PDV Mia

Je m'asseyais de nouveau à ses côtés. J'étais impatiente de découvrir de ce qu'il allait me dire. Je me retournais légèrement vers lui pour scruter ses moindres faits et gestes. Il regardait droit devant lui. Une légère brise de vent se leva soulevant mes cheveux dans tous les sens. Je tournais mon visage vers le sien et planta mon regard dans le sien. Il dégagea d'une main habile tous mes cheveux qui était dans mon cou. Je sentis ses mains, que je connaissais si bien, me pincer. Je me retournais vivement vers lui et vis qu'il tenait une puce dans sa main. Je passais nerveusement une main dans ma cou. Je me sentais plus légère d'un coup.

- Qu'est ce que c'est ? Demandais-je curieuse.

- C'est une puce ... Répondit-il en faisant tourner le petit bout de plastique entre ses doigts, curieux.

- Merci. Dis-je. J'avais compris. Mais pourquoi j'avais cette puce ?

Il regardait toujours cette puce.

- Pour te traquer tout simplement. Pour savoir ce que tu fais, où et quand.

Il rangeait ceci dans sa poche et releva enfin sa tête pour me regarder. Je me rappellais de cette nuit à l'hôpital. Ça devait être à ce moment. Cette nuit ou je n'arrivais pas à me souvenir et qui me provoquer un immense mal de tête. En me concentrant, et sans cette puce, des souvenirs apparaissaient. Je pouvais dire avec certitude que c'était cette nuit-là.

- C'est pour ça que tu avais des hallucinations.

- Merci. Répondis-je timidement.

Je posais ma tête sur son épaule.

- Si tu savais tu ne devrais pas me remercier.

Je relevais la tête et plongeais mon regard dans le sien. Je préférais de pas relever et profiter de ce moment de bonheur. J'allais enfin pouvoir vivre.

Je regardais le soleil se lever. La ville était toujours calme. Je reposais ma tête sur son épaule et fermais les yeux pour me reposer. Et j'y arrivais enfin, à ses côtés, là ou je me sentais bien.

Je ne pus m'empêcher de poser une question, cette question qui me trottait dans ma tête depuis le début de cette conversation.

- Comment tu sais tout ça ?

Il se redressa et tourna sa tête dans ma direction.

- Comment tu as pu arriver si vite, comment sais-tu pour cette puce et toutes les informations qu'elle contient ? Qui sont-ils ?

- Je n'étais pas si loin de toi, tout à l'heure.

Je n'aimais pas cette réponse. Ce n'était qu'un mensonge, une vague réponse pour fuir la vraie réponse, la vérité.
Je me redressais à mon tour, pour caler mon dos contre le rebord du vieux banc en bois.

- Jaylen, j'avais peut-être des hallucinations mais avec le temps j'avais réussi à savoir quand étaient mes moments de lucidité. Et là, j'étais lucide.

Il souffla doucement avant de regarder droit devant lui mais il ne répondit pas à la question pour autant. Il m'avait que j'avais raison.

Je me levais doucement de là ou j'étais assise. Je sentis une main se refermer sur mon poignet. Je me retournais une nouvelle fois vers lui.

- Quoi encore Jaylen ? Dis-je un peu agacée.

- Tiens. Dit-il.

Il sortit de la poche de son jogging gris la petite puce. Il prit ma main, posa la pièce en plastique à l'intérieur de celle-ci et la referma avec ses doigts.

- Pourquoi tu me la donnes ? Garde-la. Dis-je

Je ne voulais pas garder quelque chose qui m'avait fait souffrir.

- Personne ne doit savoir que tu as connaissance de cette puce. Tu dois faire comme si tu avais encore cette pièce et que tu vivais ta vie normalement. Mets la dans la coque de ton téléphone comme ça, tu ne l'oublira jamais et elle sera cachée.

Je compris ses mots mais je n'avais aucune envie d'appliquer ses consignes.

- Et si je ne le fais pas ?

- Tout sera fini, alors.

Je ne compris pas cette phrase. Je refusais de comprendre le sens de cette phrase, d'admettre la vérité. En vrai, j'avais compris. Je ne devais pas jouer avec eux car ça rimer jouer avec la mort.

- Une dernière chose. Dit-il. Si tu veux me joindre, contacte-moi que par ce téléphone et uniquement par ce téléphone et aussi, tu te sers de lui que pour me contacter. Mais ne dis pas aux autres que tu as ce portable. Et si on demande si tu connais un certain Jaylen, réponds que non.

Il me tend un téléphone jetable que ne contenait que son numéro.

- Supprime mon numéro de tes contacts dans ton autre téléphone. Finit-il par dire

Je regardais mon portable et m'excutais en silence.

- Jaylen ...

Je relevais la tête et vit qu'il était parti.
Je fis le tour de la ruelle et vis qu'elle était déserte.

Je saisissais le téléphone jetable que j'avais au préalable ranger dans la poche de ma veste. Je cliquais sur l'application message et rendrait dans le destinataire Jaylen. J'hésitais un instant de lui envoyer un sms puis je me rappellais que si il était parti c'était qu'il n'avait aucune envie de me parler et de répondre à mes questions. Je me rendis à l'évidence et quittais l'application du téléphone avant de le mettre dans ma veste. Je me décidais à rentrer chez moi. Je m'engageais à prendre le chemin inverse pour arriver à destination. Et pour la première fois depuis des semaines, je me sentais libre et j'accordais enfin de l'importance à ce qui m'entourer. Les arbres étaient fleuris, certains avaient des fleurs roses.