que Sirius ait répondu et s'empressa de lui réécrire en espérant cette fois qu'il n'aurait pas à fouiller dans le bureau de son père pour voir sa lettre.
Deux semaines, se dit James quand sa lettre repartit pour Londres. Deux semaines et on se retrouvera tous à Poudlard.
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