Chapitre 12
- Tu te rends compte de ce que tu as fais?!
Ma mère et mon père, furieux comme jamais sont postés devant moi.
- Oui...
- Tu mesure les conséquences?
- Mais c'est pas grand chose!
- Quoi?! Deux jours d'exclusions pour toi ce n'est pas grand chose?!
- Comparé à ce qu'il m'a dit... Non! Ce n'est absolument rien! Mais bien sûr, vous n'en prennez pas compt!
Assise sur une des chaises de la salle à manger, je l'ai défie du regard.
Mon père n'a pas l'air de comprendre et ma mère me regarde comme si j'étais un extraterrestre.
- Mais enfin Estelle! Qu'est-ce qui t'arrive? La voix de ma mère est douce.
- C'est simple non? J'ai été blessée parce qu'il a dit, et j'ai mal réagis! Vous pouvez le comprendre ça, non?
- On comprend que ça t'es énervé, mais tu ne réagis pas comme ça d'habitude!
- Ah! Parce que c'est "habituel" pour vous?!
- Non mais... Tu vois? Même là tu réagis bizzarment!
- Non mais sérieusement! Des fois je me demande si vous avez connus Sam. Allô! Mon frère vient de mourire et je suis légèrement dans l'âge que vous êtes censés connaître et comprendre!
Bon si ça vous dérange pas, j'y vais!
Je me lève brutalement de ma chaise et sors dans le jardin.
Le soleil me caresse la peau, et l'odeur du printemps s'infiltre dans mes narines.
Je m'assoie contre un mur du jardin et ferme les yeux. C'est étrange, mais mon coeur bat calmement et je me sens sereine. Comme si je ne venais pas de me disputer avec mes parents.
Je n'ai plus peur de leur dire ce que je pense! Ça me fait même du bien de me sentir écoutée.
Je ne regrette pas ce que j'ai fais! Ils le méritaient! Et même si ça m'a valu deux jours d'exclusions, au moin je ne me suis pas laissée faire. Je ne comprends pas qu'on puisse me punir parce qu'un idiot de prof m'a heurté, il m'a blessé... C'est tellement bête! Tout ça parce que dans la société actuelle les jeunes ne sont pas assez "mature" pour se faire prendre au sérieux.
Ils semble qu'ils aient oublié un détail...
L'avenir, n'est-ce pas nous? Les "jeunes" ?
Si! Alors peut-être que si on nous écoutait, ça aiderait à avancer.
Je suis dans ma chambre, en train de rattraper mon retard en SVT. Seb ma passé ses cours.
Ma mère passe la tête dans l'entrebaillement de la porte.
- Ma chérie?
-Mhmm?
- Tu as besoins d'aide?
- Ça dépend! C'est quoi l'aide pour toi maman? Aider sa fille quand elle en a vraiment besoin ou l'aider à comprendre une phrase d'SVT?
- Bon! Estelle, tu commence à m'agacer.
Elle s'en va et j'entends ses pas s'éloigner dans le couloir.
Je l'avoue je suis un peu dur.
Mais les phrases sortent plus vite de ma bouche que je ne l'ai pense.
Je pose mon stylo sur le rebord de mon cahier et regarde l'heure.
"17h14".
À cette heure là, Seb et Annie sont sortie de cours depuis un quart d'heure.
Allongée sur mon lit,
je fixe le plafond plongée dans mes pensées. Je revois dans ma tête la scène d'hier. Je me revois brûlante de colère, je revois les visage surpris de mes camarades. Et enfin, je revois cette colère ce faire submerger par le désespoir...
J'entends au confins de mon être, cet hurlement de douleur.
Je sens tout près de moi, que quelqu'un enferme mon coeur dans la cage aux malheurs.
Et surtout, je sens mon corps se contracter, sous le lourd poids de mes pensées pour Samuel Privat.
Je me tourne sur le côté droit, puis laisse mes paupières loudes comme du fer, se fermer pour un temps indéterminé.
Mon esprit vagabonde dans d'innombrables contrées, pour enfin trouver le chemain qui me fait oublier tout ce qui m'entoure
, toutes ces douleurs. Et où je ne peux pas entendre au confins de mon être, la plainte de mon coeur.
Le sommeil.
Apaisant...
Un peu comme la mort.
Je me fais réveiller par mon père, qui me secoue doucement.
- Estelle! Ma chérie?
-mhmmoui? Dis-je l'esprit endormie.
- Tu as dormie plus d'une heure et nous allons passer à table!
- J'arrive...
Mon père sort de ma chambre, et je me relève lentement de mon sommeil. Le temps de mette une veste et d'enfiler une paire de chaussons, tout me semble normal. Jusqu'à ce que mes yeux se posent sur mon cahier ouvert.
Il semble que sortent de ses pages, tout les mauvais souvenirs et toutes les raisons qui font que je préfère largement dormir.
Je rejoins mon père et ma mère dans la salle à manger, et après avoir mis la table, je m'assoie et regarde ce champ de bataille.
Chaqun en fait partie.
Chaque douloureux sentiments qu'éprouve les membres du reste de cette famille, participe au déroulement de cette affront.
Un silence pesant se fait. Tous, nous restons là... silencieux.
C'est ma mère qui romp ce silence.
- Bon! Qui veut de la salade? Estelle ?
- Heu... Oui s'il te plait!
Elle prend mon assiette et me sert. Elle semble anxieuse.
- Clément, je te sert?
- Non, Je vais le faire! Merci!
Mon père en prend à son tour et nous commençons à manger.
Une fois mon assiette vide, je regarde mes parents. Ils se parlent à voix basse et ma mère me fait quelques fois des petits sourires inquiets.
- Maman... Qu'est-ce qu'il y a?
- Rien de grâve ma puce! Avec ton père on reflechissait à quelque chose pour toi!
- C'est quoi?
- Heu... Nous... Nous pensions te demander si ça t'interesserait d'aller voir un psy pendant quelques temps!
- Hein? Un psy! Mais pourquoi?
Mon père prend la parole.
- Peut-être que ça te ferait du bien de parler à quelqu'un! Tu sais, ce n'est pas une honte d'aller voir un psy!
- Je sais mais je parle déjà à mes amis!
- On en doute pas, mais tu pourrais mettre des mots sur ce qui ne va pas et qui te rend triste! Tu le fais avec tes amis?
- Non... C'est vrai! Enfin... Un peu! Avec Célia!
Le repas se termine, et je regagne ma chambre pour finir mon chapitre d'SVT.
Une fois le chapitre clôturé, je me câle sur un coussin et réfléchie.
C'est vrai que je n'aime pas trop parler ni à moi même ni aux autres de ce qui ce cache au fond de moi. Je n'en prends pas conscience...
Avec Célia, il n'y a plus de barrière! J'arrive à sourire et à décharger mes émotions sans paroles.
Mais je ne la vois pas souvent. Nous ne sommes pas dans la même classe et je ne suis même pas sûr qu'elle me considère comme moi je la considère! Comme une... Amie! En quelques sortes...
Au bout d'une demie heure de rattrapage de cours, je décide d'arrêter pour aujourd'hui.
J'éteind ma lampe de bureau, et me mets en pyjamas.
Exténuée , je me glisse sous les draps et regarde le plafond.
Depuis toute petite, ce plafond me rassure. Il m'aide à m'endormir...
Mais depuis quelques temps, il laisse comme un trou. Qu'il n'arriverait pas à combler.
Je promène mon regard sur ce plafond apaisant, et mon regard se pose sur quelque chose qui n'était pas là avant...
Devant moi, se trouve une simple fissure.
Une fissure dans le plafond de mon âme.
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