੨_ ☆ Cypress-tree makes any shadow glow

- C h a p i t r e II -

Smitnight est dans la pénombre, aujourd'hui. Et un peu comme tous les jours, en réalité. Faut dire que c'est quotidien, ici, le sale temps. Le ciel n'est jamais azur. Il est plutôt constamment couvert d'une épaisseur de sombres nuages. Pour améliorer le tout, il pleut souvent, aussi. En d'autres termes, Smitnight est la ville la plus merdique si tu veux vivre heureux sous le soleil.
Cependant, moi, j'ai pas eu le choix. J'ai pas choisi d'y vivre. Ma mère est née dans cette ville et ne l'a jamais quittée dans le but d'y élever ses enfants. Et puis mon père... Bon, celui-là, ça fait longtemps que j'entends plus parler de lui...J'avoue que je sais même pas s'il est natif de Smitnight. Et je m'en fous carrément. Pourquoi une fille élevée seulement par sa mère devrait s'intéresser à son lâche de père?  J'aimerais bien aller sonner chez lui, un jour, et lui rappeler qu'il a des enfants. Ou même lui donner un coup de poing pour nous avoir abandonnés. Alors qu'il mériterait plus qu'un petit coup de poing...Mais j'ai pas les couilles. Parce que ce connard n'est pas n'importe qui, c'est un homme important socialement et donc je gagnerai rien en faisant ça à part attirer des problèmes à ma mère. Et c'est pas mon but.

La sonnerie retentit, annonçant la fin des cours. Putain, enfin. C'est tellement chiant une journée d'école. Qui plus est à Smitnight, sous le plus magnifique des mauvais temps.
A l'instar de chaque jour, Rohil et moi nous rejoignons pour fumer des joints à la sortie. Et nous sommes accompagnés d'un groupe. Un groupe de gens dont je me passerais volontiers.
La pétasse porte aujourd'hui des talons aussi hauts que peut être le niveau de sa débilité. Elle déambule près du banc, son téléphone à l'oreille, en pleine discussion.
Je me mets à tousser. La fumée emplit mes poumons, je tremble de tous mes membres en toussant et recrachant la fumée. Il est putain de fort, ce joint! L'effet de la drogue me donne envie de rire. Je sens ma tête tourner et j'ai l'impression d'entendre la voix de Rohil comme si elle hurlait à l'intérieur de mon crâne. Putain, faut que je bouge. Sa voix est beaucoup trop énervante. C'est insupportable. Elle a toujours eu une voix énervante mais lorsqu'elle parle au téléphone, c'est encore pire. J'imagine même pas comment comment son interlocuteur doit en avoir marre. Je pose mes mains sur le banc pour m'aider à me relever et jette le joint par terre. Merde ! Pourquoi je l'ai jeté? Je l'avais pas fini! Intérieurement, je m'énerve contre moi-même, les idées confuses, et réalise que je peux encore le récupérer sans aucun soucis. Mais c'est à ce moment-là qu'un pied se pose sur le joint pour bien l'écraser et le rendre complètement inutilisable. Je lève des yeux outrés.

« - Putain, Iraz! je le pousse. Qu'est-ce que tu fous? T'es con ou quoi? Il était pas...

- Fini? Non mais c'est bientôt toi qui sera finie si tu continues comme ça, il lâche d'une voix douce.

- Quoi? »je balbutie.

Ma colère retombe peu à peu. Au fond, je suis choquée de ce qu'il a dit. Iraz n'est un méchant garçon. C'est vrai. Mais je l'ai toujours considéré comme un abruti sans cœur. Il se comporte toujours comme si son unique but dans la vie était de se taper toutes les jolies meufs... Je comprends pas pourquoi du coup il me tourne toujours autour. C'est qu'il doit avoir des sacrés gros putains de problèmes de vue.
Tandis que là, c'est la première fois qu'il me dit quelque chose de si attentionné. Comme s'il s'inquiétait vraiment pour moi. Pendant un moment, je me sens à nue et j'ai envie de lui laisser une chance. Mais tout à coup, je me refuse cela. Même s'il se montre gentil, j'ai sincèrement pas besoin de son aide. Je suis pas une pauvre fille en détresse. Alors je décide de me montrer chiante et revêche:

« - T'as vraiment cru que j'avais besoin de toi pour l'apprendre ? Bah merci, putain! Heureusement que tu me l'as dit! Je savais pas que c'était dangereux pour la santé... Et tu te soucies alors de ma santé ? Comme c'est adorable! je lance, sarcastique.

- Sérieux, Syralla, tu devrais te calmer sur la drogue.

- Et toi, tu devrais te calmer à propos de moi. »

Il rit et se passe la main dans ses cheveux gras. Il me dégoûte. De toute façon, les mecs ont même pas besoin d'avoir les cheveux gras pour me dégoûter.

« - Laisse tomber, Iraz. Et par la même occasion, laisse-moi tomber aussi. Si tu cherches quelqu'un pour s'occuper de ton penis, tu t'adresses pas à la bonne personne, mon grand. Tu sais quoi?Demande plutôt à Rohil.

- C'est complètement dingue, Syra! il s'insurge en me saisissant le bras. On se connaît depuis qu'on est gamins. Tu te souviens? Il y avait aussi Trojehiza, et puis Nismaeri et ses sœurs... Je comprends pas...
Toi, t'agis comme si on n'avait rien à voir! C'est vrai qu'on a jamais été réellement très très proches tous les deux. Enfin, quand même ... Mais je t'ai observé, Syra... Et bref j'étais sûr que t'étais quelqu'un de bien...

- Ah là par contre je te déconseille de t'adresser à Rohil! Pour parler à quelqu'un de bien.

- Et t'écoutes pas ce que je dis...

- Ouais, tu peux toujours rêver si tu penses que tu peux m'avoir.

- Pourquoi? Pourquoi, Syra? il me demande comme si c'était dramatique.

- Parce que j'ai pas envie d'être avec toi, j'essaye de me dégager de son emprise mais il s'agrippe désormais à mon t-shirt fétiche orné de petites étoiles.

- Oh, il se met à rire, alors c'est moi, le problème ! Tu penses pas plutôt que c'est toi le problème ? T'as un gros problème, Syra! C'est pour ça que tu te drogues comme une merde. Et dire que que Nismaeri essayait de m'en convaincre mais... Mais maintenant, j'y vois clair: t'es tarée! »

Les mots qu'il a gueulés me mettent immédiatement en colère. Je sens mes joues rougir et ma main me démange. Il a pas le droit de me parler comme ça. Sans réfléchir, je lève mon poing droit et le frappe en plein visage. Gémissant, il se tient le visage à deux mains. J'en profite pour m'écarter de lui aussi vite que possible.

« - Putain! Espèce de pauvre tarée! »il crie.

Pendant ce temps, je m'éloigne à grands pas. Ma main droite me fait souffrir. Je grimace. Putain, mon poing! Putain, ça fait mal! Oh, putain de merde! Il l'avait peut-être mérité mais j'aurais dû trouver autre chose que de me niquer le poing! Je serre les dents. Espérant que ça va me permettre d'oublier un peu la douleur. Mais la douleur persiste. Des larmes emplissent mes yeux, je me les frotte tout en réalisant que je viens de foutre en l'air mon makeup. Tiens, encore plus moche que d'ordinaire, comme ça. J'ignore si les larmes sont présentes à cause de la douleur ou bien si c'est à cause des paroles d'Iraz. Lui et sa parfaite Nis! Qu'ils vivent leur vie de leur côté et qu'ils me laissent tranquille !

Maintenant, je sais que je devrais rentrer chez moi mais j'ai pas envie. J'ai envie d'être seule. Mon poing me fait encore mal. Je me le suis vraiment défoncé. Je remonte la manche de mon pull pour cacher l'ecchymose. Voilà, comme ça, Maman n'y verra rien pour le moment. Une goutte d'eau atterrit tout à coup sur mon visage. Je lève les yeux vers le ciel. Il pleut. Et je sais qu'il ne cessera pas de pleuvoir avant certainement un bon moment. Je me mets à sourire d'un air désabusé. Une journée ordinaire à Smitnight. Mon cœur fait un bon en entendant la voix d'Iraz. Putain!
Impossible de distinguer ses mots avec le vacarme de la pluie. Mais il s'approche de moi. Je me mets à accélérer le rythme des mes pas pour essayer de le semer. C'est con, je sais. Parce qu'il n'essaie pas de me poursuivre pour me frapper. Bah nan. Je sais pas, je suppose qu'il veut juste me parler encore mais moi j'ai pas envie d'écouter ses conneries.
Finalement, je me mets à courir vers le bâtiment de mon école. Je saute la barrière à la hâte (que même un gamin de cinq ans pourrait escalader tellement elle est petite) et descends les marches rejoignant la cour pour courir m'abriter derrière le bâtiment. Personne ne viendra me chercher ici. Je vais être tranquille. J'attends bien deux minutes, le regard perdu. Je suis trempée et j'ai froid. Mon corps sursaute. J'ai entendu une voix.

« - Syra ! Syra ! »j'entends au loin.

Putain, il lâche pas facilement, ce connard!
Ses pas approchent et sa voix devient plus nette. Merde ! Qu'est-ce que je peux faire ? J'ai envie d'être seule, putain, c'est pas compliqué! Je panique et pose ma main sur la clenche de la porte qui se trouve dans mon dos. Fermée, putain! Comme je suis une vraie malade, je force encore sur la clenche. Jusqu'à ce que j'entende un petit déclic. Choquée, je ne perds pas de temps et rentre aussitôt. Je ferme la porte doucement et reste collée à elle. Mes jambes cèdent et je finis par m'affaler sur le sol. Qu'est-ce que c'était que ça ? La porte était fermée, j'ai pas rêvé! C'est forcément quelqu'un qui l'a ouverte de l'intérieur... J'essaie de respirer plus lentement. Et puis... la clé est encore sur la porte. C'est peut-être la femme de ménage qui s'est sentie avoir pitié de moi, nan?

« - Hé! Il y a quelqu'un ? Hé ! Personne? Bah oui, je suis folle et puis quoi encore ?je me mets à rire, seule et désespérée. Hé, si c'est vous la femme de ménage, je vous remercie, je préviendrais l'école que vous êtes la femme de ménage la plus sympa. Vous voulez pas venir me voir ? Allez, s'il-vous-plaît ! »

Je commence à être plus que désespérée. Je comprends pas ce qui se passe. Au moins, je suis libérée de l'autre abruti, maintenant. Mais, aussi, qui a bien pu m'ouvrir? J'insiste tant pour voir la femme de ménage afin de me persuader moi-même qu'il y a vraiment quelqu'un. Parce que je n'en suis plus très sûre.J'ai pas rêvé, j'ai entendu ce déclic ! Quelqu'un a ouvert de l'intérieur !

« - Hé! Vous... Allez, quoi... Montrez-vous...

- Qu'est-ce que vous faites là ? »crie une voix rauque.

Une vieille femme se tient au fond du couloir.
Serpillière et balais à la main, elle s'avance vers moi. Je m'accorde un soupir de soulagement.

« - Oh putain! Putain...Vous êtes vraiment là ! Je commençais à croire que j'étais folle.

- Vous n'avez rien à faire ici, »elle me fusille du regard avec ses petits yeux sévères.

Elle arrive devant moi. Je me lève pour lui faire face, un léger sourire aux lèvres.

« - Ouais. Mais vous m'avez quand même ouvert. Donc merci.

- Je sais pas ce que vous racontez et je sais non plus comment vous êtes rentrée mais maintenant je vais vous demander de sortir. Regardez comme vous avez déjà sali le sol!elle fixe mes bottes pleines de boues.

- Oh, ouais, désolé. Mais enfin vous êtes quand même drôle! Je sais que c'est vous qui m'avez ouvert! Oui, je sais! j'opine du chef. Bah vous inquiétez pas, je vais pas le dire à ce connard de directeur. De toute façon, c'est rien, c'est pas un grand délit! je ris nerveusement.

- Sortez, Mlle, elle maintient fermement.

- Euh ouais. Ouais. Mais dites-moi... Vous rigoliez tout à l'heure, n'est-ce pas ?Enfin avouez-le, vous m'avez ouvert? C'était vous?

- Non. »

Non? Son « non » est si catégorique que j'ose même plus insister. Mais comment... C'est pas possible!

« - Attendez, je ne peux m'empêcher de continuer tout de même. Mais qui... Qui alors... je balbutie.

- Je sais pas ce qui s'est passé. La porte, je l'ai fermée moi-même alors j'ignore comment vous êtes entrée. Et puis, il n'y a personne d'autre ici à part moi. Je suis seule, ok? Allez, maintenant, sortez d'ici.

- Vous pouvez m'expliquer alors qui a introduit cette clé pour m'ouvrir? »je fronce les sourcils.

Je commence vraiment à perdre pieds. Je comprends plus rien. Déjà que je viens de recevoir un coup de stress à cause de l'autre abruti qui me poursuivait! Et comme si ça ne suffisait pas, maintenant je me retrouve toute tremblante face à cette situation inexplicable.

« - Je peux faire un tour des lieux? je continue aussitôt avant qu'elle ne puisse parler. Histoire de vérifier s'il n'y avait pas quelqu'un qui rôdait...»

Elle réfléchit un moment puis lâche:

« - Et après ça, vous me promettez de vous en aller?

- Bien-sûr. Je vous le promets. »

Je me dirige aussitôt vers le sombre couloir.

« - Attendez! elle m'interpelle. C'est quoi votre nom? Je suis sûre de connaître vos parents. Votre visage me rappelle quelqu'un.

- Oh, eh bien. Je m'appelle Syralla Morestis, je lui réponds distraite.

- Morestis !s'exclame la vieille dans un rire fou. Qui l'aurait cru? La fille du gouverneur ! Ah bah dis donc ! Et ici, dans cette école pourrie, en plus!Il pouvait pas te payer une plus belle éducation, ton père ? »

Sa réaction et son ton moqueur, presque haineux, ne me plait pas du tout mais j'ai pas le temps pour ça. Alors, j'ignore totalement ses paroles et me mets à la recherche de cette potentielle personne qui m'aurait ouvert. Allez, montre toi! N'essaye pas de me faire croire que je suis folle! Je sais qu'il y a quelqu'un. Un courant froid me parcourt alors que je grimpe les escaliers. Je frissonne et pousse un cri de peur. Certainement une fenêtre ouverte .... Tout est sombre, il pourrait y avoir un mignon psychopathe qui m'attende en haut des escaliers, le temps que je le vois arriver, ce serait trop tard pour m'échapper. Je réalise que mes peurs sont complètement infondées et pose mon pied sur une nouvelle marche. Allez, c'est juste dans ta tête tout ça !T'es con, merde ! Tu te fais peur toi-même !La lumière éclairant le perron de l'escalier se met à grésiller. Cette fois, je sens une forte angoisse envahir tout mon corps. Le courant d'air frais s'intensifie. Je recule petit à petit et pars finalement en courant, le souffle court. Je ne me retourne pas une seule fois. Mon cœur s'accélère jusqu'à battre hyper rapidement.
Je décide donc d'abandonner et ne cherche même pas à élucider le mystère. Tout en remerciant l'acariâtre abrutie de femme de ménage, je m'enfuis et rentre chez moi à pieds. Comme chaque soirs, étant donné que j'habite pas très loin de l'école. Le trajet m'a paru vraiment très court tellement j'étais absorbée dans mes pensées.
La nuit-même, dans mon lit, je n'arrive pas à dormir. J'arrête pas de repenser à ce qui s'est passé. Et une certitude me hante l'esprit: Je saurais pas comment expliquer... Mais je suis sûre qu'il y avait quelqu'un.

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|| Coucouuuu comment allez-vous chers lecteurs ?
J'espère que ce SECOND chapitre vous a plu, et n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé !! Lâchez des coms en masse mes petites étoiles ||

🌈🌈 
Et aussi, très important si vous voulez être au courant d'infos concernant cette histoire ou même juste si vous aimez lire, vous pouvez me rejoindre ,moi, la petite auteure à l'écriture de fée sur mon compte INSTAGRAM :
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• littlemarieromance❤️✨🧚‍♀️
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Je poste des photos de livres romantiques comme *Avant toi* ou genre *Calendar Girl*, *After* et des tas d'autres livres que je kiffe et que je poste sur mon compte pour les petits fans de romances comme moi hihi et puis pas de panique je parlerais sans doute des chapitres à venir en story😏🌟 
🌈🌈

—Le hashtag de cette histoire est #LVDEV.

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Love,
𝗠𝗮𝗿𝗶𝗲♪♪

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