Chapitre 8. Explosions

Au grand étonnement de Sarada, son père l'attendit et la raccompagna à la maison après son entraînement du soir. 

Il lui semblait étrange.

Bien qu'aucun mot ne lui sortît de la bouche, il exprimait quelque chose qu'elle n'arrivait pas à décrypter, si ce n'était qu'il semblait... Décidé.

Ils rentrèrent et furent accueillis par une bonne odeur de repas copieux.

- « Mmmh maman !!! Tu es aux fourneaux depuis quelle heure ?? » demanda la jeunette, l'eau à la bouche devant la table garnie.

- « Héhé ! Depuis suffisamment longtemps pour vous préparer ce festin !!! » répondit la femme, fière.

- « En quel honneur ? » demanda l'homme, froidement.

- « Eh ? J'ai besoin d'un prétexte pour faire plaisir à ma famille ? Et puis, je suis encore euphorique de la victoire de ma fille !!!! » répondit joyeusement Sakura.

Sarada sourit grandement, fière.

Sasuke se renferma. Il lui avait dit qu'il voulait parler. Il le lui avait dit ! Et la voilà qui avait préparé ce repas comme s'ils devaient fêter quelque chose d'important, comme si ce qu'il avait dit ne comptait pas.

Sarada s'installa à table, pressée de déguster les tempuras de crevettes et de légumes, les nouilles sautées au bœuf et la soupe miso.

Il ne sut comment, mais il se retrouva vite à table, les plats copieusement servis. Sakura se comportait comme à l'habitude... Quoique non ! Elle semblait plus gaie. Sarada, elle, était excitée comme une puce, tout lui semblait délicieux, ce qui ravissait sa mère.

Sasuke, assistait distant à la scène, même le son de leur voix lui paraissait lointain. Il ferma les yeux. Depuis ce matin, son plan pour la soirée était simple : réunir sa famille, leur annoncer qu'il ne pouvait plus vivre ainsi et qu'il allait partir. Mais ce repas, cette ambiance, gâchait tous ses plans. Il se sentait prisonnier d'une farce, dont il était le dindon !

- « Il faut qu'on parle ! » finit-il par dire.

Les deux femmes parlaient entre elles tout en se servant, elles ne semblaient ne pas l'avoir entendu. Mais Sarada jeta un oeil sur son père.

- « Eh ? Tu as dit quelque chose papa ? » demanda la jeune fille, sortie de son euphorie.

- « J'ai dit qu'il faut qu'on parle ! » répéta l'homme.

- « Parler de quoi ? » questionna sa fille, soudainement inquiète du ton de son père.

- « Sasuke... Profitons du repas ce soir d'accord !!? Nous parlerons plus tard !!! » ajouta Sakura, qui voulait détendre l'homme qu'elle sentait crispé.

Sasuke restât muet et fixa sa femme. Elle détourna son regard vert et sourit à leur fille. Elle lui proposa des tempuras, et agissait comme si de rien était.

- « Tu sais ce que j'ai à dire ! » dit-il sèchement.

- « Eh ? De quoi tu parles ? » questionna innocemment Sakura.

- « Tu as préparé ce repas pour éviter que l'on discute ! Tu agis comme-ci de rien était alors que tout va mal ! » asséna Sasuke les yeux vissés dans ceux de sa femme.

- « Calme-toi Sasuke... Je... Je ne vois pas de quoi tu parles !!! Et puis... Sarada... » voulut dire Sakura.

- « Sarada et ce repas ne servent que de prétextes !!! Tu te sers d'eux pour éviter ce que j'ai à te dire ! » continua Sasuke.

Sa fille écarquilla les yeux, elle voyait davantage de détresse sur le visage de son père que de colère.

Il se prit la tête dans ses mains et s'ébouriffa les cheveux, comme pour se réveiller de ce cauchemar vivant.

- « Je ne peux plus continuer ainsi ! Je ne peux plus, j'étouffe ! » avoua Sasuke, sur un ton emplit de désespoir.

Sa femme et sa fille étaient estomaquées devant l'homme. Il ne cachait plus sa souffrance. Il comptait parler sérieusement avec elles ce soir, leur exposer simplement les faits, mais la scène grotesque dans laquelle il avait été embarqué le fit sortir de ses gonds.

- « Tu veux qu'on continue ainsi Sakura ? Ça te plaît de jouer à la parfaite petite famille alors que nous sommes tous les deux malheureux dans cette maison !? » demanda sincèrement Sasuke.

- « Chéri... Qu'est-ce que tu racontes ? Je ne joue pas... Je suis parfaitement heureuse !!! » affirma Sakura, qui avait déposé ses baguettes.

Sasuke lâcha un rire. Ni Sakura ni Sarada n'avait jamais entendu ce son... D'ailleurs l'avaient-elles déjà entendu rire ?

- « Ah oui ? Tu es heureuse ? Le peu que je te donne te suffit ? Tu ne veux rien de plus ?... Mais moi si... Je veux plus que cette vie-là ! Je sais maintenant que c'est possible ! » ajouta l'homme qui se laissait aller à dire tout ce qu'il pensait.

- « Papa... » commença Sarada, les larmes aux yeux.

L'homme fixa sa fille et regretta qu'elle assistât à tout ça, mais puisqu'il avait lancé le sujet, qu'il le termine.

- « Sarada... Sache que je t'aime, que je t'ai aimée depuis le jour de ta naissance et que je t'aimerai toujours... Je ne regrette pas ma vie de père, mais je déteste ma vie d'homme ! » dit Sasuke, les yeux tristes.

Les larmes coulèrent sur les joues de sa fille, elle ne savait pas si c'était parce que son père semblait être la personne la plus triste du monde ou parce qu'il venait de lui dire « je t'aime » pour la première fois.

Il y eut un silence. Sasuke serrât le poing. Il ne pouvait plus faire semblant maintenant, il ne pouvait plus reculer. Il avait décidé de mettre un point final à sa situation et il s'y tenait.

Il se leva et saisit ses clés de voiture dans le plat posé sur la console de l'entrée.


Un bruit énorme de vaisselle brisée se fit entendre dans son dos. Son geste se figea, sentant l'inquiétude le gagner. Il se retourna et vit sa femme debout, la nappe dans la main, tous les plats renversés et Sarada, encore à table, sidérée.

- « TU COMPTES ALLER LA RETROUVER ? HEIN ???? » hurla Sakura, les larmes aux yeux.

Sasuke fronça les sourcils.

- « TU CROIS QUE JE N'AI PAS VU LES VETEMENTS QUE TU PORTAIS L'AUTRE JOUR, CEUX DE NARUTO ! » la voix de Sakura était remplie de rage, ses yeux s'injectaient de sang.

- « TU CROIS QUE JE NE SENS PAS SON PARFUM SUR TOI QUAND TU RENTRES ??? HEINNNNN ? DEPUIS COMBIEN DE TEMPS ÇA DURE ENTRE VOUS DEUX ??? ALORS QUE TA FEMME EST À LA MAISON À T'ATTENDRE, TOI TU T'AMUSES AVEC UNE AUTRE ?? ET TU VIENS ME DIRE QUE NOTRE VIE NE TE CONVIENT PAS ALORS QUE C'EST TOI QUI GÂCHES TOUT ??? J'AI MÊME FAIT MINE DE NE RIEN SOUPÇONNER HIER AU TOURNOI, MAIS TU CROIS QUE JE NE VOYAIS PAS TES REGARDS, TON ATTITUDE ENVERS ELLE !!!? »

Sakura avait les yeux écarquillés par la colère. Personne ne l'avait déjà vu exprimer quoique ce soit de négatif contre son mari, même après tout ce qu'il lui avait déjà fait subir. Elle avait gardé  toutes ses craintes et tous ses doutes à l'intérieur d'elle et maintenant elle lâchait tout. Elle aurait voulu qu'il se taise et mange sans rien dire. Elle aurait voulu qu'il se détourne de son idée de la quitter, elle, qui l'avait toujours aimé et voulu. Elle aurait fermé les yeux, tout accepté comme elle le faisait depuis toujours... Mais non, il s'était obstiné, il voulait s'éloigner.... S'en était trop !

- « Tu te trompes sur la situation Sakura ! » dit calmement Sasuke.

- « AH OUI ? JE ME TROMPE !? OÙ ETAIS-TU LA NUIT DERNIÈRE MON CHÉRI ? TU N'ÉTAIS PAS AVEC ELLE ? TU PEUX LE JURER SUR LA VIE DE NOTRE FILLE ??? » insista ironiquement Sakura.

Sasuke n'allait pas nier l'évidence, il n'était pas là pour mentir. Il posa ses yeux sur sa fille qui pleurait tout en étant choquée de ces annonces successives.

- « Je ne voulais pas que ça se passe ainsi... » admit-il.

- « OH ?! ET À QUOI T'ATTENDAIS-TU EN TROMPANT TA FEMME SASUKE-KUN ? MOI, JE T'AI TOUJOURS ÉTÉ FIDÈLE ! MOI, JE T'AI TOUJOURS AIMÉ, IL N'Y EN A JAMAIS EU D'AUTRES ! IL N'Y A TOUJOURS EU QUE TOI ! QUE TOI !!! ET TU LA PRÉFÈRES À MOI !! ALORS QU'ELLE N'A AUCUN RESPECT POUR SON MARI ET QU'ELLE SE JETTE SUR LE MARI D'UNE AUTRE SANS SOURCILLER !!! ET AUJOURD'HUI, TU GÂCHES NOTRE REPAS QUE J'AI PRIS DU TEMPS À PRÉPARER, POUR ELLE ?!!! À CAUSE D'ELLE ?!!! » hurla de nouveau Sakura.

- « Sakura... Tu n'as décidément rien compris... Tu n'as jamais voulu voir que je n'étais pas heureux... à tes côtés ! » dit Sasuke, les yeux tristes.

- « NE ME REGARDE PAS AVEC PITIÉ !!!! » invectiva Sakura, « NE ME MANQUE PAS ENCORE DE RESPECT !!! TU EN AS DÉJÀ ASSEZ FAIT ! »

Sasuke serrât ses clés dans sa main, il baissa la tête et soupira. À quoi bon insister ? Il avait dit ce qu'il avait à dire, et continuer à argumenter avec quelqu'un qui n'était pas apte à raisonner, était bien inutile. Il tourna les talons, ouvrit la porte d'entrée et quitta le logement.

- « TU N'ÉTAIS PAS HEUREUX AVEC MOI ? ALORS QUE JE N'AI TOUJOURS VOULU QUE TON BONHEUR ? QUE JE N'AI TOUJOURS RÊVÉ QUE DE TOI ??? SASUKE-KUN !!!! SANS TOI MON EXISTENCE N'A PAS DE SENS !!! JE N'AI AUCUNE RAISON D'ÊTRE SANS TOI !!! »

Sakura lui courut après jusque sur le palier, tout en lui criant après. Elle le vit marcher dans le couloir jusqu'aux escaliers. Il allait vraiment partir et la laisser. Qu'allait-elle devenir ?

- « SASUKE-KUN !! SASUKE-KUN !!! NON ATTENDS ! » supplia-t-elle les larmes aux yeux, « RESTE ! JE T'EN PRIE NE PARS PAS, NE ME LAISSE PAS !! PENSE A SARADA !!! PENSE AU FOYER QU'ON A CONSTRUIT ! PENSE À MOI ET À TOUT CE QUE J'AI SACRIFIÉ POUR TOI !!! »

Sakura s'était accrochée au t-shirt de Sasuke, et collait son visage larmoyant à son dos. L'homme resta stoïque.

- « Lâche-moi Sakura, s'il te plaît... Tu sais que nous n'avons aucun sens tous les deux ! Justement parce que ta vie n'a de sens que grâce à moi... Ce n'est pas ça l'Amour Sakura... La seule chose qui nous lie c'est Sarada... Et pour cela, je t'en serai toujours reconnaissant... » il lui avait parlé assez doucement pour qu'elle soit la seule à entendre.

- « Je sais que tu souffres et j'en suis désolé... Je te remercie de m'avoir exprimé ta colère... Pour une fois, tu ne l'as pas étouffé pour me faire plaisir, tu as été toi... Sois toi Sakura, ou plutôt deviens toi ! » il voulait terminer leur conversation sur ce sage conseil et sur cette douceur.

Leur fille était dans l'embrasure de la porte et assistait impuissante aux derniers instants de sa famille. Elle vit son père murmurer quelque chose à sa mère qui se mit à trembler, puis elle vit son père la fixer avec les yeux tristes. Il lui sourit tout de même de ce petit sourire franc mais si rare encore.

Sasuke s'éloigna de nouveau. Sakura serrât le bas de sa robe, elle croyait devenir folle.

- « MAIS POURQUOI ELLE ? POURQUOI ELLE ET PAS MOI ???! CE N'EST QU'UNE VACHE, UNE MAUVAISE MÈRE ET UNE GARCE !!!! » hurla Sakura à son bientôt ex-mari.

Elle transpirait la haine, Sasuke serrât le poing et s'arrêta net. Il avait espéré qu'elle n'ajouterait rien et le laisserait partir, mais non... Bien sûr que non. 

Il ne se retourna pas mais lui répondit tout de même,


- « Parce qu'elle... Je l'aime ! »






Hinata était chez elle, en train de ranger les restes du dîner dans le frigo.

Elle regardait plus que d'habitude son téléphone.

Comme ils s'étaient échangés leur numéro le matin même, elle pensait, ou plutôt elle espérait qu'il lui écrierait. Mais aucun message, aucun appel de sa part. Elle s'avoua être déçue. En l'espace d'une journée, elle était passée de femme comblée à femme triste. Mais elle s'attendait à cela, après tout, c'était le lot de toutes les maîtresses involontaires, elles restaient dans l'ombre à attendre que l'homme marié aimé daigne donner de ses nouvelles.

Toutefois, toute amoureuse qu'elle fut, Hinata se promit de ne pas courir après Sasuke. Elle respecterait son choix si c'était celui de rester avec sa famille. Elle n'interférait pas, et elle enterrerait ses sentiments et leurs moments passés dans sa mémoire si cela s'avérait nécessaire.

Elle allait vérifier que ses enfants soient bien au lit, quand elle entendit un ting provenant de son téléphone. Sa main trembla lorsqu'elle prit l'appareil pour vérifier l'émetteur.

Elle frissonna doublement en découvrant qui lui écrivait et l'objet du message.


« Elles savent. »


Le cœur d'Hinata s'emballa.

Sakura et Sarada savaient ? Mais savaient quoi ?

Hinata appela l'homme directement.

- « Allo ? » fit la voix suave de l'autre côté du téléphone.

- « Allo... Sasuke-kun ! » Hinata avait la voix qui tremblait.

- « Hinata... Ma vie est fichue... Ma vie de famille vient de voler en éclat ! »

Hinata ne répondit rien, elle se contenta de souffrir en silence, et d'écouter le bruit sourd du silence dans le combiné.

- « Hinata ? » continua l'homme.

- « Où... Où es-tu Sasuke-kun ? » demanda la femme, les larmes aux yeux.

- « Je suis dans ma voiture, et... Je suis garée en face de chez toi... Je suis venu par réflexe... (soupir) comme à chaque fois... Mais je ne veux pas te causer plus d'ennuis... »

Hinata ouvrit grands les yeux. Elle sortit de chez elle en chaussons, le téléphone toujours à la main. Elle sortit du jardin et se retrouva dans la rue principale sa robe légère virevoltante. Elle chercha des yeux la voiture noire de Sasuke. Lui, l'avait vu dans son rétroviseur, il soupira puis sortit du véhicule. Il ne voulait pas l'ennuyer mais souhaitait ardemment sa présence.

Lorsqu'elle aperçut Sasuke à côté de sa voiture noire, son cœur tressaillit. Elle vit de suite son visage contrit et la peine qu'il ressentait. Elle alla à sa rencontre et le prit dans ses bras sans réfléchir.

- « Hinata... » dit-il en la serrant fort contre lui.

Sa chaleur l'envahit instantanément. Il sentit les pièces éparpillées de son être se recoller et retrouver consistance. Elle l'apaisait, elle le consolait sans un mot, juste par sa présence.

Elle lui caressa le visage, il pouvait voir son empathie à travers ses yeux clairs expressifs. Il ne put s'empêcher de sourire en coin en voyant ses chaussons aux pieds. Mais elle, sérieuse, lui prit la main et l'entraîna chez elle. Elle le savait, elle était désormais son seul soutien et sa complice dans cette trahison. Elle n'écoutait plus la raison, mais seulement son cœur. Qu'ils parlent les voisins, qu'ils jacassent. Elle était prête. Même à s'expliquer avec Sakura... Cela viendrait, tôt ou tard !



Il était dans le salon, elle lui apporta un café sans sucre comme il aimait. Il saisit la tasse et la main de la femme. Après avoir déposé la tasse chaude sur la table basse, il attira la femme à lui et elle s'assit sur ses genoux. Elle le prit dans ses bras et lui, se blottit contre son corps chaud et moelleux. Elle était comme un coussin sur lequel il était bon de se détendre, de se relaxer. Elle lui embrassait le haut du front et lui murmurait qu'elle était là.

- « Hinata... Par certains côtés tu me rappelles ma mère... » dit doucement l'homme.

Elle l'observa intriguée et afficha une moue perplexe. Cela le fit rire, d'un petit rire bref.

- « Elle était douce comme toi, elle était tendre comme toi... » ajouta-il nostalgique.

Elle caressa sa joue.

- « Naruto-kun m'avait racontée un peu ton enfance... Je sais que tu as perdu très jeune tes parents et que tu as été séparé de ton frère quand tu as intégré le même foyer pour mineurs que Naruto-kun... »

- « Oui... Et quand j'ai enfin retrouvé mon frère des années plus tard, il est mort lui aussi... » ajouta-t-il.

- « Je sais... » dit doucement Hinata, en lui caressant les cheveux délicatement.

- « Je ne veux pas t'embêter avec mes histoires... » se reprit-il.

Elle sourit et lui déposa un baiser sur les lèvres.

- « Ne dis pas de bêtises, tu ne m'embêtes pas... Au contraire, j'aimerais connaître toutes tes histoires ! J'aimerais rattraper le temps perdu de cette époque où nous ne nous fréquentions pas ! » affirma Hinata.

Sasuke sourit, ce qu'il pensait d'elle était vrai. Il ne l'avait pas idéalisée, elle était vraiment la femme incroyable qu'il pensait.

- « Je n'ai pas perdu toute ma famille, je ne veux pas comparer ta souffrance à la mienne mais... J'ai aussi perdu ma mère... Et mon cousin, que j'ai longtemps considéré comme mon grand-frère... Alors, je crois que je peux, juste un peu, comprendre ta peine ! » dit-elle en blottissant son visage dans le cou de l'homme.

Sasuke serrât sa main sur la taille de la femme. Il n'était pas au courant de son passé à elle, et cela lui toucha au cœur de savoir qu'une autre personne, elle en plus, comprenait sa douleur. Naruto lui avait dit autrefois, qu'Hinata avait beaucoup souffert enfant, qu'elle avait été rejetée et brimée, mais Naruto ne lui avait pas parlé de ses deuils.

- « Comment as-tu fait pour ne pas sombrer ? J'ai l'impression que depuis qu'ils m'ont laissé, ma vie n'est qu'une succession d'erreurs... » murmura-t-il, des trémolos dans la voix.

Hinata l'observa alors tendrement. Elle savait qu'il avait été un adolescent tumultueux, son casier était marqué de nombreux délits et crimes. Heureusement que Kakashi, et ses relations avaient pu faire en sorte que le jeune Uchiha ne prenait pas de grosses peines mais... Il avait eu du mal à se remettre sur le droit chemin. Naruto avait été sa bouée, comme avec elle. Et puis, elle pensait que Sakura et Sarada étaient devenues ses nouvelles bouées... Mais non... Il sombrait tous les jours, un peu plus.

- « J'ai sombré de nombreuses fois Sasuke-kun... La différence, est que lorsque toi tu dégradais ou agressais ton environnement extérieur, moi... Je m'en prenais à moi... »

Sasuke pensa qu'elle faisait référence à son auto-critique perpétuelle, à son auto-dévalorisation et à son manque de confiance en elle. Mais il vit Hinata relever la manche de sa veste, un bracelet en cuir pendait à son poignet gauche. Un bracelet, que Sasuke avait toujours vu sans vraiment y porter attention. Il fit les gros yeux lorsqu'il vit, au-dessous de l'accessoire, des cicatrices longilignes sur sa peau. Il saisit le poignet fin de la femme. Il n'en revenait pas. Il n'avait pas remarqué les traces de son autoagression durant leurs moments intimes, en même temps elle avait toujours gardé son bracelet...

Il la fixa, l'air inquiet, tout en continuant à serrer son poignet.

- « J'avais 10 ans... Je ne supportais plus la pression de ma famille, le manque de ma mère, la haine de mon cousin et surtout... La solitude... Alors j'ai voulu en finir ! » confia un brin honteuse la femme toujours assise sur ses genoux.

Sasuke la prit dans ses bras, comme voulant recoller les morceaux brisés de son cœur d'enfant de 10 ans. Mais Hinata n'était plus cette enfant, elle était devenue une femme forte, et cela grâce aux épreuves qu'elle avait traversé depuis son plus jeune âge, et grâce à son soleil humain, Naruto.


Ce soir-là, ils discutèrent comme jamais, Sasuke et Hinata échangèrent sur leur passé en commun, leurs blessures similaires et aussi leurs bons souvenirs grâce à Naruto, et ils étaient nombreux. Ils se dirent avant de se coucher, qu'ils auraient dû commencer par ça et en rirent de bon cœur. L'homme remarqua sur la table de chevet de la chambre d'ami, une petite boîte provenant de la pharmacie. Hinata un peu honteuse lui avoua qu'elle avait pris la pilule du lendemain afin d'éviter toute grossesse surprise. Il lui caressa les cheveux alors qu'elle avait la tête posée dans le creux de son épaule. Elle avait eu raison, ils ne devaient pas ajouter de problèmes à leur situation.

Sasuke s'endormit avec Hinata dans les bras, un peu comme deux adolescents idéalisant la première nuit.

Lui, n'avait pas besoin de plus pour se sentir bien. Ce n'était pas le sexe qui les unissait, mais leur mutuelle recherche de sécurité et de guérison, et au final, de leurs peines et souffrances, était né l'Amour.

Il s'agissait là de leur deuxième nuit de sommeil consécutive, sans cauchemar, sans réveil en sursaut.




De son côté, Sakura restât dans son salon, réfléchissant à sa vie détruite. Elle rongeait sa rage et sa peine. Elle était une femme trahie, une femme désormais seule et vide.

Sa colère augmentait en pensant à son mari dans les bras d'une autre, de cette autre.

Le lendemain matin, Sarada trouva sa mère au même endroit où elle l'avait laissée la veille, dans le sofa du salon, face à la télé éteinte. Elle ne répondait pas aux questions, ne réagissait à rien.

L'inquiétude grandissait dans l'esprit de l'adolescente. 




Bon bah, voilà ze rebondissement de l'histoire... On approche de la fin...

Alors, Sakura, je n'ai rien contre ses fans, je ne cherche pas la guerre. Ce n'est ici que ma vision d'elle : une serpillère, qui accepte tout de Sasuke et ne dit absolument rien à ce mec qui la traite comme une moins que rien ! Mais par contre, elle n'hésite pas à être extrêmement méchante avec les gens gentils autour d'elle, Ino, Naruto, ou encore Sai... Bref... C'est un personnage pour lequel j'ai presque pitié, elle est extrêmement forte dans ses coups, mais quelle faiblesse dans son être (fictif) !!! Je pense réellement que sans Sasuke, elle n'a pas de consistence... Ou alors, elle aurait pu en gagner si l'auteur l'avait fait se détourner de cette obsession maladive. Il aurait pu restaurer sa dignité... 

Encore une fois, ce n'est que mon avis, et voici donc comment je l'imagine réagir si Sasuke devait la quitter pour une autre, dans le monde moderne.

À dimanche prochain...

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