Chapitre 38
Bon, on va être honnête, ce chapitre est pas excellent, sorry. J'arrivais pas à faire mieux, mais j'espère que ça vous va quand même un peu. Des bisous et bonne lecture !
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Isaac et Lydia sentirent tout de suite la tension émanant de Derek, tension qui se transforma rapidement en colère noire et contenue. La rouquine avait beau ne pas avoir les sens d'un loup, elle avait des yeux scrutateurs qui pouvaient parfois voir plus loin que les apparences. Si Derek semblait simplement froid et tendu de l'extérieur, l'ire folle qui animait son regard était bien là, présente. La tromperie du prédateur. Il se leva et se mit entre le shérif et le lit, lui barrant clairement la route.
Noah Stilinski, lui, paraissait tout simplement désemparé. On l'avait appelé une bonne heure plus tôt pour lui signaler que son fils était à l'hôpital et il s'était débrouillé pour sortir le plus tôt possible du travail. Et son fils, il l'avait entrevu, jusqu'à ce que Derek s'interpose entre eux. Il avait vu sa pâleur maladive, ce bandage au poignet, cette perfusion qui transfusait il ne savait quoi dans son corps... Et il avait cru voir quelque chose sur ses bras. En plus d'être choqué de savoir Stiles dans cet endroit, dans ce lit, Noah se retrouvait complètement perdu. Parce qu'on ne lui avait pas révélé la raison pour laquelle Stiles s'était retrouvé à l'hôpital.
- Hale, prévint-il, laissez-moi passer, j'ai besoin de voir mon fils.
- On ne peut pas dire qu'il vous a beaucoup manqué jusqu'à maintenant.
La voix de Derek était sèche au possible, aiguisée comme la pointe d'une flèche. La remarque était là, claquait comme une bombe.
- Je ne vous permets pas ! S'exclama le shérif, outré.
- On ne peut pas non plus dire que vous l'avez cherché ces derniers jours, continua Derek d'un ton basa, sans élever la voix.
Lydia et Isaac avaient reculé un peu et assistaient à la confrontation avec méfiance. Aucun doute, le loup de naissance était furieux. Manifestement, et de petites informations faisaient leur apparition, le shérif avait des choses à se reprocher concernant Stiles. Lorsqu'ils y repensaient, il était vrai que Stiles vivait chez Derek depuis un moment et ne parlait presque jamais de son paternel. Que s'était-il passé entre eux ? Lydia et Isaac se regardèrent, perplexe. En tous les cas, ce n'était pas le lieu pour cela. Si cela continuait, et cela risquait fortement d'être le cas, ils empêcheraient Stiles de se reposer et dieu sait à quel point il en avait besoin.
Le visage du shérif s'empourpra et la colère commença à se dessiner sur son visage. Pourtant, il réussit à se contenir, assez pour dire :
- Hale, je ne sais pas ce qui vous arrive, mais je vous déconseille de continuer de jouer à ce petit jeu-là avec moi, ou vous sortirez perdant.
- Personnellement, je n'ai absolument rien à me reprocher.
Sur le coup, le ton de Derek paraissait tranquille, posé. Le calme avant la tempête.
Noah soupira lourdement et tenta de s'avancer et de contourner le loup, qui l'empêcha une nouvelle fois d'atteindre Stiles. Son regard se fit noir à son tour. Lydia, sentant la tension monter, décida d'intervenir.
- Ecoutez, je ne pense pas que la chambre de Stiles soit le lieu pour discuter de ça, dit-elle, l'air sérieux. Stiles a besoin de se reposer alors je vous demande de sortir, tous les deux.
- Excellente idée, siffla Derek sans lâcher le shérif du regard.
- Je ne sortirai pas avant d'avoir pu passer un peu de temps avec mon fils, tonna Noah.
- Ne croyez pas que votre présence aujourd'hui rachète votre absence de ces dernières années.
La voix de Derek se faisait menaçante, plus grave que jamais. Et son regard... Son regard était terrifiant. Pourtant, il ne faisait pas lui ses yeux de loup. Il n'en avait pas besoin. La fureur était en lui et ses mots, bien plus profonds qu'il n'y paraissait de prime abord et ça, les deux adolescents, qui s'étaient rapprochés des adversaires, l'avaient bien compris. L'absence dont parlait Derek était tout autant physique que morale.
- Hale, vous vous approchez dangereusement des limites de ma patience... Le prévint Stilinski, le visage rouge de colère.
- Vous deux, sortez de cette chambre, tout de suite, et je ne me répèterai pas ! Tonna une voix féminine.
Personne ne l'avait entendue, mais Melissa venait d'entrer dans la chambre, suivie de Scott, qui n'avait pas la force de cacher ses yeux rougis.
- En fait, continua-t-elle, vous allez tous sortir de cette chambre.
- Quelqu'un doit rester auprès de Stiles, articula Scott, aussi conscient que Derek, Lydia et Isaac de la menace qui planait toujours sur son meilleur ami.
- Et ce quelqu'un, ce sera moi, décida Melissa. Ici, c'est moi qui ai l'autorité alors sortez tous et réglez vos différends ailleurs. Noah, vous pourrez voir Stiles plus tard.
La mère de Scott, aussi protectrice qu'une lionne, savait des choses et ne comptait pas accepter qu'on conteste ses ordres. Scott lui avait raconté deux-trois petites choses pendant qu'il pleurait dans ses bras. Des choses qui, bien que légères, l'avaient mise hors d'elle. Derek, coopératif, hocha la tête mais Noah se rembrunit, déclamant sans se soucier du volume de sa voix, qu'elle n'avait pas le droit de faire ça. Melissa argua que si, puisqu'il s'agissait de son lieu de travail, pas celui du shérif et que s'il voulait essayer de voir Stiles plus tard, il avait intérêt à sortir, comme les autres. Voyant que tout le monde obéissait à l'infirmière qui savait être convaincante, il capitula et fut le dernier à sortir de la chambre de l'hyperactif, dont il referma la porte. Une fois dans le couloir, il explosa :
- Hale, je ne sais pas ce que vous avez fait, mais vous me le paierez.
Derek, loin de céder à la colère qui faisait pourtant trépigner son loup à l'intérieur de lui, gardait toujours cette attitude glaciale, presque détachée. Seul son regard le trahissait, bien sûr, mais Noah était trop en colère pour y faire attention. En fait, elle allait crescendo et il était étonnant qu'elle puisse encore augmenter.
- Comme je vous l'ai dit plus tôt, je n'ai rien à me reprocher, répondit-il simplement.
Soupirant d'agacement et sachant qu'il risquait de craquer, il respira un bon coup avant de lâcher :
- Vous êtes une ordure. Vous m'empêchez de voir mon fils et vous liguez, je ne sais comment, madame McCall contre moi ! Tout ça, c'est un complot et le fait que vous n'ayez pas fait partir ces gosses, dit-il en montrant Scott, Isaac et Lydia d'un vague geste de la main, me prouve que tout ceci est orchestré.
- Parce que vous pensez qu'on a orchestré la tentative de suicide de Stiles ? Sérieusement ?! S'emporta Isaac, qui s'était bien retenu jusque-là.
Noah, qui s'apprêtait à s'approcher de Derek, tourna brusquement la tête vers l'adolescent. Les deux loups entendirent très clairement son cœur s'arrêter l'espace d'une seconde tandis que le désarroi se peignait peu à peu sur son visage, chassant la colère de ses traits tendus.
- Quoi ? Comment ça ? Articula-t-il, le choc prenant peu à peu possession de lui.
- Stiles a tenté de se suicider, répéta Scott, le regard dur malgré les traces de ses précédents pleurs.
- Vous délirez, tenta de se convaincre Noah. Stiles n'est pas comme ça, il est heu...
- Non, il n'est pas heureux, le coupa brusquement Derek. Il a voulu mettre fin à ses jours et ça, il va falloir que vous l'acceptiez, parce que c'est arrivé.
Les mots claquaient avec une violence telle que Noah ne douta pas de ses paroles et chancela un instant. Puis, d'une voix qui se voulut fébrile, le shérif tenta tout de même de l'adoucir parce que, bordel, il avait vraiment besoin d'aller voir Stiles, la chair de sa chair :
- Hale, il faut que vous me laissiez le voir maintenant... Je suis son père, il a besoin de moi, c'est mon fils, merde...
Le regard de Derek ne fut sans doute jamais aussi glacial qu'en ce jour. Sans savoir s'il agissait par colère ou par simple cruauté, il déclama d'une voix froide teintée d'un ressentiment certain :
- Vous avez cessé d'être son père le jour où vous avez choisi de ne pas le croire.
Toute trace de chagrin disparut sous la remarque cruelle mais vraie et le poing de Noah partit droit dans le nez de Derek. Lydia poussa un cri, Scott et Isaac s'interposer entre eux, mais ne purent empêcher Derek de répliquer. Noah Stilinski faillit tomber à terre sous la force du coup. Avec une force folle, Hale repoussa les deux adolescents et son poing rencontra non pas la tête, mais le torse du shérif.
- Vous avez cessé d'être son père le jour où vous avez décidé de l'obliger à mentir pour protéger votre ami ! S'emporta soudainement Derek, cédant à certaines de ses émotions.
- Stiles a tout inventé, j'ai fait rétablir la vérité ! Hurla Stilinski qui faisait de même.
Derek ne l'écoutait pas. Il s'en foutait. Il avait besoin de cracher ce qu'il avait sur le cœur alors même que lui et le shérif se frappaient en criant.
- Vous avez cessé d'être son père le jour où vous avez laissé un adulte poser ses mains sur lui !
- Ca n'est jamais arrivé ! Stiles n'est qu'un putain d'hyperactif mythomane qui n'aurait jamais dû vous parler de cette histoire qu'il a inventée de toute pièce !
Sous l'insulte envers Stiles, Derek vit rouge. Les premières gouttes de sang apparurent avec une violence inouïe. Les coups pleuvaient des deux côtés. Chacun était furieux. Et pourtant, Derek garda son loup muselé, laissant son côté humain déverser sa rage.
Les coups et éclats de voix attirèrent des infirmiers, puis la sécurité, qui fut toutefois aidée par Scott et Isaac pour séparer les deux hommes dont la douleur mentale était aussi forte que leur fureur. Les deux hommes furent emmenés dehors pour se calmer et Noah décida, le nez en sang et le visage en piteux état, de partir sans un regard en arrière. Il eut toutefois le temps d'entendre Derek lui cracher avec virulence :
- Vous ne valez pas mieux que cet enfoiré qui a détruit votre fils, shérif.
Le dernier mot avait été accentué avec un mépris non-dissimulé.
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- Bordel mais qu'est-ce qui t'a pris ? Explosa Isaac lorsqu'il se retrouva seul avec Derek et Lydia, dehors.
Scott, de son côté, était retourné au chevet de Stiles en compagnie de sa mère.
Derek était appuyé contre le mur de la sortie de secours de l'hôpital, les bras croisés sur son torse, le regard fermé.
- Rien, répondit-il simplement, sans se soucier du mensonge perceptible dans son rythme cardiaque.
- Il a raison, Derek, appuya Lydia, les sourcils froncés. C'est le shérif, tu ne peux pas...
- Je m'en fous.
Sa réponse était claire, nette, immuable et surtout, horriblement sincère. Il avait blessé le shérif ? Il n'avait que ce qu'il méritait. A cause de lui, Stiles n'avait jamais pu se reconstruire réellement. Noah n'avait fait qu'empirer la situation. Au lieu de l'aider, de le soutenir, de lui redonner goût à la vie, il l'avait humilié, rabaissé plus bas que terre. Alors pour Derek, Noah n'avait plus le droit de se considérer comme le père de Stiles. Un géniteur, tout au plus. C'était sans doute la seule chose qu'on ne pouvait pas lui enlever.
Isaac tenta une nouvelle approche :
- Derek, il y aura sans doute des répercussions et...
- C'est de sa faute, le coupa le loup de naissance.
Et là, sa résistance précédente vola en éclat et la douleur reprit le dessus. Son lien étrange avec Stiles le poussa à se montrer un peu plus bavard, à montrer son ressentiment.
- Il a abandonné Stiles au moment où il avait le plus besoin de lui et ça... C'est pas un père. Un père, ça soutient son enfant dans le malheur. Lui, il l'a humilié et n'a jamais imaginé que sa version puisse être la bonne. Quel père oblige son fils à mentir pour protéger... Pour protéger quoi ? Un pote ? Son meilleur ami ?
L'effarement de Derek était palpable et toute sa fureur s'en était allée. En fait, elle l'avait épuisée. Toutes ses forces semblèrent le quitter et il perdit un peu l'équilibre. Pour se stabiliser, il se tint au banc à côté de lui et tenta de faire oublier son moment de faiblesse, mais les adolescents n'étaient pas aveugles. Il fut alors décidé que, Stilinski senior parti, ils retourneraient dans la chambre de Stiles. Isaac soutint Derek qui au début refusa son aide, arguant qu'il était juste un peu fatigué. Lorsqu'il vit toutefois que ses jambes n'étaient pas aussi stables que cela, il capitula. Il fallait qu'il s'assoie.
Lorsqu'ils pénétrèrent à nouveau dans la chambre, Melissa et Scott regardèrent le loup, horrifiés et Lydia prit la liberté d'expliquer vaguement la situation. On installa alors Derek sur le fauteuil le plus confortable de la chambre, placé au préalable le plus proche possible du lit de Stiles. Lorsqu'il fut assis, Derek poussa un discret soupir entendu par Lydia, pas si loin de lui. Elle arborait une moue inquiète et pas seulement pour Stiles.
Parce qu'une partie du visage de Derek restait atrocement tuméfiée malgré les dix bonnes minutes qui venaient de s'écouler.
Derek n'avait pas commencé à guérir.
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