Chapitre 7. Genèses

Les bruits de vaisselles lui parvenaient de plus en plus distinctement aux oreilles en même temps qu'elle émargeait de son sommeil.

Elle ouvrit les yeux et se reconnut dans la chambre d'ami au rez-de-chaussée de sa maison. Le bras de l'homme lui entourait la taille au dessous de la couverture moelleuse. Il dormait toujours, elle pouvait entendre son souffle dans son dos et sentir son visage contre sa nuque. Elle se sentait protégée par cet homme blottit contre elle. Elle appréciât un instant de l'avoir contre elle.. Après tout... Après ce qu'ils avaient fait... Elle se sentait légère et apaisée.

Elle se permit de prendre son téléphone à lui sur la table de chevet et regarda l'heure.

Elle écarquilla les yeux d'un coup, et ce n'était pas la multitude de messages reçus qui l'alerta mais les chiffres qu'elle y vit : 07h34 ?!

Habituellement, elle était déjà en cuisine avec ses enfants et leur servait le petit-déjeuner avant qu'ils n'aillent à l'école. Mais pas aujourd'hui, pas ce matin. Ce matin, elle était au lit avec un autre homme que leur père.

Elle n'eut pas le temps de rougir de la situation, elle se leva, réagit instinctivement en se cachant la poitrine, et enfila à toute vitesse sa robe de nuit et sa veste.

- « Où vas-tu ? » demanda péniblement l'homme qui s'était réveillé aux mouvements brusques de la femme.

Elle l'observa du coin de l'oeil et rougit de suite. Même avec ses cheveux défaits, et ses yeux ensommeillés, elle le trouva beau. Elle ne lui répondit pas et mit seulement l'index devant sa bouche avant de sortir.


Elle se dirigea doucement vers la pièce principale, prenant soin de bien couvrir le devant de son corps avec les deux pans de sa veste. Elle n'avait pas eu le temps d'enfiler son soutien-gorge et ne pouvait décemment pas apparaître devant ses enfants, les seins libres. Elle monta la fermeture éclair de sa veste, ainsi, ils ne distingueraient rien.

- « Maman !! » fit Himawari, « Bonjour !! »

- « Bonjour m'man ! » l'accueillit de même Boruto.

Elle hocha la tête pour les saluer et s'avança un brin, stupéfaite. La table était mise et le petit-déjeuner préparé : toasts garnis d'un œuf au plat gratiné, jus de raisin, petite compote de fruits.

- « Je suis désolée... Je n'ai pas réussi à me lever plus tôt... » s'excusa Hinata.

Les deux enfants se fixèrent.

- « Tu rigoles maman ? » dit d'un coup Boruto.

- « Eh ? » s'étonna sa mère.

- « Pour une fois où tu arrives enfin à fermer les yeux... » continua Himawari.

Hinata sursauta. Ses enfants savaient donc qu'elle connaissait des troubles du sommeil ? Depuis tout ce temps, sans rien lui dire ?

- « Maman ! On grandit, on peut se débrouiller seuls ! Et on aimerait que tu prennes soin de toi aussi ! » affirma Boruto.

Les larmes voulurent monter aux yeux d'Hinata, touchée par l'attention et l'amour que lui portaient ses enfants.

Mais elle s'abstint, et leur sourit à la place.

Les deux enfants ouvrirent grands leurs yeux bleus.

- « Maman... » commença Boruto.

- « Tu... as l'air... Différente ! » finit Himawari.

Hinata rougit à ses mots.

- « C'est la nuit de sommeil qui m'a fait du bien... » prétexta Hinata, rouge feu.

Elle prit le relais de Boruto à la vaisselle pour le laisser petit-déjeuner. Elle rougissait toujours, se disant que la nuit d'amour qu'elle venait de passer avait tant marquée son être et son visage, que même ses enfants voyaient la différence.


Les enfants finirent de se préparer et prirent le chemin de l'école tout en saluant leur mère avant de quitter la maison.

Le silence s'installa dans la demeure, mais Hinata savait qu'elle n'était pas seule, pour une fois.

Elle retourna à la chambre d'ami, ouvrit doucement la porte, n'osant pas poser les yeux sur le lit. Mais elle ne pouvait éviter complètement le regard de l'homme déjà bien réveillé, assis adossé aux oreillers moelleux du lit.

Il était torse nu, seule la couverture du lit posée sur la partie basse de son corps cachait ses parties intimes. Hinata ne put s'empêcher de rougir davantage. Hier soir, du fait de la pénombre, elle n'avait seulement qu'entrevu le corps de l'homme. Et maintenant, avec la lumière du jour qui filtrait grandement par les rideaux, elle distinguait clairement le tronc musclé de l'homme. Son corps était différent de celui de Naruto, plus pâle, plus grand mais pas aussi large. Sa peau blanche contrastait avec ses cheveux et ses yeux sombres. Il la fixait sans cligner des yeux. Elle tira sur sa veste, comme voulant se protéger d'un nouvel écart pulsionnel.

- « Il est déjà 8 heures ! » dit l'homme, son portable à la main.

Hinata hocha la tête.

- « J'ai dû aller voir les enfants avant qu'ils n'aillent à l'école... » expliqua Hinata.

- « Mmh... Je comprends... »

Il y eut un silence malaisant entre eux. Qu'en était-il de leur relation maintenant ?


- « Tu regrettes ? » demanda Sasuke.

Hinata baissa la tête. Elle ne savait pas trop ce qu'elle ressentait. Elle s'avança et s'assit sur le lit. Elle n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche, qu'elle entendit,

- « Moi non... Jamais ! »

Elle glissa ses yeux clairs jusqu'à l'homme qui la fixait également.

- « Sasuke-kun... »

Il s'était rapproché d'elle.

Il dégagea les cheveux de la jeune femme de ses épaules. Elle respirait plus fort, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir cette chaleur au fond d'elle, à proximité de l'homme devenu son confident et plus.

- « Hinata... »

Et tout en prononçant son nom, il l'entoura de son bras et l'embrassa tendrement. Hinata s'abandonna contre lui. Elle ne pouvait pas lutter, pas résister. Elle n'en avait même pas envie.

Elle s'allongea sur le dos, attirant l'homme contre elle. Ils échangèrent de nombreux baisers, beaucoup plus tendres que ceux de la veille qui étaient surtout passionnés.

- « Mais Sasuke-kun... » commença Hinata, avec un ton triste qui alerta Sasuke, « Ta femme et ta fille doivent se demander où tu es... » s'inquiéta-t-elle.

L'homme la fixa tout en caressant les cheveux aux reflets bleu éparpillés sur le lit.

- « C'est possible... Et en même temps, elles sont habituées à ce que je disparaisse un ou plusieurs jours... » confia Sasuke, quand même triste de l'admettre.

Hinata ressentit de la compassion pour les femmes Uchiha, et aussi pour l'homme contre elle. Elle n'aurait jamais cru qu'il souffrait autant. Même Naruto ne s'en était jamais douté. Elle lui caressa la joue et lui déposa un baiser sur la bouche, du bout des lèvres.



Sasuke ne quitta la demeure des Uzumaki que vers les 9h30. Il prit sa voiture et alla directement à la salle d'entraînement. Il était en retard par rapport à ses heures habituelles mais ne se pressa pas plus que ça. Il était comme dans un autre monde, ou plutôt dans un entre deux mondes : la réalité qui lui rappelait ses obligations et ses souvenirs des moments passés avec la belle Hinata.

Il était resté au lit avec elle ce matin, et avait à nouveau découvert de nouvelles sensations, comme celles de faire l'amour les yeux dans les yeux, main dans la main, tout en douceur, lentement comme-ci ils avaient toute la vie encore devant eux.

Il avait pris sa douche chez elle, et maintenant il allait se changer à la salle, là où il avait quelques vêtements de rechange.

Alors qu'il se déshabillait tout en repensant en boucle aux dernières heures passées, il sentit son portable vibrer dans sa poche arrière de pantalon. Il vit le nom de Sakura s'afficher. Il décrocha et entendit la voix paniquée de sa femme dans l'appareil.

- « Sasuke-kun !!!! Où étais-tu encore ? J'ai essayé de te joindre toute la nuit !!! »

Sasuke restât de marbre, que pouvait-il lui dire ?

- « Sasuke-kun ??? » insista Sakura.

- « Tu n'as pas à t'inquiéter ! » finit-il par dire.

- « Comment peux-tu dire une telle chose !!!? Je suis ta femme ! C'est normal que je m'inquiète ! »

Nouveau silence de la part de l'homme. Cette fois-ci, il était définitivement ramené à la réalité. Il serrât le téléphone entre ses doigts.

- « D'habitude tu ne m'appelles pas pour savoir où je suis ! Tu sais que je rentrerai tôt ou tard ! » lâcha-t-il.

Un silence assourdissant s'installa jusqu'à ce que la femme décide de le rompre.

- « Sasuke-kun... On avait passé une bonne soirée hier soir... Non ?! », reprit la femme, la voix en sanglot, « Pourquoi tu me fais ça ? »

Il l'entendit pleurer au téléphone.

Il savait qu'il faisait souffrir sa famille. Mais cette même famille ne voyait pas qu'il souffrait tout autant quand il était avec elle. Où faisait mine de ne pas voir, tant que leur image était maintenue, tant que chacun des membres, la mère et la fille en occurrence, obtenaient ce qu'elles voulaient de lui : l'image du beau mari pour la première saupoudrée de relations physiques, et la présence légitime d'un père pour l'autre.

Aucune des deux ne voyaient son absence dans ses présences à la maison, aucune des deux ne voyaient son mal-être à la maison. Tant qu'il était là, cela leur convenait à elles. Elles ne cherchaient pas plus.

- « Sasuke-kun... » reprit la voix, plus faible.

- « Il faut qu'on parle ! Je rentre ce soir ! » dit-il avant de raccrocher.


Il rangea son téléphone dans son sac, afficha un regard dans le vide, puis d'un geste brusque, fracassa la porte de son armoire métallique d'un violent coup de poing.


Sasuke n'avait jamais parlé à personne, même pas à Naruto de sa vie de famille. De comment il était devenu père du jour au lendemain, de comment il n'avait rien contrôlé depuis cette annonce. Un non-sens pour lui, qui aimait tout contrôler.



13 ans plus tôt.

Le mariage de Naruto et d'Hinata eut lieu un mois de mars. Sasuke ne s'était pas montré, il était encore prisonnier de ses tourments et en recherche de rédemption dans les différentes régions de son pays, mais il avait reçu l'invitation puis les photos de ses amis durant la fête. Naruto semblait le plus heureux des hommes au côté de sa jolie épouse, et Sasuke était sincèrement ravi pour lui.

Alors que les nouveaux Uzumaki trinquaient à leur union, lui était dans un bar d'une ville lambda en train de cuver ses erreurs passées d'adolescent. Il veillait à ne pas trop s'enivrer. Il avait connu ce qu'étaient les addictions diverses et variées auprès d'un dealer nommé Orochimaru. Il avait aussi connu la débauche avec Karin, une autre junkie qui le suivait partout. Il avait donc connu et commis pas mal de frasques avec ses compères de l'époque.

Mais Naruto avait été là, Kakashi aussi, et Sakura évidemment. Ils lui avaient toujours tendu la main, et ce n'est qu'à ses 17 ans, après que Naruto lui ait foutu une bonne raclée sur le ring, qu'il retrouva le chemin de la droiture... Ou plus ou moins.


Quelques semaines après le mariage de son ami, il se dit qu'il retournerait bien à Konoha, au moins pour saluer et féliciter les nouveaux époux. En vrai, il n'aurait jamais parié sur leur union. Certes, Naruto avait toujours été protecteur avec Hinata, l'avait toujours aidée et encouragée mais jamais il n'avait montré un intérêt autre qu'amical. N'était-ce pas là les bases de l'amour vrai finalement ? Prendre le temps de se connaître, de se soutenir et enfin comprendre que l'on est fait l'un pour l'autre avec l'Amour qui brûle les cœurs ?

Il arriva en ville, et apprit que le couple était toujours en lune de miel... Évidemment ! Décidément, il n'aurait pas encore l'occasion de parler à cette Hinata. Après tout, il n'avait fait que la croiser depuis qu'ils se connaissaient, jamais il n'avait eu l'occasion d'échanger quelques mots... Pourtant ils avaient même été voisins et leurs familles se fréquentaient...

Et elle, ... Elle ne le voyait pas ! Ce qui était très étrange pour Sasuke mais quelque part, cela lui allait très bien... Une groupie en moins !


En parlant de groupie, sa présence en ville fut vite connue de sa fangirl de toujours, Sakura. Elle le chercha partout et le retrouva chez Kakashi, qui l'hébergeait.

Lui, s'apprêtait à reprendre la route, mais quelle ne fut pas sa surprise quand il vit la jeune femme, valise à la main, l'attendre près de sa voiture le jour de son départ. Elle s'imposa littéralement à lui et lui dit qu'elle était prête à le suivre même en train s'il le fallait. Sasuke sut de suite qu'elle était sérieuse.

- « Accorde-moi une chance ! » supplia-t-elle.

Sasuke accepta. Il était vrai qu'il ne lui avait jamais donné de chance, toujours en train de la repousser, toujours en train de mal lui parler. Il avait tout fait, tout dit mais elle... Elle disait toujours l'aimer. Au point où il ne fit plus rien. Ok, elle l'aimait. Ok.

Durant leur voyage, Sasuke conduisait au gré de ses envies et Sakura était simplement heureuse d'être à ses côtés.

Ils se rapprochèrent inévitablement.

Sasuke se surprit à rire des facéties de sa compagne de route, et à s'habituer à sa présence.

Un soir, après un dîner dans un fast-food, ils marchèrent le long de la baie de Suna. Sakura lui saisit la main et il la laissa faire.

Il se laissait aller, et voulait lui donner réellement sa chance. Il croyait que c'était possible. Et finalement, lui aussi voulait ce qu'avait Naruto : des amis, de la reconnaissance, une femme et peut-être... plus tard, une famille.

Ce soir-là, il accorda à Sakura ce qu'elle avait toujours voulu, des baisers, des caresses et enfin, lui prendre sa virginité.

La jeune femme se blottissait contre lui comme ne voulant plus le lâcher. Et lui, avait passé un bon moment avec elle et sentait même de la tendresse naître pour elle.

- « Sakura... Je suis désolé... »

- « Eh ? Pour quoi ? » s'étonna Sakura, le visage collé au torse de l'homme de ses rêves.

- « Pour tout ce que je t'ai dit, tout ce que je t'ai fait... » expliqua Sasuke.

- « Ne t'en fais plus pour ça... Tout est oublié ! » rassura la jeune femme aux combles du bonheur...

- « J'ai traversé de nombreux tourments... J'ai perdu mon frère et... »

- « Je t'ai dit que c'est oublié ! Tout ce qui compte pour moi, c'est d'être auprès de toi... J'ai l'impression de rêver ! » le coupa Sakura, qui embrassa en même temps sa peau.

Sasuke sentit un frisson lui parcourir l'échine, et ce n'était pas dû aux bisous de la jeune femme.

- « Mon passé ne compte pas pour toi ? » demanda Sasuke.

- « Seul mon avenir avec toi compte Sasuke-kun ! » s'empressa d'ajouter Sakura.

Le jeune homme se renferma immédiatement mais cela n'empêcha pas Sakura de s'endormir profondément contre lui.

Elle avait formulé les mots de son cœur, elle pensait réellement ce qu'elle disait, ce qu'avait été Sasuke ne lui importait pas, seul leur futur comptait.

Mais pour le jeune homme, ce fut la douche froide, car au contraire, ce qu'il avait été, comptait énormément pour lui. Et en ne voulant pas découvrir quel adolescent il avait été, Sakura lui montrait qu'elle voulait balayer son passé au profit d'un hypothétique futur pour eux deux. Sasuke, pensait qu'il allait pouvoir partager ses souvenirs avec elle, qu'elle allait l'écouter parler de son frère, décédé tragiquement, de ses parents, tués qu'il avait retrouvé dans un bain de sang. Il pensait pouvoir exprimer ses douleurs auprès d'elle, il avait vraiment cru en l'espace de quelques minutes, après leur échange physique affectif que c'était possible.

Mais, après cette nuit, Sasuke retrouva sa froideur, au grand dam de Sakura, qui n'y comprit rien. Elle accepta ce revirement de comportement, car au moins, il ne la chassait pas. Elle restait à ses côtés durant leurs trajets, mais il disparaissait souvent en journée, la laissant seule à errer dans des villes inconnues. Il avait repris son mode de vie solitaire, et fréquentait les bars jusqu'à pas d'heures.

Un soir, il rentra à leur chambre d'hôtel. Il essaya de ne pas faire de bruit, pour ne pas réveiller la jeune femme. Mais il fut surpris, d'entendre d'étranges bruits provenant des toilettes. Il s'assit sur le bord du lit vide, et attendit le retour de sa compagne de voyage.

Elle sortit des toilettes, barbouillée. Elle découvrit l'homme qui l'attendait froidement.

- « Sasuke-kun !!!? »

Il ne répondit pas et l'observa.

Elle alla tout d'abord dans la salle de bain. Il l'entendit se brosser les dents, se rincer abondamment le visage et revenir.

Elle s'assit timidement à côté de lui et appuya sa tête contre son épaule. Elle voulut l'embrasser mais elle vit, qu'il était encore dans sa posture distante. Sans un mot elle fouilla dans son sac.

Sasuke vit qu'elle lui tendait un bâtonnet qu'il reconnut de suite. Karin en avait utilisé plusieurs auparavant, lorsqu'ils se fréquentaient.

Et là, à la différence de ceux de Karin, celui-là affichait deux barres.

Le test de grossesse que lui tendait Sakura était positif.

Son souffle se coupa.

Il ne savait pas quoi faire. Ni quoi dire.

Ils allaient devenir parents ? A 20 ans à peine ? Ce n'était pas dans ses projets. Mais il sentit le corps de Sakura contre lui, elle l'enlaçait et pleurait.

- « Je n'aurais jamais cru cela possible... C'est le plus beau jour de ma vie ! » dit-elle entre deux sanglots.


A partir de là, Sasuke fut en plein dilemme : assumer sa paternité ou assumer d'imposer à une jeune femme persuadée d'être amoureuse, l'avortement d'un enfant désiré.

Pour une fois, il ne fut pas égoïste.


Ils revinrent à Konoha, mariés. Personne ne sut qu'ils s'étaient unis en katimini dans une mairie annexe de quartier, dans des vêtements premiers prix qu'ils avaient dû trouver rapidement.

Sakura était la plus heureuse des femmes. Et c'était ce que tous leurs amis voyaient, et c'était tout ce qui comptait pour eux.

Lui... N'était qu'accessoire.

Lui... aux yeux de tous, était chanceux, et puis, il avait enfin ouvert les yeux... Aucun de leurs amis, même pas Naruto ne lui avait demandé s'il était heureux... Être marié est forcément signe de joie ? Avoir un enfant est forcément signe de bonheur ! Non ?

Est-ce que cela importait ? Lui-même ne se l'était pas demandé.

Ils étaient donc rentrés, Sasuke se tourna vers Naruto qui lui ouvrit grandes les portes de son centre d'entraînement aux art-martiaux. À eux deux, ils rendraient célèbre leur région. Sasuke prit goût à rejoindre quotidiennement son ami, il se sentait lui-même et presque libre.

Sakura allait sur ses trois mois de grossesse, mais elle n'était pas la seule. Il découvrit que la ville était en plein babyboom de leur génération : Naruto et Hinata attendait leur premier né, et l'enfant devait naître en mars comme le sien.

Les bébés se sont alors succédés l'année suivante, à commencer par Boruto qui ouvrit la marche. Sarada, arriva trois jours après.

Un beau bébé aux joues roses et à la chevelure noire. En tout point elle ressemblait à Sasuke, en tout point c'était sa fille. Il ressentit une étrange émotion à la vision de son enfant, sa chair, le sang de son sang. Il se sentit fier, il se sentit existé pour quelque chose. Et maintenant... cet enfant, le liait lui et Sakura, quoi qu'il advienne.

Alors ils vécurent ensemble comme un couple lambda aux yeux des autres mais davantage comme un couple d'amis selon lui. Mais peut-être était-ce cela la vie conjugale ? Il ne fallait pas s'attendre à grand-chose.

Les jours défilèrent, il tentait d'être présent pour sa femme et sa fille. Il aimait sa fille, il était catégorique là-dessus, mais quelque chose en lui vacillait... Son âme ? Son esprit ? Sa congruence... ?


Un matin, il se leva et prit sa douche.

Sous l'eau chaude, il se sentit soudainement étouffé. Il avait du mal à reprendre son souffle. Il était assailli par un stress, une angoisse, un « il-ne-savait-quoi » qui le tourmentait. Alors, il s'habilla péniblement et se précipita dehors. Il tenta d'inspirer de grandes bouffées d'air mais sans succès. Il prit instinctivement sa voiture et roula, roula, roula jusqu'à atteindre l'océan.

Il s'arrêta enfin sur un port de marchandises, sortit de sa voiture et réussit à prendre un grand bol d'air. Sa respiration retrouvée, il sentit immédiatement un haut-le-cœur venir. Il vomit le peu qu'il avait dans ses entrailles. Les larmes lui venait en même temps que son estomac se contractait. 

Il restât un certain temps tremblant, le regard perdu vers l'horizon. Il réalisa peu à peu qu'il avait roulé quatre heures d'affilés sans réaliser, presqu'en hypnose.

Il avait fui son domicile. Il avait fui cette vie qui l'étouffait.

Il vit sur son téléphone, les appels manqués de Sakura et de Naruto. Il leur envoya un texto dans la foulée ...


« Désolé... Je reviendrai dans quelques jours » !


Et ce fut le premier des innombrables textos du même genre qu'il envoya à ces deux personnes. Sakura ne le cherchait même plus sauf lorsqu'il prenait plus de temps que la normale pour rentrer. Naruto faisait l'effort tout de même de garder le lien. Naruto s'inquiétait mais sans jamais demander d'explications à l'homme. Naruto disait toujours "C'est Sasuke..." , mais en réalité ce n'était pas Sasuke...



Et voilà ce qu'était sa vie depuis ses 20 ans, et maintenant il en avait 33. Il avait l'impression d'avoir gâché ces dix dernières années.



https://youtu.be/3t2WkCudwfY

"A place for my head" est la parfaite bande son pour la crise d'angoisse vécue par Sasuke. 

A partir de ce chapitre tout va s'accélérer... Le basculement est proche. Comment vont le vivre nos deux amants ? Comment les personnages gravitant autour d'eux vont agir  ET réagir ? 


A dimanche prochain !

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