Chapitre 17
J'écoute le " tic tac" de l'orloge.
Ces aiguilles faisant avancer le temps plus vite que je ne le voudrais.
En face de moi, Carine mon adorable psychologue, semble chercher une nouvelle question à poser, une réplique!
Ce décors me fait d'ailleur beaucoup penser à une pièce de théâtre!
Avec ses murs parfaitement lissent, cette ambiance à la fois sereine et oppressante...
Malgrès tout, je ne peux m'empêcher de vouloir garder une part de moi et de ne pas lui confier.
Je lui fais part de mes états d'esprit, mes colères, mes larmes...
Mais ne donne jamais les détailles. Ne la laisse tout simplement pas voir trop profondément!
Je sors de la séance en me posant un tas de questions.
Plus les séances avec Carine avancent, plus je me dis que ça ne sert peut-être à rien.
Je n'arrive pas à être Estelle Privat devant elle.
Cette Estelle qui rêvasse devant une longue chevelure noir, elle qui ne parvient à mettre des mots sur ce qu'elle ressent seulement dans sa tête!
Elle... Extrêmement "Intra personnel " comme me dirait ma Célia!
"Ma Célia".
Cela résonne dans ma tête comme deux mots, que j'aurais pensé toute ma vie...
Au fond! Elle ne connaît tout simplement pas la Estelle qui attend patiemment que la musique, la belle musique lui rende son bonheur!
Le bilan de cette heure passée avec Carine, est que je devrais essayer de me livrer d'avantage à mes amis sur ce que je ressens, et de ne pas avoir peur de leurs réactions.
Je ne sais pas...
Ils savent déjà que je suis triste...
Savoir, c'est déjà suffisant pour sentir! Sentir la douleur provenant des abîmes de mon coeur...
Les voix fusent de tout côtés.
Carla, la fille assise à coté de moi est entrain de rigoler avec la cousine de Célia qui elle , ne semble pas du tout me calculer.
Parfois je me demande si Célia lui a déjà parlé de notre amitié.
Enfin... Je ne sais pas vraiment si c'est de l'amitié...
Un autre piquement au coeur. J'ai tellement peur de me rapprocher toujours plus d'elle, et qu'elle agrandisse toujours plus la distance!
Pourtant, j'ai le sentiment que quand je parle avec elle , toutes ces peurs auxquelles je fais allusion, s'envole avec ses paroles. Comme si mon ésprit choisissait de suivre chaques conçonnes et chaques voyelles sortant de sa bouche.
Plus qu'un échapatoire! Un choix pour une vie nouvelle, une vie plus belle...
- Entrez !
Résonne la voix de ma professeur de Français, me faisant sortir de mes pensées.
La porte de la salle de classe s'ouvre et mon coeur fait un bon en voyant la personne qui se tient devant.
Célia avance timidement dans la classe, son profond regard se posant sur moi.
Je ne souris pas.
Je ne pleure pas.
Je reste neutre, profitant de ce petit moment, où seul moi puisse voir ses magnifiques yeux.
- Heu... Bonjour!
Dit-elle pas très alaise.
Excusez moi de vous déranger mais monsieur Miront est absent et on m'a dit de venir dans votre classe!
- Tu es toute seul?
S'étonne ma prof de Français.
- Euh... Oui! Les autres sont chez eux, je n'étais pas au courrant!
- Ah! Et ils ne t'on pas accepté en permanence?
- Non...
- Très bien! Ce n'est pas grâve! Nous allions écouter des travaux qu'il y avait à faire pour aujourd'hui! Va t'installer sur la table du fond!
Je la regarde traverser la classe et déposer son sac près de la table. Ses gestes sont doux quand elle dépose sur son bureau les affaires dont elle aurais besoins.
- Bien! Maintenant que cette jeune fille s'est installée, nous pouvons enfin commencer le cours! Quelqu'un veut-il passer et lire sa rédaction?
Un silence de plomb s'abât sur la classe, mon regard toujours posé sur elle.
- Personne? Dommage! Bon ben... Estelle! Tu veux bien nous présenter ta rédaction?
En entendant mon prénom, je tourne le regard vers la prof en sentant mes mains trembler.
Il fallait qu'elle m'interroge maintenant!
- Euh... Oui!
Je me lève maladroitement de ma chaise, prends ma copie et m'avance timidement vers le devant de la classe.
Je balaie la salle du regard, et tombe sur Célia qui me fait un grand sourire en signe d'encouragements.
Je peine à me détacher de son regard et pose mes yeux sur ma feuille.
Je prends une grande inspiration, et commence à lire mon introduction.
"On ma demandé d'écrire une rédaction sur un sentiment marquant que j'aurais éprouvé.
Ce n'est pas simple de chercher au fond de sois, une émotion tellement spéciale, importante à nos yeux au point de s'en souvenir!
Peut-être faut-il alors arrêter de chercher, et que cela nous vienne comme une évidence...
J'ai donc décidé aujourd'hui, d'écrire, raconter mon évidence à moi."
Je fais une Pause dans ma lecture, cherchant à repprendre ma respiration. Je tourne la tête vers ma professeur, qui me fait signe de poursuivre. Je ne sais comment décrire la peur qui m'anime à cet instant.
La peur de devoir me livrer, et pas seulement aux yeux de mes camarades, mais aux siens...
"Tout commence dans les profondeurs de la Terre.
Où un jour j'ai vue une avalanche de pierres dégringoler des paroies de mon être.
L'eau de la mer n'était pas suffisante, pour décrire les larmes qui manquaient à chaques instants de me faire couler...
Le tambourinement de la pluie contre la vitre, n'était pas assez fort pour vous décrire la douleur qui frappait chaques parcelles de mon corps.
L'obscurité de la nuit, n'était pas assez sombre pour égaliser le manque, qui chaques jours asombrissait mon âme...
Ça a bien débuté là... Sous la Terre, dans les abîmes de mon être."
Je m'arrête, hésitant à poursuivre. Ma copie ne cesse de trembler tant la peur se fait ressentir dans mon corps.
Mais je ne peux pas m'arrêter maintenant. Après tout! C'est une rédaction, personne n'y attacherait beaucoup d'importance!
"C'est une transition que je m'apprête à vous décrire.
Un sentiment qui n'est ni joyeux, ni malheureux.
Alors que je me noyais dans la mer, que j'étais étouffée par ces pierres, J'ai vue le reflet d'une main tendue...
Une bouée de secour, une bouffée d'air frais!
C'était le reflet de la réalité, car ce que j'ai ensuite appris à connaître, est tellement plus merveilleux!
Je rampes encore vers la sortie de la grotte, mais ces cheveux noirs sont comme une lumière dans le souterrain!
Un réservoir d'oxygène, un voyage dans le temps.
Vers la Renaissance...
C'est en écrivant ces mots, cette simple rédaction, que je peux mettre un nom sur cette émotion.
L'éspoir!"
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top