Chapitre 47
Minuit. Stiles avait besoin d'évacuer sa nervosité, son angoisse, de... Il avait besoin de prendre l'air et il le fit savoir à Lydia tandis que Peter restait auprès de son neveu qui dormait toujours. Scott se joignit à l'oncle Hale et Stiles alla, seul, sur le balcon. Il faisait frais et il avait potentiellement oublié de prendre de quoi se couvrir. Il fictionna légèrement ses bras et tira à fond les manches du énième pull qu'il avait emprunté à son loup, jusqu'à ce qu'elles recouvrent presque entièrement ses mains. En fait, seuls ses doigts dépassaient un tantinet. Il s'accouda à la rambarde du balcon et soupira. Derek l'inquiétait réellement. En fait, il se rongeait les sangs et s'il ne trouvait pas déjà ça dégueulasse, sans doute se rongerait-il également les ongles. Ce lien qu'il ressentait... C'était étrange. Par moments, son instinct le poussait à agir d'une certaine manière, ou bien lui transmettait certains ressentis de Derek. Pour autant, c'était irrégulier et lui donnait l'impression que le lien fonctionnait seulement par moments. Il n'était pas complet, c'était clair et Stiles... Bordel, il fallait vraiment qu'il se bouge les fesses, mais c'était plus facile à dire qu'à faire. Devoir passer par-dessus son plus grand traumatisme dans une période de temps relativement courte et presque chronométrée n'était pas facile. Il voulait sauver Derek, c'était clair. Mais si Peter avait raison, et c'était très probablement le cas, Stiles devait le vouloir pour que le lien termine de se construire. Il fallait qu'il ait envie de faire l'amour avec Derek. Faire l'amour... Si l'acte, dans sa forme, restait la même chose, Stiles savait que c'était vraisemblablement différent de juste baiser. Enfin, il attendait de voir, mais si l'humanité adorait s'adonner au sexe depuis des millénaires, c'était bien parce que ça devait être sympa. Et très honnêtement, Stiles avait envie d'essayer, il voulait avoir envie d'être touché, pas de subir sans avoir le droit de choisir. C'était peut-être ce fait qui faisait toute la différence. Le pouvoir du choix. La possibilité de décider de ce qu'il désirait.
Là, en l'occurrence, il l'avait, dans une moindre mesure cependant. S'il était obligé d'accomplir l'acte charnel avec Derek, il avait toutefois le pouvoir de décider quand cela se passerait et ce n'était pas rien. D'accord, un fou à lier avait cherché à l'enlever pour le violer et l'assassiner, d'accord il se trouvait toujours en liberté, mais Stiles ne voulait pas continuer de vivre dans la peur. Il fallait qu'il pense à sa vie, à avancer en se souciant seulement en fond de cet homme. Il était protégé, maintenant, n'était plus seul, comme sept ans plus tôt. Alors, il pouvait penser au reste, il avait le droit, probablement...
- Alors t'es là.
Stiles manqua de sursauter et tourna la tête vers Malia. Automatiquement, il se tendit, son instinct lui soufflant quelque chose d'étrange. En fait, son moi intérieur avait envie de fuir, comme s'il sentait une forme de... Danger ? Non, Malia n'était pas dangereuse, elle l'aimait bien, ils faisaient partie de la même meute. Il était même son ancre, d'après ce qu'elle lui avait dit une fois, alors... Non, bien sûr que non, jamais elle ne lui ferait de mal, elle, qui détestait le fait qu'il puisse être blessé lors des différentes missions de la meute. Mais Stiles n'allait pas tarder à apprendre que le danger n'était pas toujours physique.
Malia s'avança et Stiles essaya d'ignorer l'animosité dans son regard. Mais c'était difficile. Si la jeune femme ne sortait ni ses griffes ni ses yeux d'oméga, l'espèce d'aura qu'elle émettait n'était pas vraiment rassurante.
- Ouais, j'suis là, tu... Tu as besoin de moi pour quelque chose ? Demanda-t-il, essayant d'entrée de jeu d'apaiser la tension qu'il sentait émaner de son amie.
- T'as l'air bien avec lui, lâcha-t-elle sans faire attention à sa question.
Stiles la regarda, surpris et lui demanda de quoi elle parlait. Elle tiqua de la langue et lui répondit avec un dédain apparent :
- Derek, mon cousin. Un Hale. Notre nom de famille t'excite ? C'est ça qui te fait tripper ? Te faire tous les Hale, c'est ça ton but ? Oui, je sais pour Peter aussi. Il voulait te mettre dans son lit mais avant, j'y croyais pas. Vu comment il se comporte avec toi, j'imagine qu'il a réussi et que tu l'as pas dit. Derek est au courant ?
Stiles était au comble de la confusion. Mais qu'est-ce qu'elle venait lui sortir comme connerie ? Et puis que venait faire Peter dans l'histoire ? Et cette question déplacée sur son « but » ? But qu'il n'avait pas du tout, accessoirement. Malia était bien loin de la vérité : tout ce que Stiles voulait en ce moment, c'était sortir de ce cauchemar qui ternissait sa vie.
- De quoi tu parles ? Souffla-t-il, éberlué.
- Fais pas l'innocent, Stiles, parce que tu l'es pas. Je te pensais pas aussi... Pervers, manipulateur. Pourtant, avec Derek, t'as l'air... Doux, amoureux. Tu te souviens, comme vous étiez serrés contre l'autre sur le canapé ? Ça aurait dû être nous, toi et moi.
Stiles recula d'un pas. Les questions se bousculaient sur sa tête mais il avait l'impression étrange qu'il devait s'éloigner de la rambarde du balcon. Son cœur battait vite, sans doute un peu trop, même s'il n'était pas dominé par la peur. Une pensée farfelue et interrogatrice se faufila dans son esprit : à l'intérieur, entendait-on ses battements erratiques comme lui les sentait ? C'était comme si son palpitant avait envie de sortir de sa poitrine, qu'il menaçait de briser les barreaux qui le retenaient. Stiles eut envie de se dire que Malia n'était pas dans son état normal, qu'elle... Était juste un peu énervée de l'avoir vu proche de Derek, ce qu'il pouvait comprendre. Cela faisait seulement quelques mois qu'ils s'étaient séparés... Peut-être était-ce un peu tôt pour elle ? Malia était du genre à faire la forte, mais elle avait un cœur tendre et l'hyperactif avait aperçu une parcelle fragile de cette coyote qu'il avait aimée. Ce n'était pas le même genre d'amour qu'il ressentait pour Derek, mais cela avait tout de même été quelque chose.
- Alors par contre, je suis ni un pervers, ni un manipulateur, Malia, rétorqua-t-il malgré la peur qui s'insinuait un peu en lui. Et je... Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles. Pourquoi tu m'as accusé de... Tous ces trucs ? Si je suis avec Derek, c'est parce que je l'aime et... Beurk, jamais je ne pourrais imaginer quoi que ce soit avec Peter, c'est comme si c'était mon oncle à moi. Pour être honnête, ça m'a jamais traversé l'esprit.
- C'est ça ouais, fais genre. Ça marche peut-être sur les autres, mais pas sur moi. Le truc c'est que... Je te comprends pas. Qu'est-ce que Derek a de plus que moi ? Je te suffisais pas ? Tu te le tapais déjà quand on était ensemble ?
- Non, bien sûr que non, je suis pas comme ça ! Lui et moi, c'est tout récent et... Malia, bien sûr que tu me suffisais. Simplement, parfois, les sentiments s'en vont et... C'est la vie, ça arrive. C'est comme Scott et Kira, ils étaient ensemble, ils s'aimaient et puis... Il y a eu une fin. C'est comme ça, des fois... Des fois, ça s'arrête.
Mais pas avec Derek. Stiles était parfaitement conscient que le lien de compagnon était synonyme d'éternité. S'il n'avait pas cru dès le début qu'un loup pouvait avoir un humain pour âme sœur, il savait toutefois qu'une fois le lien parfaitement établi, il n'y aurait plus rien pour le briser, à part la mort. Et Stiles ne voulait plus mourir. Il avait beau savoir que son avenir était diablement incertain, il commençait à retrouver l'envie de se battre pour récupérer ce qui lui revenait de droit : une vie normale. La normalité était un concept particulièrement relatif si l'on prenait en compte que l'hyperactif baignait littéralement dans le surnaturel. Néanmoins, c'était un monde qui lui plaisait et dans lequel il pouvait avoir sa place, malgré son absence totale de facultés extraordinaire.
- Non, pas quand on aime vraiment. Et moi, je t'aime vraiment.
La voix de Malia suait la menace et pourtant, Stiles la connaissait, il savait qu'elle ne lui ferait rien, juste... Il trouvait plus prudent de s'éloigner du vide. Simple précaution. Puis, il tiqua : venait-elle d'employer le présent ? Venait-elle de lui signifier qu'elle l'aimait encore actuellement ? Il tenta toutefois de rester calme :
- S'arrêter d'aimer ne signifie pas que c'était faux. Je t'aimais vraiment, Malia, mais... C'est fini, et on en avait parlé, tu te souviens ?
- Tu mentais. On en a parlé mais je sais que tu m'as menti de bout en bout.
Hein ? Plus la discussion avançait, moins Stiles comprenait. C'était comme si Malia alternait entre colère et tristesse, entre accusations et plaintes. Elle essayait, sans vraiment s'en rendre compte, de le culpabiliser. Il tourna légèrement la tête vers la vitre et entrevit Derek qui dormait toujours sur le canapé. Son cœur se serra. Il n'aurait pas dû sortir malgré son angoisse. Il devait être là, près de lui et le ramener à l'étage. Il vit également Amelia, à moitié somnolente dans les bras de Lydia. En fait, il devait être auprès des deux personnes les plus chères à son cœur actuellement. Pas se prendre la tête avec Malia qui lui sortait des conneries à deux balles. La peur s'en allait peu à peu, laissant place à l'agacement.
- Pourquoi tu voulais jamais me toucher ? Pourquoi tu me laissais jamais te déshabiller ? Pourquoi tu voulais jamais qu'on couche ensemble ? Tu voulais jamais être proche de moi et quand on dormait ensemble... Bordel Stiles, on aurait dit que je te forçais ! Tu crois quoi, que j'ai pas remarqué que tu te tendais quand on dormait en cuillère ? On aurait dit que je te répugnais...
Stiles commençait à mieux comprendre le problème. Pour autant, il jugeait que ce n'était pas une raison pour le prendre à partie de cette façon et le calomnier de la sorte. Alors oui, Malia pouvait potentiellement se montrer terrifiante dans une certaine mesure, mais ses paroles faisaient lentement naître la colère à l'intérieur de l'hyperactif, dont le rythme cardiaque restait rapide. Avec un impressionnant sang-froid, Stiles se montra une nouvelle fois plus ou moins diplomate :
- Malia, tu ne m'as jamais répugné, mais il faut que tu saches que... Ouais, y a des trucs que j'aimais pas. Je pense que j'étais pas vraiment prêt à avoir une relation, qu'elle soit platonique ou juste physique.
- Pourtant, tu m'as sautée une fois et ça pas franchement eu l'air de te déranger.
Stiles n'apprécia pas du tout les mots acerbes qu'elle venait d'employer, mais il ne le dit pas, sa retenue étant assez puissante. A la place, il rétorqua ce qui était la vérité :
- J'étais possédé par le nogitsune.
- Donc tu m'as même pas désirée ? La bonne blague ! Tu vas me dire qu'il te contrôlait entièrement ? Que t'avais pas du tout envie de moi ? Tu vas me dire que ta queue qui bandait, c'était la réaction du nogitsune ? Tu vas me dire que celui qui a joui, c'était encore lui ? Te fous pas de ma gueule et avoue-le que tu voulais juste tester avec une fille ! Mais au final, tu t'es rendu compte que tu préférais les bites. Celle de mon cousin semble te plaire, puisque tu passes ton temps ici, siffla-t-elle. Il t'a fait quoi pour que tu le colles comme ça ? Lui aussi, j'ai l'impression qu'il les enchaîne...
Le visage de Stiles s'assombrit. Qu'on parle de lui, c'était une chose, il pouvait laisser couler même si c'était insultant, même si ça le dégradait. Oui, tout venait du nogitsune et ça, il pouvait passer outre. Mais on n'avait pas le droit de ternir l'image de son compagnon. Une forte lueur dorée éclaira son regard un instant mais Malia ne remarqua rien, trop préoccupée à essayer de le rabaisser plus bas que terre.
- Je savais que t'étais qu'une merde mais en avoir la preuve devant moi, c'est... C'est presque décevant. Tu te défends à peine et j'ai clairement l'impression que tout ce que tu nous as raconté la dernière fois, c'était du mytho. Bonne idée la perte de connaissance, fûté pour susciter la pitié de mon cousin. Tu te fais passer pour le fragile et au fond, t'aimes ça. Je suis déçue par Derek, je pensais qu'il avait plus de jugeotte que ça... Se laisser manipuler par un putain d'hyperactif menteur... Tu veux que je te dise, Stiles ? Je regrette de t'aimer, franchement. Je ne sais même pas comment j'ai fait pour supporter ta présence, encore moins avoir pu développer des sentiments pour toi ! T'es... T'es insupportable. Tu parles trop, tu te plains trop et... Bordel, ta faiblesse ! Je sais même pas pourquoi on garde un boulet pareil dans la meute. T'es... T'es dégoûtant, quand j'y repense. Derek a de la merde a la place des yeux. Je pensais pas qu'il était aussi idiot pour...
- Arrête de parler de lui de cette manière, la coupa brutalement Stiles, contenant sa colère.
Bien sûr, les mots de la coyote l'affectaient, mais il ne devait pas le laisser paraître. Par chance, elle semblait trop concentrée sur sa tirade pour faire attention à ton odeur. Même s'il était plutôt affaibli mentalement, Stiles restait intelligent et savait qu'il avait plus ou moins le contrôle de la situation, tant qu'il gardait la main sur ses émotions. Toutefois, ses mots concernant Derek menaçaient de le faire exploser, hurler et ça, c'était mauvais. Garde ton calme.
- Et si j'ai pas envie ? Le défia-t-elle, méprisante.
- Tu vas le regretter, répondit-il honnêtement.
- Tu crois que tu me fais peur ? Ricana Malia. Regarde-toi ! On joue pas dans la même cour, je suis une coyote-garou et toi, un simple humain alors tes menaces sont un peu inutiles. T'as le rythme cardiaque d'un petit lapin effrayé, une proie dont je pourrais tordre le coup aussi facilement que je respire tellement t'es... Fragile.
N'explose pas. La menace était là, réelle, à peine voilée. Mais ce que retint Stiles, ce fut ce qu'il acheva de comprendre.
- Tu me fais pitié, cracha-t-il. En fait, t'es juste névrosée. C'est ta jalousie qui est dégoûtante, elle t'aveugle autant que ta colère. Tu me sors que tu m'aimes et la seconde d'après tu m'insultes à balle ? Mais toi, regarde-toi ! On s'est quittés dans les règles de l'art, on s'entendait bien, comme des potes et là, tu me fais une crise de jalousie, sérieusement ? Je suis pas à toi, Malia ! Sans déconner... Tu fais ta possessive et en même temps tu me rabaisses. Tu crois que c'est ça, aimer ? Toi, tu descends souvent les gens quand tu les aimes ? Perso, c'est pas mon kiff. Alors oui, je suis peut-être qu'un petit humain inutile que tu pourrais buter facilement si l'envie t'en prenait, mais moi, jamais je descends les gens que j'aime de cette façon, qu'importe ce qu'ils m'ont fait.
Son regard était appuyé, lourd de sens. Il aimait Malia : pas comme elle le voudrait, mais elle avait tout de même une place particulière dans son cœur. C'était une amie, sa première petite-amie, celle qui l'avait initié à la vie de couple. Même s'il n'avait pas apprécié grand-chose et qu'il s'était effectivement senti forcé la plupart du temps, il ne pouvait que la remercier. Parce qu'elle avait été patiente et lui avait fait entrevoir un monde qu'il ne connaissait pas. S'il était toujours en colère, il ne lui en voulait toutefois pas le moins du monde. Pour lui, c'était inutile.
Apparemment, Malia ne partageait pas sa vision puisqu'elle se rapprocha en grognant et ses yeux de coyote apparurent. Bleu électrique, ces yeux qui montraient qu'elle avait tué des gens innocents. Sans le vouloir, certes. Mais d'un seul coup, ils prirent un autre sens aux yeux de Stiles qui resta là, droit comme un piquet et s'il avait peur, il ne montrait pourtant qu'une attitude et un regard sérieux. Il campait sur ses positions.
- Toi ! Je vais...
- Dégager d'ici, la coupa une voix froide.
Stiles ne bougea pas, continua de fixer Malia avec une gravité folle. Toutefois, seule une âme lupine qui faisait attention aux détails aurait remarqué le changement subtil dans son odeur : la voix le détendait. Alors que Malia avait retrouvé ses yeux humains et regardait derrière Stiles avec effarement, l'hyperactif se contenta de reculer d'un pas. Bien vite, une main se posa sur sa hanche et un torse se rapprocha de son dos. Même menaçante, la présence de son loup l'apaisait déjà.
- Malia, tu vas devoir t'en aller maintenant, fit une autre voix, que Stiles reconnut comme étant celle de Scott.
Elle était presque aussi froide que celle de Derek et son ton n'appelait pas la rébellion. Nul doute qu'il n'hésiterait pas à utiliser son aura d'alpha si la coyote n'obéissait pas.
- A moins que tu veuilles... Quoi déjà ? Lui tordre le cou ? Toutefois, je te déconseille d'essayer, ou même de dire quoi que ce soit pour te justifier. Si tu touches à mon compagnon, c'est ton cou qui finira brisé.
Malia déglutit et recula d'un pas. Stiles coupa enfin le contact visuel et tourna la tête vers son loup qui, lui, fusillait sa cousine du regard.
- C'est bon, laisse-la, quémanda-t-il d'une voix un tantinet plus douce. Ça va. Tout va bien.
Sa main vint chercher celle, libre, de Derek et il alla entrelacer leurs doigts, geste qui eut l'air de détendre un petit peu son loup.
- Tout ira bien lorsqu'elle s'en sera allée, siffla Scott en se plaçant devant le couple.
- Mais... Mais...
Malia ne savait pas quoi dire et semblait commencer à prendre la mesure des paroles qu'elle avait lâchées ainsi que la portée menaçante de sa précédente attitude. Stiles soupira. Il ne voulait pas créer de problèmes, alors il lâcha tout naturellement :
- Elle peut rester, je m'en fiche. Je vais juste aller me coucher.
Scott, comme Derek, eut l'air éberlué en entendant cela.
- Tu vas bien, Stiles ? Lui demanda Scott comme s'il avait changé de forme.
- Mais oui. Allez, laisse-la, je lui en veux pas. Je vais monter.
Sur ces paroles, il lâcha Derek et partit retrouver la chaleur du loft. Si certains loups le dévisageaient légèrement, il fit mine de ne pas le remarquer. Il vint embrasser Amelia sur le front sous le regard soucieux de Lydia qui avait bien vu à travers la vitre les yeux de Malia se teinter de cyan. Il souhaita bonne nuit à sa petite princesse et prévint la rouquine qu'il allait bientôt falloir mettre son précieux fardeau au lit. Lydia acquiesça sans trop de conviction, ne lui posant aucune question par rapport à ce qu'elle avait entraperçu à travers la vitre. Le visage de Stiles était fermé, nul doute qu'il n'avait aucune envie d'en parler. Alors, elle le laissa partir lorsqu'il monta les escaliers. Derek et Scott arrivèrent bien vite. Ce dernier, tenant Malia par le bras, semblait contenir une colère folle et Derek... Il passa si vite malgré sa fatigue que Lydia n'eut pas le temps de correctement voir l'expression de son visage. A son tour, le loup monta les escaliers.
Derek retrouva Stiles en train de se déshabiller, debout à côté du lit. Le jeune homme balançait ses vêtements par terre avec une espèce de rage étrange, puisqu'elle était teintée de tout un tas de choses. Ce que Derek savait, c'est que Stiles avait mal. Il n'en avait rien dit, mais il souffrait. Sans prononcer un seul mot, le loup vint se poster derrière lui et entoura sa taille de ses bras, avant de remonter ses mains sur son ventre avec douceur. Il n'avait pas tout entendu du discours de Malia. A vrai dire, il s'était réveillé d'un coup et son ouïe avait augmenté drastiquement, un peu trop pour le bêta qu'il était censé être. C'était là qu'il avait entendu la coyote sortir il ne savait quelles âneries, avant de proférer cette menace contre lui. Contre Stiles, son amour. Si Derek n'était pas intervenu tout de suite, c'était parce que Scott l'avait suivi alors qu'il s'était relevé. Ensuite, il avait senti qu'il devait s'arrêter, son instinct lui soufflant de ne pas avancer. Et il avait bien fait. Stiles avait répondu à la coyote avec dignité et force. La fierté qu'avait ressenti Derek était toujours là. Son humain s'était débrouillé comme un chef et Malia était restée coite. Toutefois, à l'intérieur de son crâne, son loup mourant était d'avis que la tête de sa cousine aurait bien pu finir par terre sans aucun souci.
Stiles soupira de bien-être et s'appuya contre son loup, comme fatigué. Tout retombait : la pression, ses émotions... Tout. Son corps se mit à trembler de manière quasiment imperceptible mais Derek le vit et déposa un doux baiser dans le cou de son hyperactif.
- Pourquoi t'es réveillé ? T'avais l'air de dormir si bien... Chuchota Stiles, ne ressentant pas le besoin de parler fort.
- J'ai senti que je devais me réveiller. J'ai senti que tu avais besoin de moi, répondit Derek sur le même ton.
- J'ai toujours besoin de toi, souffla Stiles en se retournant vers son loup.
Le regard doux de Derek dévia alors de son visage, parcourut son torse nu et aussi constellé de grains de beauté que le reste de son corps gracile. Stiles était fin, oui, mais pas fragile et Derek se sentit fier d'avoir un compagnon tel que lui. Parce que Stiles était sans doute l'une des personnes les plus fortes qu'il connaissait. Sa main commença à effectuer de légères caresses au niveau de ses hanches et Derek se fit la réflexion qu'il ne pouvait pas rêver meilleure moitié. Stiles lui plaisait à tous les niveaux, y compris physiquement. L'hyperactif, le regardant également avec un semblant de gourmandise dans les yeux, se rapprocha et scella leurs lèvres dans un baiser pas si chaste que ça. Il avait besoin d'évacuer toutes ces choses qu'il avait contenues durant cette horrible discussion. Lui aussi se mit à caresser Derek, jusqu'à ce que celui-ci le pousse sur le lit tout en le couvrant de baisers par intermittence.
Stiles avait envie d'oublier tout ça... Et de tenter une nouvelle étape.
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Bon, c'est très clairement pas une réussite haha. Normalement ça devrait bientôt commencer à bouger.
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