Chapitre 6

Je n'eus besoin de lire cette dernière ligne qu'une seule fois pour être convaincu que c'était la vérité. Comment ? Pourquoi ? Je n'en avais fichtrement aucune idée. Mais c'était la vérité.

Ce n'était pas d'étrange trou de mémoire que j'avais, et le tout premier, la nuit du meurtre, n'était pas une amnésie sélective. C'était tout simplement parce que je n'étais pas là pour m'en souvenir ; c'était quelqu'un d'autre. Il y avait quelqu'un d'autre que moi-même dans ma tête. Et c'était ce quelqu'un d'autre - appelons-le Hyde - qui avait tué ma mère, mon père, et mes deux petites sœurs. Pourquoi ? Il n'y avait pas de raison à se défendre contre eux. Aucun d'entre eux ne m'aurait fait le moindre mal.

À moi, non... Mais à lui ?

Est-ce que ce serait possible que mes parents se soient rendu compte que quelque chose ne tournait pas rond chez moi ? Je n'avais aucun moyen de le savoir, mais c'était une idée. Peut-être que, alors que j'étais tranquillement étendu sur le canapé à écouter la télé - ce qui était la fin de mon dernier souvenir - peut-être que ma mère est venue s'assoir près de moi, disant un truc du genre : « tu sais, Jake, on se fait du souci pour toi... » Et boum, Hyde a pété les plombs, par peur de se faire enfermer dans un hôpital psychiatrique. Il aurait d'abord tué ma mère, et ensuite mes sœurs parce qu'elles étaient témoins. Et mon père aura essayé de me tuer par folie de chagrin à ce que je venais de faire, et c'était grâce à lui que j'avais eu une jambe cassée et une commotion cérébrale.

Non, me rappelai-je. C'est impossible. Ils ont trouvé des empreintes inconnues, la porte d'entrée avait été défoncée, preuve que c'était quelqu'un d'autre qui était venu pour tout faire. Ça ne peut pas être moi - ou l'autre.

Et si c'était justement l'autre qui avait créé ces preuves, pour qu'il ne soit pas suspect ?

Non, bien sûr que non ! il n'aurait pas pu faire une mise en scène avec une jambe cassée, et inconscient, surtout ! Ce n'était pas lui - pas moi - pas nous.

Mais peut-être aussi qu'il avait créé la mise en scène avant de passer à l'action.

Toutes ces questions étaient en train de me rendre fou - pire que je ne l'étais déjà. Il n'y avait rien à faire, de toute façon - l'idée de me faire enfermer me faisait étrangement plus peur que d'être le meurtrier de ma propre famille. Alors, je pliais minutieusement le papier, me levai en me tenant d'une main au toboggan, puis allai droit vers le fumeur. La cigarette coincée entre les doigts, il me regardait venir vers lui d'un air suspect. Est-ce que l'autre l'aurait tué simplement pour le regard qu'il me lançait ?

- Bonjour, dis-je d'une voix tremblante. Je peux vous emprunter votre briquet ?

- Qu'est-ce que tu veux faire d'un briquet ? s'étonna l'homme. Est-ce que tu vas bien ?

- Je vais très bien. Votre briquet, s'il vous plait ?

L'homme secoua la tête, l'air peu convaincu, et sortit un briquet de la poche de sa poitrine. Je le pris, m'éloignai de quelque pas et fit jaillir une petite flamme au coin du papier. Je le tins jusqu'à ce que les flammes soient trop grosses et trop chaudes pour mes doigts, et le laissai ensuite tomber dans l'herbe et piétinai les cendres pour m'assurer que c'était maintenant illisible. Je rendis le briquet à l'homme et, haussant le volume de la musique dans mes oreilles, repris ma route sur les trottoirs de la ville.

Je tournai en rond dans la ville, allant d'une extrémité à l'autre - du pont traversant la rivière jusqu'à la pharmacie - encore et encore, sans jamais trouver le meilleur endroit où aller me reposer. Finalement, quand je retournai à la maison, il était plus de cinq heures de l'après-midi. Mes nouveaux tuteurs - mes nouvelles victimes potentielles - étaient étendus l'un contre l'autre sur le canapé.

- Jake, te revoilà enfin, dit ma tante en guise de salutation. J'étais sur le point de t'appeler. Je commençai à me faire du souci pour toi.

Je répondis d'un sourire crispé et, sans rien ajouter, allai m'enfermer dans ma chambre. Toujours habillé, je me glissai sous les couvertures de mon lit. Je me retins aussi longtemps que je pus, une bonne dizaine de secondes, avant d'éclater en sanglots, m'efforçant de faire le moins de bruit possible.

Je ne pleurai même pas pour ma famille. Je pleurai pour moi. J'étais tellement égoïste... L'idée d'être le responsable aurait dû me venir plus tôt, sans même savoir que j'avais mon propre monsieur Hyde. Les deux moi étaient des monstres, chacun à leurs manières.

À force de pleurer, je dus m'endormir dans mon lit, car je me fis réveiller par ma tante qui me secouait l'épaule. Elle me regardait d'un air beaucoup trop attendrissant ; j'avais probablement encore les yeux rouges et gonflés. Ça se voyait tout de suite que j'avais pleuré.

- Le diner est prêt, dit-elle dans un murmure. Viens quand tu veux. Ou est-ce que tu préfèrerais que je t'apporte le tout ici ?

J'avais envie de dire que ce n'était pas nécessaire, j'étais capable d'aller à table me servir moi-même. Mais alors que je m'apprêtai à dire ces mots, je me rendis compte que non. Si je ne faisais qu'ouvrir la bouche, j'allais probablement me remettre à pleurer. Et j'avais envie de tout, sauf de faire une scène devant tout le monde.

Je hochai la tête. Ma tante ouvrit la bouche, prête à me réprimander sur mon mutisme passager, comme à chaque fois, mais laissa tomber la cause. Mon corps entier tremblait sous l'effort de ne pas pleurer, et bien sûr, ma tante le voyait.

Sans dire un mot, ma tante s'agenouilla pour se mettre à ma hauteur et me prit dans ses bras. Je lui renvoyai le câlin, éclatant pour de bon. J'étais foutu pour la discrétion, mes pleurs étaient aussi bruyants que des hurlements.

Le lendemain, j'avais retrouvé assez de présence d'esprit pour au moins réussir à parler, soit demander la permission de ne pas aller en cour aujourd'hui. Aussitôt ma tante eut-elle répondu oui que je m'étais déjà enfermée dans ma chambre. Il était déjà passé midi quand j'eus le courage de sortir de ma chambre pour me prendre quelque chose à grignoter ; je n'avais rien mangé depuis la veille, où j'avais été incapable de manger ce que ma tante m'avait apporté.

- Tu vas mieux ? demanda ma tante en me croisant dans le corridor.

- J'ai faim, murmurai-je en baissant les yeux.

Sabrine était à l'école et mon oncle travaillait, il ne restait plus que ma tante et moi, seuls à la maison.

- Qu'est-ce que tu voudrais manger ?

- Je peux trouver un truc moi-même.

- Allez, j'insiste. Ça me fera plaisir de te cuisiner quelque chose.

- J'insiste encore plus, je peux m'occuper de moi-même, m'énervai-je.

Ma tante n'insista pas, s'écartant de mon chemin pour me permettre de me rendre à la cuisine. J'ouvris la porte du frigo, un peu malpatient du fait que j'avais vraiment faim, mais je ne trouvai rien, à première vue, de simple à cuisiner. Finalement, désespéré, je me mis quatre tranches de pain dans le grille-pain pour me faire des sandwichs. En me retournant pour prendre une tomate dans la corbeille de fruits, je vis ma tante, dans le seuil entre la cuisine et le corridor, m'observant les bras croisés.

Ne m'énerve pas, Carole, Hyde va vouloir te tuer, pensai-je en continuant la préparation de mes sandwichs. Et il réussira, par je ne sais quel moyen, de faire porter le chapeau à ton Yorkshire.

Je laissai tomber au sol un morceau de croute de pain pour Grizzli qui me tournait justement autour. Ce petit chien était trop mignon et minuscule pour faire quelque chose de pire encore que pipi sur le tapi. Et pourtant... Par je ne sais quel lien, ce fut Captain America qui me vint en tête. Pour son meilleur ami Bucky qui, brave soldat qu'il était, était devenu le méchant de la suite.

Faut vraiment que je me change les idées, où mon cerveau va exploser.

Mes sandwichs terminés, je pris une grande bouchée de mon repas avant d'aller me chercher un verre et de le remplir de lait. Et alors que je me mettais à chercher pour le sirop de chocolat, je remarquai ma tante, qui n'avait toujours pas bougé. Elle était toujours là, à m'observer.

- C'est quoi, cette stratégie ? m'énervai-je en lui faisant face. Tu veux que je me mette à te hurler dessus, ou quoi ?

- J'aimerai autant comprendre ce qui se passe dans ta tête, et poser la question serait indiscret, dit-elle.

- M'observer à la loupe comme tu le fais, ça aussi, c'est indiscret.

Abandonnant le chocolat, je pris mon verre de lait d'une main et mon assiette de sandwichs de l'autre pour aller manger dans ma chambre. Mais ma tante me bloquait le passage, en restant là devant l'entrée.

- Ne t'énerve pas, j'essaie de t'aider. Mais je ne suis pas psychologue, et il est sûr que je n'aurais pas toujours les meilleurs techniques.

Je hochai la tête, regardant ailleurs. J'étais bien content de ne pas avoir de psychologue, justement. Et s'il se rendait compte de mon problème ? Je me ferais enfermer sur-le-champ. Et il en était hors de question.

- Je vais te dire, ma tante, dis-je en levant enfin les yeux vers elle, peinant à trouver le courage de dire mes mots. Je suis triste et en colère parce que la réalité m'a frappé de plein fouet, d'un coup, pour aucune raison. C'est juste arrivé. Avant, j'étais peut-être un peu plus supportable, parce que je n'avais toujours pas assimilé la chose. J'avais toujours en tête que mes parents et mes sœurs n'étaient pas morts, seulement disparus. Mais maintenant, je sais qu'ils ne reviendront jamais. Et oui, ça me fait de la peine. Il se trouve que j'ai un cœur, quelque part là-dedans. Maintenant, si tu voudrais me laisser passer pour que j'aille manger mes sandwichs avec un minimum de paix, avant que le jus de tomate ramollisse le pain et que ça devienne dégueu. J'aime mes toasts croustillants.

- Jake, murmura ma tante.

- J'ai faim, je veux juste manger !

Ma tante secoua la tête, puis, les larmes aux yeux, me laissa passer. J'allai à ma chambre, fermant la porte d'un coup de pied, et posai mon repas sur mon bureau.

Le jus de tomate n'avait pas ramolli le pain, qui était toujours croustillant et juste assez chaud. Le sandwich était délicieux, aussi simple que je l'avais fait. Et ce bon gout me dégoutait, pour le simple fait que je ne devrais pas manger avec toute la merde qui me polluait le cerveau. C'était immoral. Du moins, je crois.

Pris de doute, je pris mon téléphone et fis une recherche sur le sujet. Si c'était immoral d'avoir faim en une situation pareil. Il se trouve que non, apparemment, selon la pyramide de Maslow. Les besoins naturels venaient avant tout autre besoin psychologique. Bon à savoir, je suppose ; j'étais un peu moins fou de ce que je pensais.

Le téléphone toujours en main, un deuxième doute s'imposa. Où avais-je laissé mon téléphone, hier soir ? Sois je l'avais oublié dans le fond des poches de mes jeans, soit je l'avais posé sur mon bureau, mais je ne l'avais, pour sûr, pas touché de la journée. Et où avais-je récupéré mon téléphone, quelques minutes plus tôt ? Dans mon lit.

Ce n'était pas moi qui l'avais posé là, bien sûr. C'était Hyde.

J'ouvris l'application pense-bête. Sans la moindre surprise, un message y était écrit. Je pris quelques bouchés de sandwichs avant de trouver le courage de l'ouvrir.

« Peut-être qu'il aurait mieux valu garder le suspense un peu plus longtemps. Je suis toujours conscient autant que tu l'es présentement, et c'est atroce de ressentir ça. J'aurais dû ne rien dire. Mais j'étais bourré, et je n'avais pas réfléchi avant de te donner la réponse. Je suis désolé.

Et d'ailleurs, ça ne s'est pas passé comme tu le penses. Aucune de tes idées ne se rapproche de la vérité. Je suis responsable, mais pas de la façon dont tu l'imagines. Je ne suis pas Monsieur Hyde.

Oublie que j'existe. De toute façon, je prends le contrôle rarement, et chaque fois, je ne fais qu'agir comme tu l'aurais fait. Sauf quand tu bois. Il se trouve que c'est une très bonne excuse pour moi de t'effacer la mémoire. Mais hier soir, je sais pas, j'avais l'esprit en ébullition.

PS : J'ai pas mis d'alerte, cette fois. Je savais que tu regarderais quand tu en aurais l'envie, de toute façon. »

Je relis le message plusieurs fois, le temps de manger mes deux sandwichs et de vider mon verre de lait. Puis, frottant mes mains au-dessus de l'assiette pour me débarrasser des miettes de pain, je repris mon téléphone, effaçai le message, et écrivis une question ;

« Si tu avais l'intention de ne rien révéler, pourquoi avoir commencé à m'envoyer ces messages ? »

J'éteignis l'écran du téléphone alors que j'allai porter l'assiette et le verre derrière la porte de ma chambre, pour que ma tante le voie et aille le ramasser à ma place, puis allai m'étendre dans mon lit. Une seconde question me vint en tête, et je m'empressai de l'écrire en dessous de la première ;

« Et pourquoi tu viens toujours quand je dors - ou crois dormir ? C'est une préférence, ou tu ne peux pas faire autrement ? »

J'essayai de dormir, pour prouver ce fait. Mais j'en étais incapable. Au finale, je ne réussis qu'à faire une petite sieste quatre heures plus tard, qui ne dura certainement pas plus de quelques minutes. Je me réveillai avec le téléphone en main, l'appli ouverte et les pouces au-dessus du clavier, le texte couper au milieu d'une phrase.

« Parce que MA famille est MORTE, tarée. T'es pas le seul à avoir des sentiments. Je voulais, au début, que tu comprennes... mais maintenant, je regrette, et c'est trop tard. Je peux plus servir qu'à répondre à tes questions.

Et il se trouve que, quand tu dors, ou quand t'es soul, ton esprit est plus faible, et c'est plus facile pour moi de le percer et de te pousser à l'arrière. T'es toujours conscient, mais ça te fait tellement peur que je t'entends hurler de peur dans mes oreilles à ne pas comprendre ce qui se passe. Le choc te fait apparemment oublier les épisodes, ce qui est une bonne chose. Amnésie sélective. En fin de compte, il avait raison, ce psy de l'hôpital. Il n'était pas to »

Le message s'arrêtait là. C'était là que je m'étais réveillé.

- To... totalement ? murmurai-je pour moi-même. Pas totalement débile, je suppose.

Ouais, pas totalement débile. Le psy qui ne s'était pas rendu compte de ce qui se passe dans mon cerveau, il peut se faire rhabiller.

Entre hier et aujourd'hui, j'avais réussi, du moins en partie, à accepter la triste réalité ; j'avais un corps pour deux esprits. J'avais fini par comprendre que chialer ne me mènerait à rien, et j'avais réussi à arrêter de m'apitoyer sur mon sort - du moins, en partie.

J'étais assez rétablie, au moins, pour sortir de ma chambre quand le diner fut prêt et de rejoindre les autres à table pour le repas. Mais c'était le genre de repas embarrassant, où personne ne parlait par peur de dire ce qu'il ne fallait pas. Sabrine baissait les yeux dès que je regardais dans sa direction. Ma tante, qui d'habitude proposait les plats à tout le monde, se contentait de les pousser timidement dans ma direction. Et mon oncle, qui engageait toujours les conversations, était concentré sur son assiette.

- Je peux poser une question ?

Tout le monde sursauta au son de ma voix. Ils étaient convaincus que j'étais à fond dans une de ses crises de mutisme qui me prenait parfois. En réalité, si je n'avais rien dit plus tôt, c'était parce que leur silence à eux m'embarrassait.

- Bien sûr, dit ma tante. Parle.

- Il y a quelques jours, j'ai entendu à la télé qu'il y avait eu un meurtre, dans la nuit de mercredi à jeudi. C'est vrai ?

Ma tante et mon oncle échangèrent un regard qui cachait une longue conversation muette.

- C'est vrai, dit mon oncle, prenant le relai sur un sujet délicat.

- Ça s'est passé où ?

- À Miramichi.

Miramichi était une ville à une heure d'ici, mais dans le sens contraire de Bathurst. Ce qui faisait de Tracadie un point central entre chaque meurtre. Et deviner quoi ? J'étais en plein dedans. J'aurais très bien pu prendre la voiture de mon oncle au milieu de la nuit pour un road trip jusqu'à Miramichi et, pour je ne sais quelle raison, tuer quelqu'un.

- Qu'est-ce que tu sais sur le sujet ?

Mon oncle gigota sur sa chaise, mal à l'aise. Ni ma tante et encore moins ma cousine ne savait que dire pour aider sa cause.

- Ça se serait passé sous le pont, du côté ville. Tout près du bord de la rivière. Tout ce que les policiers en trouvé étaient deux pieds nus qui dépassaient de l'eau. Toutes empreintes auraient disparu par la marée haute. C'était une femme nommée Naomie, vingt-quatre ans. Elle a été étranglée, d'après les marques de son cou.

- Harry ! s'énerva ma tante. C'est bon, t'en as assez dit.

- Y'a rien d'autre ? demandai-je.

- Non, dit ma tante avant que mon oncle ne pût émettre le moindre son. Et de toute façon, tu n'as pas besoin d'en savoir plus.

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

- Eh bien... bredouilla ma tante. Tu es trop jeune pour entendre ce genre d'histoire.

- Je suis assez vieux pour regarder des films d'horreur, je vois pas quelle différence ça peut faire si les faits sont réels ou non.

- Jacob, c'est bon, dit mon oncle. Tu peux changer de sujet, maintenant. Même si on voudrait t'en dire plus, tu sais déjà tout ce qu'on sait.

Découragé, je décidai d'abandonner le sujet. Qu'est-ce qui pourrait me servir là-dedans, de toute façon ? Je savais déjà où se cachait le meurtrier ; à l'intérieur même de cette chose qui me servait de tête.

- Tu sais, Carole, dis-je d'un ton innocent, il y a quelque temps - juste avant le drame, en fait -, j'ai eu une poussée de croissance, et beaucoup de mes vêtements ne me font plus très bien.

- On ira magasiner cette semaine, dit-elle, clairement soulagée de mon changement de sujet.

- Y'a plus de magasins à Miramichi.

- Seigneur, Jake ! s'écria-t-elle. Tu cherches à te faire tuer, ou quoi ?!

Je gardai le silence, ne sachant plus quoi dire pour ma cause, les yeux rivés à mon assiette. Plus personne, pas même ma tante, n'osa ajouter quoi que ce soit avant un long moment.

Et moi, pendant ce temps, je construisais un plan dans ma tête.

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