Chapitre 17 : Caleb Walker (partie 1)


Caleb Walker pensait qu'il était un garçon compliqué, enfin jusqu'à ce qu'il rencontre Annabeth.

La seule personne en qui il avait eu confiance, sa mère, était morte bien des années plus tôt. Le laissant seul face au monde. Sa mère était tombée malade quand il avait huit ans, et chaque jour, il voyait son état se dégrader. Il avait tout essayé pour lui remonter le moral, tous les jours en rentrant de l'école il montrait ses bonnes notes à sa mère, et quand elles n'étaient pas bonnes, il ramenait des jolies fleurs arrachées du parterre de leur voisin. A chaque fois celui-ci braillait derrière le garçon en agitant une batte de base-ball, et à chaque fois le vieil homme s'essoufflait au bout de trois pas et retournait se morfondre dans son canapé tout aussi vieux, devant une émission culinaire.

Tout cela faisait rire la mère du garçon qui bien que malade, souriait aussi souvent qu'elle le pouvait. Chaque soir, il se blottissait contre sa mère et celle-ci lui racontait des mythes et des légendes, chaque soir c'était une nouvelle histoire, Jason et la toison d'or, Thésée et le minotaure, Persée et Méduse... Mais l'histoire préférée de sa mère était celle d'Hercule dit Héraclès, le puissant fils de Zeus accomplissant ses douze travaux. Un soir, quand il était venu contre sa mère, elle lui avait dit pourquoi Hercule était son préféré,et pourquoi c'était si important pour lui aussi.

Sans savoir pourquoi, le garçon l'avait cru, il voyait la vérité dans les yeux de sa mère, juste avant qu'elle ne s'éteigne et le laisse. Par la suite, le garçon développa une force colossale en grandissant, il restait à l'écart de tous et préférait la solitude. Il était devenu un vagabond, à la rue, sa force lui était bien utile quand un ou deux monstres venaient lui chercher des noises de temps en temps.

Vers l'âge de douze ans un satire était venu le trouver, il dormait tranquillement sous un pont quand l'hybride l'avait brutalement réveillé. Malgré toutes les tentatives du satire, jamais Caleb n'accepta de rejoindre la colonie des sang-mêlés, et quand le satire commença à essayer de le tirer de force, le garçon l'assomma d'un coup de boule avant d'aller dormir sous un autre pont. A treize ans, il tomba sur un homme disons peu fréquentable, Astyanax. Astyanax était un genre de dealer, refourgueur de marchandises comme des armes en bronze céleste, du nectar, de l'ambroisie et plein d'autres objets de valeur. Astyanax avait prit le garçon sous son aile et l'avait envoyé chercher divers objets dans divers endroits. Ça allait du cambriolage d'amphores antiques dans des maisons richissimes, aux parchemins protégés par des pièges mortels dans des vielles ruines, en passant par des cartes poussiéreuses chez de vieux antiquaires. Caleb savait que ce qu'il faisait n'était pas légal,loin de là, mais il s'en fichait comme de son premier bavoir. Il était payé chaque fois qu'il accomplissait sa mission, si il échouait...Et bien disons qu'il était également payé avec quelques coups de bâton dans les côtes.


La dernière mission de Caleb « remplit » pour Astyanax fut quelque peu mouvementée. Il devait récupérer une vielle carte de la cité de Sparte chez un vieux monsieur moustachu qui l'avait pris la main dans le sac. Paniqué, le garçon assomma le vieillard et appela son patron. Astyanax lui ordonna de tuer le vieux, mais Cal refusa.Voler, escroquer, s'introduire par effraction, ok pas de problème,en revanche tuer un vieux qui n'avait rien demandé... Pas question.Le vieux commençait à se réveiller et à baragouiner en Russe pendant que les deux hommes se disputaient. Avant qu'il n'ait put dire « barbecue » Cal se retrouva assommé à son tour et ligoté sur une chaise dans l'arrière boutique. Il se réveilla avec un énorme mal de crâne et un papi Russe lui râlant dessus et l'insultant de tout et n'importe quoi en le menaçant de sa canne.

-Toi travailler pour qui ?

Cal hésitait beaucoup entre rire et pleurer à ce moment là. Astyanax allait le tuer c'était sûr, mais l'accent du vieil homme fit vite oublier sapeur au garçon qui partit dans une crise de fou rire.

-Toi malade ?Toi avoir perdu tête ?

Si Cal n'avait pas été attaché à une chaise il se serait écroulé au sol, l'accent russe était trop...trop. C'était trop. Il s'était fait assommer et attacher sur une chaise dans l'arrière boutique d'un magasin d'antiquités qui puait la vodka, menacé par un vieux papi moustachu qui l'insultait en Russe et lui posait des questions avec un accent à mourir de rire, il avait échoué dans sa mission, la carte avait sûrement été mise à l'abri. Et pour couronner le tout, il allait se faire tuer par Astyanax pour avoir refusé d'obéir à ses ordres.Ceci est communément ce que l'on appelle une journée de merde en puissance.

-Écoute papi Staline, j'ai pas de temps à perdre, donne moi la carte et je partirai sans faire de dégât.

-Poyaytsam moyey babushki, no ono smotrit mne zhopu.

-C'est ça papi, bon tu me donnes la carte ?

-En fait, je crois qu'il vient de dire« Par les couilles de ma grand-mère, mais c'est qu'il me cherche l'abruti ».

Un homme se tenait derrière le papi,grand, fort, musclé, de mauvaise humeur.

-Qu'est-ce que tu fou là gamin ?

-Hein ? Mais vous êtes qui vous ?!

-L'employeur de « papi Staline » comme tu l'appelle. Et ton père par la même occasion.

-... ?

Caleb regarda fixement l'homme, les yeux écarquillés, son cerveau avait arrêté de fonctionner, y avait plus rien qui tournait.

-Gamin ? T'es avec moi ?

Le garçon continuait de le regarder dans le blanc des yeux jusqu'à ce qu'il finisse par réaliser.

-CONNARD ! T'as laissé crever ma mère !

-Ta mère ? Ah oui, je vois pas pourquoi je l'aurais sauvé, après tout, c'est l'ordre des choses.

-Tu aurais pu l'aider !

-Mmmmm... C'est vrai, j'aurais pu, mais j'avais la flemme.

-...

Cal avait la bouche ouverte et ne savait plus quoi répondre.

-Mais...Mais...Mais...

-Mais quoi ? C'était cool la semaine avec ta mère, mais bon je me suis vite lassé. Et puis tu vois j'étais en train de regarder la télé, je trouve que c'est une raison suffisante pour ne pas bouger. 

Le garçon força sur ses liens qui lâchèrent et il se précipita vers son père dans l'intention de le frapper. Mais celui-ci attrapa le poing de son fils qui ne bougea pas d'un poil. Cal força autant qu'il le put mais la force de son père était supérieure à la sienne, pour première fois de sa vie, il perdait dans une épreuve de force ! Héraclès lui tordit le poignet et le retourna comme une crêpe sur le sol sans le moindre effort. Caleb avait le souffle coupé, étalé sur le sol,face contre terre, la classe internationale quoi.

-Comme je le disais, le vieux travaille pour moi, il refourgue les marchandises que j'ai obtenu lors de mes...quêtes. Donc viens pas magouiller dans mes affaires gamin,compris ?

-...d'enfoiré... vais t'encast...mur...usqu'à....crève...

-Tu peux répéter ? J'entends rien t'as trop la tête contre le sol.

-...en...foi...ré.

-Voilà, là au moins c'est clair.Aller bonne journée gamin, en espérant ne jamais revoir ta tronche !

Le dieu attrapa son fils par le col de son tee-shirt et le traîna dehors avant de lui administrer un monumental coups de pied aux fesses qui le fit atterrir dans les poubelles de l'autre côté de la rue. Héraclès se frotta les mains et rentra à l'intérieur en claquant la porte, fier de lui. Caleb se releva et hurla toutes sortes d'injures pas très catholiques ;les passants le regardaient comme si il avait deux têtes et changèrent de trottoir. Le garçon commença à partir et réfléchit à ce qu'il allait faire, si il rentrait chez Astyanax, il était mort, si il retournait frapper chez papi Staline et le dieu des enfoirés, il était mort et si il restait dans la rue à attendre qu'un monstre se pointe, il était mort. Bon, voilà qui prévoyait une bonne soirée en perspective. Il décida donc d'aller se planquer dans un bar clandestin (1) . Il en connaissait justement un pas très loin, avec une enseigne affichant un oméga avec une épée croisée. Il rentra à l'intérieur du bar et s'assit au comptoir. Un homme sortit de derrière un rideau et lui sourit.

-Bienvenu au bar « Chez Kosta »!

-Je suppose que vous êtes Kosta.

-Bien vu petit gars, alors qu'est-ce que je peux faire pour toi ?

-Pour commencer je voudrais un verre de Manzana.

-Tout de suite !

Le patron sortit un verre et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire le garçon fut servit.

-Merci, est-ce que vous connaîtriez un endroit où je pourrais dormir sans me faire agresser par des monstres ?

-Ici même.

-Vraiment ?

-Oui, je fais aussi auberge, mais je n'héberge personne plus d'une semaine et je ne fais pas crédit.

-D'accord, et disons que si certaine personne me cherche et que je ne veux pas être trouvé ?

-Dans ce cas c'est une nuit maximum,payable d'avance et c'est le double. Oh et si tu ne veux pas que tout le quartier sache que tu es là, je te conseille de mettre plutôt le triple. Dit Kosta avec un joli sourire.

-Vous êtes un arnaqueur.

-Et toi un pauvre garçon en fuite.C'est à prendre ou à laisser.

-Ça va je prends.

-Oh et n'oublie pas de régler ton verre.

Cal grommela quelque chose d'incompréhensible en sortant son portefeuille, en payant le patron il se ruinait, il n'avait déjà pas grand chose mais maintenant il n'avait plus rien. Mince ! Tant pis pour le Starbuck. Le garçon monta un escalier et déboucha dans un couloir pendant que le patron comptait l'argent qu'il venait d'amasser.

-C'est la deuxième porte à gauche !

-Ok.

Caleb entra dans la chambre et observa la pièce. La chambre était toute petite, à peine la place de mettre un lit et une commode et une télé était accrochée dans un coin de la pièce. Il se jeta sur le lit et alluma la télé en envoyant valdinguer ses chaussures. Déjà la télé marchait correctement, c'était ça de gagné, il avait accès aux chaînes de l'Olympe, il zappa pendant un moment « Spécial beauté », «Mortal Combat version Arès »,« Comment entretenir votre jardin ? », « Gagner une bataille en trois étapes », «Concert des muses »(en direct), «Les astuces de Dionysos pour récupérer d'une gueule de bois ». La chaîne suivante montra une sorte de sport étrange, opposant deux équipes qui se tapaient dessus avec toutes sortes d'armes pour obtenir un ballon avec une nymphe à poil dessinée dessus. Bref, passons, il tomba sur une chaîne qui présenta les dernière news de la journée, présidée par une femme (sûrement la déesse des journalistes), on pouvait apercevoir derrière elle la ville d'Athènes ainsi qu'une trière s'en approcher. « C'est donc dans quelques instants que se jouera la fin de cette guerre qui oppose les demi-dieux à Gaïa, nous espérons de tout cœur que les demi-dieux romains et Grecs trouveront un terrain d'entente. Tout repose à présent sur les héros de l'Olympe qui se préparent actuellement à débarquer à Athènes. Nous en profitons pour vous rappeler que Annabeth Chase et Percy Jackson portés disparus dans le Tartare ont bien été retrouvés et qu'ils sont actuellement avec le reste de l'équipage de l'Argo II. Alors quelle sera la stratégie de leur chef Annabeth ?Tout le monde se pose la question, vous pouvez nous faire part de vos théories sur notre site spécial TheHéroesOfOlympus, vous y trouverez toutes les informations que vous voulez sur chacun des membres de l'équipage et sur leurs aventures ... »

-Quelle histoire. Dit une voix derrière le garçon.

-Pardon ?

Il se retourna et vit Kosta.

-J'étais venu voir si t'avais besoin de rien.

-Non, c'est bon. Vous les connaissez ? Demanda Caleb en désignant l'écran qui affichait les photos de sept personnes à côté de la journaliste qui parlait toujours.

-Ah, les héros de l'olympe, je connais leur chef Annabeth Chase, une sacrée fille.

-Je savais que le guerre touchait à sa fin mais je ne savais pas que c'était si proche.

-Faut croire que si. On a plus qu'à croiser les doigts et prier pour pas y passer.

Cal imagina Astyanax en train de se planquer bien au chaud dans son bunker en jouant aux cartes et en sifflant une de ses fameuses bouteilles de vin français qu'il avait payé une fortune.

-Bon si t'as besoin de rien, je te laisse.

Sur ces mots le patron sortit, laissant le garçon avec ses pensées. Il avait peut être trouvé une solution pour la soirée, mais il était dans la mouise jusqu'au cou. Il songea à rejoindre ce fameux camp des sang-mêlés mais ne put se résoudre à s'y rendre. Il ne connaissait personne là bas et il préférait de loin rester seul, de plus ce n'était pas le moment de débarquer là bas alors que des centaines de personnes étaient sur le pied de guerre. Il fallait qu'il trouve une solution, il avait jusqu'aux premières lueurs de l'aube pour la trouver, d'un autre côté, si les héros de l'Olympe échouaient, il n'aurait plus à se demander où aller puisque ce serait la fin du monde. Dans un cas comme dans l'autre, Cal ne dormirait pas de la nuit.



(1) Les bars clandestins sont des établissements réservés aux personnes et créatures voyant à travers la brume (dieux, demi-dieux, satires et quelques mortels).



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