Chapitre 19 : Anastasia

Anastasia était jolie. Elle venait de passer de longues heures à se préparer pour son event. Ce matin, elle s'était réveillée avec une boule au ventre et avait eu envie de tout annuler. Mais après avoir envoyé un message à son amie Maëlle, l'enthousiasme de la blonde l'avait requinqué. Elle allait y arriver. Au pire, elle ne serait pas seule, et c'était tout ce qui comptait.

Après un long dilemme, elle avait opté pour une apparence assez sobre mais qui la mettait en valeur. Elle portait un haut court à manches longues avec des paillettes et un large jean taille basse qui dévoilait sa taille fine et ses jolies hanches. Niveau maquillage, elle avait énormément travaillé son teint, ses yeux et ses lèvres, mais avec des tons naturels afin de ne pas donner l'impression d'en avoir trop fait. Elle voulait se comporter comme si c'était une soirée normale pour elle. Mais comme toujours, dans le fond, tout était calculé.

Elle s'observait avec satisfaction dans le miroir. Elle était jolie. Ou, du moins, elle correspondait aux standards de beauté qu'elle s'était imposée. Certes, elle n'avait pas mangé depuis ce midi afin de souligner sa taille de guêpe, mais bon. Après tout, Kim Kardashian s'était bien vantée de s'être affamée pendant trente jours afin de rentrer dans une certaine robe pour un gros évènement. Ça, c'était grave. Anastasia, elle, avait le sentiment d'avoir entièrement le contrôle sur ce qu'elle faisait. Elle devenait la meilleure version d'elle-même, voilà tout. C'était la grande tendance du moment, de toute façon. Les gens ne s'acceptaient plus comme ils étaient alors ils cherchaient à rentrer dans des cases uniformes et fades pour ne pas se sentir en décalage.

La jolie brune se prit en photo dans le miroir pendant une bonne dizaine de minutes, jusqu'à trouver la photo parfaite à poster en story. Elle mit bien encore cinq minutes avant de la poster, le temps de trouver une musique adéquate. Une fois chose faite, elle posa son téléphone et poussa un soupir de satisfaction. Mission accomplie. Elle pouvait désormais se poser en attendant Maëlle et Laurène, l'autre amie qu'elle avait invitée.

Elle se posa devant une série, histoire de se vider la tête, tout en scrollant sur son téléphone. Les réseaux sociaux avaient bousillé ses neurones et elle était devenue incapable de se concentrer sur une seule activité. Elle finit donc par retourner sur Instagram pour voir les réactions à sa story. La plupart étaient positives, en allant des « Incroyable » aux emojis cœur. Mais une de ses demandes de message du lot. Un homme qui avait l'air très charmant lui avait envoyé le message suivant : « Tu dégages une aura incroyable, qui change de tout ce qu'on a l'habitude de voir ». Anastasia se pinça les lèvres. Elle cliqua sur le profil de l'homme. Il n'avait aucune publication mais elle voyait sur sa photo que c'était un trentenaire. Elle s'en voulut de le penser, mais elle le trouva très beau. Et son intérêt fut piqué. Un adulte, qui s'intéressait à elle ? Qui ne la traitait pas comme une ado stupide et superficielle ? Qui trouvait qu'elle dégageait quelque chose ? Aucun adulte ne lui avait jamais dit ça. Ses propres parents ne la complimentaient jamais.

Alors elle décida de répondre. « Ahah, merci. Quel type d'aura, exactement ? »

Elle trépignait d'impatience de sa réponse. Elle vivait pour les compliments des autres. Il répondit, dans les secondes qui suivirent : « Le genre d'aura qui fait tourner la tête. Tu vas peut-être trouver ça étrange, mais tu me fais penser à un coucher de soleil. Une beauté éteinte. »

Anastasia sentit son cœur battre la chamade. Le message était en effet bizarre, niais et ridicule. Alors, pourquoi la touchait-il particulièrement ? Elle ferait mieux de ne pas répondre et de bloquer cet homme qui avait presque l'âge d'être son père. Mais elle ne pouvait résister à l'envie de continuer de la conversation, histoire de voir où ça la menait.

« Très poétique, je ne sais pas si j'en mérite autant. »
« Tu ne devrais pas te dénigrer. Accepte le compliment, tout simplement. »
« J'ai pas trop l'habitude de ce genre de compliment. »
« Je peine à y croire ! Tu as un charme incroyable et tu es suivie par des milliers de personnes. Tu dois en voir passer des vertes et des pas mûres. »
« Certes, mais pas toujours dans le bon sens du terme. Enfin bref... on m'a jamais dit que je ressemblais à un coucher de soleil. Je sais pas comment le prendre, mais merci »
« C'est la vérité. Tu m'intrigues, maintenant. Comment une si jolie fille peut ne pas avoir confiance en elle ? »
« Je sais pas, j'imagine que j'ai grandi avec cette idée et qu'on n'a jamais cherché à me persuader du contraire. »
« Et voilà que tu me donnes envie de te persuader du contraire. Dis-moi, que fais-tu dans la vie ? C'est quoi, tes passions ? »

Anastasia hésita à répondre. Elle ne savait pas trop où menait cette conversation. Elle avait vu assez de films de prévention sur les dangers de parler à des inconnus sur Internet, qui plus est lorsqu'ils avaient deux fois son âge. Mais cela faisait tellement de bien, de voir quelqu'un qui s'intéressait vraiment à elle. Car, depuis Charlie, qui avait disparu de sa vie aussi vite qu'elle y était entrée, elle se sentait seule et misérable. Personne ne s'était intéressé à ses passions, ses intérêts, ses ressentis. Elle décida donc de continuer la conversation. Au pire, qu'est-ce qu'il pourrait lui arriver ? Elle ne faisait rien de mal, et elle n'était pas bête. Elle pouvait arrêter à tout moment. Au pire, cela mettrait un peu de piment à sa vie et elle aurait une anecdote à raconter à ses enfants.

Anastasia commença donc à lui raconter sa vie au lycée, ses doutes, ses aspirations. Elle mentait un peu, pour maintenir son personnage et renvoyer une belle image d'elle-même. Le biais de désirabilité sociale ne la quitterait jamais. Mais l'homme, qui s'appelait Raphaël, semblait vouloir creuser chacune de ses réponses, comme s'il se doutait que Anastasia ne lui disait pas tout. Et cela la flattait. Elle aimait se dire qu'elle suscitait l'interrogation, la réflexion, et qu'elle était plus que l'image lisse et fade que son Instagram renvoyait.

Alors qu'elle était plongée dans leur conversation, Maëlle l'appela. Un peu perturbée, Anastasia mit son téléphone dans sa poche et rassembla rapidement ses affaires pour la rejoindre. La blonde attendait devant chez elle.

Anastasia fut un peu étonnée par la tenue de Maëlle. Elle s'était mise sur son trente-et-un, comme si c'était elle, l'invitée de marque. Anastasia s'en voulut aussitôt d'avoir cette pensée. Elle ne devait pas hiérarchiser leur position. Maëlle avait tout autant le droit qu'elle de s'apprêter. La blonde s'écria :

« Salut ! Tu es trop belle ! J'adore ton haut, il est incroyable.
- Merci, rougit Anastasia. Tu es superbe aussi. La marque va vouloir te prendre en modèle...
- Tu penses ? s'enquit Maëlle. »

Anastasia retint une grimace. Elle avait sorti ça avec légèreté, et voilà que les yeux verts de Maëlle pétillaient d'un intérêt nouveau. Gênée, la brune se sentit obligée d'ajouter :

« Ouais, bien sûr.
- En tout cas, j'ai trop hâte, reprit Maëlle, qui n'avait visiblement pas perçu son malaise. Laurène nous rejoint dans trois minutes, on peut l'attendre à l'arrêt de bus.
- Ça marche ! fit Anastasia en se forçant à paraître enthousiaste. »

En réalité, elle était encore perturbée de son échange avec Raphaël. C'était agréable de savoir qu'un homme adulte, déjà bien ancré dans la vie, s'intéressait à elle. Pour ce qu'elle était vraiment, et pas pour ce qu'elle dégageait sur les réseaux sociaux. Elle était peut-être naïve mais elle avait envie de croire en la bienveillance de ses messages. Elle avait envie de croire que l'humain était bon et qu'elle méritait simplement d'être source d'intérêt, sans qu'il n'y ait d'intentions bizarres derrière.

« Tu as l'air ailleurs, fit Maëlle. Tu n'as pas hâte ?
- Si, si,... »

Anastasia se força à s'ancrer dans le moment présent. Mais, presque aussitôt, un nœud d'angoisse lui enserra le ventre. Elle avait extrêmement peur de cet évènement. Elle avait tant de mal à aller vers des personnes inconnues, et la voilà qui se jetait dans la gueule du loup. Elle allait se retrouver entourée de personnes plus jolies, plus connues, plus drôles, plus intéressantes. Comment pourrait-elle trouver sa place dans ce milieu de requins ? Et si elle se retrouvait à passer sa soirée toute seule, complètement exclue ? Qu'est-ce que les autres penseraient d'elle ? L'image que l'on renvoyait faisait tout, dans ce milieu. Sur Instagram, elle pouvait contrôler tout ce qu'elle montrait afin d'exposer la meilleure version d'elle-même. Mais dans la vraie vie... Elle n'avait pas ce masque pour se cacher. Si les gens la trouvaient nulle, ils parleraient dans son dos, et cela constituerait à briser l'image qu'elle avait mis tant de temps à construire. Soudain, elle ne fut plus sûre de vouloir aller à la soirée. Ses pensées fusaient à mille à l'heure.

Comme si elle lisait dans ses pensées, Maëlle lui prit la main et lui dit d'un ton rassurant :

« Tu n'es pas seule, on sera là pour toi. »

Anastasia acquiesça, mais son cœur battait toujours la chamade. Elle n'était pas sûre que la présence de Maëlle et Laurène suffirait à l'apaiser. En fait, elle avait juste besoin de Charlie, là, maintenant. Charlie était la seule capable de l'écouter pendant des heures, de comprendre ce qu'elle ressentait et de trouver les mots justes pour la rassurer. Maëlle et Laurène n'avaient rien de tout ça. Elles pouvaient tout au plus lui faire penser à autre chose en racontant leurs débiles histoires de mecs.

Et ça ne loupait pas. Alors que Laurène arrivait au loin et se raprochait d'elles, sa première phrase fut un babillement agaçant :

« Faut que je te raconte ce qu'il s'est passé avec Alexis, meuf ! »

Évidemment, sa phrase s'adressait à Maëlle. Anastasia se sentit soudain de trop dans ce binôme soudé. Elle était terriblement mal à l'aise, et n'avait plus qu'une envie : fuir. Maëlle ne tenta même pas de l'inclure dans la conversation et s'empressa de demander des détails à Laurène. Elles discutèrent bien pendant cinq minutes d'une histoire de cul sans intérêt, alors que Anastasia sentait l'angoisse monter à nouveau en elle. Et elle n'avait personne à qui en parler. Laurène et Maëlle ne l'écouteraient pas. Elles l'entendraient, peut-être. Mais elles ne chercheraient pas à creuser ni à la rassurer. Anastasia pouvait le pressentir.

Alors qu'elles se rapprochaient de la salle de la soirée, Anastasia était figée de terreur. Tous ses doutes, ses remises en question et ses questionnements tournaient en rond dans sa tête. Elle n'arrivait même plus à faire semblant auprès des filles. De toute façon, Maëlle et Laurène étaient plongées dans une conversation visiblement passionnante sur... Une émission de télé-réalité. Anastasia regrettait amèrement sa proposition. Elle n'avait qu'une hâte : rentrer chez elle et se fourrer sous sa couette, à l'abri du monde.

Elles finirent par arriver à l'adresse et Anastasia décida de se créer une bulle pour éviter de fuir à toute allure. Il fallait au moins qu'elle entre à l'intérieur. Au moins ça. Après, elle pourrait partir... Mais elle devait vaincre ça. Elle ne pouvait pas laisser son anxiété grignoter ses opportunités. Elle devait prendre son destin en main.

Maëlle et Laurène n'étaient pas d'une grande aide. Alors qu'elles faisaient la queue pour entrer, elles s'étaient rapprochées d'Anastasia, comme si elles se rappelaient la raison de leur présence. Si cela donnait à Anastasia un goût de vinaigre en bouche, elle se focalisait désormais sur sa bulle. Au moins, elle l'empêchait d'entendre Maëlle et Laurène babiller sur la décoration de l'entrée. Concentre-toi... Pense à un endroit calme, et isolé...

Lorsque ce fut à son tour d'arriver à l'entrée, elle eut du mal à articuler son prénom. Maëlle et Laurène la collaient désormais, sans doute conscientes que ce n'était pas le moment de perdre leur ticket d'entrée. Anastasia se sentait de plus en plus mal. Elle ne se sentait pas du tout à se place et avait l'impression d'être au mauvais endroit.

La salle avait été aménagée entre des buffets de festins en tout genre et des pièces de la dernière collection de vêtements agencées à droite et à gauche. Maëlle s'écria :

« C'est trop stylé ! Oh la la, merci Anastasia ! On vit un rêve ! C'est donc ça, être une star.
- La vie qu'on mérite, ajouta Laurène en pouffant. La vie que je veux ! »

Pourquoi je suis incapable d'être heureuse, alors que je vis un rêve qui semble universel ? Anastasia se torturait l'esprit. Sa bulle ne marchait pas. Comme elles étaient arrivées assez tard, la plupart des invités étaient déjà là. L'activité principale semblait de boire et de faire des stories. Anastasia avait le sentiment de faire tâche. Était-ce donc ça, son univers ? Ce qui se cachait derrière ses belles photos ? C'était donc à ce monde, qu'elle voulait appartenir ?

Comment avait-elle fini là ?

Elle se ressassait sa vie en boucle. Son isolement croissant au fil des années. Son refuge dans un monde meilleur caché derrière les écrans. Son espoir d'avoir trouvé sa place et d'être finalement aimée. Et puis... Et puis ça.

Mais elle n'avait rien à faire là.

Anastasia commença à paniquer lorsqu'elle remarqua que Maëlle et Laurène avaient disparu. Non, elles s'étaient simplement éloignées près du buffet. Mais Anastasia eut le sentiment qu'elles voulaient la fuir. Elles l'avaient utilisé. Elles avaient eu leur entrée dans un monde de paillettes et n'avaient désormais plus besoin d'elle. Elles ne l'appréciaient probablement même pas. Anastasia sentit des larmes lui monter aux yeux. Comment diable avait-elle pu envisager que des filles comme Maëlle et Laurène l'apprécient vraiment ? Elles étaient si légères, si inaccessibles. Anastasia n'était qu'un gouffre sans fin, gangrené par des pensées mauvaises et des ruminations qui la pourchassaient depuis tant d'années.

Elle se détestait. Elle se détestait encore plus que d'habitude. Car elle avait décidé de laisser deux filles entrer dans sa vie en osant espérer qu'elles l'appréciaient. Elle leur avait donné le pouvoir de la blesser. Et au fond, elle méritait ce coup de massue. Elle méritait qu'on lui rappelle qu'elle n'était bonne à rien. Pour qui se prenait-elle ? Parce qu'elle était suivie par des milliers de personnes, elle était devenue appréciable ? La vérité, c'était qu'elle n'avait pas changé. Personne ne l'apprécierait jamais. Elle n'était pas comme les autres. Elle se sentait en décalage constant avec la réalité qui l'entourait. Comme si elle était prise au piège dans un jeu vidéo et qu'elle n'avait pas les mêmes commandes que les autres personnages.

« Salut ! Anastasia, c'est ça ? Moi, c'est Samira. Je fais des Tiktoks. »

Anastasia reçut un électrochoc. Une magnifique jeune femme au teint mat et aux longs cheveux noirs venait de la tirer de ses pensées. Mais Anastasia peinait à retrouver ses esprits. Face au regard insistant de son interlocutrice, elle balbutia :

« Je... Moi, c'est Anastasia. »

Elle fut incapable de sortir un autre misérable mot de sa bouche. Elle baissa la tête avec l'envie de disparaître sous terre. Samira la toisa d'un air mi-étonné, mi-dédaigneux. Elle sembla attendre une suite, puis finit par lâcher dans un petit rire :

« Ah... Je ne m'attendais pas à ça, de toi. »

À quoi s'attendait-elle, au juste ? Et pourquoi s'attendait-elle à quelque chose ? Pourquoi donnait-elle l'impression de la connaître ? Anastasia sentit une nouvelle vague d'angoisse monter en elle. Mais cette fois, ce fut la vague de trop.

Paniquée, elle chercha un échappatoire. Là, une sortie ! Sans un mot, elle se précipita vers l'extérieur. Le monde de dehors. Qui l'effrayait tant et qui était pourtant sa seule issue face au piège dans lequel elle s'était retrouvé. Pire que le monde extérieur, un monde faux. Un monde basé sur des faux-semblants, des on-dits, des réputations construites sur quelques photos et vidéos.

Anastasia était terrifée. Elle n'avait jamais vraiment ressenti l'impact des réseaux sociaux sur sa vie. Elle ne s'était faite reconnaître que quelques fois dans la rue. Les réseaux sociaux lui avaient seulement permis de lui apporter quelques compliments et un peu de reconnaissance. Elle n'avait jamais réalisé la face cachée de ce qu'ils impliquaient. Des gens qui pensaient la connaître, qui avaient des attentes à son sujet. Elle avait soudain l'impression qu'on lui avait volé son identité, elle qui peinait déjà à la bâtir. Qu'on lui volait un bout de sa vie.

Alors que ses pensées fusaient dans tous les sens, elle éclata en sanglots. Elle pleurait rarement. Elle était plutôt du genre à rester sous sa couette et noyer ses pensées dans le sport. Mais là, elles la frappaient de plein fouet. Et elle se sentait terriblement, inexorablement, atrocement seule. Rien ne pourrait jamais la sauver. Elle était prise au piège de sa propre existence.

Son cœur en peine lui souffla une mauvaise idée. Après tout, Maëlle et Laurène étaient à côté. Elles pouvaient l'aider. Anastasia avait juste besoin d'une épaule sur laquelle pleurer et d'un câlin. Elle ne demandait rien de plus. Alors, son instinct de survie prit le dessus et elle composa le numéro de Maëlle. La blonde ne répondit pas. Alors elle lui envoya un message empli de désespoir, mais qui ne demandait qu'une chose très simple : descendre la rejoindre.

Maëlle lut le message. Elle commença à taper une réponse.

Mais la réponse ne vint jamais. Et Maëlle fut indiquée comme hors ligne. Elle l'avait délibérément ignorée.

Anastasia renifla. À quoi s'attendait-elle, au juste ? Maëlle n'allait pas gâcher sa soirée pour elle. Ce n'était pas comme si elle en valait la peine.

Elle resta bien une dizaine de minutes assise sur des escaliers en pleine rue. Le seul message qu'elle reçut venait d'Instagram. Elle ouvrit l'application. C'était Raphäël, qui lui demandait si elle passait une bonne soirée. Elle décida de lui renvoyer un message. Car lui, il n'était pas réel. Alors il ne la décevrait jamais.

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