Chapitre 33

La voix d'Oda est proche et regardant plus attentivement au coté est de l'opéra, la jeune mère reconnaît le sourire chaleureux de la vieille femme et celui enjôleur de sa petite-fille. Elle accélère le pas pour arriver à leurs hauteurs. Elles portent leurs tenues habituelles, Oda dans une robe longue, étroite et élégante et Danielle dans une robe à jupons courte jusqu'aux genoux de couleur bleue et blanche avec deux tresses nouées avec des rubans rouges. Mais son esprit est toujours perturbé. Ce qu'elle a vu et vécu la tourmente encore, sa tête est sans dessus-dessous. Théodora est encore sous le choc.

_ Vous voyez ? Ce n'était pas si terrible, dit malicieusement la petite fille.

Théodora ne sait même plus où chercher de la tête et ne peut qu'essayer d'affirmer sans pour autant oublier de montrer son incompréhension et son malaise.

_ Danielle, tu sais très bien que l'entrée dans un de nos mondes peut être éprouvant pour un humain, cela peut l'effrayer, dit Oda, en gardant toujours son sourire.

_ Qu'est-ce qui se passe ici ?, intervient Théodora plus violemment qu'elle ne l'avais voulu, j'ai vu des murs s'ouvrir devant moi et je ne peux pas l'expliquer! C'est impossible!

Cette fois-ci, la jeune femme panique vraiment. Mais un douce sensation sur son épaule la calme et la réconforte. Oda a posé sa main sur elle.

_ Respirez, entends Théodora avec cette voix si apaisante qui caractérise Oda, respirez, tout va bien.

La jeune mère sent son cœur reprendre un rythme normal et ses muscles se détendre. Mais elle est toujours très confuse.

_ Mais je...

Oda vient alors poser ses mains sur ses deux épaules pour la regarder droit dans les yeux.

_ Tout va bien, Théodora. Nous allons tout vous expliquer, c'est normal que vous vous poser des questions, surtout que vous êtes humaine. Mais hors de questions de le faire dans de si mauvaises conditions. Suivez-nous.

_ Parce que vous n'êtes pas humaines?, demande Théodora, toujours perplexe.

Oda lui prends sa main, tandis que Danielle lui prends l'autre pour l'emmener dans une ruelle située à coté de l'opéra. Celui-ci s'arrête sur un mur entièrement peint en noir mais la jeune femme voit qu'il y a encore ces cinq clochettes avec cette fois-ci, couverte par la suie, une pancarte plus grande que les autres.

« Primeroses Street. »

_ Vous allez voir, et tout savoir. Ne vous inquiétez pas, il n'y a aucun danger et vous êtes avec nous.

_ Vous verrez, vous allez adorer!, dit joyeusement Danielle.

_ Voir quoi ?, demande Théodora légèrement paniquée.

_ Regardez, dit Oda.

La grand-mère sonne les cinq clochettes comme la jeune femme avait fait avant. Mais, au lieu que les briques se déplacent, le mur s'ouvre comme s'il est coupé en deux. Une fois qu'il s'arrête de bouger, Théodora sent tout d'un coup la peur et l'angoisse disparaître pour un autre sentiment plus positif. Elle sent le soleil chaud et doux comme au printemps se poser sur son visage, une odeur légère de primevères et de fleurs en général, les discussions qui fusent de tous les cotés, elle voit aussi des maisonnettes comme à Saint Martin's Lane mais celles-ci sont blanches et couvertes de lierre et de diverses plantes grimpantes. En regardant en haut, elle voit aussi l'arcature complexe d'un dôme de verre qui englobe tout. Puis en redescendant, Théodora voit des femmes et des hommes, de tout âge, aux visages enchanteurs, aller et venir dans tous les sens, les sourires et les rires sont imposants. Mais elle remarque que ceux-ci ne sont pas ordinaires, elle se frotte les yeux pour confirmer à son cerveau ce qu'elle est en train de voir.

Des éléments transparents, de toutes les tailles et de toutes les couleurs, sont accrochés au dos de ces personnes et la jeune mère ne tarde pas à savoir ce que c'est.

« Ils ont des ailes ? »

Elle est émerveillée, même si l'incompréhension l'occupe toujours.

_ Mais où sommes-nous ?

Oda et Danielle, qui lui tiennent toujours les mains, avancent d'un dans ce qui semble être une vision de rêve mais elle est pourtant bien réelle lorsque Théodora sent ses pieds toucher les pavés blancs de cette rue animée. Elle entends même derrière elle Big Ben sonner ses huit heures et demi. Mais non, ce n'est pas lui. Du moins, pas le même. Alors qu'elle regarde à nouveau devant elle, la jeune femme est soudainement aveuglée par un rayon de soleil, mais quand il se retire, elle voit un grand batiments en briques blanches, qui semble être le carrefour de Primerose Street. Couvert de fenêtres à guillotine, Théodora lève la tête pour voir le même cadran de Big Ben qu'elle voit tous les soirs, mais ce « Big Ben » est de couleur beige clair, couvert aussi de lierre jusqu'en haut de la pointe, qui cache d'ailleurs un peu l'horloge et cette pointe se termine non pas par une croix chrétienne mais par quelque chose de très différent.

Une petite fée en train de tendre le bras vers le ciel essayant d'attraper une sorte de joyau.

Théodora se tourne vers Oda qui la regarde avec tendresse en voyant ses yeux briller d'émerveillement. La vieille femme regarde juste au-dessus de sa tête suivit après de la jeune femme. Elles sont en dessous d'un grand panneau soutenu par des tiges en métal noir où la jeune mère a du mal à croire ce qui y est écrit dessus.

Elle rebaisse la tête et Oda lâche sa main pour la poser sur son épaule.

_ Bienvenue au Londres Féerique, Théodora.


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