Chapitre 8 - Rivalités
S'il y avait bien une Gryffondor pas comme les autres, cela ne pouvait être que Lily Evans. Elle était très bonne élève et se révélait avoir un don pour les Potions qu'elle abordait de manière intuitive. Mais outre le fait qu'elle soit une élève brillante, son caractère faisait d'elle, une Gryffondor exceptionnelle.
Lily était honnête et intègre. C'est une des raisons pour laquelle elle était la seule, avec son amie Mary, à ne pas aduler « la bande à Potter ». Elle ne voulait pas les encourager dans leurs actes puérils en les qualifiant de « Maraudeurs » comme tous les autres élèves. Les maisons Gryffondor, Poufsouffle et Serdaigle les qualifiaient de courageux, drôles, inventifs et brillants. De son point de vue ils étaient plutôt : arrogants, prétentieux, mesquins et puérils. Enfin, pas tous. Lily n'était pas dupe. Elle se rendait bien compte que Remus n'était pas quelqu'un de foncièrement mauvais, et qu'il ne faisait que suivre. Quant à Peter, lui, était en admiration totale devant les deux autres crétins. Lily avait bien compris que chez les « Maraudeurs » c'était Potter et Black qui menaient la danse. Et elle ne comprenait pas comment on pouvait apprécier des personnes qui s'amusaient à harceler les autres ainsi.
— Oui mais Lily, les Serpentards nous font exactement la même chose. Je trouve ça bien que quelqu'un nous rende justice, lui disait souvent Chris.
— Il ne faut pas confondre Justice et Vengeance. Il existe d'autres moyens de régler les conflits, affirmait toujours Lily.
— Ah oui et quoi ? Aller courir dans les jupons des professeurs et tout leur expliquer ?
— Exactement ! Ça peut être une solution viable.
— Cela ne marcherait pas Lily. Il n'y a jamais de preuves contre eux. C'est comme pour les Maraudeurs...
— Peut-être mais c'est déjà mieux que leur vengeance puérile, rétorquait Lily qui ne décampait jamais de ses positions.
En réalité, il y avait une autre explication quant à la raison pour laquelle elle détestait leurs blagues stupides à l'encontre des Serpentards : Severus Rogue. Malgré le fait qu'il soit à Serpentard et elle à Gryffondor, les deux jeunes gens continuaient à se fréquenter. Bien évidemment cela n'était pas passé inaperçu. C'était bien la première fois à Poudlard que l'on entendait parler d'un Lion ami avec un Serpent. Pourtant, Lily et Severus étaient bel et bien amis.
Ils restaient ensemble dès qu'ils le pouvaient : pendant les cours que les deux maisons avaient en commun, à la Bibliothèque ou dans le Parc. Severus ne participait pas aux méfaits des autres Serpentards et pourtant il subissait les blagues collectives des Maraudeurs. C'était tout simplement injuste à ses yeux. Severus était l'exception à la règle et pourtant, il était mis dans le même panier que les autres. Voilà pourquoi, Lily Evans ne pourrait jamais cautionner les actions des Maraudeurs et encore plus les actions du « Beau, Grand et Talentueux James Potter », comme elle aimait bien souvent ironiser.
Mise à part les blagues des Maraudeurs, Lily adorait sa nouvelle vie de sorcière. Elle s'était fait énormément d'amis ici. Elle était devenue très proche de Mary et Christie. Elles étaient comme elle : simples, naturelles, studieuses et aimaient croquer la vie à pleines dents.
La magnifique Mary, bien que très réservée aux premiers abords, était très ouverte et possédait un sens de l'humour particulièrement cynique que Lily appréciait. Chris était quant à elle, une jeune fille discrète, très douce et au grand cœur. D'un regard extérieur, elle n'était pas très féminine avec ses cheveux courts et bouclés et sa démarche semblable aux garçons de son âge. D'ailleurs, beaucoup se moquaient derrière son dos et n'hésitait pas à la traiter de véritable garçon manqué. Mais la véritable passion de Chris était le Quidditch. Si personne ne l'arrêtait, elle pouvait en parler à longueur de journée.
Malgré le fait qu'ils soient en Deuxième Année, Lily avait gardé de très bon rapport avec Alice Fortescue et Frank Londubat. Elle partageait souvent ses repas avec eux.
Bref, Lily Evans adorait vraiment sa vie à Poudlard ainsi que tous ses occupants.
Tous ?
« Non, c'est vrai... J'avais oublié ce crétin de James Potter », se répétait souvent Lily.
Depuis LA gifle qu'elle lui avait donné le premier jour de cours, la relation entre eux ne s'était pas vraiment améliorée. De plus, le fait que Potter soit Maraudeur, n'arrangeait pas son cas. Pour autant, elle ne comprenait pas pourquoi elle le haïssait. Il était la seule personne qui arrivait à la mettre dans un état de colère extrême et elle ne savait pas vraiment pourquoi. Des fois, après une violente dispute avec le brun à lunettes, Lily s'allongeait sur son lit à baldaquin et se posait des tonnes de questions.
Pourquoi je lui ai crié dessus comme ça ? On dirait une hystérique ma vieille. Bon... C'est vrai qu'il est le seul à me mettre dans des colères noires. Je ne crie pourtant pas sur les autres Maraudeurs. Remus est très gentil par exemple. Je me demande bien pourquoi il traine avec un crétin pareil... Il faudrait que je le lui demande à l'occasion. Quant à Peter... il est un peu bête, il faut l'avouer... Et il a l'air de vénérer Potter... Saint Potter... Peut-être que c'est parce qu'il a un besoin de reconnaissance... Va savoir, Lily... Et puis Black. Pourquoi tu ne lui cries pas après ! Ce n'est pas le meilleur ami de Potter pour rien celui-là ! Tout aussi arrogant et prétentieux... Quoiqu'en y réfléchissant bien, Black ne m'a jamais adressé la parole ouvertement. C'est donc peut être ça le problème avec Potter. Il me parle... Si seulement, il pouvait m'ignorer, cela serait tellement plus simple...
Et généralement, sur ces belles paroles, Lily finissait par s'endormir tant la colère l'avait épuisée.
***
Le dernier jour de cours de l'année, alors que tous les élèves s'apprêtaient à faire leur valise pour rentrer chez eux pour les vacances d'été, Lily revenait du Parc où elle avait passé l'après-midi avec Severus. Elle franchit le tableau de la Grosse Dame et pénétra dans la Salle Commune, quand soudain une voix qu'elle aurait pu reconnaître entre mille, s'adressa à elle :
— Salut Evans !
— Potter, répondit-elle froidement et seulement par politesse.
— J'aurais juré t'avoir vue dans le Parc avec une tâche noire, collée à tes basques. Mais après, je me suis rendu compte que ce n'était que ce très cher Servilus, se moqua James.
Bien évidemment, cette remarque déplut fortement à la jeune fille qui répliqua aussitôt :
— Maintenant que tu le dis, Potter, j'avais également remarqué la présence de cette tâche, au Parc...
— Ha tu vois Evans, tu le reconnais enfin !
Mais Lily ne l'écouta pas et continua sur sa lancée avec un regard noir :
—Mais je m'aperçois qu'en réalité, cette tâche collée à mes basques dès que j'ai le dos tourné, ce n'est que TOI, Potter !
— Hé, je ne te permets pas, Evans !
— Comme je ne permets pas que tu t'en prennes injustement à Severus. Il ne fait rien de mal.
James se renfrogna tandis que son ton devint beaucoup plus froid qu'à l'accoutumée.
— Sérieusement Evans, pourquoi tu traines avec un type pareil ?
— Qu'est-ce que tu entends par là ? Parce que de mon point de vue, Severus est gentil, drôle, et intelligent. Et puis qu'est-ce que ça peut te faire au juste avec qui je traine ?
— Je veux te dire par là que c'est un Serpent, Evans, expliqua James, évitant de répondre à sa dernière question.
— Et en quoi est-ce important ? Severus est quelqu'un de bien et c'est mon ami. Être à Serpentard n'est pas une tare, tu sais ? Cette maison ne renferme pas que des crétins comme tu sembles le croire. Tu en es la preuve vivante, Potter.
— Je rêve où tu m'as traité de crétin, là ? De quel droit me juges-tu ? s'emporta James. Tu ne me connais pas.
— Et toi, tu ne connais pas Severus, rétorqua Lily, sévère, les bras croisés sur son torse.
— Tu sais quoi, Evans ? Après tout, je m'en fous. Ce ne sont pas mes affaires. Mais le jour où ils s'en prendront à toi et que ce cher Servilus s'en prendra à toi, ne compte pas sur nous pour te venir en aide ! cria maintenant James, blessé dans son égo.
— Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, je n'ai pas besoin d'aide. Je sais me défendre toute seule., merci. Et puis dans tous les cas, tu as au moins raison sur un point, Potter. Ce ne sont pas tes affaires !
Sur ce, Lily tourna des talons et alla faire sa valise, le cœur lourd.
Demain, ce crétin de Potter ne sera plus là. Je serais à la maison et Potter ne sera plus là. Une fois à la maison, tout ira bien... Tout ira bien.
Oui, dès qu'elle serait rentrée chez elle, tout irait bien.
Du moins, elle l'espérait...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top