Chapitre 7 - Les Maraudeurs

La première année à Poudlard continua dans la même lignée que cette première semaine. Les liens d'amitiés se renforcèrent entre les élèves, tout comme ceux d'animosités. À chaque tentative des Serpentards pour nuire aux élèves des autres maisons, des représailles étaient aussitôt engagées à leur encontre. Il y eut ainsi une multitude de : cheveux colorés, apparences modifiées et lettres trafiquées. Bien évidemment, personne n'ignorait qui en était responsable. Pas même les professeurs. Mais jamais aucune preuve de la culpabilité des quatre garçons n'étaient trouvées dans leur sillage.

« Innocent jusqu'à preuve du contraire », s'amusait parfois à dire le Professeur Dumbledore lui-même.

Pourtant s'il y avait bien un mot pour définir ces quatre garçons de Première Année à savoir James Potter, Sirius Black, Remus Lupin et Peter Pettigrow, c'était tout sauf innocents. Ils s'étaient entre temps rebaptisés « les Maraudeurs ». Cette idée leur était venue lors d'une rencontre fortuite avec le professeur McGonagall au détour d'un couloir menant aux cachots, en plein milieu d'une froide nuit de Novembre.

— Tu es sûr que leur Salle Commune se trouve dans le coin ? demanda Peter.

— Oui. Je te signale que toute ma sainte famille a été répartie dans la maison Serpentard, et ils parlent trop souvent de leur Salle Commune. Elle est ici, dans les cachots. Il suffit juste de trouver l'entrée, répondit Sirius.

— Ils l'ont peut-être déplacée, entre temps, suggéra Peter qui se rongea les ongles.

— Peter, mon cher Peter... Si je ne te connaissais pas, je dirais que tu as peur, lança James d'humeur taquine.

— Peut-être bien que oui... Si quelqu'un nous attrape...

— Écoute, c'est simple. Est-ce que tu veux, oui ou non, qu'on leur fasse regretter de s'en être encore pris à un Gryffondor ? demanda Sirius.

— Oui, bien sûr. Mais...

— Et bien pour ça, il n'y a pas trente mille solutions. Il nous faut trouver leur Salle Commune, le coupa Sirius.

— D'accord. Mais j'aurais été plus rassuré si Remus était là...

— Oui mais ce n'est pas le cas. Il est encore auprès de sa mère qui est malade... répondit James.

— Pfff...

Les trois garçons atteignirent presque leur destination finale lorsqu'ils rentrèrent en collision avec quelque chose de dur et grand qui portait une robe. Ils levèrent les yeux bien haut et déglutirent à l'unisson.

— Et bien jeunes gens ? Qu'est-ce qui pourrait expliquer que trois élèves comme vous se retrouvent hors de leur dortoir, au beau milieu de la nuit ? demanda froidement le professeur McGonagall.

— Euh... C'est-à-dire professeur que... balbutia Peter.

— Mais encore, Mr Pettigrow ?

— Ce que Peter essaie de vous dire professeur, c'est que nous n'étions pas sûr d'avoir récupérer nos ustensiles de potions cet après-midi, donc...

— Cela suffit, Mr Black, le coupa sévèrement McGonagall. Suivez-moi, tous les trois.

Ils l'accompagnèrent ainsi à travers un dédale de couloir. Mais il ne fallait pas s'appeler Merlin pour comprendre où elle les conduisait. Une fois arrivés dans le bureau de la directrice de maison, elle les invita tous trois à s'assoir d'un simple geste de la main. Puis, elle les fixa durant une bonne minute, sans rien dire avant de reprendre :

— Rien, vous m'entendez ? Rien ne vous autorise à marauder dans les couloirs de cette école au beau milieu de la nuit. Pour cela, je retire à chacun d'entre vous, trente points.

— À chacun ? Mais professeur, c'est injuste !

— Cela suffit, Mr Potter. Et estimez-vous heureux que je ne vous en enlève pas plus.

— Très bien, professeur, marmonna-t-il en se levant.

— Je n'ai pas fini, Mr Potter. Rasseyez-vous. Je veux m'assurer que vous cesserez vos marauderies. Pour cela, je vous mets en retenue, tous les soirs et ce jusqu'aux vacances de Noël. Et ceci est non négociable Mr Black, trancha-t-elle avant que Sirius n'ait eu le temps d'ouvrir la bouche. Maintenant, vous pouvez retourner à votre dortoir.

Le lendemain matin fut rude pour les trois garçons. Plus d'un mois de retenue et quatre-vingt-dix points en moins pour Gryffondor.

À coup sûr, Evans va m'enquiquiner avec ça toute la journée quand elle le saura... marmonna James.

Ils regagnèrent la Grande Salle où Remus les attendait. Il était revenu du chevet de sa mère et comme à chaque fois, son teint était terriblement pâle comme si c'était lui qui avait passé sa nuit malade. Ils s'installèrent dans le silence pour une fois et entamèrent leur petit-déjeuner. Comme par hasard, aucun Serpentard n'était encore arrivé. Le visage de James arborait un large et franc sourire.

— Pourquoi tu souris comme ça ? s'enquit Peter.

— Je parie que cette journée sera magnifique.

— Tu parles ! grogna Sirius. Tu as déjà oublié le châtiment de McGo ?

— Vous vous êtes pris une retenue ? demanda Remus en fronçant des sourcils.

— Ah non mon cher Remus. Pas qu'une retenue... mais plutôt l'une de celle qui s'effectuera tous les soirs jusqu'aux vacances de Noël !

— Sans parler de tous les points qu'on a perdu.

— Chut, murmura aussitôt James en lançant un coup d'œil en coin à sa droite où Evans discutait avec ses amis.

La dernière des choses qu'il souhaitait était de se la mettre à dos, ce matin-là, alors que tout était parfait.

— Ce n'est pas ça le plus important les gars. Les points, la retenue, ce ne sont que des détails que l'on réglera très vite, affirma-t-il ensuite.

— Peut-être mais tout de même... Un mois de retenue... Je serais bien curieux de savoir ce que vous avez fait en mon absence pour qu'elle en vienne à de telles extrémités, s'amusa Remus.

— On a « maraudé » dans les couloirs la nuit dernière et elle nous a pris en flagrant délit, expliqua Peter d'une voix monotone, tout dépité qu'il était.

— Oui, on a « maraudé », s'esclaffa James.

— Mais qu'est-ce qui t'arrive à la fin ? demanda Sirius.

James sourit et indiqua du menton l'entrée de la Grande Salle :

— Regarde par toi-même.

L'ensemble des Serpentards entrèrent dans la Grande Salle. Leurs robes de sorciers étaient salles et humides. Leurs cheveux étaient également trempés. Sans parler de leur mine, déconfites. Dans leur dos, ils aperçurent enfin, le clou du spectacle comme aimait l'appeler James : une inscription rouge et or indiquant « Pensez à remercier les Maraudeurs ! ».

— Les Maraudeurs ? James, tu nous expliques ? Parce que c'est bien ton œuvre, n'est-ce pas ? demanda Sirius, intrigué.

— C'est un petit clin d'œil à McGo pour le nom. Sinon, c'est bien notre plan initial, non ? Réveil brutal et fuites d'eau, murmura-t-il à ses camarades, d'un ton amusé.

— Mais quand ? Comment ? lui demanda Sirius, tout excité.

— Cette nuit, après que vous vous soyez endormi. J'y suis retourné. Tu avais raison, tu sais ? Leur Salle Commune est bien dans les cachots et vous ne devinerez jamais leur mot de passe ! Ils sont si prévisibles qu'il m'a à peine fallu trente secondes pour le trouver !

— Et c'est quoi, leur mot de passe ?

Sang-Pur.

Sirius pouffa, visiblement peu étonné.

— James tu es un génie ! s'écria Peter, le regard rempli d'admiration pour son ami.

Toute la Grande Salle était en effervescence face au spectacle qu'offrait les Serpentards. Apparemment, ils avaient été réveillés aux aurores par un coq, ne voulant cesser de chanter à tue-tête. Puis, l'ensemble de leur canalisation avait explosé. Chaque fois qu'ils colmataient une fuite, une autre se déclarait. Ils étaient venus dans la Grande Salle pour demander de l'aide au professeur de Sortilèges, Flitwick. Toutes les maisons – à part Serpentard, bien sûr – étaient ravies. Seule une petite rousse de première année chez les Gryffondor, ne semblait pas apprécier. Pour montrer son mécontentement, elle se leva et quitta la salle d'un air dédaigneux, suivie par deux de ses amies.

Cette dernière blague eut le mérite de jeter un froid sur les ardeurs des verts-et-argent. Les attaques envers les autres maisons cessèrent jusqu'aux vacances de Noël. Les quatre Gryffondors avaient décidé de garder le nom de Maraudeurs et trois d'entre eux purgèrent leur peine, tous les soirs, jusqu'à la fin de l'année 1971.


***



Une fois Noël passé, les Maraudeurs apprirent que les attaques des Serpentards avaient recommencés pendant leur absence. James organisa alors une « réunion de crise » dans leur dortoir, comme quasiment tous les soirs.

— Alors Jamesie, tu vas enfin te décider à nous dire pourquoi tu es excité comme un lutin de Cornouailles depuis ce matin ?

— Patience mon cher Sirius, patience.

— Tu as un nouveau plan contre les Serpentards ? demanda Peter.

— Ou un nouveau plan pour faire enrager Lily ? demanda à son tour Remus, de sa voix calme et posé et avec un sourire en coin. Ah non, suis-je bête... Pour ça, tu n'as pas besoin de plan, ça te vient naturellement.

James lui lança un regard noir.

— Ha ha ha. Très drôle Remus. Ce n'est pas ma faute si Evans a un grain dans sa mandragore qui lui sert de cervelle.

— Je la trouve sympathique, moi. À vrai dire, elle l'est avec tout le monde. Il n'y a qu'avec toi qu'elle disjoncte.

— Si tu la trouves tellement géniale, tu n'as qu'à te marier avec elle. Mais si je peux me permettre un petit conseil d'ami : achète-toi une paire de cache-oreilles, ça ne peut qu'être utile avec cette fille !

— STOP ! On arrête là avec Evans, intervint Sirius. Jamesie, s'il te plait, pourrais-tu enfin nous dire pourquoi tu nous as convoqué ce soir et pourquoi est-ce que tu nous illumines de ton plus beau sourire depuis ce matin ?

— Ah oui... C'est vrai... J'ai trouvé – enfin, on m'a donné – le meilleur moyen qui soit pour se promener dans le château la nuit, sans qu'aucun prof ne puisse nous voir... dit James d'un air malicieux qui en général ne signifiait rien de bon.

Puis, il sortit l'objet en question de sa valise.

— Une vieille cape démodée ? demanda Peter, le nez retroussé. Je ne vois pas en quoi elle pourrait nous être utile.

— Peter, si tu me laissais continuer, tu verrais que ce n'est pas n'importe quelle cape, répondit James tout en enfilant le vêtement.

Ses trois amis en furent bouche bée et le silence les enveloppa durant quelques longues secondes jusqu'à ce que Sirius n'ose reprendre la parole :

— Une cape d'invisibilité... Mais... James... Elles sont très rares... Comment l'as-tu eu ?

— C'est le cadeau que m'a fait mon père, pour Noël. Apparemment, c'est une tradition familiale. À chaque onzième Noël des enfants Potter, la cape est transmise au plus jeune de la famille. Et comme je suis enfant unique...

— C'est prodigieux ! déclara Sirius.

— Oui, c'est une merveille, ajouta Peter quelque peu jaloux.

Ainsi, à partir de ce jour et jusqu'à la fin de leur scolarité, les Maraudeurs se baladèrent dans le château, la nuit, sans aucune impunité.


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