Chapitre 14: La lettre
Annabeth ne réussissait pas à dormir ni à manger depuis trois jours. Après avoir lut la lettre de sa mère, elle n'avait plus pensé qu'aux mots écrit sur ce bout de papier. Ça la hantait, elle n'avait pas ouvert la bouche depuis. Elle voyait que ça inquiétait ses compagnons de voyage mais sur le moment, elle s'en fichait complètement. La fille d'Athéna restait seule dans son coin, repliée sur elle même. Elle avait oubliée tout le reste, la raison de sa présence ici, sa quête... Plus rien n'avait vraiment d'importance maintenant qu'elle savait. Sa vie entière était un mensonge, une manipulation des trois plus grandes garces qu'elle avait jamais connu. Elle se sentait tellement mal, tellement vide, elle ne savait plus quoi penser en fait. Et dire que depuis le début, Annabeth savait qu'elle était différente des autres enfants d'Athéna et le pire c'est qu'elle pensait que c'était une chose voulue par sa mère. Elle avait longtemps pensé être une expérience ratée de sa mère à cause du nombre de fois où elle l'avait déçu. Ou du nombre de fois où elle pensait l'avoir déçu. La blonde ne savait pas, elle ne savait plus.En lisant cette foutu lettre, c'était son identité qui était effacée, un mensonge, rien qu'un mensonge. Même si sa mère avait précisé dans sa lettre que les dix-sept dernières années qui s'étaient écoulées étaient bien réelles, que tout ce qui s'y était passé était vrai, elle avait du mal à le croire.
Une fois, quand elle avait huit ans, elle avait sauvé une personne de l'équipe adverse pendant un capture l'étendard. La personne aurait pu être gravement blessée si Annabeth ne l'avait pas aidé. Seulement voilà,après l'avoir sauvée, la personne en question : Michael,l'avait assommée et s'était emparé de l'étendard, la faisant perdre elle et toute son équipe. Ses frères et sœurs lui en avaient longtemps voulu, jusqu'à ne plus lui parler et l'ignorer complètement. Annabeth était alors voir Chiron, pour savoir ce qui clochait chez elle. La blonde se souvenait encore de leur conversation comme si c'était hier.
-Chiron,pourquoi je ne suis pas normal ?
La question avait laissé au dépourvu le centaure qui la fixa avec des yeux ronds.
-Comment ça ?
-Mes frères et sœurs, eux ils auraient laissé Michael.
-Mais pas toi.
-Non.
-Et pourquoi ça ?
-Je...je ne sais pas...
-Dis moi, si ça avait été un autre pensionnaire, Clarisse par exemple, l'aurais tu sauvée ?
-Non, elle c'était sûr qu'elle m'aurait assommée.
-Tu pensais que Michael ne t'aurait pas assommé?
-Ça ne m'avait même pas traversé l'esprit.
-Et pourquoi ?
-Parce que je lui fait confiance, on s'est entraînés et battu ensemble on est amis, ou du moins, on l'était...
-Je vois, je vois...
-Quoi ? Alors qu'est-ce que j'ai ? Je suis malade ?
Chiron rit avant de reprendre une gorgé de son thé.
-Non, tu es loyale envers tes amis, ça pourrait néanmoins te porter préjudice,surtout pour une demi-déesse.
-Je ne comprends pas.
-Tu l'a aidé parce qu'il est ton ami et ton compagnon d'arme, habituellement. Mais cette fois vous vous êtes retrouvés dans des équipes adverses et dans ces cas là il n'y a plus d' amitié qui tienne.
-Dois-je donc détester tout le monde hormis les personnes de mon bungalow ?
-Non, tu peux être amis avec les autres mais ta loyauté doit d'abord aller envers ton bungalow.
-Je ne suis pas d'accord, le pire c'est que je ne sais même pas pourquoi je suis pas d'accord ! Mes frères et sœurs ne sont pas comme ça, ils ne se posent même pas la question...
-Tu sais parfois être différent est une bonne chose.
-Déjà les enfants d'Athéna sont mit à l'écart par les autres bungalow parce que nous sommes plus intelligents qu'eux et qu'ils nous trouvent prétentieux. Si je suis mise à l'écart par mon propre bungalow et qu'en plus mes seuls amis me trahissent au combat, qui me reste t-il Chiron ?
-Je ne pense pas que tu sois aussi seule que tu le pense Annabeth.
-Tout ça nem'explique pas pourquoi je suis différente d'eux. Est-ce que c'est ma mère qui l'a voulu ?
-Honnêtement,je ne peux pas te répondre Annabeth. J'ai peur de mal interpréter les actions des dieux, ils sont si...imprévisibles. La plupart du temps ils font des choses qui n'ont pas souvent de raison, ils le font juste pour se divertir.
Chiron se frappa mentalement d'avoir dit ça quand il vu l'air malheureux d'Annabeth.
-Mais tu sais,Athéna n'est pas comme les autres dieux, elle ne fait pas les choses pour s'amuser, en fait je ne suis pas sûr qu'elle fasse quoi que ce soit pour s'amuser. Mis à part humilier Arès bien sûr.
-Donc il y aune raison pour que je sois si différente d'eux ?
-Si différente ? Tu n'exagères pas un peu ?
-Non, je ne me bas pas pour la même motivation qu'eux, je ne veux pas les mêmes choses.
-Et que veux-tu ?
-Tout le monde se bat pour être meilleur que les autres mais pas moi. Je suis déjà très douée et je sais que je serai la meilleur combattante de la colonie quand je serai plus plus grande, bien plus forte que les autres. Les autres veulent être les meilleurs pour attirer l'attention de maman, pour lui prouver leur valeur ; quand ils la prient c'est pour obtenir la victoire ou de meilleures idées. Moi aussi je veux lui prouver que je suis digne d'elle mais j'aimerais plus que des conseils au combat. Parfois elle me fait penser à un entraîneur de nouvelle recrue à l'armée, un capitaine quoi.
-Et tu ne veux pas qu'elle soit ton entraîneur ?
-Si, non enfin...Ce que je veux c'est ma maman pas un capitaine.
-Je vois...
Chiron baissa les yeux vers la couverture posée sur ses genoux.
-Les enfants d'Athéna...ils sont presque associables...quand quelqu'un meurt ils le regrettent mais sans plus. Moi j'éprouve des...sentiments plus forts que les leurs. Plus je nous compare et plus un fossé se creuse entre mes frères, mes sœurs et moi.
-Effectivement,la différence majeure entre eux et toi, c'est qu'eux ils se débrouillent tout seuls, ils n'ont pas besoin qu'on s'occupe d'eux,toi, tu as besoin d'affection.
-Et c'est une mauvaise chose ?
-Pas du tout,viens là ma chérie.
Annabeth se jeta dans les bras de Chiron en pleurant.
-Est-ce que je vais changer, est-ce que je vais être comme eux un jour ?
-chuuut,arrêtes de te poser toutes ces questions...
Facile à dire,pourquoi fallait-il qu'elle soit si différente ?
Maintenant elle le savait, cette lettre, c'était la réponse à sa question mais maintenant qu'elle l'avait lu, elle aurait préféré ne jamais savoir. C'était tellement compliqué... Annabeth relu encore une fois cette foutue lettre.
« Ma chère Annabeth,
J'aurais dût'en parler il y a déjà un moment mais honnêtement, je n'ai jamais trouvé le courage de le faire. J'ai toujours entendu les questions qui te taraudent mais je ne pouvais pas te répondre, pas avant que je sois sûre que tu sois prête à entendre la vérité. Et maintenant tu l'es ; j'ai beaucoup exigé de toi, plus que je n'aurais dû. J'ai peur de t'en avoir voulu d'une certaine façon mais ça c'est encore une autre histoire. Si tu es différente de tes frères et sœurs c'est parce que eux, comme tous les autres demi-dieux, tiennent beaucoup de leur parents divins. Mais en ce qui te concerne, tu es plus puissante qu'aucun demi-dieu, tu as autant hérité de ton père que de moi, pour tout. Ta passion, ton orgueil et beaucoup d'autres choses c'est de lui que les tiens. Ton père n'est pas qui tu crois, et toi non plus. Il y a 2300 ans, Alexandre le Grand s'est rendu à Athènes avant de partir à la conquête du monde. La famille d'Alexandre a un passé un peu compliqué à comprendre. Contrairement à ce que tout le monde croyait même Philippe II de Macédoine, son vrai père était Zeus et pas Philippe. Ensuite sa mère Olympias est une puissante magicienne en plus d'être une descendante d'Achille. Alexandre était donc un fils de Zeus et un descendant d'Achille. Pour en revenir à Athènes, je ne dirais pas grand chose sur ce qui s'est passé mais sache qu'une fille est née, ma fille, et celle d'Alexandre. Je ne sais pas vraiment ce qui c'est passé par la suite car moi et les autres dieux nous sommes retrouvés plongés dans un coma pendant les quatorze ans qui ont suivi. Quand nous sommes sortis du coma, j'ai appris que ma fille était morte en combattant Typhon, qu'elle avait été reine d'Athènes et qu'elle avait protégé l'Olympe en notre absence.Apparemment ça n'a pas plu aux moires car elles ont voulu la faire renaître alors que son esprit aux champs Élisée ne le voulait pas.J'ai essayé de la défendre, Hadès, voulant défendre son royaume,s'est joint à moi mais nous n'avons malheureusement fait qu'aggraver les choses. Les moires ont jeté une malédiction à Hadès qui l'a rendu très malheureux et elles m'ont contrainte à leur obéir.L'énergie que ma fille avait dépensé pendant son combat l'avait tellement affaiblis que nous avons dut attendre longtemps avant de la faire renaître, de te faire renaître Annabeth. Tu es bien Annabeth Chase, fille d'Athéna et de Frederick Chase mais tu es aussi Annabeth, reine d'Athènes, fille d'Athéna et d'Alexandre, petite fille de Zeus et d' Olympias et descendante d'Achille. Tu es déjà très puissante, et cette puissance augmentera encore d'avantage.Écoutes moi je ne t'en dirais pas d'avantage sur tes pouvoirs mais sache que tout ce que j'ai fait, je l'ai fait pour toi. Je t'aime Annabeth, bien plus que tu ne peux l'imaginer. Fais attention, nous nous reverrons très vite ne t'inquiètes pas. Je serai toujours là pour te protéger.
Athéna
Annabeth voulait hurler sa douleur. Elle n'en pouvait plus, en fait elle ne savait pas quoi penser. La fille d'Athéna n'arrivait pas à réaliser, elle n'arrivait pas à comprendre ou du moins elle ne voulait pas comprendre. C'était trop dur. Léto s'approcha d'elle doucement et déposa une petite assiette devant la blonde. Celle-ci l'ignora et continua à regarder dans le vide, serrant la lettre dans sa main. Quand la déesse voulu poser sa main sur l'épaule de la demi-déesse pour la rassurer, Annabeth réagi au quart de tour.
-Ne me touchez pas !
La blonde se leva précipitamment et recula, une expression haineuse sur le visage.
-Calme toi, tu sais, ta mère a...
-Ne me parlez pas d'elle !
-Elle fait tout ce qu'elle peut pour toi.
La blonde ricana.
-Mais bien sûr,elle ment comme elle respire et ce n'est pas la seule d'ailleurs.
-Qu'est-ce que tu veux dire ?
-Vous étiez aussi au courant. Et vous n'avez rien dit !
-Ce n'était pas à moi de te le dire.
-De me le dire ?Une lettre ! Une putain de lettre ! Pour m'annoncer que je suis la fille d'un des plus grand monarque qui ait jamais régné sur terre ! Que je suis morte ! Que je suis née à nouveau !
-Annabeth...
-Elle n'a même pas le cran de venir me le dire en face !
-Dire quoi en face ? Demanda Caleb qui revenait les bras chargés de bois.
-Apparemment je suis la fille d'Alexandre le Grand, morte il y a 2300 ans en combattant Typhon, annonça Annabeth le plus naturellement possible comme-ci elle présentait le bulletin météo du matin.
-Pardon ?
La tête du garçon aurait sûrement fait rire la blonde si elle n'était pas aussi énervée et désespérée. Les yeux ronds, la bouche ouverte, il avait lâché les morceaux de bois qui lui étaient tombés sur les pieds mais il ne semblait pas s'en être aperçu.
-Je n'y crois pas.Continua Annabeth.
-Ce n'est pas une question de croire, c'est la vérité.
-Et bah je ne crois pas la vérité. Voilà avec cette histoire je dis n'importe quoi, j'espère que vous êtes contente!
-Tu sais, ton père aussi a eu du mal quand il a appris qu'il était le fils de Zeus et non celui de Philippe.
-Ça me fait une belle jambe !
-Je ne crois pas non ! Tu ne t'en fiche pas !
-Laissez moi tranquille ! Ma vie entière est mensonge ! Vous ne pouvez pas savoir ce que ça fait !
-Non, c'est vrai mais...
Annabeth n'écoutait plus Léto, elle sortit du campement et s'enfonça dans la forêt.
-Annabeth !
-Je m'en charge.
Cal avait reprisses esprits et se mit à courir après Annabeth, mais elle avait déjà disparut...
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