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Journée ensoleillée, soleil de midi en approche. Ce jour avait tout pour être beau. Mais, puisqu'il y a toujours un mais, il régnait désormais une tension, une terrible tension entre les deux jumeaux. Tant et si bien qu'Alice avait disparue ce matin dès l'aube et n'était toujours pas rentrée au bungalow.
Gabriel inquiet, avait pourtant fait tout le tour du camping inlassablement, mais pas la moindre trace de sa sœur. Elle lui en voulait donc à ce point ? Au point de ne pas vouloir le voir ?
Le jeune homme attendait assis dehors, à regarder tourner l'heure. De temps en temps Jules ou Emma, Louise ou Étienne passaient prendre des nouvelles en disant qu'elle avait seulement besoin d'être seule.
Alors qu'il avait fini par s'endormir sur sa chaise, une jolie tête brune refit son apparition.
Elle ne voulait pas le déranger mais en ouvrant la porte d'entrée du bungalow Gabriel se réveilla en sursaut et vit apparaitre, devant ses yeux encore embués de rêves, le petit minois de sa chère sœur.
Immédiatement, avant même qu'elle ne fasse un mouvement, me jeune homme lui sauta littéralement dans les bras.
— Bon sang mais tu étais où ? J'ai eu si peur ! commença Gabriel en enfouissant sa tête dans la chevelure brune de sa sœur.
La jeune femme soupira d'agacement. Elle n'était visiblement pas ravie de retrouver son frère.
— Lâche-moi, tu m'étouffe ! cracha-t-elle en se retirant des bras de Gabriel.
— Est-ce qu'on pourrait au moins parler ? questionna le jeune homme en suivant Alice dans le bungalow.
Celle-ci alla jusqu'à la cuisine, se servit un verre d'eau fraîche avant d'en boire le contenu d'un trait.
— Qu'est-ce que tu veux me dire ? demanda-t-elle en reposant violemment le verre sur la table en bois.
— Premièrement, que je suis désolé. Que j'avais trop bu et que la remarque de Jules m'avait vexé parce que je suis un excellent comédien.
— Ah ça nous l'avons remarqué, tu jouais si bien ton rôle que tu es allé jusqu'à l'embrasser ! s'énerva sa sœur en haussant le ton.
— C'est lui qui m'a embrassé déjà, je l'ai repoussé moi, mais il était complètement bourré ton prince charmant, je savais même pas comment m'en débarrasser, se défendit Gabriel même s'il sentait qu'Alice n'allait ne rien en avoir à faire de ses explications.
— Tu n'avais qu'à ne pas le draguer aussi toi ! s'emporta la jeune femme en faisant maintenant les cent pas.
— Mais n'importe quoi, c'est lui qui n'a pas arrêté de toute la soirée, répliqua-t-il calmement, ses paroles faisant stopper sa sœur.
— Vraiment ? fit-elle étonnée. Ce à quoi le jeune homme hocha vivement la tête en guise de réponse.
— Bon écoute, je suis désolé, je pouvais pas deviner que c'était ce mec là que t'avais dans le viseur, tenta de dire Gabriel maintenant que sa sœur s'était assise et semblait plus calme.
— Tu l'avais au moins vu une fois...
— Une fois, tu parles, il était carrément à l'autre bout de la piscine à ce moment là, puis j'allais pas le regarder des heures durant.
Alice ne trouva rien à répondre, elle se contenta de fixer un point dans le vide en tordant nerveusement ses mains. Pourquoi ce mec avait remarqué son frère et pas elle ?
— Au fait, il s'appelle Dorian, si jamais tu n'étais pas au courant, l'informa Gabriel avant de décider de laisser sa sœur méditer tranquille puisqu'elle ne semblait pas très bavarde.
— Gab attends ! s'écria-t-elle avant de le rejoindre à l'extérieur du bungalow. Je m'excuse de m'être emportée comme ça, c'était stupide.
— T'inquiète pas. Il te plait vraiment ce gars ? questionna le jeune homme. Ce à quoi Alice hocha faiblement la tête. Ok alors tu vas m'attendre bien sagement ici, d'accord ? continua-t-il, une idée aillant germé dans son esprit.
Alors que sur le visage de sa sœur se lisait une totale incompréhension Gabriel se contenta de sourire. Il déposa un baiser sur son front et partit à grandes enjambées avant qu'elle ne le questionne des heures durant.
⁂
Ce n'est que plusieurs minutes plus tard qu'Alice revit son frère et celui-ci était accompagné. La jeune femme ouvrit grand les yeux et sentit son cœur s'emballer à tout rompre lorsqu'elle reconnu la personne qui suivait Gabriel. Elle voulait partir, tout de suite, mais elle n'arriva qu'à se relever en vitesse et se prendre les pieds dans une chaise. Et elle ne manqua pas de partir en avant pour aller embrasser les cailloux. Pour se ridiculiser ça elle savait faire, il n'y avait pas de problème !
Alors qu'elle tentait de reprendre ses esprits elle vit juste sous ses yeux une main apparaitre.
— Ça va tu n'as rien ? entendit-elle d'une voix qu'elle ne connaissait pas.
Elle prit la main qu'on lui tendait et dit alors face à son interlocuteur. Un grand blond avec de magnifiques yeux verts, un regard absolument envoutant.
— Je crois qu-que ça pe-peut aller, répondit Alice totalement troublée.
— Bon si tout va bien moi je vais y aller, annonça Gabriel avec un clin d'œil envers sa sœur qui soudain paniqua suite aux paroles du jeune homme.
Elle se précipita sur son frère qui s'était déjà mis en marche.
— Tu peux m'expliquer ce que c'est que ce plan foireux ? chuchota-t-elle pour éviter que l'autre gars comprenne ce qu'elle disait.
— C'est l'occasion pour toi de faire sa connaissance, je sais pas moi, je te l'ai amené ici maintenant débrouille toi.
— Mais tu vas pas me laisser toute seule avec lui ? s'inquiéta la jeune femme en lançant un regard vers le blond qui attendait patiemment.
— Oh si, regarde moi faire... murmura Gabriel en s'éloignant, le sourire aux lèvres pendant que sa sœur avait le cerveau en ébullition et le cœur qui battait la chamade.
Il venait de la laisser là, comme une idiot, prise au piège. Elle souffla agacée et tremblante avant de faire de nouveau face au jeune homme qui était là. Celui-ci laissa paraître un petit sourire auquel Alice répondit timidement, gênée.
— Tout va bien ? demanda-t-il alors rompant le silence.
Elle sursauta à l'entente de sa voix et se contenta de répondre un « oui, oui » rapide sans oser poser les yeux sur lui.
— On va se promener un peu ? proposa-t-il plutôt que de rester là les bras ballants à échanger des banalités.
Toujours aussi peu bavarde, Alice hocha simplement la tête.
— Alice c'est ça ? questionna le beau jeune homme visiblement déterminé à alimenter la conversation. Conversation que la demoiselle était bien décidée à écourter au plus vite en hochant de nouveau son petit minois.
— Moi c'est Dorian au cas où tu ne le saurais pas déjà. Je me suis bien fait avoir hier soir, je me sens un peu con d'ailleurs... continua-t-il.
— Eum... comment ça ?
— Ton frère qui était visiblement ta sœur hier et que j'ai pris pour toi, expliqua Dorian en baissant la tête.
— Co-comment ça pour moi ?
— Bon très bien. Cela fait quelques jours que je t'observe sans avoir osé t'aborder, alors hier quand j'ai cru te voir seule sur la plage j'ai pensé que c'tait l'occasion rêvée. Comme je ne connaissais pas ton prénom je ne me suis douté de rien. Puis avec l'alcool que j'avais déjà dans le sang je t'avoue ne pas m'être posé de questions, confessa-t-il alors d'une trait en rigolant sur sa dernière phrase.
Alice ne disait rien, elle tentait s'assimiler les paroles de Dorian. Alors cela voudrait-il dire qu'il avait été intéressé par elle ?
— Je t'en prie dis quelque chose, je me sens vraiment stupide là... Puis quelle idée aussi de se déguiser en fille ! s'exclama-t-il en même temps gêné et amusé par la situation.
— C'était un stupide pari... l'informa-t-elle alors qu'ils s'étaient arrêtés pour profiter de la vue qui s'offrait à eux.
— Je vois... Comment j'ai pu me laisser berner à ce point ? En plus tu es beaucoup plus belle que ton frère déguisé en fille , assura-t-il en la détaillant. Suite à quoi elle rougit et aurait aimé que ses cheveux puissent la dissimuler entièrement.
— Ne cache pas ton beau visage Alice, lui intima-t-il en se rapprochant d'elle pour coincer une mèche de cheveux derrière son oreille gauche. Ses doigts frôlèrent sa joue et elle se permit de fermer les yeux pour savourer ce court et faible contact.
Dorian fit glisser ses doigts le long du coup de la jeune femme avant de venir porter une légère pression sous son menton pour qu'elle relève la tête vers lui, suite à quoi elle rouvrit ses yeux bleus pour plonger son regard dans celui du jeune homme.
— Tu es belle Alice. Chaque jour depuis le premier où je t'ai vu je n'ai cessé de te dévorer des yeux, tu es un régale, un cadeau pour la rétine et jamais je ne me lasserais de t'observer. C'est presque un miracle d'avoir la chance de t'avoir en cet instant si près de moi, murmura-t-il à quelques centimètres de son visage.
La jeune demoiselle restait bouche bée tant elle était troublée par les paroles de Dorian. Ce pouvait-il réellement qu'il soit ainsi sous son charme ou n'était-ce qu'un rêve ?
— J'aimerais... commença-t-il sans savoir comment formuler ses propos. Il ne voulait pas lui faire peur, sembler trop rapide, il se sentait hésitant et se demandait s'il ne ferait pas mieux de se taire.
— Oui ? fit-elle attendant la suite. Elle avait ses belles prunelles bleues levées sur lui, sa bouche naturellement rosée entrouverte et ses beaux cheveux noir ébène encadraient son visage, il la trouvait vraiment sublime.
— J'aimerais faire quelque chose.
— Qui donc ?
— Eh bien puisque les gestes valent mieux que des mots... dit-il en se penchant vers elle jusqu'à ce que leurs lèvres se frôlent sans vraiment se toucher. Sa main droit caressait la joue de la belle jeune femme pendant que son bras gauche s'enroulait autour de sa taille. Puis ne pouvant plus attendre, tant la tentation était trop forte, Alice transportée par ses pulsions s'accrocha au cou du jeune homme et réduisit le peu d'espace entre eux pour que leurs bouches entrent en parfait contact.
Ce baiser était passionné, fougueux, telle une promesse qu'ils s'échangeaient mutuellement et se gravait sur leurs sur leurs lèvres.
Suite à cette passion naissante qui troublait nos deux jeunes gens Dorian laissa échapper ces quelques mots :
— Je veux apprendre à te connaitre Alice, apprendre ce que la vide pourrait me réserver à tes côtés si bien sûr elle m'en laisse l'opportunité et que tu le veux toi aussi...
— Oui Dorian, répondit-elle avec un sourire. Il la trouva encore plus belle et ne pu s'empêcher de la prendre dans ses bras pour qu'ils tournoient ensembles et qu'elle rit aux éclats.
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