Chapitre 48
Stiles se cambra. C'était la première fois que Derek se frottait à lui et ce n'était pas horrible, contrairement à ce qu'il pensait. Allongé sur le lit avec son loup au-dessus de lui, Stiles haletait. En fait, il pouvait même dire que c'était plutôt agréable, parce que c'était quelque chose qu'on ne lui avait jamais fait. A ce niveau-là, il n'avait pas de comparatif : juste des appréhensions. Et il se sentit durcir, doucement. Sentir le membre érigé de Derek à travers le tissu de leurs deux boxers faisait naître en lui des sensations grisantes qui lui étaient inconnues jusqu'à lors. Avec volupté, Derek vint l'embrasser sans cesser de mouvoir son bassin contre celui de Stiles. La patience et la retenue du loup n'étaient plus à prouver, ses actes parlaient pour lui. Malgré son excitation folle, il arrivait à garder son sang-froid et son self-control. Ce qui comptait actuellement, c'était le plaisir de Stiles, pas le sien. Et l'entendre haleter de cette manière... Quelle douce torture. Une torture qu'il était prêt à supporter tant qu'elle lui permettait d'aider Stiles à avancer, à dépasser ses traumatismes. Sa patience n'était certes pas infinie, mais il en avait tout de même à revendre. Et il sourit lorsque l'hyperactif vint lui agripper les fesses en se mordant la lèvre inférieure. Ce geste si sensuel fit naître une chaleur électrique dans son bas-ventre et s'il avait pu le faire sien, il ne se serait pas privé. Stiles l'excitait plus que de raison et le voir apprécier ses petits traitements le grisait.
Derek sourit et dissimula sa fatigue grandissante en fourrant sa tête dans le cou de son humain, qu'il parsema de baisers et de suçons. Les petits bleus ressortaient bien sur sa peau pâle qu'il ne se lassait jamais d'embrasser.
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Ce jour-là, Stiles se retrouva en tête à tête avec sa petite princesse. La raison ? Derek devait aller négocier quelques petites choses avec la doyenne de la famille Calavera. Si celle-ci était prête à arrêter de le considérer comme une menace, elle voulait toutefois discuter d'une certaine coopération possible entre sa famille de chasseurs et la meute. Par conséquent, Derek était allé la rencontrer en compagnie de Scott, son alpha, dans une petite ville proche de Beacon Hills, où les deux parties pourraient discuter sans souci. Peter n'étant pas disponible et le reste des membres de la meute étant forcé d'aller en cours – Scott était l'exception à cause de son statut, Stiles se retrouvait seul avec Amelia. Bon, il avait eu du mal à convaincre Derek du fait qu'il ne risquait rien, enfermé à double-tour dans cet immense loft, mais il avait réussi. Il avait failli céder au loup dont l'inquiétude l'avait fait fondre, mais il avait réussi à avoir le dernier mot.
- Je veux regarder la suite, quémanda Amelia en croisant les bras sur sa poitrine.
Stiles soupira et se frotta les yeux. Au départ, il avait collé Amelia devant la télévision dès le départ de Derek tôt dans la matinée, mais s'était retrouvé happé par le premier volet d'Harry Potter. Puis le deuxième. Et le troisième. Autant dire que ses yeux étaient fatigués par un si grand temps d'écran à ne rien faire d'autre que regarder.
- On s'est déjà tapé trois films, Mel...
- Mais c'est trop bien ! S'égosilla-t-elle en se lovant contre lui.
Stiles regarda l'heure sur son téléphone et lâcha :
- Faudrait qu'on mange, plutôt.
- Est-ce que manger, dans la vie, c'est vraiment indispensable ? Demanda la fillette d'un air innocent.
Stiles sourit, retint un rire : il avait l'impression de se voir en modèle réduit, sortant des questions rhétoriques à deux balles pour amadouer son père. D'un geste presque paternel, il lui ébouriffa les cheveux avec tendresse. Plus le temps passait, et moins il avait peur de mal agir avec sa petite protégée. Il supposait que c'était parce que Derek avait réussi à le convaincre qu'il n'était pas une mauvaise personne. Sans doute que passer du temps avec elle et voir qu'elle se sentait parfaitement à l'aise avec lui l'aidait également. Il prenait ses marques et elle aussi. Chaque jour qui passait, la petite fille reprenait des couleurs et de minuscules étincelles recommençaient à peupler son regard ambré, presque identique au sien au niveau de la couleur. Elle n'oubliait pas la mort de sa mère, mais apprenait à vivre avec, à ses côtés. Ayant déjà perdu un parent, il savait toujours quoi faire pour l'occuper et la faire penser à autre chose. Et puis, il fallait l'avouer, en plus d'être très intelligente pour son âge, Amelia était très forte. Elle était également bien entourée.
- On va manger et on reprendra après, d'accord ?
- Mais... Fit-elle semblant de bouder. J'ai pas envie !
Stiles prit un air faussement désolé et se mit à regarder en l'air, pensif.
- Dommage, dire que j'allais t'accorder le droit de manger du Nutella en dessert...
Amelia se leva d'un coup et se planta devant lui.
- J'ai faim, en fait.
Stiles éclata de rire avant de se lever et de partir faire à manger. Curieuse de tout, Amelia le suivit et le regarda faire. En grand orateur, l'hyperactif trouva toujours un sujet de discussion adapté pour la petite et aucun des deux ne s'ennuya, pas même lorsqu'ils se mirent à manger face à face.
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Stiles eut un sourire idiot en voyant le message qui s'afficha sur l'écran de son téléphone.
« Tout va bien au loft ? Sache que tu me manques, Amy aussi. Hâte de rentrer et de vous retrouver. »
Derek était craquant, il savait clairement comment le faire fondre et le pire, c'était qu'il ne le faisait même pas exprès. Tout ce qu'il disait et faisait venait naturellement, il n'était pas du genre à se torturer l'esprit pour s'adapter aux gens. Enfin, autrefois oui, mais plus maintenant. Il était à l'aise avec lui. Alors forcément, chaque mot doux qu'il avait à son égard réchauffait le cœur de l'hyperactif. Cœur qui avait sans cesse besoin de ça, de tout ça. Parce que l'amour du loup participait grandement à la lente guérison de ses blessures psychiques.
- Il revient quand tonton Derek ? Demanda une petite voix fluette qu'il connaissait bien.
Stiles se baissa et déposa un doux baiser dans les cheveux châtains d'Amelia. En y repensant, il trouvait drôle le fait que Derek et lui aient attribué un surnom différent à la petite. Ce qui était certain, c'était que son loup l'adorait aussi, cette enfant. Elle s'était imposée d'elle-même dans leurs cœurs et il s'en occupait avec joie, même s'il ne l'avouerait pas tout de suite. Ce n'était pas le genre de Derek.
- Bientôt, ma princesse, bientôt.
Derek était parti tôt dans la matinée, mais il savait qu'il mettrait du temps avant de revenir au loft. Négocier avec les Calavera, c'était un sacré tour de force qui prenait du temps. Cette famille de chasseur en avait toujours eu après lui pour x raison, et il était temps que ça s'arrête. Derek avait le droit à la tranquillité et ne possédait rien que pouvait convoiter Araya Calavera, la matriarche. Celle-ci devait l'avoir compris puisque c'était elle qui avait pris l'initiative d'enterrer la hache de guerre. Par conséquent, la meute pourrait peut-être, à l'issue de cette entrevue, compter la famille de chasseur comme alliée. C'était en tout cas ce qu'espéraient Derek et Scott.
Stiles revint à la réalité lorsqu'il vit toute la vaisselle à faire dans l'évier. Le lave-vaisselle étant en panne depuis la veille, l'hyperactif savait qu'il allait devoir tout se taper à la main. Un plaisir, pensa-t-il ironiquement, même s'il n'y avait pas grand-chose. Stiles n'avait qu'une envie : retourner s'allonger sur le canapé, la fillette dans ses bras, et continuer la saga des Harry Potter. Maintenant que ses yeux étaient reposés et son ventre, rempli, il était bien plus ouvert à l'idée de continuer de regarder des films avec sa petite princesse. Avec une confiance absolue, il tendit son téléphone à Amelia.
- Va en haut, amuse-toi, je te laisse même jouer à Candy Crush si tu veux, lui dit-il.
- Mais ton téléphone est verrouillé, objecta-t-elle, l'air innocent.
- Fais pas genre, Mel, je sais très bien que tu connais mon code. Ne fais pas comme si tu ne l'avais pas mémorisé, hein...
La fillette eut un air coupable mais adorable. Elle était comme Stiles : toujours à fouiller et à voler les mots de passe. Il sourit à son double miniature.
- Allez, file. Quand j'aurai fini, je t'appellerai et on regardera la suite du dernier film, okay ?
Avec un sourire angélique – fourbe, elle hocha la tête et se saisit du téléphone avant de quitter la cuisine. L'hyperactif entendit ses petits pas dans l'escaliers puis, cessa d'y faire attention. Il avait de la vaisselle à faire. Soupirant de lassitude à l'avance, l'adolescent retroussa ses manches et ouvrit le robinet. La vaisselle n'allait pas se faire toute seule. Et alors qu'il commençait à savonner la première assiette, il ne vit pas l'ombre passer dans la pièce d'à côté. Toutefois, il entendit un bruit venant de l'étage mais n'y prêta pas plus attention que ça. Amelia devait sans doute avoir déplacé quelque chose ou ouvert une fenêtre. Il sifflota, parce qu'il se sentait bien et qu'entonner la mélodie d'une de ses chansons préférées était une façon pour lui de s'encourager. Plus vite il aurait nettoyé assiettes, couverts, verres et casseroles, plus vite il reviendrait se caler dans le canapé avec Amelia, à regarder un film en attendant le retour de Derek, qui leur manquait atrocement à tous les deux. Mais surtout à lui, hein. Il lui tardait d'à nouveau l'embrasser, lui démontrer tout son amour et de tenter de nouvelles choses avec lui. La veille, ils avaient passé une étape, après le départ de Malia et des autres membres de la meute. Malia qui, en passant, avait été sévèrement réprimandée par Scott, d'après ce que Derek avait entendu avec son ouïe lupine avant de lui sauter dessus et de lui faire découvrir des plaisirs qui lui étaient jusqu'alors inconnus. Il esquissa un sourire distrait mais totalement démonstratif de son petit bonheur intérieur. Si rien n'était rose, Stiles pouvait toutefois affirmer avec certitude qu'il commençait à retrouver goût à la vie. Avec Derek et Amelia, ça allait. Il avait des raisons de se battre pour garder la tête hors de l'eau et s'il n'avait pas vraiment réussi à être fort lors de sa dernière agression, ce n'était pas par faiblesse. Le choc et la douleur d'être confronté directement à celui qui l'avait brisé l'avaient paralysé. Ce jour-là, Stiles avait cru mourir.
Et quelques heures plus tard, il avait tenté de se tuer. Si l'adolescent gardait toujours un léger bandage autour de son poignet, il allait mieux et savait qu'il ne voulait pas retenter l'expérience. Il avait vu l'amour véritable dans les yeux de Derek. La culpabilité dans ceux de Scott. La souffrance dans ceux de Lydia. Le chagrin abyssal dans ceux d'Isaac. Son geste, il l'avait fait sous le coup d'une pulsion qu'il aurait pu contrôler s'il n'avait pas tant été en état de choc. Si sa douleur mentale n'avait pas été aussi intense d'un coup. L'accumulation l'avait affaibli.
Mais Stiles allait mieux, il avait eu quelques jours pour se ressourcer et commencer à découvrir la sexualité, sa sexualité à travers sa relation avec Derek. Et ça lui faisait un bien fou.
Quelques minutes plus tard, Stiles se mit à essuyer tout ce qu'il avait nettoyé sans faire attention aux légers grincements des marches des escaliers. Il aurait pu tout laisser sécher mais il aurait fallu ranger plus tard et pour être honnête, l'hyperactif avait la flemme. Il avait vraiment hâte de prendre sa petite princesse dans ses bras et de l'écouter commenter le quatrième volet d'Harry Potter. Il faudrait d'ailleurs qu'il pense à faire cela plus souvent, en incluant bien évidemment son loup d'amour dans le lot. Avec un sourire cette fois un peu bête, il les imagina tous les trois installés confortablement sur le canapé. Derek, un bras autour de Stiles avec, serrée entre eux deux, protégée, la petite Amelia qui aurait le regard rivé sur l'écran de la télévision. Ils ressembleraient à s'y méprendre à une petite famille.
- Ton sourire me donne la gerbe.
Si Stiles ne sursauta pas, il se figea et son sang se glaça dans ses veines. Soudainement paralysé par la peur qui avait chassé toute émotion positive de son être, il ne se retourna pas, resta dos à cette voix qu'il connaissait si bien. Cette voix qu'il ne devrait pas entendre ici. Cette fois, il les entendit, les pas qui s'étaient jusque-là voulus discrets. Ces pas qui se rapprochaient de lui avec une lenteur folle. Emile pourrait combler les quelques mètres qui les séparait en une seconde, mais il prenait son temps. Parce que Derek n'était pas là et surtout, parce qu'il adorait jouer avec les nerfs de Stiles. Il était parfaitement conscient que la lenteur pouvait rendre le jeune homme fou et il en jouait. Le détruire à petit feu était l'une de ses activités favorites dont il jouissait toujours jusqu'au bout. Le cœur battant à la chamade, Stiles vit du coin de l'œil le bloc à couteaux, à un peu plus d'un mètre de lui. Terrifié mais sachant instinctivement qu'il devait agir au plus vite, l'adolescent s'étira autant qu'il le put pour attraper un des sept couteaux de cuisine et se retourna d'un coup, brandissant son arme.
- T'approche pas, menaça-t-il d'une voix très peu assurée.
Mais la volonté était là. La grande lame dans ses mains lui donna une impression de confiance, d'espoir... Brisé par le rire sordide qui sortit d'entre ses lèvres fines et émaciées. Emile n'était pas impressionné par un sou, c'était même le contraire : il semblait se délecter du spectacle que lui offrait Stiles, ce jeune homme récalcitrant qui l'excitait plus que de raison. Cet adolescent qui pensait réellement qu'il pourrait lui échapper et s'en sortir. C'en était presque mignon. La naïveté de Stiles était saisissante, adorable ! Un vrai délice. Nul doute qu'il allait se délecter de cette pseudo innocente qu'il pensait lui avoir définitivement arrachée. A croire que l'hyperactif face à lui était plus fort qu'il n'en avait l'air.
Et cette force, Emile avait envie de la détruire, parce que c'était tout ce qui le faisait tripper dans la vie.
Alors, il fit un pas en avant. Stiles recula. Pas besoin d'être un loup pour voir à quel point il avait peur. Son regard parlait pour lui, sans doute autant que ses mains tremblantes qui tenaient pourtant fermement la lame argentée.
- Tu ne comptes pas te laisser faire, cette fois ? C'est dommage, j'avais prévu d'y aller doucement, tu me vois obligé de revoir ma manière de faire.
Stiles frissonna à la fois de peur, mais également de dégoût : sa voix, sa stature, son visage, ses mots... Tout chez lui était détestable, à vomir...
- Laisse-moi, tenta bravement l'hyperactif alors que sa voix tremblait.
Il était carrément terrifié. Mais cette fois, c'était différent : il n'était pas seul dans l'histoire. Amelia était toujours à l'étage. A bien y repenser, Stiles n'avait pas entendu la porte du loft coulisser et pourtant, dieu sait qu'elle était bruyante de par son ancienneté. Venait-il de l'étage ? Très probablement, sans doute était-il passé par une fenêtre. Une hypothèse morbide traversa rapidement son esprit. Et si... ? Non, c'était impossible. Emile n'aurait jamais laissé un tel « gibier » de côté. En d'autres termes, non, il n'avait pas tué la petite, parce qu'il n'était pas du genre à précipiter les choses. Lui, ce qu'il aimait, c'était faire durer au maximum. Alors, il ne l'avait pas vue et ça, c'était une chance que Stiles comptait saisir. Il était hors de question qu'il la détruise, elle, qui avait tant de choses à vivre. Elle venait déjà de perdre sa mère, il n'était pas question qu'elle perde son innocence.
- Allons, Stiles, tu sais bien que je dois t'emmener. Je dois terminer ce que j'ai commencé avec toi et puis... Si tu es sage, peut-être que je pourrais songer à te garder en vie. Qu'en dis-tu ? Ton obéissance et ta vie, ou ton entêtement à te raccrocher à une liberté illusoire et ta mort ?
Le choix de Stiles était déjà fait depuis longtemps, mais il fallait qu'il gagne du temps. Cependant, mener un semblant de plan à bien tout en étant complètement paniqué n'était pas la meilleure des choses à faire.
- Je... Je t'obéirai si tu... Si tu ne touches pas aux autres.
Le sourire qu'arbora Emile était carnassier. Il fit un pas de plus en avant.
- Il en est hors de question. Je termine toujours ce que j'ai commencé. Spencer, Brittany et Brice ne font pas exception. Toi, tu es différent, il y a quelque chose chez toi qui m'excite en permanence.
- Je... Je me soumettrai complètement si tu les laisses, insista toutefois Stiles, le couteau toujours pointé dans la direction de son ennemi. Je ne chercherai plus à t'échapper, je te laisserai me faire tout ce que tu voudras...
C'était faux, mais Emile n'étant pas un loup, il ne pouvait pas déceler les nombreuses irrégularités dans ses battements de cœur. Le policier sembla réfléchir un instant, faisant se tendre Stiles à son maximum, avant de répondre sèchement :
- Non.
Avec une rapidité stupéfiante et une agilité due à ses entraînements de policier, Emile se jeta sur Stiles, lui subtilisa le couteau avec une arrogante facilité et lui fit un croche-pied. Stiles tomba lourdement sur le sol et son souffle se coupa un instant alors qu'il n'avait même pas encore réalisé ce qu'il venait de se passer.
La douleur qui se répandit la seconde d'après dans sa jambe le fit hurler et réaliser qu'il était réellement dans de beaux draps.
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